Voyage, voyage: Tonnerre (F)

Dans l’est de l’Yonne se trouve Tonnerre, labellisée « Petite Cité de Caractère » depuis 2015. La localité qui a vu naître le célèbre chevalier d’Eon, diplomate et espion de Louis XV, est un endroit de balade plutôt sympa.

Quand on pense à Tonnerre, pour peu qu’on soit curieux, on pense directement à l’Hôtel-Dieu et à la Fosse Dionne.

L’Hôtel-Dieu de Tonnerre est un ancien établissement hospitalier fondé en 1293 par Marguerite de Bourgogne, comtesse de Tonnerre et reine de Jérusalem. Ce monument historique exceptionnel accueille pendant des siècles malades et nécessiteux, qui viennent y recevoir gratuitement les soins du corps, mais aussi de l’âme: les offices sont célébrés tous les jours dans la chapelle située au bout de la Salle des malades, de façon à ce que tous puissent y assister depuis leur lit. (Source)

Vue depuis le jardin

Au cœur de Tonnerre, la Fosse Dionne est une source vauclusienne au débit varié, mais perpétuel. Elle fut aménagée en lavoir en 1758 par le père du Chevalier d’Éon. La Fosse Dionne a toujours intrigué et les premières explorations remontent au XIXe s. Elle a tout de même su garder son secret : l’origine de la source. Résultat d’un parcours complexe d’exsurgences et de résurgences, cette source forme une vasque au fond de laquelle nous apercevons le départ d’une galerie. Le parcours connu mène à 360 m de l’embouchure et à une profondeur de 61 m. La Fosse Dionne est tellement intrigante et mystérieuse qu’elle a fait naître de nombreuses légendes : le serpent basilic, les sous du diable et bien d’autres encore… (Source)

Vous devez bien vous douter que j’ai pris bien plus que deux photos 😉. Pour voir mes autres photos, il faut cliquer sur la photo de tonnerre ci-dessous 😉.

Photo de Brandon Morgan sur Unsplash
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Découverte: l’église de Sillegny (F)

Sillegny est une commune française située en Lorraine, dans le département de la Moselle. Nous y avons découvert une église très différente de celle de Bennwihr mais intéressante aussi par son histoire.

L’Église Saint-Martin, surnommée « la Sixtine de la Seille »dont la nef fut édifiée au XVe siècle. Cette église classée, de style gothique, possédait une tour massive et fortifiée qui servait à protéger les habitants dans les temps troublés.

Ce sont des fresques religieuses qui font la richesse de l’édifice, couvrant murs et voûtes intérieurs. Ces fresques anonymes, représentant des scènes religieuses, des saints et des saintes, sont datées du deuxième quart du XVIe siècle (c.1540). Sur le mur Nord du chœur, un Arbre de Jessé est particulièrement impressionnant. (Source)

Cette église fortifiée de style gothique flamboyant, vous invite à découvrir un véritable trésor. Des peintures murales exécutées à la détrempe datant de 1540, qui furent, à une époque inconnue, recouvertes d’un badigeon, les protégeant ainsi des effets du temps. Ce n’est qu’en 1845 lors d’un grattage de l’abside, qu’elles furent découvertes et remises à jour par l’Abbé SCHNABEL, curé de la paroisse de 1840 à 1891. (Source)

D’après une étude, menée en 1992, ces fresques, qui recouvrent la totalité de l’église, ont été réalisées avec des extraits de plantes, métaux, or et lapis-lazuli mélangés avec des œufs et de la colle. Pendant la Première Guerre mondiale, l’édifice n’a souffert que de l’humidité. Tous les chéneaux en cuivre ont été enlevés par les Allemands pour en faire des douilles d’obus. Le second conflit sera plus désastreux : une bombe tombe sur le clocher alors que les Allemands installent la Kommandantur dans la maison des religieuses. En 1944, pour chasser l’occupant, les Américains pilonnent le village qui est détruit à 95 %. L’église échappe de justesse aux bombardements. Hormis le presbytère et quelques maisons, tout a été pratiquement rasé pour n’être reconstruit que dans les années 1950. Une nouvelle restauration, menée de janvier 2002 à décembre 2004, a permis de redonner tout leur faste à ces peintures qui ont été totalement nettoyées.(Source)

Les religieuses faisaient les patrons des dessins en carton (pochoirs).
Les petits personnages sont les donateurs du village qui ont aussi hébergé les peintres pendant leur travail.

🔎 Vous pouvez voir de nombreuses autres photos ici et 😉.

Nous voici arrivés presque au terme du partage de mes photos de ces quatre jours passés en Alsace mi-décembre. Quatre jours riches en découvertes et merveilles vues qui nous laisseront de très beaux souvenirs 👍.

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Découverte: L’église de Bennwihr (F)

Habité dès le néolithique, ce village très ancien a été complètement anéanti lors des combats de la poche de Colmar (décembre 1944 – janvier 1945). Seuls le monument aux morts de la guerre 1914 – 1918 (aujourd’hui appelé Monument de la Fidélité), ainsi que deux maisons aujourd’hui restaurées furent miraculeusement épargnés de la destruction.

Reconstruit entre 1947 et 1959, dans le style local par l’architecte Gustav Stoskopf, le village de Bennwihr conserve :

  • une fontaine monumentale qui trône au milieu du bourg,
  • un très beau vitrail moderne (réalisé vers 1960 par Paul Martineau), présenté dans l’église de Bennwihr, sur toute la longueur de sa façade sud et qui laisse pénétrer à l’intérieur de l’édifice une lumière colorée très intense. (Source)

Nous n’avons pas vu la fontaine mais par contre nous avons eu droit à une visite guidée de l’église Saints-Pierre-et-Paul à côté de laquelle se trouve le Monument de la Fidélité.
Monument érigé en 1924 par le sculpteur Geiss, à la mémoire des morts de la Première Guerre mondiale et pour témoigner du fidèle attachement de l’Alsace et de la Lorraine à la France entre 1870 et 1918. Monument laissé dans son état de 1944 après les combats de décembre 1944 et janvier 1945 qui ont complètement détruit Bennwihr. Les deux régions sont symbolisées par deux femmes qui portent le costume traditionnel.(Source)

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L’entrée dans la nef peut être effectuée par trois portes surmontées de trois grandes baies égales. Le baptistère est attenant à la nef par un court couloir. La toiture est couverte de tuiles écailles vernissées traditionnelles de l’architecture régionale et formant des motifs géométriques. (Source)

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À l’intérieur, tout le côté sud de la nef est occupé par une grande verrière réalisée pour l’inauguration de l’église par les ateliers de Saint-Gobain, sur le modèle d’une peinture de Paul Martineau. Celle-ci s’étend sur sept baies. Elle représente la Résurrection à la suite de la passion du Christ par un ensemble de symboles : les palmes du dimanche des Rameaux, la colonne de la flagellation, la couronne d’épines, la tenaille et les clous, la lance, les dés pour jeter le sort sur la tunique du Christ, la croix dans la nuit avec les bras élevés, la chaîne brisée, la lumière qui chasse les ténèbres, et l’oiseau – le Phénix – représentant le Christ et surmonté d’une mitre d’évêque rappelant l’Église. Les vitraux font entrer une lumière chatoyante. (Source)

Le prêtre nous explique que le rouge évoque le sang versé par le Christ et le jaune, le soleil couchant sur le Golgotha.

Plus d’infos sur ce vitrail ici.

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Ci-dessous, l’autel avec le Christ de la Résurrection. La boule dorée en dessous est le tabernacle.

Les vitraux de la chapelle (à gauche de la nef), qui représentent l’Annonciation, la Nativité et l’Assomption de Marie, diffusent une lumière douce contrairement à ceux du baptistère dont la lumière est plus colorée.

Annonciation
Nativité
Assomption

J’aime pousser les portes des églises et je suis souvent surprise du décorum intérieur. Celle-ci m’a enchantée grâce à sa modernité et ses magnifiques vitraux qui procurent beaucoup de lumière à l’intérieur alors que l’extérieur était fort gris.

J’espère que la découverte vous a intéressé autant que moi même si c’est par procuration 😉.

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Découverte: le musée Unterlinden de Colmar (F)

Vous vous doutez que lors de mon court séjour en Alsace, je n’ai pas fait que me balader de marché de Noël en marché de Noël. Je vous ai déjà fait découvrir différents endroits et aujourd’hui j’aimerais compléter la découverte de Colmar en partageant notre visite de ce très beau musée qu’est le musée Unterlinden (Sous les tilleuls).

J’ai aimé le lieu, occupé dès le 13ème siècle par un couvent de Dominicaines. L’église (1262-1269) sert d’écrin au retable d’Issenheim dont je ne manquerai pas de vous parler. Le cloître, magnifique, fut construit après l’église, dans la deuxième moitié du 13ème siècle. Le couvent fut fermé en 1790 et abrita un régiment de lanciers avant de devenir un musée en 1849. Il accueille actuellement le musée d’Unterlinden.

J’ai aussi aimé les oeuvres exposées (enfin certaines, pas toutes 😉) dans les parties 4 et 6 du plan et, bien sûr, la cerise sur le gâteau: le fameux retable (point 3 du plan), œuvre de deux grands maîtres allemands du gothique tardif (Matthias Grünewald et Nicolas de Haguenau).

Plan du musée (Source)

Je vous montre bientôt tout ça mais une chose que j’ai aussi appréciée c’est l’escalier en colimaçon qui permet d’atteindre la partie exposition du musée.

Le cloître gothique en grès jaune aussi m’a bien plu. Je ne sais pas expliquer la raison pour laquelle j’aime tellement déambuler dans les cloîtres. Peut-être est-ce parce qu’il y fait souvent calme et que c’est un lieu de repos.

Dans le cloître, on peut également voir une statue de Martin Schongauer réalisée par Bartholdi entre 1860 et 1863.

A l’origine, la statue se trouvait au centre d’un monument commandé par la Société Schongauer en 1857 à Bartholdi. Le monument devait orner le préau du cloître Unterlinden. Il était composé d’un piédestal en forme de fontaine comportant quatre vasques et quatre figures allégoriques. Il était surmonté d’une statue de l’artiste Schongauer. Les quatre statuettes anthropomorphes qui ornaient jadis le monument Schongauer symbolisent le champ d’activité de l’artiste Martin Schongauer ainsi que celle de la Société Schongauer fondée en 1847 (ce sont les portraits des membres fondateurs de la dite société). Cet ensemble fut démonté en 1958. La statue de Schongauer se trouve actuellement au musée Unterlinden et les quatre figures allégoriques au musée Bartholdi. Quant à la fontaine dépourvue de ses ornements, elle se trouve devant l’église Saint-Joseph. (Source)

Comme souvent, je vous invite à cliquer sur la photo ci-dessous pour suivre ce groupe entrant dans le musée 😉.

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Découverte: la maison du pain à Sélestat (F)

Lors de notre balade à Sélestat, nous en avons profité pour visiter un lieu intéressant et y casser la croute, c’est le cas de le dire.

Aménagée dans l’ancien ”poêle” de la corporation des boulangers de 1522,  la Maison du pain d’Alsace est un lieu où l’histoire du pain est conservée, où le travail des mains de l’homme est raconté.

 » Sentez, goûtez, vivez l’histoire du pain ! La Maison du Pain vous fera connaître et apprécier le pain sous toutes ses formes ! « 

L'extension moderne

Ce sont près de 300 m² d’exposition résolument contemporaine, permettant à tous les publics de découvrir toute la richesse de cet aliment, présent depuis la nuit des temps. Une collection d’objets uniques, réunie depuis près de 30 ans par les membres de l’Association permettent de raconter cette histoire avec tradition mais aussi modernité grâce à des multimédias présents sur les 5 espaces d’exposition.

Une nouvelle muséographie tournée vers le pain et son histoire, vers les spécificités gourmandes Alsaciennes et leurs légendes, vers des visites sensorielles et dynamiques ! (Source)

Ci-dessous nous voyons des détails du magnifique escalier de la maison du pain gravé d’un bretzel qui est un symbole d’amour ❤️.

Ci-contre, nous voyons un porte-cierge.

L’appartenance des compagnons de métier à un groupe social dévalorisé dans une société urbaine hiérarchisée se traduit par un vif sentiment de l’honneur. Cet honneur s’exprime par des attributs symboliques, comme des bannières ou des porte-cierges portés lors de grandes manifestations publiques ou religieuses. (Source)

Une affichette explique qu’il s’agit de sacs de dot. Ils étaient autrefois offerts lors des mariages dans le monde paysan. En tissu de chanvre ou en lin, ils étaient décorés au pochoir et indiquaient le nom des mariés, l’année du mariage, parfois le nom du village et même le numéro de la rue où vivrait le jeune couple si plusieurs familles portaient le même nom dans la localité.
Le nombre de sacs variait en fonction de la taille et de la richesse de l’exploitation. Les sacs étaient offerts vides et symbolisaient le vœu fait aux jeunes mariés de faire de bonnes récoltes leur permettant de les remplir chaque année. (Source)

Ci-dessous, nous voyons la mise en scène d’un vrai fournil d’époque qui nous rappelle que

« mieux vaut pain en poche que plume au chapeau« .

Nous continuons la découverte et arrivons dans la salle de la Zunft dont, heureusement, le panneau ci-dessous nous explique la fonction d’origine. C’est aussi là que nous avons pu nous asseoir et goûter différentes préparations.

Pour compléter, je vous invite à regarder la vidéo ci-dessous très explicite sur cette maison du pain.

Nous n’en avons pas encore fini avec l’Alsace bien sûr 😉.

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Mes premières nouvelles d’Alsace

Certains le savent j’ai récemment passé 4 jours en Alsace. La période est peu propice au tri de photos (il y a tant d’autres occupations de saison) mais je n’ai pas envie de vous montrer ces photos en plein été 😉.

Mon titre est bien sûr un clin d’oeil au quotidien omniprésent  Les dernières nouvelles d’Alsace.

Je vais essayer de partager quelques beaux souvenirs spécifiques de cette période et je reviendrai plus tard avec les autres découvertes moins festives mais plutôt intéressantes, du moins à mes yeux.

Après un arrêt dans Nancy (bien peu festive) nous sommes arrivés à Sélestat, ville connue pour son histoire de l’arbre de Noël.

Si vous cliquez sur la bouteille ci-dessous (qui ne vous donnera pas la gueule de bois 😉) vous pourrez vous balader avec moi ☺️.

A bientôt pour d’autres partages.

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Découverte: la grande forge de Buffon (F)

Georges-Louis Leclerc, comte de Buffon, plus connu sous le nom simple de Buffon, né à Montbard en et mort à Paris en est un naturaliste, mathématicien, biologiste, cosmologiste, philosophe et écrivain français.
À la fois académicien des sciences et académicien français, il participe à l’esprit des Lumières. (Source)

Le fascicule reçu à l’entrée du site nous en apprend davantage sur l’homme:
Il est né dans une famille parlementaire et, bien qu’attiré par les sciences, il se conforme à la volonté paternelle en suivant des études de droit. Le décès prématuré de sa mère le fait riche et libre de se consacrer à sa passion: les mathématiques.

Passionné par les sciences, il devient naturaliste et assume la charge d’Intendant du jardin du roi à Paris jusqu’à sa mort. Il rédige l’Histoire naturelle et particulière,  œuvre monumentale dédiée à l’étude des trois règnes: animal, végétal et minéral.

Il entreprend de nombreuses expériences sur la fusion et le traitement des minerais de fer en Bourgogne, région de tradition sidérurgique. En 1768, il crée sa propre forge et réunit, pour la première fois en un même lieu, les trois ateliers que sont le haut-fourneau, l’affinerie et la fenderie. Dans ce complexe intégré, le maître de forge, les ouvriers et leurs familles sont logés sur place.

Pour voir mes photos personnelles de cet endroit, il suffit de cliquer sur Buffon ci-dessous.

Le document reçu à l’accueil de la grande forge nous informe sur le destin de celle-ci après Buffon.

Après être restée dans la famille de Buffon, la veuve de son fils « Buffonet » la vend en 1842. Acquise en 1860 par un maître de forge de Clairvaux, Roch-Joseph Guenin, la forge appartient depuis à la même famille. Après l’exceptionnelle crue de 1866, qui endommage l’usine, celle-ci est convertie en cimenterie jusqu’à l’incendie de 1923 qui met un terme à toute activité industrielle.

La Grande Forge de Buffon est classée comme monument historique.

Et si vous en voulez encore, n’hésitez pas à visiter la forge à votre aise et à 360°. Vous êtes prêt?  C’est parti.

Pour les passionnés

Je vis dans une région qui a connu, dans le passé, une période florissante grâce à la sidérurgie et, pendant mes études, j’ai eu à deux reprises l’occasion de visiter les usines fondées par John Cockerill.

Sur le fascicule reçu à la grande forge on a un résumé de la fabrication du fer:

  • Préparation: lavage/concassage/séchage du minerai de fer + stockage du charbon de bois.
  • Etape 1, le haut-fourneau: minerai de fer + charbon de bois (fusion pendant 12h à 1200°c) = gueuse en fonte d’environ 1 tonne.
  • Etape 2, l’affinerie: décarburation de la fonte, transformation en barres de fer de 5 mètres.
  • Etape 3, la fenderie: découpe de la barre de fer en produits semi-finis (tôles, tringles de fer,…).

Comme dans ma région il y avait aussi des charbonnages,  le coke s’est substitué au charbon de bois.

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Découverte: le château de Bussy-Rabutin (F)

Si vous êtes comme moi, ce nom vous dit vaguement quelque chose mais sans plus. Je vais donc commencer par une courte description du personnage, courtisan impertinent sous le Roi Soleil.

Né en 1618, il dit lui-même que ses deux ambitions sont de devenir « honnête homme » et de « parvenir aux grands honneurs de la guerre. »

En 1641, le cardinal de Richelieu le fait emprisonner cinq mois à la Bastille pour le punir de négligences dans son service, des soldats s’étant livrés à la contrebande du sel. Il y fait une rencontre déterminante, celle du maréchal François de Bassompierre, célèbre pour ses galanteries, emprisonné pour avoir comploté contre Richelieu.

Sa jeunesse tumultueuse le conduit à se battre en duel, à rechercher les aventures galantes mais aussi à se « polir » dans les salons, notamment en compagnie de sa cousine appelée à la notoriété littéraire, la marquise de Sévigné, et à aiguiser son esprit piquant.

À Pâques 1659, il participe à une orgie qui fait grand scandale au château de Roissy, durant la semaine sainte, ce qui lui vaut d’être exilé par Mazarin dans ses châteaux de Bussy-Rabutin et de Chazeu, sur ses terres de Bourgogne. Il met à profit ses loisirs imposés en composant, pour distraire sa maîtresse, la marquise de Montglas, tombée malade, son célèbre roman satirique l’Histoire amoureuse des Gaules, pamphlet outrecuidant racontant les frasques de la haute noblesse française de la cour de France (publié à Liège en 1665).

L’ensemble de son œuvre littéraire ainsi que l’ensemble de près de 500 portraits décoratifs et commentés de membres importants de la noblesse française de son château de Bussy-Rabutin représentant une vaste fresque caustique de son époque, sont à ce jour un précieux témoignage historique de l’histoire de France du Grand Siècle de Louis XIV et de la cour de France au XVIIe siècle.

Il meurt à Autun en 1693.

(Source)

Pour voir les photos que j’ai souhaité partager, vous pouvez, comme d’habitude, cliquer sur l’image ci-dessous.

Bonne découverte.

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Balade au Pays des Collines, suite

La balade sur le Sentier de l’Amour m’a rappelé que, il y a environ trois ans, nous avions parcouru à 10 km de là, dans le même Pays des Collines , le Sentier de l’étrange à Ellezelles.
Le jour d’Halloween m’a paru bien choisi pour partager mes photos de l’époque🎃 .

Nous étions donc ce jour-là à Ellezelles, pays des sorcières. Mais pourquoi cette appellation?

Une fois par an, le village d’Ellezelles, situé dans le Pays des Collines, est envahi par les Sorcières qui fêtent leur sabbat pour commémorer le souvenir de Quintine de la Glisserie, condamnée au bûcher pour sorcellerie, avec quatre autres femmes, le 26 octobre 1610. Cette fête fut organisée, dès 1972, à l’initiative de Jacques Vandewattyne, artiste-fondateur, notamment, du Sentier de l’Etrange ellezellois, sur le lieu-dit « la butte aux sorcières », près de la place à l’Aulnoit, où il avait cru reconnaître un site archéologique. Entretemps, le Sabbat s’est déplacé vers un site plus proche du centre, jouxtant les nouveaux bâtiments de l’Administration communale.   

La fête, organisée chaque dernier samedi de juin, attire des milliers de visiteurs au rythme de l’incantation des sorcières :
« Houp, houp, riki, rikète,
Pad’ zeûr lès haies et lès bouchons, (par-dessus les haies et les buissons)
Vole au diâle et co pus long !! (va au diable et encore plus loin) »

Les Sorcières dansent une ronde autour du Diable et font rapport des méfaits qu’elles ont accomplis durant l’année, reprenant des faits de la vie locale, régionale voire nationale, originellement en patois. Le maître les récompense chaque fois d’une louche de philtre magique et finit par choisir sa compagne, la Reine du Sabbat. Le festin est interrompu par l’apparition de la milice locale qui capture l’une d’entre elle. Elle est ensuite jugée et brûlée – ou libérée en fonction de la commisération du tribunal et du scénario de l’année. Le Sabbat se termine par un grand feu d’artifice.  (Source)

La place d'Ellezelles

Pour voir mes photos, cliquez sur la sorcière ci-dessous

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Découverte: l’abbaye Maria Laach (D)

La dernière curiosité de l’Eifel volcanique dont je souhaite vous parler est un lieu historique, il s’agit de l’abbaye de Bénédictins Maria Laach (Sainte-Marie du Lac).

L’activité volcanique au cours du temps

Au plus profond de la terre, il y a un grondement. On entend un grondement sourd. C’est de plus en plus fort. La terre tremble. De plus en plus. Il se gonfle jusqu’à ce que soudain une énorme explosion creuse un profond cratère dans le paysage au nord de l’actuel Mendig. Une énorme colonne de cendres obscurcit le ciel. Pendant des jours, il pleut de la pierre ponce et des cendres sur toute l’Europe, puis de la lave rougeoyante qui se déverse sur les vallées et les villages environnants. Là où poussaient autrefois des pins, des bouleaux et des peupliers, il ne reste plus qu’un paysage lunaire stérile.

C’est ainsi que cela devait être il y a 12 900 ans, lorsque les dernières éruptions volcaniques de l’Eifel ont laissé leur empreinte et détruit toute vie dans la région. À l’époque, le volcan Laacher See a craché à plusieurs reprises des gaz, de la pierre ponce et des débris rocheux dans l’air après que le magma ascendant a touché des couches aquifères à une profondeur de trois kilomètres. Si cela avait été le cas, le lac Laacher See n’aurait probablement été qu’un maar (lac volcanique), comme il en existe encore aujourd’hui environ 70 dans l’Eifel. Mais la terre ne s’est pas reposée. Les colonnes de cendres se sont effondrées et des braises chaudes atteignant 500 degrés Celsius ont rempli les vallées vers Brohltal et Pellenz.

Plus tard, au cours de milliers d’années, l’énorme cratère s’est finalement rempli d’eau et le lac Laach s’est formé. Avec une superficie d’environ 3,3 kilomètres carrés et une profondeur d’eau de plus de 50 mètres, c’est le plus grand lac de Rhénanie-Palatinat et une destination populaire pour les baigneurs, les campeurs et les personnes à la recherche de loisirs, ainsi que pour les visiteurs de l’abbaye bénédictine voisine de Maria Laach, dont les propriétés comprennent le Laacher See. En outre, des oiseaux aquatiques rares peuvent être observés chaque année dans les zones de rivage couvertes de roseaux, qui sont parsemées de nénuphars.

L’éruption du volcan Laacher See, il y a 12 900 ans, a été la dernière de l’histoire de l’Eifel volcanique. Depuis lors, il n’y a plus eu de grondement sous la surface de la terre. Sur la rive orientale du Laacher See, cependant, les rameurs et les promeneurs observent à plusieurs reprises un bouillonnement trompeur. Des dioxydes de carbone, appelés mofettes, remontent régulièrement à la surface ici. Car les volcans n’ont pas disparu. Ils ne font que « dormir ». (Source)

Le lac et l'abbaye Maria Laach © GmbH, Dominique Ketz

L’abbaye bénédictine de Maria Laach est située dans une caldeira, une chambre magmatique qui s’est effondrée. En dessous de la réserve naturelle, à près de 45 kilomètres de profondeur, commence ce que l’on appelle l’Eifel-Plume.  (Source)

Vue de l'abbaye quand on arrive sur le site

L’histoire de l’abbaye en quelques dates

  • 1093: le comte palatin Henri II de Laach fonde l’abbaye
  • 1156: la consécration de l’église
  • 1220: la construction du parvis (« Paradis »)
  • 1802: sécularisation, l’abbaye est fermée
  • 1863: les Jésuites allemands s’établissent au monastère pour y fonder le Collegium Maximum
  • 1892: les Bénédictins de la congrégation de Beuron reprennent possession de l’abbaye
  • 1932: dans la cour intérieure du parvis, les artisans de Laach créent la Fontaine des Lions
  • 1933: Konrad Adenauer trouve refuge à l’abbaye pour se protéger des Nazis
  • 1993: fête des 900 ans de la fondation de l’abbaye et élargissement du nombre de cloches passant de 6 à 12. 12 est très rare dans l’art campanaire et ces cloches ont été créées par les Fonderies Causard (détails pages 7 et suivantes)

Avant l’église se trouve ce que l’on surnomme le Paradis, un atrium presque carré du XIIIe siècle, composé de trois ailes avec des arcades ouvertes. Il s’agit du seul paradis de ce type qui soit encore conservé au nord des Alpes. Au centre de la cour intérieure se trouve un petit jardin et la bouillonnante fontaine du Lion, créée en 1928 par le frère Radbod Commandeur. (Source)

Le parvis, appelé "Paradis"
Fontaine des Lions (inspirée de celle de l'Alhambra de Grenade)
Côté nord de l'église abbatiale
Tour nord du massif occidental
Chapelle St Johannes, en montant vers le cimetière
Cimetière en forêt
Deux stèles discoïdales comme au Pays Basque!
Une pierre tombale étonnante!

Nous terminons notre visite du côté de la ferronnerie de l’abbaye: créative, variée et avec beaucoup d’amour pour le détail. Le jardin accessible montre des objets de cuivre, de bronze, de fer forgé et acier alliés au verre, au bois et à la pierre.

C’est sur les photos de ces jolies oeuvres que nous terminons notre petite exploration de l’Eifel.

Bonne journée 😊.

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