Brick a book 387 ✍🏻

Comme tous les lundis, je participe à l’atelier d’écriture du blog  Brick a book.

Le principe? Produire un texte original sur base de la photo proposée. Cette semaine c’est la photo ci-dessous qui doit titiller nos neurones 😊.

Juste en-dessous, vous trouverez le texte qu’elle m’a inspiré.

©Jean-Carlo Emer

Cette année-là, j’avais espéré recevoir des patins à roulettes pour ma Saint-Nicolas. Je savais que c’était bien trop cher pour mes parents qui avaient beaucoup de mal à boucler les fins de mois. Il me restait un seul espoir:  demander au vieil homme à barbe blanche de les déposer pour moi près de la cheminée afin que je les découvre au matin du 6 décembre .

J’ignorais évidemment que les miracles n’existaient pas et que les cadeaux n’arrivaient pas vraiment par la cheminée. Il faut dire que je n’avais pas encore tout à fait six ans.

Qu’est-ce que j’en rêvais de ces patins! Il me semblait que si je pouvais en chausser qui m’appartiennent je deviendrais le petit garçon le plus heureux du monde, enfin de mon quartier, celui où les maisons étaient toutes identiques et minuscules mais mises à disposition par le propriétaire de l’usine toute proche.

Je me couchai le coeur plein d’espoir le 5 décembre au soir. Pour une fois je n’essayai même pas de grapiller encore quelques minutes auprès de mes parents et j’allai me coucher sans renâcler. Mon impatience de voir mon cadeau me donnait des ailes. J’eus du mal à m’endormir, j’étais bien trop énervé mais je m’obligeais à ne pas bouger afin de ne pas inquiéter mes parents.

Au matin, je me précipitai pieds nus dans la petite pièce où nous vivions et je restai figé sur place. Ils étaient bien là! Mes efforts pour être bien sage avaient payé, ce ne pouvait être que ça.

Je me précipitai dans la rue pour essayer mon nouveau jouet avec impatience. Au début je tombai quelques fois mais très vite je maîtrisai leur utilisation et puis j’étais tellement fier de tourner et virevolter sans cesse devant les autres enfants qui me regardaient avec envie.

Ce n’est que bien plus tard que je remarquai que maman ne portait plus sa médaille de baptême à laquelle elle tenait pourtant tellement. 

Mais ce n’est que quand je sus que Saint-Nicolas était une légende entretenue par les adultes que je mesurai l’étendue de l’amour de ma mère.

Je suis vieux maintenant et mes parents sont morts depuis bien longtemps. Mes enfants puis leurs enfants à leur tour se sont tous moqués de moi en découvrant au grenier ces vieux patins démodés et cabossés. Ils ne peuvent imaginer l’émotion qui m’envahit encore aujourd’hui à leur vue…

En Belgique, la fête de Saint-Nicolas est la fête des enfants sages, bien plus que Noël qui est davantage réservé aux cadeaux entre adultes.

En temps normal, on trouve des trônes de Saint-Nicolas dans tous les grands magasins et les enfants peuvent aller confier leur liste de souhaits inspirée par les nombreux catalogues de jouets dont nos boîtes aux lettres sont gavées dans les semaines qui précèdent le 6 décembre. Cette année, vive la technique!, mes petits-enfants ont pu lui parler en vidéo-conférence. On est bien loin de mon histoire inventée 😉.

N’hésitez surtout pas à aller voir les propositions écrites des autres participant(e)s, c’est souvent source d’étonnement et de plaisir.

Et si le coeur vous en dit, n’hésitez pas à proposer votre propre texte sur le blog Brick a book 😉.

Cet article a 12 commentaires

  1. marinadedhistoires

    Quel beau texte émouvant ! On partage l’attente ,l’émotion et l’enthousiasme de cet enfant, c’est vraiment très bien écrit, et l’évocation du temps qui passe avec les vieux patins retrouvés des années plus tard au grenier, bravo !

    1. Photonanie

      Merci Marina. C’est probablement un peu l’ambiance de Noël qui a joué ;-)

  2. Geneviève Hubinon

    Quel souvenir émouvant ce petit garçon doit garder de ces parents ! Un souvenir rien qu’ à lui, dans son coeur. On le ressent bien par contraste avec la réaction des générations suivantes .
    Bonne semaine, Bernadette.

    1. Photonanie

      Merci de ton appréciation Gene. Belle semaine à toi.

  3. Pierre

    Bonjour Bernadette !
    Un bien joli conte de Saint Nicolas ma foi ! Bravo !
    Bon lundi !
    Pierre

    Le dicton du Rotpier :” A six ans on rêve de rouler sur des patins et à seize ans on rêve d’en rouler ! ”

    Excuse-moi mais je n’arrive pas toujours à le museler le Rotpier !

    1. Photonanie

      Laisse le dire le vilain Rotpier, aux vieux fripons on pardonne beaucoup ;-)
      Bonne journée.

  4. Leodamgan

    Bonjour,
    ton petit conte est bien émouvant… Je t’admire d’avoir trouvé ça juste avec cette photo…
    Bonne journée à toi,
    MO

    1. Photonanie

      Merci Mo mais il n’y a pas de quoi m’admirer, c’est juste une petite histoire inventée rapidement ;-)
      Bonne fin d’après-midi.

  5. Paquerite

    Et coucou,
    Ah les désillusions de l’enfance…
    ça marque son homme, c’est drôle mais souvent le Père Noël ou St Nicolas finissent à eux deux par faire vivre de drôle d’expériences à certains bambins… le côté positif c’est que cela permet à nos parents de grandir à nos yeux et à l’enfance de s’effacer doucement
    Bisous et bravo !

    1. Photonanie

      Merci Paquerite. Je pense que chaque personne a un rôle à jouer dans sa vie et celle des autres, le principal est que ça se fasse en douceur. Belle journée.

  6. Kroum

    Un texte très touchant. Bravo Photonanie !

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