Balade dans les Ardennes belges (2)

En quittant Paliseul, nous nous dirigeons vers Bouillon. A moins de 5 km de la frontière française et au milieu des forêts, la ville est surtout connue pour son château et pour l’illustre descendant de Charlemagne,  le Croisé Godefroy de Bouillon, qui y fut éduqué par son oncle.

La ville de Bouillon, après avoir été française puis néerlandaise, est devenue belge en 1830 lors de la révolution belge.

Ci-dessous, le château vu de la ville.

Quand on arrive à Bouillon, nos pas nous guident vers le syndicat d’initiative installé dans  l’ancien couvent des Sépulcrines.

En 1626, Ferdinand de Bavière, Prince-Evêque de Liège et propriétaire du duché de Bouillon, autorise les chanoinesses du Saint Sépulcre à établir une filiale de leur institution dans la ville. Les Sépulcrines suivent la règle de Saint Augustin et s’occupent principalement de l’éducation des jeunes filles et de la charité. Venues d’Andenne, elles ont pour mission d’ouvrir une petite école destinées aux filles de bonne famille. Le Prince-Evêque entend contrer l’influence grandissante du protestantisme de Sedan, ville voisine. Le nouveau couvent est construit sur la rive droite de la Semois. En 1794, la Révolution française impose la fermeture du couvent et la dispersion des sœurs.(source)

Quand on pénètre dans ce bâtiment, on découvre l’ancienne charpente (1), les magnifiques caves voûtées (2) ainsi qu’un magnifique escalier d’origine (3).

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(3) Ce grand escalier desservait l’aile la plus ancienne du couvent, édifiée vers 1630. Ses marches, peu profondes, sont posées sur crémaillères. Le garde-corps, à balustres, a été conservé et restauré vers l’étage.

Ci-dessous, une autre vue du  château qui surplombe la ville et la Semois, bien présente.

Un petit monument rend hommage au personnage qui a fait la renommée de cette ville

Au 17ème siècle, l’endroit était prisé pour sa position stratégique en tant que « clé des Ardennes » (appelée ainsi par Vauban, le grand architecte militaire de Louis XIV, qui entoura Bouillon d’une enceinte laquelle fut rasée au XIXe siècle) et ainsi donc de la France. (source)

De l’ouvrage de Vauban, il reste néanmoins quelques traces dans la ville comme nous le voyons ci-dessous.

Caserne Vauban

Principal vestige d’un quartier militaire édifié par Vauban en 1690. Des troupes militaires ainsi que leurs montures (160 chevaux) pouvaient prendre place dans les écuries du rez-de-chaussée. Actuellement, la caserne Vauban abrite des appartements sociaux.

Bastion du Dauphin

Près de la caserne Vauban, nous rencontrons le Bastion du Dauphin qui est une des trois (sur les neuf de départ) tours conservées. L’ouvrage suggère encore l’esprit de ce remarquable ouvrage architectural qui ceintura la ville jusqu’au milieu du 19ème siècle. Malgré la fonction strictement défensive de l’ouvrage, une cinquantaine de soldats pouvait loger à l’étage. La charpente de chêne est magnifique.

Bastion de Bretagne

Le Bastion de Bretagne est le plus évocateur de la configuration d’antan. Il laisse encore voir une portion du mur d’enceinte percé de nombreuses meurtrières. Renforcé ultérieurement d’une échauguette, l’ouvrage défensif possède encore une impressionnante charpente d’origine.

Maison du Commandant

La Maison du Commandant, intégrée dans le périmètre de l’ancien quartier militaire, a été construite en 1690 pour accueillir le logement de l’ingénieur en chef de la place.

Maison Maugre

Répertoriée sur le plan de la ville de 1708 comme “Palais du Prince”, renseignée sur celui de 1750 comme “Maison des Monnayeurs”, cette maison compte parmi les plus anciennes de la cité. Magnifiée par un vaste parc arboré, cette maison fut le lieu de naissance de Madeleine Ozeray (1908-1989), célèbre égérie de Louis Jouvet, qui fut l’emblématique interprète d’Ondine de Giraudoux.

Si après cette balade, vous souhaitez vous désaltérer, ne vous arrêtez pas devant cet ancien établissement actuellement fermé…

… mais allez plus loin déguster une bière locale de la Brasserie de Bouillon ou, si vous préférez, une bière importée de Normandie et qui est bien représentée dans les vitrines bouillonnaises

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Balade dans les Ardennes belges (1)

Une belle journée ensoleillée et du temps libre, il n’en fallait pas plus pour nous donner l’envie d’une balade au long des belles routes qui serpentent dans nos Ardennes belges. C’est aussi l’occasion de nous arrêter à différents endroits qui jalonnent notre itinéraire. Nous ferons notre première pause à

Jemelle

La légende raconte que la fille du seigneur de Rochefort émit le souhait de baptiser tous les endroits rencontrés lors de son voyage à travers leurs terres. Arrivés au confluent de la Lomme et de la Wamme, les deux augustes voyageurs remarquèrent les deux rivières «jumelles», qui coulaient joyeuses et se jetaient dans les bras l’une de l’autre. La fillette descendit du carrosse et, soudain, entendit monter des flots une voix harmonieuse qui disait: «Je me mêle». Saisie d’admiration, elle courut à son père et lui dit: «Nous l’appellerons : je me mêle». Plus tard, on l’écrivit Jememelle. Et, enfin, le greffier, jugeant sans doute ce mot trop long à écrire, l’abrégea. Depuis lors, on écrit Jemelle. (source)

Louis Noël, sculpteur de la région, a réalisé cette sculpture en bronze placée au confluent des deux rivières.

Nous poursuivons notre balade à travers la région et faisons notre deuxième pause à

Paliseul

Ci-dessous, l’oeuvre de Jean-Paul Couvert installée depuis 2010 sur la grand place de Paliseul.

Jean-Paul Couvert explique son oeuvre : « Elle représente le travail de l’homme dans la forêt. La hache est l’objet premier de l’homme. C’est le rapport de l’homme à la technique et au monde. La hache permet de se défendre mais aussi de construire.

” Le H au centre de l’oeuvre représente l’homme qui contemple la technique qu’il a fait évoluer au fil du temps. Le H est également la seule lettre silencieuse et la seule qui représente un objet. La forêt est matérialisée par les feuilles d’or. Il s’agit de l’arbre originel qui donne une ombre lumineuse sur le monde, un éclat de lumière. » Au pied de cette sculpture, on retrouve quelques vers de Paul Verlaine, gravés dans la pierre : « Au pays de mon père, on voit des bois sans nombre. Les villages de pierre ardoisière aux toits bleus ont leur pacage et leur labourage autour d’eux. Et l’Habitant, grâce à la foi sauve, est Heureux. “ E. W. (source)

A Paliseul, le centre culturel porte le nom de Paul Verlaine. En effet, le poète est français mais “le pays de son père” est la région de Paliseul où vivait une bonne partie de sa famille paternelle. C’est là qu’il passait ses vacances et c’est là également qu’il s’est réfugié après sa rupture avec Rimbaud.

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