Voyage, voyage: Katsomatado (Gr)

Je vous avais promis la découverte d’un autre endroit étonnant en Crête (et ce n’est pas le dernier 😉).

Comme j’évite en général les endroits hyper-touristiques qu’on peut facilement découvrir sur internet, je me focalise sur des coins un peu moins connus.

Le lieu dont je vais vous parler s’appelle “Grotte de la sagesse divine” ou grotte de Sainte-Sophie (Agia Sofia). On peut s’y balader librement sans guide et sans contrôle à l’entrée. On y croise des ouvriers qui continuent d’aménager les chemins dans la grotte de manière totalement artisanale (voir photo ci-dessous). Nous sommes restés admiratifs de leur travail et leur patience.

La grotte d’Agia Sofia est creusée dans les parois ouest des gorges de Topolia, à 47 km de la ville de Chania. Elle consiste en deux salles situées sur deux niveaux différents.

La grotte a une forme quasiment circulaire, d’un diamètre de 50 m. Sa hauteur varie et atteint 20 mètres par endroits. L’entrée est un porche de 25 m de large, à l’extrémité gauche duquel se trouve la petite chapelle d’Agia Sofia (Sainte-Sophie), de 6 x 3 m. La grotte présente un intérêt archéologique et historique. (Source)

Bon, c’est clair qu’il va falloir mériter l’endroit et, contrairement à ce qui se fait d’habitude, on va monter vers la grotte plutôt qu’y descendre.

Au début de la montée, on trouve une boutique tenue par Manolis revêtu du costume traditionnel (pas la peine de vous poser des questions, ce n’est pas moi la touriste sur la photo 😁)

Le livre d'or à l'entrée
L'entrée de la grotte et la cloche
La vue sur la vallée du Tyflos est impressionnante

La légende

Ci-dessous, on voit l’icône de la Sagesse divine qui viendrait de l’église Sainte-Sophie (Sofia signifiant sagesse) construite par l’empereur Justinien à Constantinople. Les Crétois partis défendre la ville contre les Turcs et voyant que leur combat était vain, ont décidé de partir en emportant l’icône qu’ils auraient déposée dans cette grotte à leur retour. 

Ci-dessous, on voit, selon la légende, la trace laissée par le cheval de Saint-Dimitrios qui aurait fait un saut de l’église homonyme qui se trouve sur la colline d’en face.

La chapelle rupestre d'Agia Sofia (Sainte-Sophie)
Vue vers l'extérieur de la grotte

Ce n’est clairement pas un endroit dont on trouve beaucoup de traces dans les livres touristiques sur la Crête. Je pense que si vous séjournez dans l’ouest de l’île, cette découverte mérite vraiment un petit détour d’autant plus que la route pour s’y rendre traverse les gorges de Topolia qui sont absolument magnifiques 👍.

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Si je vous dis “Spa-Francorchamps”…

Les amateurs de Fomule1 vont directement penser au grand-prix de Spa- Francorchamps et au circuit apprécié des pilotes auto/moto du monde entier (il y a quelque temps ont justement eu lieu les 24h motos).

Un petit bout du raidillon de l'Eau Rouge

Mais ce n’est pas de ça que je veux vous parler. J’ai découvert récemment, à proximité, une église étonnante où les pilotes de course peuvent rapidement aller faire leurs prières avant de risquer leur vie 😉.

Il s’agit  de l’église Saint-Georges (consacrée en 1970), une église moderne dont l’empreinte au sol est triangulaire et le sommet arrondi.

Ce qui est particulier, ce sont les détails de la façade en béton conçue par le sculpteur André Pirlot (1926-1997), un habitant de la région qui a fait carrière en Suisse et en France. A l’extérieur, il a imaginé un bas-relief graphique et, à l’intérieur, il a sculpté le tabernacle, les fonts baptismaux et le Christ en croix.

Le grand bas-relief en façade énonce le thème général du symbole.
Il désigne les entrées de l’église, marque un passage.
Les symboles humains sont intégrés suivant une progression définie :

Un être isolé, c’est l’homme… un autre différent, c’est la femme… puis le couple, puis les trois désignant la famille, enfin les quatre suivants, c’est le groupe, c’est-à-dire l’Église, conduit par Saint Georges qui tient la croix et écrase le démon. (source)

Sincèrement, sans ces explications je n’aurais jamais imaginé tout ça! Bon, je vous la montre ci-dessous cette fresque étonnante.

Je place ci-dessous un agrandissement de la fresque (il semblerait qu’on ne voit pas bien sur la première photo 😉).

Une autre particularité est que le cocher est isolé et, dans le mur qui le joint à l’église, on peut voir d’anciennes pierres tombales scellées qui datent de la seconde moitié du 18° siècle..

L’édifice est tellement bien intégré grâce à ses matériaux (ardoises, pierres naturelles et éléments en bois)que ceux qui visitent la région passent  souvent à côté sans s’y intéresser…

Vue de côté
Vue de l'arrière

Et vous, avez-vous vu tous les détails du bas relief? 😉

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Voyage, voyage: Hasparren (F)

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En balade parmi les magnifiques aquarelles de Chinou (où je vous invite à aller jeter plus qu’un coup d’oeil 😉)  j’ai noté avec étonnement que seuls des volets avaient accroché son regard dans la ville d’Hasparren.

Au coeur des collines au pied du Mont Ursuya et à 25 km de la Côte Basque, Hasparren est situé entre Cambo-les-Bains et La Bastide Clairence aux portes de la province de Basse-Navarre.(source)

De la jolie ville d’Hasparren, je ne m’arrêterai pas sur les rues pentues qui recèlent des maisons à colombage, anciennes fermes basques très typées qui datent pour la plupart des 17ème et 18ème siècles. J’ai juste envie de vous parler de trois endroits:

  1. Le trinquet Berria accolé à l’hôtel du même nom
  2. L’église Saint-Jean-Baptiste
  3. La maison de Francis Jammes (à bien prononcer à la française!).

Le trinquet Berria

Si vous l’ignorez, un trinquet est une salle quadrangulaire aménagée pour des parties de pelote basque.
Celui dont je vais vous parler date de 1929 quand un Chilien, de retour au pays, a décidé de construire le trinquet Berria (trinquet nouveau) à Hasparren. Il voulait que ce soit le plus grand, et le plus beau. 
Pour beaucoup de pilotari le trinquet Berria c’était le must, et l’édifice a accueilli de nombreuses finales pendant plus de 60 ans. Sous la cancha, ou la dalle du trinquet, se trouvait la cave de l’hôtel, un vide qui permet d’avoir une aire de jeu toujours sèche et aérée, loin des surfaces humides de certains trinquets.(source)

Hôtel et trinquet Berria
Mairujokari (Régis Pochelu, 2018)

Régis Pochelu est un sculpteur sur pierre du Pays Basque. Cette statue est en grès de la Rhune et vous pouvez la voir en 3D ici. Il a également créé le monument aux morts de Jaxtou que je vous ai montré précédemment ici)

 

L’église Saint-Jean-Baptiste

Cette église inspirée du style roman est particulièrement grande et peut accueillir mille huit cents fidèles.(source)

Ci-dessous on voit bien les galeries de bois traditionnellement réservées aux hommes jusque dans les années 70.

Les vitraux modernes montrés ci-dessous ont été réalisés par Jean Lesquinet, maitre verrier à Anglet.

A l’entrée, une plaque est apposée pour nous informer:

“La maison de Dieu faite par tout le pays avec l’assistance de ses chefs, M.J.B. Londaitsbehere étant seigneur recteur”. (source)

La maison de Francis Jammes

Je me doutais bien peu quand, gamine, j’apprenais à réciter correctement “J’aime l’âne” que je verrais pendant mes vacances la maison où son auteur a passé les 17 dernières années de sa vie. 

Centre culturel Eyhartzea (le moulin ou la maison du meunier en basque)

Je terminerai avec une photo de l’hôtel de ville, très discrètement posé au milieu d’une rue.

Comme d’habitude, j’espère que la promenade-découverte vous a plu et je vous souhaite une excellente journée 😊.

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Plessis Saint-Jean: la vie de château! 🏰

Je vous l’avais déjà confié dans l’article sur Châlus, par un effet du hasard nos deux escales sur la route des vacances nous ont menées à l’ombre de châteaux.

Nous avions découvert l’existence du château de Plessis-Saint-Jean grâce à nos hôtes lors de notre premier séjour à l’Antowan. Ils nous avaient gentiment proposé d’organiser, lors de notre retour, la visite de ce château privé et habité mais que l’on peut visiter sur rendez-vous.

Ce qui fut dit, fut ainsi fait pour notre plaisir et nous avons été reçus et accompagnés par Monsieur Consola, le propriétaire actuel.

Plantons le décor

Plessis-Saint-Jean  est situé sur le point haut du plateau qui sépare les vallées du Sénonais de celle de la Seine. Plus précisément, il se trouve dans l”Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté à une vingtaine de kilomètres de Sens (dont je vous parlerai prochainement  😉).

C’est par besoin de nourriture, vers l’an 1000, qu’on a déforesté, essarté et planté des haies à cet endroit. Savez-vous que le mot “plessis” (haie tressée) évoque un lieu clos et protégé des bêtes sauvages? 

Le château

Ce lieu est habité depuis le 12ème siècle. A l’époque, c’est une maison forte qui se dressait ici. La bâtisse est démolie au XVIe siècle et un élégant château au goût de l’époque la remplace. On note des dégradations datant de la Révolution. Par la suite, en 1830, son propriétaire le rénove en style néogothique, tel qu’on le connait aujourd’hui. Occupé par les Allemands durant les deux guerres mondiales, il reste longtemps abandonné et finit par être pillé. Au fil des restaurations est redécouvert un salon aux boiseries du XVIIIe siècle. Le site est intéressant, toujours entouré de douves du XVe siècle enjambées par un pont Renaissance. Il est en rénovation depuis le début des années 2000. (Source)

Si vous êtes un habitué de ce blog, vous connaissez la chanson et savez que pour voir mes quelques photos de cette bâtisse il suffit de

Après avoir fait la visite du château, il paraissait logique de visiter l’autre bâtiment important de ce petit village d’un peu plus de 200 habitants:  l’église dédiée à Saint-Jean l’Évangéliste, et Saint-Lupien (patron auxiliaire). Elle sert parfois de lieu de concert.

La simplicité intérieure de l'église.
Le très beau confessionnal ouvragé.

Nous avions des images et des histoires plein la tête en quittant Plessis-Saint-Jean, ravis de la découverte de ce village où nous sommes arrivés un peu par hasard…nous l’avions choisi sur le seul critère de sa position sur notre chemin vers le Pays Basque. Comme quoi, le hasard fait parfois bien les choses 😎.

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Voyage, voyage: Wies (D)

Si vous souhaitez voir une des plus belles églises de style rococo au monde, je vous invite à me suivre.

Miraculeusement conservée dans l’écrin d’une vallée des Alpes, l’église de Wies (1745-1754), chef-d’œuvre de l’architecte Dominikus Zimmermann, est probablement l’expression la plus parfaite du rococo bavarois, exubérant, allègre et coloré.(source)

La forme étonnante du bâtiment attire déjà le regard par sa particularité: on distingue une partie ovale avec, à gauche, une chaire et, à droite, une tribune de chantre.

De nombreux détails se trouvent  sur Wikipedia dont cette histoire:

L’origine de cette église « dans le pré » est un miracle qui s’est produit en 1738. Une jeune femme a vu pleurer une statue du Christ flagellé. Ce miracle a rapidement eu comme conséquence un pèlerinage. Une petite chapelle fut construite mais elle s’avéra bien vite trop petite pour accueillir les pèlerins venus de toute l’Europe.
Il a fallu que le chapitre de Steingaden prenne la décision de construire une nouvelle église.

Mais c’est assurément à l’intérieur que nous sommes le plus étonnés. Nous sommes peu habitués à de telles débauches d’ornements chez nous et là on atteint des sommets dans le style rococo. J’avoue que je ne suis pas fan mais ça ne m’empêche nullement d’admirer le travail exceptionnel réalisé. Je ne regrette aucunement le petit détour fait dans la région pour dénicher cette oeuvre d’art.

Sur le site internet de cette église, j’ai trouvé ce tour  en 3 d qui permet de mieux se rendre compte de ce dans quoi on baigne quand on est sur place. Je vous le conseille 😮

J’ai encore en réserve d’autres photos souvenirs de Bavière à partager. J’espère que ces découvertes d’une région moins visitée par les francophones, à tort d’ailleurs, vous la feront apprécier comme ce fut le cas pour moi.

A bientôt pour d’autres balades 😊.

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Toit, toi mon toit

Et non je ne partagerai pas de girouettes ou autres garnitures de toits aujourd’hui mais pour voir ce que je vais vous faire découvrir il faudra quand même lever la tête bien haut.
C’est bientôt Pâques, on pense aux cloches mais aussi aux clochers. Ce n’est pas non plus un clocher tors que je vais vous montrer mais quelque chose d’encore plus particulier.

L’église Saint-Martin à Ferrières (B), édifice de style néo-gothique de la fin du 19ème siècle, présentait de gros soucis de fissures, de chutes d’éléments… depuis de nombreuses années, ayant nécessité déjà différentes interventions pour en consolider la tour et le clocher.
La commune envisageait de supprimer définitivement la partie supérieure du clocher, et de couvrir la tour par une toiture plate.
Le bureau Greisch  a alors proposé de conserver le clocher dans le village et de maintenir ainsi la silhouette élancée de l’église.
Proposition :  remplacer le clocher existant par une structure en tôles d’acier inoxydable sablée.
La structure de 24,5 tonnes (contre 270 tonnes démontées) a été réalisée en atelier, et transportée d’une pièce jusqu’à Ferrières.(source)

Mes photos 

Pour rappel, le Bureau Greisch a également contribué aux études préalables à la construction du viaduc de Millau.

Cette réalisation, c’est l’histoire d’une belle rencontre entre techniques modernes et souvenirs du passé…

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