Atelier d’écriture Bricabook

Comme chaque dimanche, Alexandra du blog Bricabook nous propose une photo. Notre rôle c’est d’écrire un texte court inspiré par cette photo.

Vous trouverez la photo ci-dessous et mon texte à la suite. Je vous encourage vivement à aller lire les autres textes, vous risquez d’avoir quelques bonnes surprises 👍.

Je vous souhaite une bonne semaine.

©Johannes Plenio

Maman m’a encore grondée alors je me suis sauvée dans le champ d’à côté pour me calmer comme à chaque fois qu’elle éleve la voix.

En plus, elle n’aime pas quand je souffle sur les aigrettes des pissenlits en disant que sa pelouse va en être envahie. Et alors? J’aime bien moi ces petites fleurs qui attirent les insectes mais Maman trouve que ça fait de vilaines taches sur le vert de sa pelouse digne d’un green de golf. Au moins ici je suis aux anges, pas de gronderie et des pissenlits à perte de vue. De quoi m’amuser à soupirer de plus en plus fort pour les faire s’envoler comme de petites plumes.

C’est pour moi l’endroit idéal pour me ressourcer en été. J’en sors généralement plus légère et souriante, ayant oublié toutes les contrariétés de ma jeune vie. Je n’ai que dix ans mais depuis que Papa est parti vivre ailleurs on ne rigole plus trop à la maison et Maman s’énerve pour un rien.

Le plus difficile c’est quand il pleut… Je n’ai aucune échappatoire aux cris maternels. Alors l’été passé j’ai demandé à un copain plus grand de me prendre en photo dans le champ. J’ai épinglé ce cliché dans ma chambre et je peux ainsi m’évader rien qu’en la regardant. C’est chouette non?

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Brick a book 431

Ce dimanche Alexandra du blog Brickabook nous propose une nouvelle photo comme déclencheur d’écriture.

La photo de la semaine est ci-dessous et le texte qu’elle m’a inspiré se trouve à la suite.

N’oubliez pas de passer sur le blog Brick a book lire les autres textes inspirés par la même photo 😉

Je vous souhaite une bonne semaine.

©Liam Seskis

La vieille cabine

Incroyable! Je pense que je me trouve devant la dernière cabine téléphonique plus ou moins intacte dans cette ville. Je sais ce que c’est parce qu’il y en avait un peu partout quand j’étais tout petit.

Depuis plusieurs années, nombre d’entre elles ont été transformées en boîtes à livres. Les gens y déposent les livres dont ils ne veulent plus et on peut emporter gratuitement ceux qui nous intéressent. C’est génial et ça fait circuler les bouquins plutôt que de les laisser moisir au fond d’une armoire. En général je lis sur ma tablette mais j’apprécie parfois le plaisir de toucher un vrai livre.

Bref, celle-ci semble tout à fait comme dans mes souvenirs. Je me demande qui peut bien utiliser ça de nos jours. D’ailleurs je ne sais même pas si elle fonctionne encore…

Il est écrit de glisser des pièces dans le monnayeur pour pouvoir faire un appel. Mais qui a encore des pièces dans sa poche? Moi je paye tout par carte bancaire ou par Payconiq…via mon téléphone… portable!

C’est vraiment un reste d’une époque révolue. Sûr que les techniciens l’ont oubliée dans leur tournée!

J’espère qu’on va vite enlever tout ce qui est inutile à l’intérieur et y placer des étagères pour de chouettes bouquins, au moins comme ça la cabine attirera encore des passants 😉.

Un p’tit rappel pour l’heure d’été, saison à laquelle on a un peu de mal à croire en Belgique parce qu’il pleut beaucoup ces derniers jours…mais ce qui est chouette c’est que…

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Brick a book 430

Il n’y a pas eu de photo proposée la semaine dernière mais cette semaine Alexandra est revenue avec une nouvelle photo de Fred Hedin sur laquelle nous poserons les mots qu’elle nous inspire.

La photo est ci-dessous et mon texte à la suite, comme d’habitude.
Les autres textes inspirés par la même photo sont à découvrir sur Brick a book.

Bonne lecture et bonne semaine.

L’appartement

Je cherchais un logement depuis longtemps mais mon budget serré ne me permettait aucune folie.

Un jour j’ai vu une affiche “A louer” sur la fenêtre de la boucherie où j’allais parfois.

Le boucher voulait prendre sa retraite mais n’avait pas trouvé de repreneur. Sa femme le menaçait de partir seule s’il ne jetait pas l’éponge. Elle avait vécu dans le sang toute sa vie et rêvait de plages paradisiaques où finir ses jours.

Nous nous mîmes d’accord sur un loyer modeste. Il débarrassa les lieux de toutes ses machines qu’il avait revendues à bon prix apparemment.

Le comptoir est devenu mon plan de travail. Quelques tabourets de bar faisaient tout leur effet. La balance était restée en place et décorait plutôt bien. Je l’utilisais même parfois lors de mes rares essais culinaires.

J’avais coupé les moteurs de la chambre froide et en avait fait un grand rangement avec des portes qui se fermaient on ne peut mieux. Les tringles sur lesquelles étaient auparavent accrochés les gros morceaux de viande me faisaient une penderie acceptable et, pour le coup, originale.

J’avais même trouvé des tentures soldées qui protégeaient mon intérieur de la curiosité des passants.

Tout aurait été pour le mieux si je n’avais pas fait chaque nuit des cauchemars dans lesquels des animaux morts venaient me demander des comptes…

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Bric a book 429

Alexandra nous propose à nouveau de laisser courir notre imagination et nos doigts sur le clavier sur base d’une photo de Fred Hedin.

Comme d’habitude, la photo est celle ci-dessous et mon texte se trouve à la suite. N’oubliez pas que c’est bientôt le 8 mars 😉.

Je vous invite à passer sur le blog Bric a book pour lire les autres participations initiées par la même photo.

©Fred Hedin

Libérée, délivrée

J’étais là, en pleine nuit, debout sur la chaussée humide, hésitante.

J’étais sortie de chez moi en courant directement après son appel puis, brusquement, je m’étais arrêtée. Et s’il se moquait encore une fois de moi à mon arrivée? Et s’il me disait encore que j’étais comme un chien qui accourt dès qu’on le siffle? Et si j’essayais de résister, de reconstruire ma vie sans lui et le jeu malsain dominant-dominé qu’il avait instauré entre nous? Et si…et si…

Bien sûr je n’étais pas cycliste et de la manière, peut-être pas innocente, dont j’étais placée (le hasard est farceur), mes yeux ne voyaient que la flêche qui me suggérait de continuer ma route.

Oui mais la continuer signifiait aller le retrouver et recommencer encore et encore. J’étais fatiguée d’attendre ses appels qu’il prenait un malin plaisir à espacer ou à faire de nuit quand il savait que je dormais profondément pour être en forme au boulot le matin. Je supportais de moins en moins ses ricanements quand j’entrais chez lui pour le trouver ivre mort avec ses partenaires de poker. Je me sentais alors si minable.

Cette fois c’en était trop, je devais résister. La flêche au sol ne signifiait pas d’aller vers chez lui mais plutôt d’avancer dans ma vie, librement, j’en étais sûre. 

Je me préparais à faire demi-tour, sortant déjà les clés de mon appartement quand j’ai vu l’enseigne “Chapeaux” ://hat1//:. J’ai voulu y voir un signe d’admiration et c’est subitement, comme allégée, que je suis rentrée me glisser dans la chaleur de mon lit à peine refroidi…juste après avoir bloqué son numéro sur mon portable!

“Des comme moi il n’y en a pas deux” qu’il disait, c’était ce que je souhaitais de toutes mes forces en tombant dans les bras de Morphée.

Demain serait un autre jour, plein d’espoir!

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Brick a book 428

Ce dimanche c’est la photo ci-dessous qui nous est proposée par Alexandra du blog Brick a book.

Le texte qu’elle m’a inspiré se trouve comme d’habitude à la suite.

©Alexandra Koszelyk

Les amoureux

Il m’avait donné rendez-vous pour cet après-midi en me quittant début janvier. J’étais folle de joie et, depuis, j’avais compté les jours qui s’étiraient bien trop lentement ! Pour entretenir le mystère nous avions décidé de ne pas nous contacter entre deux afin d’attiser l’envie de nous revoir. Pas de réseaux sociaux, une relation amoureuse désuète pleine de charme, c’était ce que nous avions eu envie de tenter.

C’est quand ma mère s’est arrêtée devant le « Modern’cinema » pour me déposer que j’ai déchanté !

En janvier j’étais partie skier en famille, comme chaque année, sauf que cette fois je m’étais fait une entorse au genou en tombant. Rien de très grave en soi et je vivais presque normalement malgré les deux béquilles que je devais utiliser pour me déplacer depuis lors et cela pour 2 semaines encore…

Ce cinéma n’était pas si moderne qu’annoncé puisque rien ne me permettait d’atteindre l’entrée facilement. Je ne savais même pas que de tels endroits existaient encore ! Pour peu, un projectionniste s’occupait des grosses bobines contenant le film comme dans « La cité de la peur ». Rien à voir avec l’endroit douillet où je me rendais régulièrement avec ma sœur pour regarder les dernières sorties cinéma.

Voyant mon air dépité, ma mère me proposa de me soutenir jusqu’au sommet de l’escalier qui ne manquait pas de charme après tout. Je regardais le bâtiment et l’amertume faisait place à ce qui ressemblait à de la joie. Au moins il avait choisi un endroit atypique, bien dans l’esprit de notre relation, peut-être même n’était-ce pas un vrai cinéma mais un endroit cosy où prendre un verre…

Nous étions dans la cour, les yeux levés, ma mère et moi quand il apparut. Sa tête, quand il me vit appuyée sur mes béquilles ! C’est sûr, il ne s’attendait pas à ça pour nos retrouvailles.

Il dévala l’escalier à toute vitesse, rouge de confusion et proposa à ma mère de nous laisser choisir tous les deux un endroit plus accessible où nous poser. Il me ramènerait ensuite en voiture chez mes parents.

Après tout, peu importait l’endroit où nous étions ensemble puisque nos regards ne se détachaient pas une seule seconde.  

             
Quelques mois plus tard, nous riions de cet acte manqué en retournant, enfin, voir l’intérieur de ce Modern’ cinema après que j’aie pu grimper les escaliers quatre à quatre !

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Brick a book 427

Alexandra nous propose de publier le dimanche à la place du samedi le texte qui nous est inspiré par la photo de Fred Hedin.

Ci-dessous la photo et à la suite mes mots…

Pour lire les autres textes inspirés par la même photo, c’est par ici.

Bonne lecture et à dimanche prochain.

©Fred Hedin

La fièvre du vendredi soir

La journée m’avait semblée longue au bureau. Depuis ce matin, j’avais le nez qui coulait, je toussais beaucoup et mes oreilles ne laissaient entrer que des sons fortement atténués. Pas eu envie de manger ce midi, aucun goût pour la nourriture.

J’en étais sûre, c’était cette lèche-botte de Suzon qui m’avait refilé la grippe. A force de vouloir se faire bien voir par le patron, elle était venue travailler deux jours de suite alors qu’elle était fièvreuse. Depuis, tous les employés tombaient comme des mouches à cause d’elle!

Manque d’effectifs et travail constant m’avaient amenée à prolonger ma journée au-delà des heures habituelles. Et je me retrouvais, en soirée, dans ma rue presque déserte, à me traîner en croisant les doigts pour arriver jusque chez moi sans encombre. J’espérais que le week-end me permettrait de retrouver la forme.

Je voyais une silhouette floue, juste au coin, mon coeur battait plus vite: bonne ou mauvaise rencontre?

En m’approchant, parce que je n’avais pas d’autre choix, je reconnus avec soulagement mon frère qui avait eu la bonne idée de passer me montrer les dépliants de ses prochaines vacances.

Heureusement, depuis l’épidémie de Covid, j’avais toujours un masque dans mon sac. Je l’enfilai vite fait pour ne pas le rendre malade à son tour avant de lui proposer d’entrer quelques minutes dans la chaleur de mon appartement. Je me reposerais plus tard…

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Brick a book 426

On continue comme chaque samedi avec une photo de Fred Hedin comme déclencheur d’écriture sur proposition du blog Brick a book .

La photo est ci-dessous et mon texte à la suite.

Bon week-end à tout le monde 😊.

©Fred Hedin

Premières impressions

Il m’avait donné rendez-vous à cet endroit par un texto plutôt laconique “RV 19h au Bon-Bon”.

Il y avait maintenant 2 semaines que nous chations tous les jours après avoir matché sur un site de rencontre. Le courant passait plutôt bien entre nous et nous avions envie de nous voir en vrai. J’avais rêvé d’un premier rendez-vous dans un endroit lumineux, accueillant sans être bondé, pour que nous puissions à la fois nous découvrir mais en même temps ne pas être trop isolés.
J’avais dû chercher l’adresse sur internet. Je ne connaissais pas du tout ce quartier et j’étais là, dans ma voiture à regarder la façade de ce restaurant.
Les éclairages à l’intérieur mais aussi à l’extérieur sur le mur me faisaient irrésistiblement penser à une maison en feu. Beaucoup trop orange à mon goût, je ne pensais pas chaleur solaire mais incendiaire…
Et puis ce panneau de bois au premier étage, peut-être quelqu’un s’était-il défenestré?

Bon, d’accord, je lisais un peu trop de romans policiers mais quand même, quelle idée de choisir un tel endroit dans une rue assez peu fréquentée à cette heure en plein mois de décembre.

Je lui envoyais un message pour savoir s’il était déjà là, n’ayant aucune envie de m’aventurer seule là-dedans. Il me répondit aussitôt qu’il était installé à la table qu’il avait réservée  et qu’il m’attendait impatiemment.

Plus question d’hésiter, j’ai empoigné mon sac à main et suis entrée d’un pas décidé. Pas besoin de chercher, nos yeux se sont croisés, il s’est levé galamment et la suite ne regarde que nous!

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Brick a book 425

La photo qu’Alexandra du blog Brick a book nous propose ce samedi est celle-ci-dessous.

©Fred Hedin

C’est à nouveau une photo du photographe qu’elle semble affectionner particulièrement depuis la reprise de l’atelier en ligne qui va nous servir de déclencheur d’écriture.

Et voilà le texte que m’a inspiré cette photo.

Les dames

Nous venions de faire connaissance à l’intérieur du bar où nous étions apparemment les seules célibataires et, tenaillées toutes les deux par le besoin de fumer, nous avions enfilé nos manteaux avant de sortir dans la nuit glaciale.

Face à face, nous nous sommes aperçues que nous étions comme les négatifs l’une de l’autre!

Figées par le froid, nous nous tenions sur le damier des pavés noircis par la pluie en n’ayant aucune envie nous asseoir sur le mobilier blanc et froid abandonné devant la vitrine.

C’était perturbant comme environnement, un peu triste aussi, comme nos vies que nous nous sommes résumées. On se serait cru dans un vieux film en noir et blanc! 

Nous étions le soir du réveillon de la Saint-Sylvestre et la joie un peu forcée que nous avions affichée à l’intérieur de l’établissement venait de perdre ses couleurs.

Nos cigarettes consumées nous avons décidé, avant de rentrer bras dessus, bras dessous, de devenir plus positives l’une et l’autre et de bien démarrer l’année qui allait  commencer dans 10, 9, 8, 7,… secondes.

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Brick a book 424

Une photo, quelques mots, c’est ce qu’Alexandra nous propose comme exercice chaque samedi sur son blog Brick a book.

La photo se trouve ci-dessous et mes mots à la suite.

Bonne lecture et n’oubliez pas de passer sur Brick a book voir les autres textes inspirés par la même photographie.

Bon week-end.

©Fred Hedin

Clop, clop, martelaient mes talons aiguilles sur les gros pavés mouillés

Aglagla faisaient mes dents sous le coup du froid à la sortie de la boîte de nuit

Badaboum s’emballait mon coeur effrayé de me voir si seule dans ce quartier

Zzzz, grésillait l’ampoule du réverbère, certainement en train d’incinérer un insecte imprudent

Miaou, miaula le gros chat noir qui me suivait depuis cinq minutes au moins

Driiing sonna le réveil, me libérant enfin de ce rêve idiot!

Clic
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Brick a book 423

Pour l’atelier d’écriture proposé par le blog Brick a book ce samedi, c’est la photo ci-dessous qui sert de déclencheur et le texte qu’elle m’a inspiré se trouve à la suite.

Bonne lecture et n’oubliez pas de passer sur le blog voir les autres participations.

© Fred Hedin

Dans la maison vide

Avec mes copains on adorait faire des photos d’urbex. Oh nous savions bien que c’était interdit d’entrer sans autorisation mais ça ajoutait encore à l’excitation de nos expéditions. Nous étions toujours à la recherche de lieux abandonnés qui nous permettraient, à travers nos photos, d’imaginer leur histoire ou celle de leurs occupants. 

C’est Alain qui nous avait emmenés dans cette maison où il avait été aisé de pénétrer par une porte non verrouillée.

Le papier peint démodé nous laissait supposer que plus persone ne vivait là depuis longtemps mais ce qui nous a le plus perturbés c’est la banderole “Bonne année” abandonnée au plafond. C’était assez incongru de trouver ces voeux dans un lieu visiblement abandonné.

Nous étions au tout début de janvier et, même si aucun de nous ne l’aurait avoué, cette banderole nous mettait mal à l’aise. Nous ne la quittions pas des yeux.

Finalement, je ne me souviens plus qui est sorti le premier mais nous avons suivi sans demander notre reste. Comme si une présence invisible se moquait de nous…

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