Brick a book 402 ✍🏻

Comme tous les lundis, Alexandra du blog Brick a book nous propose une nouvelle photo en guise de déclencheur d’écriture.

Cette semaine il s’agit de  la photo ci-dessous. Le texte qu’elle m’a inspiré se trouve à la suite.

Bonne lecture 😊.

©Shayan Rti

La première fois que je l’ai vue elle se tenait en équilibre précaire à l’avant du bateau.

Elle était magnifique, ses longs cheveux flottant librement au vent.

Ses mains s’étaient détachées du bord arrondi et on avait l’impression qu’elle était prête à basculer doucement du côté de l’onde, comme une sirène.

Quand le bateau a accosté, je lui ai tendu la main pour l’aider à rejoindre le bord et nos yeux se sont croisés. Je me suis noyé dans les siens au point que j’ai retenu son poignet une seconde de trop. Elle n’a rien fait pour m’échapper, au contraire un grand sourire illuminait son beau visage.

Après avoir sauté au sol, elle s’est rapidement éloignée et a rejoint un groupe d’amis un peu plus loin. Il sont partis en riant et en se taquinant.

C’est ce matin en ouvrant le journal que j’ai revu son visage en première page. Son corps avait été retrouvé à dix kilomètres de l’embarcadère, criblé de coups… Tout renseignement était le bienvenu au numéro gratuit de la police.

Je ne connaissais pas cette fille, nous n’avons fait que nous croiser, par hasard, mais à ce moment j’ai violemment regretté d’avoir lâché sa main à la sortie du bateau.

Et si vous vous lanciez en essayant également d’écrire un texte? Allez voir sur Brick a book, vous serez surpris de la diversité des idées générées par la même photo et qui sait… 😉

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Brick a book 401 ✍🏻

Comme tous les lundis, Alexandra du blog Brick a book nous propose une nouvelle photo en guise de déclencheur d’écriture.

Cette semaine il s’agit de  la photo ci-dessous. Le texte qu’elle m’a inspiré se trouve à la suite.

Bonne lecture 😊.

©Ivan Tsaregorodtsev

Il se doutait que ça arriverait un jour. Ils en parlaient en riant quand ils étaient jeunes du jour où un des deux s’en irait pour toujours.

Il n’avait jamais imaginé que ce serait elle qui s’en irait la première suite, comme on dit pudiquement, à une longue maladie.

Leurs enfants les avaient bien entourés ces dernières semaines et puis la vie avait repris son cours.

Il était seul dans la maison désormais trop grande pour lui. Plus jamais elle ne lui dirait d’enlever ses chaussures boueuses sur le paillasson, de ranger ses objets déposés n’importe où, de faire ceci ou cela…

Elle lui manquait tellement, c’est comme si une partie de lui s’en était allée, laissant l’autre totalement à vif.

En traînant les pieds il avait entrepris de mettre de l’ordre dans la vieille chiffonnière et il avait trouvé ce sachet rempli de recettes de cuisine, découpées dans des magazines et conservées en vrac pour un jour prochain, jour qui n’était apparemment jamais venu.

La gorge nouée il hésitait sur le sort à réserver à ces papiers jaunis.

En secouant la tête, il se leva lentement. Il imaginait déjà les jeunes lui dire:

“Mais Papa voyons, plus personne ne garde ce genre de papier. On trouve tout ça et bien plus sur Internet!”

Il savait lui l’émotion que provoquaient les papiers jaunis retrouvés par hasard et qu’aucun réseau informatique ne procurerait jamais le même sentiment.

D’un geste brusque il vida le sachet dans la boîte aux vieux papiers, avec tristesse…

Et si vous vous lanciez en essayant également d’écrire un texte? Allez voir sur Brick a book, vous serez surpris de la diversité des idées générées par la même photo et qui sait… 😉

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Brick a book 400 ✍🏻

Comme tous les lundis, Alexandra du blog Brick a book nous propose une nouvelle photo en guise de déclencheur d’écriture.

Cette semaine il s’agit de  la photo ci-dessous. Le texte qu’elle m’a inspiré se trouve à la suite.

Pour ce chiffre rond, Alexandra nous a glissé ces quelques mots:

Youhou, 400è atelier ! Cela fait donc au moins 9 ans que l’atelier a commencé par ici !

En route pour le 500è. 🙂

Bonne lecture 😊.

©Karl Magnuson

Ils avaient marché pendant des heures dans le sable. Par moment ils devinaient plus la piste qu’ils ne la voyaient tellement le paysage était mouvant autour d’eux.

Les indigènes les avaient prévenus que l’expédition était risquée, que certains n’en revenaient jamais.

Mais ils en avaient tellement rêvé de ce lever de soleil dans les dunes que rien n’aurait pu les faire changer d’avis.

Ils étaient là, seuls face à l’astre solaire, admiratifs, muets d’émotion.

Ils avaient refusé le kif qu’on leur avait proposé: ils ne voulaient surtout pas planer et prendre le risque de ne pas vivre à fond cet instant unique. Ils voulaient accueillir le jour en pleine conscience.

L’émotion était palpable dans le silence absolu qui les baignait.

Oubliés les mois de crainte, les masques et les gels, les distances sociales, toutes les précautions qui avaient entravé leur vie depuis trop longtemps. 

Ils vivaient pleinement le contraste de cet instant de bonheur absolu.

Ils étaient heureux, tout simplement…

Et si vous vous lanciez en essayant également d’écrire un texte? Allez voir sur Brick a book, vous serez surpris de la diversité des idées générées par la même photo et qui sait… 😉

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Brick a book 399 ✍🏻

Comme tous les lundis, Alexandra du blog Brick a book nous propose une nouvelle photo en guise de déclencheur d’écriture.

Cette semaine il s’agit de  la photo ci-dessous. Le texte qu’elle m’a inspiré se trouve juste après et c’est la suite de l’histoire de lundi dernier qui était elle-même la suite de celle-ci.

Bonne lecture 😊.

©Kevin Hendersen

Le salaud! Depuis six mois il me susurrait des mots d’amour, m’assurait que j’étais la femme de sa vie, que nous vieillirions ensemble et gna gna gna!

Partie au centre ville pour chercher la chemise idéale qui lui ferait vraiment plaisir comme cadeau d’anniversaire, je venais de l’apercevoir en train de courir, un sourire niais sur les lèvres et d’enlacer une très jeune femme. Enfin, très jeune je ne sais pas mais plus jeune que moi en tout cas.

Le choc! les larmes noyaient mes yeux me faisant voir les lumières de la ville comme un halo. J’avançais ivre de douleur, de colère et de rage.

La magnifique chemise qui m’avait coûté la moitié de mes économies finit dans les mains d’un clochard assis au sol et qui se trouva tout étonné de ce paquet cadeau qui venait d’atterrir sur son chapeau posé par terre.

J’avançais comme dans un brouillard, mon coeur battait la chamade. Que faire, comment réagir? Allai-je aller les saluer pour montrer que je les avais vus ou au contraire attendre notre rendez-vous du soir pour voir ce qu’il allait me dire comme mensonges…

Il me restait au moins deux heures avant de lui ouvrir la porte de mon appartement. Juste le temps de mûrir ma vengeance.

Il arriva pile poil à 19 heures avec un grand sourire et un grand bouquet. Ma gifle le cueillit par surprise. Il était sonné.

J’ai mis un certain temps à me rendre compte que je l’accablais de reproches alors qu’il ne bronchait pas, l’air ailleurs. Il finit par me dire qu’il était si heureux d’avoir croisé sa cousine, “mais si, souviens-toi, celle qui se marie dans trois mois et nous a invités”.

Mais oui, il m’en avait parlé bien sûr, même que je cherchais déjà la robe qui me mettrait en valeur pour cette rencontre avec sa famille! Je sentais mes joues virer au rouge vif, j’avais chaud, je bredouillais,…

J’ai eu vraiment beaucoup de mal à expliquer, maladroitement, pourquoi je n’avais pas de cadeau à lui offrir pour ses 25 ans…

Et si vous vous lanciez en essayant également d’écrire un texte? Allez voir sur Brick a book, vous serez surpris de la diversité des idées générées par la même photo et qui sait… 😉

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Brick a book 398 ✍🏻

Comme tous les lundis, Alexandra du blog Brick a book nous propose une nouvelle photo en guise de déclencheur d’écriture.

Cette semaine il s’agit de  la photo ci-dessous. Le texte qu’elle m’a inspiré se trouve juste après et c’est la suite de l’histoire de lundi dernier qui était elle-même la suite de celle-ci.

Bonne lecture 😊.

©Eutah Mizushima

Je savourais mon bonheur et ma liberté retrouvée en même temps. 
Le train avait à peine roulé une heure qu’il ralentissait déjà. En regardant par la vitre je l’ai aperçue sur le quai, elle avait l’air un peu angoissée.
Nos yeux se sont croisés, elle ne quittait plus mon regard comme si elle s’accrochait à une bouée de sauvetage.
Bien sûr, elle me trouva dans le wagon et vint s’asseoir en face de moi.

Je n’arrivais pas à replonger dans mon livre, il me semblait qu’elle attendait que je dise quelque chose. Après un moment je me penchai vers elle en lui demandant si tout allait bien.

Elle parut soulagée à l’idée de n’être plus tout à fait seule. Sa correspondante l’avait invitée à son mariage et c’était la première fois qu’elle voyageait aussi loin de chez elle, seule.

Il nous fallut moins de deux minutes pour comprendre que nous allions au même endroit.

Tout à fait rassurée elle commença à m’en dire un plus sur elle, sa vie, son nouveau boulot.

A la descente du train, nous étions presque les meilleures amies du monde. En tout cas, nous espérions le devenir après avoir mis en évidence tous nos points communs.

La future mariée sembla ravie de nous voir arriver ensemble, tout sourire.

Je la soupçonnais même d’avoir provoqué notre rencontre en nous communiquant des horaires qui nous amèneraient dans le même train 😊.

Et si vous vous lanciez en essayant également d’écrire un texte? Allez voir sur Brick a book, vous serez surpris de la diversité des idées générées par la même photo et qui sait… 😉

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Brick a book 397 ✍🏻

Comme tous les lundis, Alexandra du blog Brick a book nous propose une nouvelle photo en guise de déclencheur d’écriture.

Cette semaine il s’agit de  la photo ci-dessous. Le texte qu’elle m’a inspiré se trouve juste après et c’est la suite de l’histoire commencée lundi dernier.

Bonne lecture 😊.

©JK

Je n’en avais pas cru mes yeux en rentrant chez nous. J’étais partie sur un coup de tête mais j’avais regagné notre appartement un peu anxieuse après seulement 4 heures d’absence.

Dès l’entrée quelque chose me paru différent, j’avais comme une impression bizarre en accrochant ma veste au porte-manteau…

C’est allant dans le séjour que je vis le vide! Plusieurs objets manquaient un peu partout et surtout ton désordre habituel n’était plus là. J’ai d’abord pensé que tu avais rangé sachant que ton fouillis me contrariait mais en me rendant dans la chambre je dus me rendre à l’évidence: ta penderie était complètement vide!

J’étais abasourdie, tu avais dû commencer à rassembler tes affaires personnelles très vite après mon départ. C’est vrai que les désaccords prenaient de plus en plus de place dans notre vie commune mais je sentais monter la colère devant ta lâcheté!

Moi qui était rentrée apaisée par ma marche dans la nature je me retrouvais à nouveau avec les nerfs à fleur de peau.

Un verre d’eau fraîche vite puis du chocolat, beaucoup de chocolat, me poser sur le canapé et réfléchir. 

Tout compte fait, j’avais déjà tellement réfléchi que ce n’était plus vraiment nécessaire, il fallait conclure. Il me restait juste à respirer à fond, de plus en plus légère, comme soulagée en fait par cette liberté inattendue que tu m’offrais par ta fuite.

C’est alors que mes yeux se posèrent sur la lettre de ma meilleure amie. Elle venait de se fiancer et m’invitait à passer quelques jours chez elle pour rencontrer l’heureux élu. Je n’avais pas encore répondu sachant que j’allais devoir te convaincre de quitter ta tanière.

Vite acheter mon billet de train sur internet avant de préparer mon sac de voyage et d’appeler un taxi.

Et maintenant j’étais là, accrochée à la porte du train, comme dans un rêve, à regarder défiler le paysage, un grand sourire aux lèvres…libre et tellement légère!

Et si vous vous lanciez en essayant également d’écrire un texte? Allez voir sur Brick a book, vous serez surpris de la diversité des idées générées par la même photo et qui sait… 😉

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Brick a book 396 ✍🏻 et Journée des droits des femmes

Après cette pause de 2 semaines, Alexandra du blog Brick a book nous propose une nouvelle photo et nous rappelle les consignes: 

Le but est d’écrire un texte court (pas plus d’une page Word). Vous pouvez, si vous le souhaitez, tenter d’écrire, semaine après semaine, une histoire dont les péripéties se suivraient, ou bien écrire des textes sans rapport évident entre eux (même si bien souvent on traite des mêmes thèmes d’un texte à l’autre.)

Cette semaine il s’agit de  la photo ci-dessous et le texte qu’elle m’a inspiré se trouve à la suite.

Bonne lecture 😊.

©Elle Kennedy

J’étais bien, entourée par la nature. Je venais de marcher pendant des heures et des heures, seule et d’un pas rageur et là c’était en quelque sorte le calme après la tempête.

J’avais pris la porte après une dispute plus violente que d’habitude. J’avais juste attrapé mon sac à dos, y avais enfoui de quoi grignoter et m’hydrater et j’étais partie au hasard, sans carte ni projet particulier.

Au début je frappais fort le sol avec mes bottines de marche. “Tap, tap, tap,…” On m’entendait venir de loin le long de la route macadamisée. Puis j’avais quitté la Nationale et m’étais enfoncée dans les terres. Peu à peu mon pas était devenu plus léger au fur et à mesure que mes épaules se décrispaient et que j’oubliais  mon énervement.

Les oiseaux chantaient autour de moi, des fleurs sauvages partageaient généreusement leurs parfums, les abeilles butinaient en bourdonnant et je me sentais en harmonie avec cette nature si belle et dont j’avais été privée tout au long de l’hiver.

Me posant sur l’herbe, je commençai à réfléchir à ce qui m’avait poussée à fuir la maison. Le motif de la dispute devenait moins grave dans mon souvenir et en m’allongeant  j’étais déjà presque complètement apaisée.

Je m’endormis et c’est le passage d’un gros nuage qui m’éveilla sur un frisson. J’avais le visage en feu ayant négligé de le protéger du soleil. 

Bon, le plus dur restait à faire: rentrer dignement chez moi, la tête haute et vu sa couleur c’était pas gagné! 

Et si vous vous lanciez en essayant également d’écrire un texte? Allez voir sur Brick a book, vous serez surpris de la diversité des idées générées par la même photo et qui sait… 😉

Et puis je ne voudrais pas passer ce 8 mars sans souligner la Journée des droits des femmes et vous offrir deux chansons qui me parlent en espérant qu’elles vous toucheront aussi😊 .

L’une est chantée par un homme et l’autre par une femme (qui nous a quittés récemment), comme ça c’est l’équilibre total 😉.

Si vous me connaissez un peu, vous savez que je n’aime pas faire l’impasse sur l’humour et je sais que ceux qui me suivent n’en manquent pas 😄.

@BelgaImage

Plus sérieusement quelques éléments de réponse sur la différence de traitement homme-femme au travail se trouvent ici si ça vous intéresse.

Bonne journée à toutes et tous.

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Brick a book 395 ✍🏻

Tous les lundis, Alexandra du blog Brick a book nous propose d’écrire un texte suscité par la photo qu’elle nous présente.

Cette semaine il s’agit de  la photo ci-dessous et le texte qu’elle m’a inspiré se trouve à la suite.

Bonne lecture 😊.

©Jakob Owens

Zut de zut! J’étais en train de jouer avec mon nouveau mini-projecteur devant la maison quand j’ai entendu crier “Mains en l’air ne bougez plus”!

J’étais cernée par des voitures de police, sirènes et gyrophares activés et je ne comprenais rien à ce qui se passait.

J’avais juste eu envie de sortir de la maison dans la nuit et d’essayer ce nouveau gadget qui venait compléter ma collection d’objets du même type.

Je suis photographe dans une société qui réalise des mises en scène un peu particulières et j’aime bien trouver et tester de nouvelles idées.

Pour l’heure, j’étais entourée comme si j’étais l’ennemie publique numéro 1!

Quand la tension fut un peu retombée, celui qui semblait diriger l’opération me demanda qui j’étais et ce que je faisais quand ils étaient arrivés sur les lieux. 

Il eut l’air pour le moins embarrassé quand j’eus fini mon explication.

Il me dit que le standard venait d’envoyer toutes les voitures disponibles dans ma rue suite à un coup de fil signalant un dangereux individu brandissant une arme.

Nous avions l’habitude avec mes voisins de nous faire des blagues de plus en plus élaborées mais si c’était eux les responsables ils avaient fait vraiment fort cette fois.

Le lendemain, quand j’ai signé ma déposition pour clôturer la très courte enquête, j’ai lu que c’était une autre voisine, une vieille dame insomniaque, vivant seule, qui avait paniqué quand elle avait vu ma silhouette éclairée bizarrement (tels sont ses termes). Peut-être avait-elle cru à une invasion d’extra-terrestres. Toujours est-il que depuis lors, elle me semblait un peu gênée quand je la croisais dans la rue alors que moi j’avais beaucoup de peine à réfréner une irrésistible envie de rire en repensant à la scène!

Et si vous vous lanciez en essayant également d’écrire un texte? Allez voir sur Brick a book, vous serez surpris de la diversité des idées générées par la même photo et qui sait… 😉

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Brick a book 394 ✍🏻

Tous les lundis, Alexandra du blog Brick a book nous propose d’écrire un texte suscité par la photo qu’elle nous présente.

Cette semaine il s’agit de  la photo ci-dessous et le texte qu’elle m’a inspiré se trouve à la suite.

Bonne lecture 😊.

©John Moeses

De surprise, j’avais laissé tomber la boîte contenant la pellicule de mon film préféré.

Je l’avais regardé tellement souvent que je m’étonnais qu’elle n’apparaisse pas toute pâlie, effacée par les nombreuses lectures au fil des années. Comme si mes yeux, à force de regarder, sans se lasser, les mêmes images  avaient eu le pouvoir de les gommer peu à peu.

Mon père était projectionniste dans un petit cinéma de notre quartier et, quand il n’y avait pas de séance, son patron l’avait autorisé à passer des films, rien que pour moi.

Interdiction formelle d’inviter qui que ce soit d’autre. Il n’était pas fou le patron, il n’allait pas perdre la possibilité de gagner quelques sous avec des spectateurs qui payeraient le droit d’entrer.

Je ne me souviens même plus du titre exact, il y a tellement longtemps…

Mon père est mort depuis quelques semaines et ma mère, qui ne veut plus vivre seule dans cette grande maison, m’a demandé de l’aider à trier ce qu’elle emportera dans le petit appartement qu’elle a trouvé près d’ici.

En voyant se dérouler ce ruban d’images, c’est mon enfance que j’ai vu défiler sous mes yeux.

J’ai compris que mon père avait emporté cette boîte en souvenir de nos heures de complicité quand le patron s’était débarrassé des bobines désormais inutiles puisque la projection au départ de supports digitaux était devenue automatique.

C’est alors que le titre m’est apparu, fièrement calligraphié sur le dos de la boîte métallique: “La mélodie du bonheur”…J’ai alors senti l’ombre bienveillante de mon père m’envelopper tout à coup.

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Brick a book 393 ✍🏻

Tous les lundis, Alexandra du blog Brick a book nous propose d’écrire un texte suscité par la photo qu’elle nous présente.

Cette semaine il s’agit de  la photo ci-dessous et le texte qu’elle m’a inspiré se trouve à la suite.

Bonne lecture 😊.

©Gatis Murnieks

J’ai toujours aimé les chats. C’était même plus que de l’amour, c’était viscéral chez moi, j’étais incapable de résister à leur attrait. C’est comme si j’étais aimantée par leur regard. 

Je lui murmurais  les mots de Baudelaire:

“Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’agate”(Le chat).

Aussi quand j’ai vu celui-là je me suis directement approchée en criant “minou, minou” et en faisant un drôle de bruit avec ma bouche pour l’attirer.

J’avais bien vu qu’il était grand et se dressait fièrement. Il avait même l’air de me snober. Je ne connaissais pas cette race, probablement un Maine Coon ou un Norvégien… C’étaient les seuls races de grands chats que je connaissais un peu.

A un moment j’ai vu ces drôles de petites touffes de poils qui se trouvaient au bout de ses oreilles.

En m’approchant du matou, je sentis mon sang se glacer. Sans mes lunettes que je portais bien trop rarement par coquetterie, je compris subitement que ce que j’avais pris de loin pour un chat, était en fait un lynx!

Je réfléchissais à toute vitesse, mes cours de sciences naturelles étaient bien loin mais j’étais quand même à peu près sûre qu’on ne trouvait pas ce genre de félin dans nos forêts ardennaises.

Subitement j’ai vu accourir quelques personnes qui gesticulaient. Parmi celles-ci se trouvait Mario qui était vétérinaire au parc animalier tout proche.

J’ai hurlé quand je l’ai vu viser le lynx avec un genre de fusil un peu spécial, juste avant de m’effondrer comme un pantin.

Quand j’ai ouvert les yeux on m’a expliqué que le fusil hypodermique avait pour seul effet d’endormir l’animal sans lui faire aucun mal.

Il se réveillerait bientôt dans son enclos après que toutes les clôtures aient été vérifiées.

Et moi je me souviendrais longtemps avec bonheur de cette rencontre surprenante avec un animal magnifique, habituellement solitaire et discret…

Et si vous vous lanciez en essayant également d’écrire un texte? Allez voir sur Brick a book, vous serez surpris de la diversité des idées générées par la même photo et qui sait… 😉.

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