J’étais un peu stressé dans la voiture qui m’emmenait à l’aéroport.
Je regardais défiler les paysages. Je connaissais bien cette région, c’était la mienne, celle où j’avais vécu tellement de choses déjà depuis ma naissance.
Ne trouvant pas d’emploi malgré une recherche assidue depuis deux ans, j’avais fini par chercher une autre solution. Je ne pouvais pas rester inactif et continuer à vivre à charge de mes parents. Je n’avais rien d’un Tanguy et ils étaient, par ma faute, obligés de se serrer la ceinture. Les fins de mois étaient difficiles, même si ma mère me disait de ne pas m’inquiéter et que ça lui faisait plaisir de me garder encore un peu sous son aile.
J’aimais beaucoup mes parents mais je ne supportais plus de vivre ainsi. Quand j’avais vu une offre d’emploi qui m’obligerait à partir de l’autre côté de la terre, je n’avais pas hésité une seconde à postuler.
Pendant trois mois, j’avais participé aux différentes épreuves qui devaient mener au choix de l’ heureux candidat qui serait engagé in fine.
Mon acharnement à bien préparer chaque épreuve avait fini par payer puisque j’avais finalement été retenu pour le poste à pourvoir.
Passés l’ivresse de la victoire et l’enthousiasme de voir enfin mon ciel s’éclaircir après avoir effacé tous ses nuages, j’étais troublé.
J’avais l’impression que j’allais basculer dans le vide en quittant ma vie, ma famille, mes copains, mes petites habitudes.
J’étais anxieux en voyant arriver le moment des adieux. Je me forçais pourtant à positiver en me disant que j’avais été le meilleur et qu’une nouvelle vie, forcément belle, m’attendait à l’arrivée.
Mon coeur était serré, mon estomac noué et mes mains se tordaient de manière incontrôlée.
Les premiers temps furent difficiles mais j’ai fini par m’habituer à mon nouvel environnement.
Depuis quelques mois, je fréquentais assidûment celle qui, au départ n’était qu’une collègue et j’étais en route vers l’aéroport afin d’accueillir mes parents qui nous rendaient visite pour la première fois.
A nouveau, mon coeur était serré et mon estomac noué par crainte qu’ils désapprouvent mon choix…
Mais j’avais mûri depuis mon arrivée et j’étais plus serein. J’avais construit ma nouvelle vie et je ne pouvais imaginer qu’elle ne soit pas merveilleuse.