Le neuvième art en deuil
Le 2 mai nous avons appris le décès d’un des survivants de la grande époque de la BD belge: Jidéhem. (rien à voir avec Géhem, enfin je crois…)
Ce nom est certes moins connu que d’autres tels Hergé (Tintin), Roba (Boule et Bill), Peyo (Les Schtroumpfs) ou Franquin (Gaston, Spirou et Fantasio, …) et pourtant…
Si je vous dit que son véritable nom était Jean De Mesmaeker, ça ne vous dit toujours rien? Peut-être alors n’avez-vous jamais lu une BD de Gaston Lagaffe sans quoi ça ferait Tilt directement! Et ce même si la petite histoire dit que les Français n’ont jamais su comment prononcer ce nom correctement
En ce qui me concerne, quand j’étais gamine (je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans…), j’attendais impatiemment le mercredi pour recevoir mon hebdomadaire Spirou.
Jidéhem est entré en 1957 au Journal de Spirou édité par Dupuis depuis 1938 dans sa maison d’éditions située à Charleroi. Très vite il assiste Franquin qui est débordé et crée les décors de Spirou et Fantasio ainsi que de Gaston Lagaffe.
Quand Franquin crée un personnage d’homme d’affaire acariâtre, Jidéhem lui trouve une certaine ressemblance avec son propre père et c’est le nom de ce dernier qui sera adopté: Monsieur de Mesmaeker, dont Gaston empêchera toujours la signature des contrats, est né.
Partageant les crayonnés et encrage avec Franquin de manière indifférenciée, Jidéhem est pratiquement le co-auteur de la série jusque 1968.
Il avait logiquement le désir de créer une série personnelle et c’est ce qu’il fera enfin quand, sa femme étant enceinte d’une petite fille, il imagina une nouvelle jeune héroïne prénommée Sophie.
Il va maintenant pouvoir dessiner des anges auprès de Stuf sans avoir besoin de lui demander « Passe-moi le ciel« …