Cette fois, c’est la photo ci-dessous qui sert de déclencheur d’écriture chez Brick a book.
Et voici les mots qu’elle m’a inspirés:
Nouveau départ
Enfin Yann était là! Il y avait des heures que les idées les plus folles tournaient dans sa tête: viendra, viendra pas? Oh bien sûr il le lui avait promis mais le temps passait et elle perdait en même temps courage et confiance.
Deux voitures déjà s’étaient arrêtées. Les conducteurs l’avaient toisée de la tête aux pieds avec un regard équivoque. Elle avait tremblé de tous ses membres. Heureusement que sa mine pâle et plutôt triste les avait découragés d’essayer d’engager la conversation.
Elle avait tout quitté pour le suivre, entassé le strict nécessaire dans un petit sac de voyage et fourré rapidement dans sa poche ses maigres économies. Elle avait même abandonné son téléphone portable. Elle était bien décidée à tirer définitivement un trait sur son ancienne vie, la vie d’avant lui.
Son mari n’était pas méchant mais indifférent. Au fil du temps il ne la voyait plus, ne lui parlait presque plus. Ils vivaient côte à côte mais pas vraiment ensemble. Se rendrait-il seulement compte qu’elle était partie avant que lui vienne le besoin d’une chemise repassée pour aller au bureau?
Et puis Yann était entré dans le café où elle gagnait sa vie comme serveuse et avec lui un rayon de soleil s’était engouffré par la porte. Elle avait de suite senti qu’il était différent et qu’entre eux il se passait quelque chose de fort.
Il était venu tous les jours, à la même heure, s’asseyant sur la même banquette d’où il pouvait suivre ses déplacements de table en table et commandant le même café avec le même grand sourire engageant. Jusqu’au jour où il avait pris l’initiative de lui demander s’il pouvait l’attendre à la fin de son service. Elle avait dit oui, comme dans un rêve…
Depuis les choses avaient évolué entre eux, à tel point qu’elle se sentait étouffer dans sa petite vie étriquée et sans joie. Jusqu’à ce jour où il lui avait proposé de le suivre, ailleurs, là où son boulot l’envoyait, loin des ornières de leur vie actuelle. Une chance pareille ça ne se rate pas même si c’est un peu fou, justement parce que c’est fou! Elle avait dit oui et depuis le matin attendait devant la gare.
Enfin, d’un signe de la main il la héla, elle ne l’avait pas vu venir, dans l’ombre, parmi les voyageurs qui venaient de quitter ce train. Un mètre encore et il se trouva près d’elle qui lui tendait les bras dans le soleil.
Bonjour Bernadette !
Une nouvelle vie qui, espérons-le, sera bien meilleure !
Bon après-midi !
Pierre
C’est tout le mal que l’on lui souhaite
Bon après-midi.
On leur souhaite bonne chance !
C’est gentil pour eux