L’agenda ironique de janvier 2025: ma proposition
- Publication publiée :26 janvier 2025
- Post category:Agenda ironique/Ecriture
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Pour rappel, les consignes sont à retrouver ici.
J’aimerais ensuite apporter quelques précisions sur la différence entre la France et la Belgique.
En Belgique, pays des compromis, nous n’avons pas de Président tout puissant qui désigne un premier ministre suivant son bon vouloir alors voilà comment se passent les choses:
Dès le lendemain des élections fédérales, le Premier ministre en fonction présente la démission de son gouvernement au roi. Ce dernier confie alors au gouvernement démissionnaire la tâche de gérer les affaires courantes jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement.
Le roi consulte alors un certain nombre de personnalités politiques afin de déterminer les possibilités de formation d’un nouveau gouvernement. Il rencontre notamment les présidents de la Chambre, du Sénat, des principaux partis et des personnalités du monde politique et socio-économique.
Après ces consultations, le roi désigne un informateur ou un formateur. Si le roi désigne un informateur, ce dernier sera chargé de rassembler les informations auprès des différents partis quant à leur revendication concernant la formation du nouveau gouvernement. Après ces consultations, l’informateur fait un rapport au roi afin d’aider celui-ci à chercher un formateur.
Cependant, le roi peut directement désigner un formateur qui a pour mission, comme l’indique son nom, de former un gouvernement. S’il y parvient, il est généralement nommé Premier ministre du gouvernement nouvellement formé par le roi. (Source)
Tout ça pour dire que chez nous, tant qu’il n’y a pas d’accord entre les différents partis élus démocratiquement, il n’y a pas de nouveau premier ministre nommé par le roi. Et cela peut durer ainsi très longtemps 😉. Actuellement, nous avons passé le cap des 200 jours sans nouveau Premier (ce qui est loin des 541 jours d’attente de 2011).
Comme nous n’avons que jusqu’au 28 janvier pour former notre gouvernement ironique, je vais donc considérer que je suis première ministre effectivement nommée par un Président (ça ne marchera pas forcément mieux mais ça ira, peut-être, plus vite et tant pis si ça dure moins longtemps 😂).
Proposition officielle et mûrement réfléchie de constitution du gouvernement
Préambule:
Par le plus grand des hasards me voilà donc nommée première ministre ! Comment en suis-je arrivée là je vous le demande. Il faut croire que tous mes prédécesseurs avaient refusé le poste (et comme je les comprends !).
Moi je n’ai pas eu le choix, c’était le poste ou la porte, d’une part, et, d’autre part, j’ai toujours aimé relever des défis et plus ces défis sont importants, plus le plaisir que je ressens est intense. De toute manière mes prédécesseurs ont toujours fait n’importe quoi, je ne pourrai pas faire pire et le 49.3 n’est pas fait pour les chiens!
On m’a imposé d’emblée quatre ministres, que je n’aurais personnellement pas choisis mais on ne m’a évidemment (comme chantait France Gall) pas demandé mon avis.
En premier, Amélie Poulain et son nain de jardin comme assistant, j’ai nommé Jean Le Poulain. J’ai pensé en faire des sortes de « facteur cheval » ou des responsables de relais de poste (avec tous les achats en ligne qui sont faits de nos jours, ça se justifie pleinement il me semble).
Ensuite Perceval le gars-loi. Alors lui sera parfait pour nous pondre de nouvelles lois comme toujours incompréhensibles par le peuple et d’office rejetées par l’opposition. Rien de nouveau sous le soleil donc pour celui-là mais pendant que les politiques discutaillent, ils ne signent rien de dangereux, c’est toujours ça de gagné. A moins que je le nomme gars-lwa ce qui lui donnerait au moins le pouvoir d’intercéder auprès des dieux de la politique, s’ils existent…
La troisième imposition est Gaston Lagaffe. Au moins avec lui on sait où on va c’est-à-dire nulle part. Il peut se faire assister par Jules-de-chez-Smith-en-face , Mademoiselle Jeanne et même Vincent Lagaf’ accompagné de Bill l’extraterrestre s’il veut. Si on part du principe qu’il n’arrivera à rien de concret, je pense qu’on tient là un ministre normal (il y a déjà eu un président normal en France et on a vu les résultats).
Et enfin, Cléo-pâtre. Elle est caractérielle, fourre son nez dans tout et se croit irrésistible. Bon, rendons à César ce qui lui appartient, elle n’est pas désagréable à regarder mais il faut l’occuper sinon elle déprime et pique des colères effroyables. Je pense que je vais lui demander de compter les moutons sous les meubles de son ministère. Non seulement ça l’occupera mais en plus ça l’endormira. A ses moments perdus je lui ferai établir un relevé des nouveaux nez du pays. Le principal est de ne pas la laisser inoccupée.
J’y ajouterai, pour faire bonne mesure,
- Catherine de Midi-Six qui veillera à ce que des sandwiches convenables soient apportés en salle de réunion au moment de la pause, quelques minutes après midi. Grand’mère pourra l’assister parce qu’elle sait faire un bon café.
- Bernard Cases-neuves, à l’urbanisme et aux nouvelles constructions, en Lego ou pas.
- A la santé Deferre. Voilà un nom qui inspire confiance et si jamais une nouvelle pandémie nous tombait dessus il pourrait résister un moment avant de rouiller. En plus, Gaston pourrait répondre au téléphon.
- Clément Beaune, spécialisé dans les hospices, à la gestion des seniors et des EHPAD’s.
- Franck Leboeuf à l’agriculture et l’élevage parce qu’il se dit que ce gars-là est fort comme un taureau et pas vache pour un sou.
- L’amiral Olivier de Kers « osons » pour dire tout haut ce que les autres pensent tout bas.
- Pour ajouter un peu de féminité, Cécile de minibus, qui sera efficace au transport de groupe et aux transports amoureux.
Je ne pense pas que ces personnes nous conduisent à la cata politique (à ne pas confondre avec le pot catalytique qui ne sert à rien sur les nouveaux véhicules des ministères).
Mais n’oublions surtout pas, parce que (sur)vivre sans est impossible, une administration pour nous protéger.

Définition d’Ambrose Bierce dans Le dictionnaire du diable
Le texte ci-dessus est ma participation à l’Agenda ironique de janvier. Comme disait une connaissance, j’ai truffé mon texte de jeux de mots orphéonesques. Pourquoi me direz-vous, parce que des pareils, seul « Orphée ose en faire » (sur une musique d’Offenbach)😉 .
Pour lire les autres textes et les commentaires, il suffit d’aller voir chez Jobougon l’organisatrice.