Voyage, voyage: l’Abbaye de Fontenay (F)

Après vous avoir fait découvrir Noyers-sur-Serein, je vous emmène un peu plus loin visiter un haut lieu de la région: l’Abbaye de Fontenay.

L’Abbaye de Fontenay, une des plus anciennes abbayes cisterciennes, a été fondée par Saint-Bernard en 1118.

Après la Révolution française qui entraîna le départ des moines, elle a été reprise comme bâtiment industriel, ce qui a permis de préserver l’ensemble des bâtiments de style roman : l’église abbatiale, le dortoir des moines, le cloître, la salle capitulaire, la salle des moines et la forge.

L’Abbaye est agrémentée d’un parc paysager qui a été classé « Jardin Remarquable » en 2004 par le Conseil National des Parcs et Jardins.

L’Abbaye est depuis 1820 la propriété privée d’une même famille, qui poursuit la conservation de ce site exceptionnel en l’ouvrant à la visite toute l’année. Elle accueille chaque année plus de 100 000 visiteurs, qui viennent admirer la beauté et la pureté d’une architecture préservée depuis 900 ans, et goûter au calme d’un lieu profondément spirituel. (Source)

 

Ci-dessous nous voyons l’entrée de l’Abbaye.

Une fois la porterie passée, on voit les très beaux bâtiments intérieurs et les parterres. La porterie est surmontée d’un étage reconstruit au 15e siècle. C’était le logement du frère portier. Nous nous baladons un peu avant de rentrer dans les bâtiments qui sont ouverts à la visite.

Le platane que l’on voit ci-dessus à gauche a été planté en 1780 et mesure 35 mètres de haut pour une circonférence de 6 mètres.

L'enfermerie à droite

Isolé à l’extrémité du dortoir, ce petit bâtiment du 16e siècle est souvent considéré, de par son nom comme une ancienne prison. Il est vrai que les abbés avaient droit de haute et basse justice sur les terres de l’abbaye. Certains préfèrent y voir un lieu où l’on conservait (« enfermait ») les biens les plus précieux de l’abbaye, livres ou objets de culte. Le mur pignon de cette construction n’est autre que l’unique élément subsistant du réfectoire du 13e siècle. (Source)

L’église abbatiale

Nous entrons dans l’église construite à partir de 1139  sur un plan en croix latine. De pur style roman, elle est voûtée en berceau brisé.

La statue de Notre-Dame de Fontenay (fin du 13e) est l’un des plus beaux exemples de la statuaire bourguignonne

Le chœur est couvert de carreaux émaillés des XIIe et XIIIe siècles. On y trouve également un remarquable retable sculpté du XIIIe siècle, ainsi qu’un ensemble de pierres tombales dont celle de l’évêque anglais Ebrard de Norwich, qui finança la construction de l’abbatiale.

Le cloître

On voit ici le chœur du monastère où les moines lisaient ou accomplissaient des tâches pratiques. Les quatre galeries qui entourent le préau forment un ensemble de 36 mètres sur 38.

Le dortoir des moines

Cette vaste salle possède une magnifique charpente en chêne qui date de la seconde moitié du 15e et évoque la coque d’un navire renversé. La règle de Saint-Benoît stipulait que tous les moines devaient dormir dans la même pièce. Ceux-ci étaient installés sur de simples paillasses disposées à même le sol et séparées par des cloisons basses. (Source: dépliant de l’Abbaye)

La forge

Ce grand bâtiment (53 mètres sur 13.5) a été construit par les moines à la fin du 12e. Les moins forgerons de Fontenay développaient une production industrielle commercialisée aux alentours. La dérivation  de la rivière faisait tourner des roues actionnant les martinets (grands marteaux hydrauliques) qui battaient le fer. (Source: dépliant de l’Abbaye)

Le logis abbatial

Cet élégant édifice de la première moitié du 18e siècle était le logement des abbés commendataires, nommés par le roi, lorsque Fontenay passa sous le régime de la commende en 1547. Habitation coquette, ce bâtiment est loin de la rigueur cistercienne.

La lumière de Fontenay

Nichée au creux d’un vallon boisé, l’Abbaye de Fontenay bénéficie d’une luminosité particulière. La lumière de Fontenay, très singulière, éclaire à toute heure du jour les bâtiments, les jardins et les forêts avoisinantes, et crée des contrastes chromatiques magnifiques entre la blondeur de la pierre, la palette de verts de la végétation environnante et le bleu du ciel, offrant aux visiteurs un spectacle inoubliable d’une grande beauté. L’abbatiale bénéficie d’une atmosphère tamisée et intime de semi-pénombre grâce à l’éclairage doux de la lumière traversant les sobres vitraux.

La lumière de Fontenay est recherchée et appréciée par les photographes. Les prises de vue amateurs sans trépied sont autorisées dans l’Abbaye.

La visite se termine et nous ressortons par la porterie empruntée pour entrer dans le domaine abbatial.

J’espère que la visite de cet endroit vous a plu autant qu’à moi 😊.

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Découverte de l’espace Chemins Bideak (F)

Les silhouettes en bois brûlé de Christian Lapie ont interpellé plus d’une personne dans le défi de Ma de samedi dernier.

En suite de celui-ci, j’aimerais vous emmener dans un espace installé à Saint-Palais (Pays Basque) où se trouve, entre autres choses, un groupe de sept statues de Christian Lapie: l’espace Chemins Bideak.

C’est dans un ancien couvent franciscain que se trouve cette “halte de paix, d’art et de connaissance sur un grand chemin de l’Humanité“. En effet nous sommes ici près de la stèle de Gibraltar qui symbolise la jonction de trois des quatre chemins de Compostelle: la voie de Tours, la voie du Vézelay  et la voie du Puy.

Ancien couvent
Stèle de Gibraltar

C’est dans l’ancien cloître du couvent, coeur battant du bâtiment, que l’on trouve un ensemble de sept figures en bois brûlé réalisées par Christian Lapie: “De l’air et du ciel”. 

"De l'air et du ciel" (Ch. Lapie)

Outre le couvent et le cloître, l’espace propose aussi un jardin de 3000 m² qui s’inspire du piedmont pyrénéen et des paysages façonnés par l’homme. 

Les créateurs ont joué avec les reliefs qui reprennent les courbes de niveau des collines autour de Saint-Palais.

Cromlech
Banc

A l’intérieur du bâtiment, une vidéo et un panneau mural nous font découvrir l’importance de l’émigration basque vers le continent américain. J’avoue que j’ignorais complètement ce fait.

Un peu plus loin, nous admirons la création de Guillaume Trouillard: une fresque de 52 m de long évoquant l’histoire de la Basse-Navarre depuis la Préhistoire.

Ce récit commence avec l’Homo Sapiens vers -40.000 ans avJC dans la région.

Finalement les interrogations sur les statues en bois brûlé m’auront donné l’occasion de vous parler de cet endroit vraiment fort instructif et que je vous invite à découvrir si vous passez dans la région.

Pour lire leur dossier de presse, c’est par ici.

 

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Voyage, voyage: Katsomatado (Gr)

Je vous avais promis la découverte d’un autre endroit étonnant en Crête (et ce n’est pas le dernier 😉).

Comme j’évite en général les endroits hyper-touristiques qu’on peut facilement découvrir sur internet, je me focalise sur des coins un peu moins connus.

Le lieu dont je vais vous parler s’appelle “Grotte de la sagesse divine” ou grotte de Sainte-Sophie (Agia Sofia). On peut s’y balader librement sans guide et sans contrôle à l’entrée. On y croise des ouvriers qui continuent d’aménager les chemins dans la grotte de manière totalement artisanale (voir photo ci-dessous). Nous sommes restés admiratifs de leur travail et leur patience.

La grotte d’Agia Sofia est creusée dans les parois ouest des gorges de Topolia, à 47 km de la ville de Chania. Elle consiste en deux salles situées sur deux niveaux différents.

La grotte a une forme quasiment circulaire, d’un diamètre de 50 m. Sa hauteur varie et atteint 20 mètres par endroits. L’entrée est un porche de 25 m de large, à l’extrémité gauche duquel se trouve la petite chapelle d’Agia Sofia (Sainte-Sophie), de 6 x 3 m. La grotte présente un intérêt archéologique et historique. (Source)

Bon, c’est clair qu’il va falloir mériter l’endroit et, contrairement à ce qui se fait d’habitude, on va monter vers la grotte plutôt qu’y descendre.

Au début de la montée, on trouve une boutique tenue par Manolis revêtu du costume traditionnel (pas la peine de vous poser des questions, ce n’est pas moi la touriste sur la photo 😁)

Le livre d'or à l'entrée
L'entrée de la grotte et la cloche
La vue sur la vallée du Tyflos est impressionnante

La légende

Ci-dessous, on voit l’icône de la Sagesse divine qui viendrait de l’église Sainte-Sophie (Sofia signifiant sagesse) construite par l’empereur Justinien à Constantinople. Les Crétois partis défendre la ville contre les Turcs et voyant que leur combat était vain, ont décidé de partir en emportant l’icône qu’ils auraient déposée dans cette grotte à leur retour. 

Ci-dessous, on voit, selon la légende, la trace laissée par le cheval de Saint-Dimitrios qui aurait fait un saut de l’église homonyme qui se trouve sur la colline d’en face.

La chapelle rupestre d'Agia Sofia (Sainte-Sophie)
Vue vers l'extérieur de la grotte

Ce n’est clairement pas un endroit dont on trouve beaucoup de traces dans les livres touristiques sur la Crête. Je pense que si vous séjournez dans l’ouest de l’île, cette découverte mérite vraiment un petit détour d’autant plus que la route pour s’y rendre traverse les gorges de Topolia qui sont absolument magnifiques 👍.

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Voyage, voyage: Potamida (Gr)

Je vous emmène en balade aujourd’hui dans un petit village situé tout à l’ouest de la Crête.

Son nom “Potamida” signifierait remblai du “fleuve”. Il est en effet construit près de la rivière “Tyflos”.

Pas énormément de choses à voir dans ce village guère signalé dans les guides touristiques et pourtant il mérite vraiment qu’on s’y arrête 😉. Je vous explique…

Une charmante petite chapelle se trouve à l’entrée du village…et à peine plus loin une église orthodoxhe.

On continue la balade…

Dans le village se trouve le moulin à eau de la famille Kalogridis. Restauré en 2013 par les habitants, il est à nouveau opérationnel. Autrefois, les habitants apportaient leurs céréales au moulin à eau. Grâce à l’eau de la rivière Tyflos adjacente, les meules produisaient la précieuse farine. Il est connu sous le nom de moulin à eau de Dadinos, du nom de son propriétaire qui y travailla jusqu’à la fin des années 1950.

En continuant la balade, on arrive dans un paysage surprenant: on se trouve devant une alternance de petites collines constituées d’argile molle qui, en raison de l’érosion du temps, ont été transformées en d’étonnantes formes coniques. Ce paysage évoque à coup sûr celui de la Cappadoce mais ce qui est intéressant c’est qu’il y a encore de la végétation au sommet des crêtes. Ces “collines” sont appelées Komolithi.

Le surréalisme de l’endroit a été apprécié par l’USRA, qui a publié en juillet 2016 une photo des cônes crétois sous le titre Earth Science Picture of the Day (EPOD).

Ci-dessous je vous montre mes photos personnelles.

Cette dernière photo donne une vague idée de la taille de ces cônes sur lesquels il est amusant de grimper…

Pour en savoir davantage:

Les dunes de sable (ou Komolithi) sont l’un des paysages les plus bizarres et les plus intéressants de Crète.

Les dunes aux formes étranges ont été créées en raison de l’érosion des sols argileux mous sous-jacents il y a des milliers d’années. Selon les scientifiques, la zone où se trouvent Komolothoi était sous l’eau il y a des millions d’années. Cela explique la présence de fossiles marins et le type de matériau géologique dont les collines ont été créées. Des chercheurs de l’Université de Crète, qui ont récemment examiné de plus près cet endroit, ont également trouvé des traces de pyrite et d’or. Les pentes de la pyramide sont pour la plupart nues sur les côtés mais avec de petits buissons à leur sommet, créant un contraste saisissant.
 
Les pyramides sont très proches des maisons du village, au milieu d’un champ fertile, ce qui rend le paysage unique. Pendant l’été, vous pouvez escalader en toute sécurité les cônes moins raides qui sont secs pendant cette période ainsi que vous promener parmi eux. (Source)
Voilà, c’est le premier article d’une petite série consacrée à l’ouest de la Crête, région plus sauvage et moins envahie de touristes que le reste de l’île.
A bientôt pour d’autres balades-découvertes.
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Voyage, voyage: la chapelle de la Madeleine au Pays Basque (F)

Samedi dernier pour le défi de Ma, j’ai partagé la photo d’un vitrail et j’avais terminé l’article en disant qu’il serait dommage de ne pas le situer dans son contexte…

Pour vous faire connaître la chapelle de la Madeleine à Tardets, j’avais vraiment envie de partager d’autres photos. Ce lieu est assez isolé et très calme avec en prime une vue  magnifique  sur toute la haute vallée de la Soule et les Pyrénées ://emotup//:.

La chapelle est assez simple extérieurement de même que les rencontres sur le chemin :gclig:.

Nous prenons d’abord le temps d’admirer la table d’orientation très bien réalisée en céramique et qui nous permet de mieux nous situer.

Une plaque commémorative “Ensemble pour la paix” est apposée sur un mur extérieur. Dommage que depuis 2004 les choses n’aient pas changé en bien, on pourrait même dire qu’elles ont empiré…

L'intérieur de la chapelle: depuis le fond on voit bien la galerie souvent présente dans les églises basques..
Vue depuis la galerie vers l'autel.

Je ne résiste pas au plaisir de partager une fois encore le vitrail de Charles Carrère qui amène de la couleur dans cette chapelle tellement dépouillée.

Quant à l’origine de la chapelle, voici les explications qui nous sont fournies à l’entrée.

Je m’emplis une fois encore les yeux de ces paysages incroyables et que j’aime tant, cette impression d’être seul au monde…ou presque.

Ah non, nous ne sommes pas seuls 😉.

Vous devez bien vous douter que j’ai encore pas mal d’endroits à vous faire découvrir dans la région.. 😉

A plus tard si ça vous dit BONHEUR DU JOUR - Page 19 61751

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Au pays de Montmédy (F), 1ère partie

Au pays de Montmédy, nous avons visité deux endroits intéressants: la basilique d’Avioth et la citadelle de Montmédy quelques kilomètres plus loin.

A deux pas de l’abbaye d’Orval mais en France, se trouve la basilique d’Avioth dite “basilique des champs”  (41 m de long et 18 m de haut sous les voûtes).

Il faut dire que le village est assez petit et qu’il est étonnant d’y découvrir une basilique de style gothique du 14ème siècle  classée monument historique.

Son développement serait dû à la découverte d’une mystérieuse statue de la vierge. La légende réconte que cette statue a été déplacée par les villageois mais qu’elle serait revenue  mystérieusement à la même place. C’est ce qui aurait incité les fidèles à construire une église à cet endroit.

Le pape Jean-Paul II l’a élevée au rang de basilique en 1993.

Une des versions de la légende raconte que le bailli chargé de la construction vendit son âme au diable afin que l’église soit construite rapidement. Satan mit au travail tous ses diablotins censés terminer le travail avant le premier chant du coq. Un de ces petits diables travaillait tellement bien qu’il faisait de l’ombre à Satan qui le chassa…
Pour terminer la construction de l’église, il manquait une seule pierre que le diable partit chercher lui-même mais il s’attarda en chemin à faire la fête. L’épouse du bailli, mise au courant du pacte diabolique, prit une torche et fit le tour du village afin de réveiller tous les coq qui se mirent à chanter de concert. Le diable comprit qu’il avait perdu l’âme du bailli et ordonna aux diablotins de détruire l’édifice. Celui-ci était tellement solide qu’il résista!

C’est peut-être bien ce diablotin qui trône fièrement sur un toit proche de la basilique 😉.

A la place du simple oratoire élevé à l’endroit de la découverte de la statue on a construit un chef d’oeuvre gothique flamboyant.

Au début du 14e siècle, lorsque la statue de Notre-Dame d’Avioth put entrer dans son église, une autre statue de la Vierge prit sa place pour recevoir, en son nom, les offrandes des pèlerins. On appela cette statue : la Vierge Recevresse. Avec le temps, le nom de Recevresse fut donné au monument. Ainsi, depuis huit siècles, la Basilique d’Avioth a été construite et entretenue grâce à des dons et à des offrandes. C’est encore le cas aujourd’hui.

« La Recevresse » est un monument unique au monde et sa reproduction, grandeur nature, se trouve au musée des monuments français à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris.(Source)

J’ajoute encore que, comme cette église contient un sanctuaire à répit, elle était très fréquentée par les croyants de l’époque. Un pélerinage a encore lieu de nos jours chaque année le 16 juillet.

Si vous voulez voir mes photos d’Avioth, c’est

Je vous raconterai prochainement ma balade dans la citadelle de Montmédy.

A bientôt ://niceday//:

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Voyage, voyage: l’Abbaye d’Arthous à Hastingues (F)

Une fois de plus, c’est un beau programme qui nous attend aujourd’hui au Pays d’Orthe*: l’abbaye d’Arthous, fondée au XIIème siècle, et la bastide d’Hastingues (qui fera l’objet d’un autre article).

Le Pays d’Orthe correspond au canton de Peyrehorade dont le nom occitan gascon est Pèira Horada qui signifie pierre trouée, comme l’illustre si bien le rond-point sur notre chemin.

J’ai apprécié de découvrir cette abbaye  du Moyen-Âge nichée dans un magnifique écrin de verdure. 

Dès qu’on arrive sur le site et qu’on lève les yeux on découvre les 59 modillons et les 9 chapiteaux qui décorent le chevet de l’église Sainte-Marie d’Arthous.

Cet ensemble est l’un des meilleurs exemples dans le sud de l’Aquitaine du répertoire iconographique des sculpteurs romans.

Véritables bandes dessinées sculptées, ces modillons constituaient un important vecteur d’enseignement pour les gens du Moyen-Âge, majoritairement illettrés. (Source: panneau informatif sur le site).

La visite de l’abbaye se poursuit à l’intérieur avec une très belle présentation des différents usages passés du lieu. Ci-dessous les cellules des chanoines dans lesquelles on peut voir l’exposition “Il était une fois Arthous”, un voyage à travers les moments clés de l’histoire de l’abbaye.

Un endroit étonnant et intéressant à mentionner est la salle des trésors où un nouvel espace créé en 2020 est dédié à trois précieuses sculptures de chevaux.

Il présente ces œuvres paléolithiques provenant de l’abri Duruthy situé à une dizaine de kilomètres d’Arthous sur la commune de Sorde-l’Abbaye, accompagnées de l’interprétation artistique de la photographe Claire Artemyz. (Source)

Cheval agenouillé en grès découvert en 1961, daté de 17.000 ans. (L=26,3cm; l=13,8cm; ép= 5,4cm).

A l’extérieur on peut voir la cour et l’emplacement de l’ancien cloître.

La galerie ouest nous montre des mosaïques antiques.

Pendant notre visite, la très belle exposition Ichtus de Daniel Mestanza était en cours de montage.

C’est dans cette ambiance si particulière que se termine la visite de l’abbaye d’Arthous.

Je vous raconterai prochainement notre découverte de la bastide d’Hastingues.

* Une anecdote relative au Pays d’Orthe. Certain(e)s le savent je vis dans une région appelée Pays d’Ourthe (l’Ourthe étant une rivière affluent de la Meuse) et je me demandais s’il y avait un lien. Il m’a été répondu à l’abbaye que orthe voulait dire le jardin. Non satisfaite de cette explication qui me paraissait bancale vu que jardin vient de hortus (et non pas orthus) j’ai fouillé un peu et voici ce que m’a indiqué gentiment Maïté Labeyriotte, Présidente du centre culturel du Pays d’Orthe.

Depuis longtemps déjà il est admis que “orthe” est en relation avec l’eau ou plutôt le cours d’eau. L’Orthe est la francisation d’un nom ancien. Le “Pagus aortensis”, ou Pays des Orthenses, était l’un des multiples pays qui composaient la Novempopulanie dans l’empire romain. Et ce pays des Orthenses correspondait, en gros, à la portion du gave de Pau entre Orthez et Urt.

D’après Madame Labeyriotte, il y aurait bien un lien entre Orthe et Ourthe. Peut-être est-ce une explication à mon attachement à cette région? 😉

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Si je vous dis “Spa-Francorchamps”…

Les amateurs de Fomule1 vont directement penser au grand-prix de Spa- Francorchamps et au circuit apprécié des pilotes auto/moto du monde entier (il y a quelque temps ont justement eu lieu les 24h motos).

Un petit bout du raidillon de l'Eau Rouge

Mais ce n’est pas de ça que je veux vous parler. J’ai découvert récemment, à proximité, une église étonnante où les pilotes de course peuvent rapidement aller faire leurs prières avant de risquer leur vie 😉.

Il s’agit  de l’église Saint-Georges (consacrée en 1970), une église moderne dont l’empreinte au sol est triangulaire et le sommet arrondi.

Ce qui est particulier, ce sont les détails de la façade en béton conçue par le sculpteur André Pirlot (1926-1997), un habitant de la région qui a fait carrière en Suisse et en France. A l’extérieur, il a imaginé un bas-relief graphique et, à l’intérieur, il a sculpté le tabernacle, les fonts baptismaux et le Christ en croix.

Le grand bas-relief en façade énonce le thème général du symbole.
Il désigne les entrées de l’église, marque un passage.
Les symboles humains sont intégrés suivant une progression définie :

Un être isolé, c’est l’homme… un autre différent, c’est la femme… puis le couple, puis les trois désignant la famille, enfin les quatre suivants, c’est le groupe, c’est-à-dire l’Église, conduit par Saint Georges qui tient la croix et écrase le démon. (source)

Sincèrement, sans ces explications je n’aurais jamais imaginé tout ça! Bon, je vous la montre ci-dessous cette fresque étonnante.

Je place ci-dessous un agrandissement de la fresque (il semblerait qu’on ne voit pas bien sur la première photo 😉).

Une autre particularité est que le cocher est isolé et, dans le mur qui le joint à l’église, on peut voir d’anciennes pierres tombales scellées qui datent de la seconde moitié du 18° siècle..

L’édifice est tellement bien intégré grâce à ses matériaux (ardoises, pierres naturelles et éléments en bois)que ceux qui visitent la région passent  souvent à côté sans s’y intéresser…

Vue de côté
Vue de l'arrière

Et vous, avez-vous vu tous les détails du bas relief? 😉

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Voyage, voyage: la balade des chapelles d’Harambeltz (Pays Basque – France)

C’est bientôt l’été et le temps des balades. 

Si vous me suivez depuis un moment vous connaissez ma passion (oui, oui, on peut dire ça) pour le Pays Basque (principalement français jusqu’à présent mais ça peut s’élargir 😉).

Après avoir revu par hasard hier soir sur TV5 une émission déjà appréciée il y a quelques mois, je me suis trouvée transportée sur ces coteaux basques si envoûtants et j’ai eu envie de vous emmener à ma suite sur une partie d’un chemin vers Compostelle.

La chapelle St Nicolas d’Haranbeltz, restaurée il y a quelques années, est située dans le hameau d’Haranbeltz sur la commune d’Ostabat. Elle est datée des 12ème et 13ème siècles et fait partie des plus précieux témoins de l’histoire jacquaire en Basse Navarre.

Haran beltz, en basque, signifie la vallée noire en raison de la forêt sombre qui l’entoure (Source: livre Randonnées dans les Pyrénées).

Chapelle d'Harambeltz

Le chemin de Compostelle passe par les prairies à vaches et à brebis puis  traverse une fougeraie, avant de monter à travers une forêt de chênes et de nous offrir des paysages grandioses. 

On passe devant une stèle située à côté d’une prairie. Le soleil nous accompagne, il fait chaud et ça grimpe mais quelle vue 🤩.

On aperçoit, au sommet, la chapelle de Soyarza (1845) dont le nom signifie “regarde l’étoile du berger”.

En nous approchant pour mieux découvrir la chapelle nous voyons une table d’orientation et une pierre ornée de coquilles Saint-Jacques, logique 😉.

Si l’on en croit ce qui est écrit sur le linteau, cette chapelle de SOYARZA est de 1894. En fait, elle fut construite sur un ancien lieu de culte construit par les Prémontrés au XII ème siècle, lesquels étaient bien implantés dans la région. Et cette ancienne chapelle dépendait de la communauté des Prémontrés d’Urdax. On parla ensuite d’ermitage de SOYARZA et une carte de 1719 le confirme. Puis cet ermitage sera laissé à l’abandon, et récupéré comme abri pour les aninaux. Sans entretien, l’ermitage se dégrade, jusqu’à être détruit par un incendie vers la fin du XIXeme siècle.

On dit que les habitants proches récupérèrent des décombres une statue de la Sainte Vierge conservée intacte. Ils décidèrent de reconstruire, en 1845, sur une partie des fondations de l’ancien ermitage, un petit sanctuaire, ce sera la chapelle actuelle où se déroulera chaque année un pèlerinage marial.

Sur une plaque de pierre, sera gravée en 1894, en basque, leur invocation:

Erauntsi gaichtoetarik
Begira gaitzatzu Yauna
Othoiz egizu guretzat
ama Birjina
1894

(Source)

des mauvaises bourrasques
regarde nous seigneur (garde nous)
Priez pour nous
Mère Vierge
1894

Nous continuons notre balade en enjambant la clôture comme indiqué dans notre guide. Heureusement tout est prévu pour enjamber les barbelés 👍.

Une belle balade dans une région magnifique, chère à mon coeur, et un magnifique souvenir de plus à ranger parmi les nombreux autres…

J’espère que vous aurez apprécié cette balade livrée à domicile.

Si je vous ai reparlé du Pays Basque, c’est aussi parce que nous sommes sur le départ pour traverser la France en diagonale afin d’aller rassasier nos yeux de tous les beaux paysages de l’Euskadi.

Comme d’habitude, je ne mets pas mon blog en pause mais j’y passerai probablement beaucoup moins de temps que quand je suis chez moi.

Je suis certaine que vous me comprenez 😊.

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Voyage, voyage: Saint-Just-Ibarre et un Saint au Pays Basque

Pas très loin de Larceveau dont je vous ai parlé il y a quelques mois, se trouve la commune de Saint-Just-Ibarre créée en 1841 par la réunion des communes de Saint-Just et d’ Ibarre.

L’église d’Ibarre mentionnée sur la carte ci-dessus est en fait la chapelle de l’Assomption de la Vierge.

Cette église prend de l’importance au 19e siècle, sous l’impulsion de Saint Michel Garicoïts, natif du village, fondateur de la communauté religieuse de Bétharram. Il rencontra plusieurs fois Bernadette Soubirous, qui venait souvent au sanctuaire de Bétharram pour lui demander conseil. Chaque année, un pèlerinage se déroule à Ibarre : les participants effectuent un parcours allant de la maison natale du saint à l’église. (source)

L’histoire de cette église est inscrite sur une jolie plaque apposée au mur.

Un cimetière ancien jouxte l’église et, curieusement, on n’y trouve pas de stèles discoïdales mais des croix d’une forme que je n’avais jamais vue. Le lieu est magnifique et d’un calme absolu avec vue sur les coteaux basques.

Très discrète et un peu à l’écart, je découvre une pierre tombale différente gravée de l’étoile juive qui nous rappelle une fois de plus que les juifs étaient nombreux à s’être réfugiés au Pays Basque en fuyant l’Inquisition espagnole et portugaise.

A proximité se trouve la maison du saint.

Maison natale de Michel Garcoïts

Poursuivant notre découverte du coin, nous voyons un peu plus loin l’église Saint-Just et Bon Pasteur (1751) d’Ibarre, plus imposante.

Mais qui sont ces saints qui ont donné leurs noms à cette église?

D’après la tradition catholique, Just (ou Juste) et Pasteur, (en espagnol Justo y Pastor), étaient deux frères chrétiens, martyrisés à Alcalá de Henares, près de Madrid, vers 304, pendant les persécutions ordonnées par Dioclétien. Leurs histoires, comme celle de la plupart des saints des premiers siècles, ont été véhiculées par la tradition orale et la Légende dorée, mais ne reposent pas sur des documents historiques. Ils sont vénérés comme saints par l’Église catholique romaine et sont particulièrement populaires en Espagne. Just et Pasteur sont fêtés le 6 août. Ils sont parmi les saints patrons des écoliers. (source)

Dans le village en lui-même, je ne résiste pas à photographier 2 portes avec arc en plein cintre et une avec la lauburu (croix basque).

La mairie de Saint-Just-Ibarre

Nous quittons cet endroit après avoir vu la mairie qui ne présente pas beaucoup d’intérêt à nos yeux et nous  poursuivons notre promenade dans ce décor toujours aussi beau.

Je vous en reparlerai plus tard, soyez-en certain 😊.

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