Bric a book 429
- Post published:5 mars 2023
- Post category:Atelier d'écriture Bricabook/Ecriture
- Post comments:14 commentaires
Alexandra nous propose à nouveau de laisser courir notre imagination et nos doigts sur le clavier sur base d’une photo de Fred Hedin.
Comme d’habitude, la photo est celle ci-dessous et mon texte se trouve à la suite. N’oubliez pas que c’est bientôt le 8 mars 😉.
Je vous invite à passer sur le blog Bric a book pour lire les autres participations initiées par la même photo.

Libérée, délivrée
J’étais là, en pleine nuit, debout sur la chaussée humide, hésitante.
J’étais sortie de chez moi en courant directement après son appel puis, brusquement, je m’étais arrêtée. Et s’il se moquait encore une fois de moi à mon arrivée? Et s’il me disait encore que j’étais comme un chien qui accourt dès qu’on le siffle? Et si j’essayais de résister, de reconstruire ma vie sans lui et le jeu malsain dominant-dominé qu’il avait instauré entre nous? Et si…et si…
Bien sûr je n’étais pas cycliste et de la manière, peut-être pas innocente, dont j’étais placée (le hasard est farceur), mes yeux ne voyaient que la flêche qui me suggérait de continuer ma route.
Oui mais la continuer signifiait aller le retrouver et recommencer encore et encore. J’étais fatiguée d’attendre ses appels qu’il prenait un malin plaisir à espacer ou à faire de nuit quand il savait que je dormais profondément pour être en forme au boulot le matin. Je supportais de moins en moins ses ricanements quand j’entrais chez lui pour le trouver ivre mort avec ses partenaires de poker. Je me sentais alors si minable.
Cette fois c’en était trop, je devais résister. La flêche au sol ne signifiait pas d’aller vers chez lui mais plutôt d’avancer dans ma vie, librement, j’en étais sûre.
Je me préparais à faire demi-tour, sortant déjà les clés de mon appartement quand j’ai vu l’enseigne “Chapeaux” . J’ai voulu y voir un signe d’admiration et c’est subitement, comme allégée, que je suis rentrée me glisser dans la chaleur de mon lit à peine refroidi…juste après avoir bloqué son numéro sur mon portable!
“Des comme moi il n’y en a pas deux” qu’il disait, c’était ce que je souhaitais de toutes mes forces en tombant dans les bras de Morphée.
Demain serait un autre jour, plein d’espoir!