Brick a book ✍🏻

Période de confinement oblige, les règles restent modifiées sur le blog Brick a book. Actuellement c’est toujours le texte à la chaîne qui prévaut et je vous invite à passer voir les productions originales et humoristiques qui découlent des participations de personnes ayant des sensibilités et des approches différentes 😀

Pour garder une certaine continuité et une sorte de routine malgré la période, je conserve le lundi comme jour consacré à l’écriture sur mon blog.

Aujourd’hui c’est la photo ci-dessous qui sert de déclencheur d’écriture avec comme incipit la phrase suivante: “Tu vois, ma bonne amie, que je te tiens parole, et que les bonnets et les pompons ne prennent pas tout mon temps ; il m’en restera toujours pour toi” (Choderlos de Laclos).

Je vous propose mon texte, sous la photo, en essayant bien sûr d’éviter les liaisons dangereuses dans l’écriture 😉

©Andrei Bocan

J’étais bien. Tout simplement bien. Un vieux vinyle crachotait un peu sur la platine, le café tiédissait dans le récipient et moi j’étais au fond de mon canapé, soigneusement lovée dans un plaid moelleux. Si le paradis existait, il devait ressembler un peu à ça je crois… J’avais l’air d’un nem avec une tête hirsute qui en émergeait mais je m’en moquais, je profitais d’un instant de béatitude absolue.

Mes idées s’évadaient, loin dans le passé, du temps de ma jeunesse. Je ne tenais pas en place, toujours à voyager à gauche et à droite, à fureter, à faire mille choses à la fois, à n’en finir aucune. Je changeais de boulot tous les six mois. Quand je m’étais lassée des tâches routinières, des gens qui affichaient toujours la même tête et des cons qui empoisonnaient mon existence, je démissionnais et allais voir ailleurs si la vie y était plus palpitante.

Puis vint la maturité, la vie de couple, les enfants, la fin du couple, le départ progressif des enfants, la vie quoi.

Le temps a passé, insidieusement, les premières rides et les premiers cheveux blancs ont fait leur apparition, sans effet d’annonce, les lâches.

J’ai fini par trouver l’apaisement mais aussi la solitude, parfois difficile après l’agitation quotidienne d’une vie familiale bien remplie. 

Et puis, enfin, la retraite tant attendue avec de nouveau des rêves d’évasion mais aussi de nouvelles obligations familiales liées aux petits-enfants “qui aiment tant venir loger chez Mamy”… Des amours, c’est vrai mais aussi une grande fatigue quand ils sont là avec leurs sollicitations permanentes et l’envie d’être une Mamy modèle pour eux.

Et ce soir, après leur retour chez eux, cette solitude savourée comme il se doit, le calme après la tempête.

Soudain, les paroles de la chanson me rappellent la promesse d’écrire à ma plus vieille amie, celle avec qui on rigolait à vingt ans en s’imaginant comme deux mémés tricotant des bonnets à longueur de soirée.

Je pris alors ma plus belle plume et commençai ainsi mon message: 

“Tu vois, ma bonne amie, que je te tiens parole, et que les bonnets et les pompons ne prennent pas tout mon temps ; il m’en restera toujours pour toi”

Le café sera froid et le disque fini quand j’aurai fini mon message mais je salive déjà à l’idée de préparer un nouveau café, de retourner le disque sur la platine et de me réenrouler dans mon plaid pour replonger dans mes rêves.

Je vous dis à lundi prochain pour un nouvel écrit et, d’ici là, prenez soin de vous et de vos proches.

Cet article a 14 commentaires

  1. Chinou

    Récit autobiographique ou pas, peux pas savoir , il sonne vrai, juste, sincère , vécu même ; mais alors si c’est toi, j’aimerais bien voir ta tête de “nem” !

    1. Photonanie

      Pas autobiographique du tout, je suis plus “classique” et, jusque là, les cheveux n’ont pas encore trop poussé ;-)

      1. Geneviève Hubinon

        Finalement ,ces temps de confinement ressemblent un peu à la belle description que tu fais : du temps à passer sous un plaid avec un bon café…Et confectionner des choses. Une différence importante toutefois : pas de bonnets ni pompons mais des masques , de toutes factures. Bonne continuation, Bernadette.

        1. Photonanie

          Tu as raison Gene, et surtout pas en tricot les masques ;-)
          A bientôt

  2. Géhèm

    Je suis bien aise de voir la petite Volanges finir aussi bourgeoisement. ;)

    1. Photonanie

      Bah, passé un certain âge… ;-)

  3. Pierre

    Bonjour Bernadette !
    Voila de la belle écriture sur un sujet imposé mais libre dans tous les sens ! Tu as gagné le pompon … pour les bonnets, il faut définir la taille !
    Bonne journée sans liaison dangereuse … mais, tu fais comme il te plait :mai n’est pas loin !!!
    Pierre

    1. Photonanie

      Tu as tout compris Pierre: je me le suis librement imposé ce sujet :-)
      Le problème avec le confinement c’est que toutes les liaisons sont dangereuses, même pour les gros bonnets et le pompon c’est que ce sera valable…même en mai ;-)
      Bonne journée.

    1. Photonanie

      Waouw! Merci les Caphys :-)

  4. coline dé

    Entre nems on se comprend ! Bravo Photonanie !

    1. Photonanie

      Merci Coline, je vois que ce texte plaid euh plaît :-) Bonne journée.

  5. Rohnny

    Bonjour Photomanie
    J’ai beaucoup aimé ce texte.
    Je te souhaite une belle journée et prend bien soins de toi.
    Bisous,
    Rohnny

    1. Photonanie

      Merci Rhonny. Sois prudent également :-)

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