Les murmures des murs

Il y a un moment qu’on n’a plus fait le mur ensemble, euh je veux dire qu’on n’a plus regardé des murs décorés. Vous me suivez?

"Je ne sais pas à quel point c'est beau" (trad. Google du vietnamien)

Et le dernier, ci-dessous. Sur cette fresque bouleversante vue au Pays Basque espagnol, l’inscription dit “que personne ne garde un enfant dans un bateau si la mer n’est pas plus sûre que la terre“.

Il m’en reste encore quelques-uns à partager une prochaine fois, je ne voudrais pas lasser en mettant trop de murs entre nous 😉.

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Les murmures des murs

Un zapping de fin de soirée m’a amenée sur culturebox (France 4)  où j’ai eu le plaisir de découvrir une émission sur un projet artistique étonnant. Vous pourrez probablement visionner à votre tour ce reportage en replay si le sujet vous intéresse 😊.

J’ai d’abord cru à une visite de Street art City (dont je vous ai déjà  parlé la première fois ici) mais, bien que la démarche présente des similitudes au départ (laisser aux mains de graffeurs un bâtiment abandonné), la différence essentielle tient dans le caractère éphémère du projet qui s’appelait Tour Paris 13.

La Tour 13 n’est plus, mais son mythe flotte toujours au-dessus du street art parisien. Folie artistique imaginée et orchestrée par la galerie Itinerrance de Mehdi Ben Cheikh, ce projet avait réuni en octobre 2013 108 street artistes du monde entier, invités à investir neuf étages – et un sous-sol – d’un immeuble du 13e arrondissement… Avant de voir la bâtisse détruite après 30 jours de visite. (Source

Ce court zapping m’a menée au projet Tour 13 et, en cherchant à en savoir davantage, je suis arrivée sur ce site de Google dont j’avoue que j’ignorais l’existence jusqu’à ce jour 😳.

Comme je ne suis peut-être pas la seule, j’ai pensé à le partager parce que je pense qu’il y a moyen d’y faire de belles découvertes.

J’espère que vous me direz si vous le connaissiez déjà ce que vous en pensez…

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L’homme à la tête de chou

En balade cette semaine dans le nord de mon pays, j’ai découvert dans la ville d’Eeklo (Flandre orientale) une légende qui m’a interpellée.

En arrivant dans la ville, on ne peut pas manquer cette grande (et haute) sculpture placée dans un carrefour.

Ne comprenant pas le sens, j’ai demandé à notre hôte (nous passions une nuit sur place) ce qu’il en était.

Il m’a alors montré cette décoration dans sa maison et raconté l’étonnante légende qu’elle représente.

Ce récit fantastique remonterait au début du XVIe siècle… Dans la bonne ville d’Eeklo, un boulanger astucieux se proposait de changer le caractère des personnes, en respectant un processus très précis. Il lui suffisait de découper leur tête, immédiatement remplacée par un chou pour éviter l’hémorragie ; pendant ce temps, les têtes étaient enduites d’une préparation dont il avait le secret, puis passées au four à pain, et enfin, toutes neuves, replacées sur les bustes. On ne sait si elle fut expérimentée, mais la recette a, au moins, inspiré un peintre de l’école flamande du début du XVIIe siècle“. (Source)

Partant de là, il fut facile de découvrir qu’un tableau de l’école flamande, du début du 17ème siècle, inspiré de cette légende a été adjugé fin 2021 au Mans pour une somme assez conséquente! (Source

 

École flamande, début du XVIIe siècle Le Boulanger d’Eeklo, huile sur panneau, 22 x 33 cm. Adjugé : 55 800 €

L’histoire ne s’arrête pas là et je suis certaine que vous y pensez depuis le début de cet article 😉.

Il y a parfois des coïncidences troublantes. C’est ainsi qu’en 1968, la sculptrice Claude Lalanne crée une oeuvre intitulée “L’homme à la tête de chou”.

Gainsbourg voit la sculpture dans la vitrine d’une galerie d’art contemporain et l’achète immédiatement comme le raconte Claude Lalanne ci-dessous

« Ça faisait à peine cinq jours que je l’avais terminée et déjà elle partait. J’étais ravie que ce soit lui qui l’achète parce que je l’admirais beaucoup. Plus tard, il m’a téléphoné pour me demander si j’acceptais qu’il mette la statue sur la pochette de son prochain album. J’étais d’accord et, pour me remercier, il m a invitée au studio d’enregistrement pour me faire entendre l’album “L‘homme à tête de chou” avant qu’il ne sorte. » (Source)

Sculpture de Claude Lalanne, 1968

On ne saura jamais si la sculptrice a vu le tableau ou si elle a pris connaissance de la légende mais ce qui est sûr c’est que c’est à elle qu’on doit l’album et le surnom de Gainsbourg “L’homme à la tête de chou“.

On termine en musique bien sûr même si ce n’est pas son titre le plus populaire.

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Balade à Rossignol (B)

Je vous invite à nouveau en Gaume,  région à l’extrême sud de la Belgique, déjà évoquée précédemment.

La région est marquée par des faits de sinistre mémoire: le 22 août 1914, aux premiers jours du premier conflit mondial, les troupes coloniales françaises rencontrèrent les troupes d’infanterie allemande dans une terrible bataille qui laissa sur le terrain plus ou moins 3.000 morts des deux camps.(Source)

L’ambiance actuelle étant un peu morose, j’ai préféré vous inviter à me suivre dans un lieu de sérénité et de paix.

C’est dans le parc du château de ce petit village belge de moins de 800 habitants, au doux nom de Rossignol, qu’a été créé le Sentier des plumes…logique 😉.

Une fois que cette porte nous a donné des ailes, nous découvrons quelques oeuvres blotties dans le bois le long du sentier.

Je n’ai pas les noms de tous les artistes malheureusement, j’ai indiqué ceux que j’ai pu trouver.

J’ai apprécié également la réalisation de cet insecte géant…

Et, une fois n’est pas coutume, j’aimerais vous faire découvrir, ou vous rappeler, cette fable d’à propos dont on utilise parfois la morale sans connaître son origine 😉.

La prochaine fois, je vous emmènerai dans ma commne pour un évènement un peu spécial qui a eu lieu hier 😉.

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Balade artistique en Gaume (B)

La Gaume est une sous-région de la Wallonie en Belgique, dans l’extrême Sud de la province de Luxembourg, à la frontière franco-belge.

On ne quitte pas encore tout à fait la région puisque à un peu plus de 20 km de Montmédy se trouve la petite Provence belge où j’ai passé quelques jours et, un peu plus au nord, le site de Montauban-Buzenol où j’ai vu une oeuvre qui en a interloqué plus d’un(e) quand j’ai partagé cette photo.

Cette oeuvre se trouve sur le site classé de Montauban-sous-Buzenol où des expositions et des interventions artistiques, en intérieur ou en extérieur, sont programmées par le Centre d’Art Contemporain du Luxembourg Belge (CACLB) installé dans l’espace René Greisch.

Voici les informations et la fiche que j’ai obtenues du CACLB: “Créée sur place en 2018, à partir de branches ramassées dans les bois avoisinants, elle était initialement installée à côté des halles à charbon et a été déplacée en 2020 dans la zone située le long de la route“.

Ce n’est évidemment pas la seule curiosité du site où se mélangent vestiges du passé et oeuvres contemporaines à commencer par l’espace René Greisch (architecte belge ayant participé aux calculs du viaduc de Millau dont je vous ai déjà parlé ici).

Ces conteneurs rappellent le passé industriel du site tout en étant très contemporains et  cette photo, due à J.-P. Ruelle, vous montre bien le style du bâtiment.

L’intérieur accueille diverses expositions. Par exemple, ces colonnes d’ardoises superposées séparées par de petits intervales ont été créées par Anne-Marie Klenes et appelées Résonnances.

A l’extérieur, dans les ruines de l’ancienne halle au charbon, on trouve des paraboles acoustiques en acier de 2,5 m de diamètre également d’Anne-Marie Klénès. Grâce aux calculs de l’ULiège, chaque miroir parabolique a la capacité de servir d’émetteur et de reflecteur d’ondes sonores, faibles murmures des visiteurs par exemple… Nous avons essayé, c’est impressionnant!

Et quand on prend un peu de hauteur dans le bois en vis-à-vis, on découvre un lieu archéologique fort intéressant ainsi qu’un musée lapidaire implanté en pleine forêt et accessible à tout le monde gratuitement.

Par exemple, cette pièce (108 x 42 cm) en calcaire à grains fins, datée vers 180-185, représentant des griffons qui illustrent un thème très fréquent dans l’art funéraire.

Voilà, mon partage s’arrête ici et j’espère vous avoir fait découvrir un endroit étonnant niché dans la nature et qui nous offre généreusement de fort belles choses du passé et du présent.

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Du côté de chez Ma

Comme chaque samedi je joue avec Ma en illustrant le thème proposé.

Et comme souvent quand le thème est très ouvert j’ai sèché avant de me décider.

Le thème de cette semaine est “Chacun fait ce qu’il lui plaît“.

Je me suis souvenue d’une photo prise récemment en Gaume où manifestement l’artiste s’est fait plaisir: on ne sait pas ce que c’est, ça ne sert à rien si ce n’est à décorer le bord de la route mais j’ai aimé cette forme biscornue puisque je l’ai photographiée et comme je ne savais dans quel article la placer j’ai saisi l’occasion de faire ce qu’il me plaisait 😉.

Je me demande bien ce qu’auront proposé les autres participant(e)s au défi de Ma, on va avoir de belles surprises j’espère.

Quoi qu’il en soit je vous souhaite un excellent week-end 😊.

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Laissez-vous (em)porter…

J’aime la lecture, l’écriture, la littérature, l’orthographe, la poésie,… bref, j’aime les mots et ceux qui en jouent. 

Gamine, j’écoutais volontiers les feuilletons radiophoniques sur mon petit transistor et je rêvais, je laissais galoper mon imagination. Je me souviens avoir vécu avec plaisir “Au bonheur des dames” (Zola).

Récemment, j’ai découvert que Thiery Moral (Tmor), un artiste aux talents variés que je trouve tous aussi décalés que drôles, nous a fait cadeau d’un livre audio accessible gratuitement sur Youtube 😊. C’est en quelque sorte Noël avant l’heure 😉.

Le livre existe en version papier depuis 2017 mais je suis convaincue que la lecture par l’auteur lui-même apporte un supplément d’âme à l’histoire.

Pour tout vous dire, je l’ai écoutée avec beaucoup de plaisir dans l’avion qui nous ramenait de vacances. Je me suis callée dans mon siège, les yeux fermés pour bien m’imprégner de l’histoire, les écouteurs bien enfoncés dans les oreilles.

Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps avant de vous le faire découvrir à mon tour. C’est assez long (1 heure 1/4) et je vous conseille de bien vous installer, peut-être de fermer les yeux comme moi pour éviter les distractions et puis il suffit de se laisser (em)porter par la voix de Thierry.

Bonne écoute 🎧

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Consoles, gargouilles et drôles de bouilles

Vous aurez probablement remarqué via mes photos d’Allemagne, que les décorations architecturales sont très nombreuses dans ce pays.

J’ai pris beaucoup de plaisir à immortaliser quelques personnages décoratifs rencontrés au cours de mes dernières découvertes teutonnes. Certains sont drôles, effrayants, sympas,…

Si ça vous dit, je vous montre quelques gargouilles ci-dessous.

J’ai encore quelques bouilles étonnantes en réserve si vous aimez ça 😉.

Bonne journée 🌞

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Le souvenir de Guillaume Apollinaire

En novembre dernier, j’évoquais ici le séjour du poète Guillaume Apollinaire dans l’est de la Belgique.

A quelques kilomètres de Stavelot où se trouve son musée, on découvre, au milieu des bois, le Monument Apollinaire. Élevé en 1935 en présence de sa veuve Jacqueline, il nous rappelle le séjour du poète dans la région en 1899. 

Il faut pénétrer de quelques dizaines de mètres dans le bois pour apercevoir un ensemble de sept blocs de pierre, géométriques, en calcaire bouchardés, l’ensemble formant une sorte de cromlech «dans un esprit apollinarien”. Au centre, se trouve la plus haute stèle – elle mesure 4 mètres de haut – sur laquelle ont été gravés les mots Guillaume Apollinaire et la fameuse date de 1899 en cette disposition «parallélépipédique» :

GUIL    L    AUM    E
APOL    I    NAIR    E
1899           

Formant le cercle autour de la stèle centrale, six autres blocs de plus petites tailles (permettant de s’asseoir) portent une série d’inscriptions gravées formant une seule phrase, en l’occurrence trois vers de La jolie rousse, texte écrit entre 1912 et 1916 et publié en 1917, le dernier poème des «Calligrammes». (Source)

Accès à la butte où se trouve le lieu de mémoire

Cette ronde de bornes n’est pas sans évoquer des bornes frontières en cet endroit situé à la limite des anciens pays de Stavelot et de Malmedy ; cette dernière cité, faut-il le rappeler, venait d’être « annexée » à la Belgique à la suite des récents Traités de Versailles quand le monument est inauguré ; Apollinaire, quant à lui, avait connu la situation ancienne où Stavelot était belge et Malmedy prussienne.(Source)

“Soyez indulgents quand vous nous comparez à ceux qui furent la perfection de l’ordre, nous qui quêtons partout l’aventure”

Dans l’impossibilité de payer ses dettes, Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky quitte précipitamment la Belgique pour Paris où il devient Guillaume Apollinaire. Il ne remettra jamais les pieds dans cette région qui ne l’a toujours pas oublié de nos jours.

L’endroit est charmant, calme et en pleine nature. Idéal pour célébrer l’arrivée du printemps teinté d’espoir.

Séquence souvenir 😉

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Apollinaire, le circuit de Spa-Francorchamps et le dessin de presse

Quelle drôle d’idée de mêler trois sujets aussi différents me direz-vous peut-être 😊.

Je vous raconte. Ayant fini récemment le roman “La dixième muse” d’Alexandra Koszelyk (la même qui organise tous les lundis l’atelier d’écriture en ligne sur Brick a book) j’ai été prise d’une furieuse envie d’aller enfin visiter le musée Apollinaire à Stavelot. Bien sûr je savais que le seul musée au monde consacré à ce poète se trouvait à 50 km de chez moi puisqu’il a séjourné en Belgique avec son frère, mais je n’avais jamais eu le déclic. 

Aussitôt dit aussitôt fait, une réservation en ligne et nous voilà partis à l’abbaye de Stavelot.

Le billet est combiné et permet la visite de 3 musées et d’une exposition temporaire.

Nous avons donc visité le musée Apollinaire et celui du circuit de Spa-Francorchamps (bien connu des amateurs de F1) ainsi que l’exposition très intéressante des dessins de presse du monde entier.

Et le troisième musée? C’est celui de la principauté de Stavelot-Malmédy que nous irons voir à notre aise une prochaine fois, les dessins de presse nous ayant retenu un temps certain.

 

L’abbaye de Stavelot

1. Guillaume Apollinaire

C’est en 1954 que l’Association Internationale des Amis de Guillaume Apollinaire inaugure le musée sous la présidence d’honneur de Jean Cocteau.

D’abord installé dans l’ancienne pension Constant, où résida le poète, il fut déplacé en 1961 dans l’Abbaye où  nous pouvons revivre le séjour effectué  par Guillaume et son frère.

Leur mère et son compagnon, qui s’étaient fait passer pour des aristocrates russes, les ont abandonnés plusieurs mois dans cette pension  tandis qu’ils allaient tenter leur chance au casino de Spa à quelque 15 kilomètres de là. Les deux jeunes gens n’eurent d’autre issue que de s’enfuir à la cloche de bois un jour d’octobre 1899.

Sans argent et désœuvré, c’est à Stavelot que Guillaume commencera à écrire sur tout ce qui l’entoure. C’est là aussi qu’il rencontrera son premier amour, Marie Dubois, à qui il écrira de très beaux acrostiches dont certains en patois de l’endroit.

C’est probablement la trahison de cette jeune fille qui provoquera chez lui le sentiment qui le suivra jusqu’à sa mort d’être le “mal-aimé”.

Pour voir quelques pièces présentes dans ce musée, je vous invite à cliquer, ci-dessous, sur le tableau réalisé par le peintre belge Pierre Alechinsky.

Les passionnés peuvent également trouver de nombreuses informations sur ce site consacré au poète.

Je vous parlerai de la visite du deuxième musée et de l’expo dans un prochain article.

A très vite 😀.

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