Atelier d’écriture Bricabook

Comme chaque dimanche, Alexandra du blog Bricabook nous propose une photo. Notre rôle c’est d’écrire un texte court inspiré par cette photo.

Vous trouverez la photo ci-dessous et mon texte à la suite. Je vous encourage vivement à aller lire les autres textes, vous risquez d’avoir quelques bonnes surprises 👍.

Je vous souhaite une bonne semaine.

©Johannes Plenio

Maman m’a encore grondée alors je me suis sauvée dans le champ d’à côté pour me calmer comme à chaque fois qu’elle éleve la voix.

En plus, elle n’aime pas quand je souffle sur les aigrettes des pissenlits en disant que sa pelouse va en être envahie. Et alors? J’aime bien moi ces petites fleurs qui attirent les insectes mais Maman trouve que ça fait de vilaines taches sur le vert de sa pelouse digne d’un green de golf. Au moins ici je suis aux anges, pas de gronderie et des pissenlits à perte de vue. De quoi m’amuser à soupirer de plus en plus fort pour les faire s’envoler comme de petites plumes.

C’est pour moi l’endroit idéal pour me ressourcer en été. J’en sors généralement plus légère et souriante, ayant oublié toutes les contrariétés de ma jeune vie. Je n’ai que dix ans mais depuis que Papa est parti vivre ailleurs on ne rigole plus trop à la maison et Maman s’énerve pour un rien.

Le plus difficile c’est quand il pleut… Je n’ai aucune échappatoire aux cris maternels. Alors l’été passé j’ai demandé à un copain plus grand de me prendre en photo dans le champ. J’ai épinglé ce cliché dans ma chambre et je peux ainsi m’évader rien qu’en la regardant. C’est chouette non?

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Agenda ironique de mars 2023: ma participation

Isabelle-Marie d’Angèle, qui pilote l’agenda ironique de ce mois, nous a proposé des contraintes à respecter pour une participation avant le 28 mars 2023.

Je vous invite à lire mon texte ci-dessous et vous souhaite une bonne journée.

Brève rencontre

Quand je me suis éveillé, j’étais au milieu d’un champ de chardons. Je voyais des tas de pieds d’humains qui écrasaient et cueillaient les fleurs tout autour de moi. En les écoutant, j’ai compris que ces gens ramassaient des chardons[1] pour brosser la laine. Ils rigolaient en disant qu’ils « allaient au chardon ».

Heureusement, ils ne s’occupaient pas de moi. Je me souvenais à peine d’une grosse dispute avec mes parents qui m’avaient dit que j’étais rien que de la mauvaise graine. J’avais été tellement vexé que j’avais empilé deux, trois pétales de rechange dans une petite valise et je m’étais laissé porter par le vent. J’étais la seule tache jaune dans tout le champ ! Un pauvre petit pissenlit seul au monde, perdu et désespéré.

A un moment, une petite fille se baissa vers moi et me murmura : « les autres disent que tu es une fleur sauvage mais moi j’aime bien ta couleur et tant pis si c’est la même que mon pipi. Je suis toute seule parmi les grands et je m’ennuie, tu veux bien être mon ami ? »

C’était inespéré pour moi, une amie humaine, quel bonheur ! Certains disent que je suis sauvage mais c’est faux, j’aime beaucoup la compagnie et suis très sociable.

Nous voilà donc toutes les deux en grande conversation dans ce champ où les adultes ne s’occupent pas du tout de nous. Ça ressemble vraiment à l’idée que je me fais du bonheur… Ma corolle est toute alanguie tellement je suis bien.

L’après-midi se passe ainsi en bavardage avec ma nouvelle amie. Elle est vraiment gentille et je l’aime beaucoup. Elle semble s’attacher à moi mais, à un moment, elle pousse un cri en regardant son poignet !
« Zut, rezut et crotte de bique ! J’ai complètement oublié qu’on avait changé l’heure ce week-end et je vais être en retard pour le repas. Maman va encore se fâcher et dire que je ne mérite pas cette jolie montre rose qu’elle m’a offerte. Au revoir petite fleur, je reviendrai demain ».       

[1]https://lafabriquedessavoirs.fr/fr/collections/laineuse-a-chardons#:~:text=On%20utilisait%20des%20chardons%20%C3%A0,ensuite%20en%20faire%20du%20fil.

Séchoir à chardons à Soiron © Yoshimura
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Brick a book 431

Ce dimanche Alexandra du blog Brickabook nous propose une nouvelle photo comme déclencheur d’écriture.

La photo de la semaine est ci-dessous et le texte qu’elle m’a inspiré se trouve à la suite.

N’oubliez pas de passer sur le blog Brick a book lire les autres textes inspirés par la même photo 😉

Je vous souhaite une bonne semaine.

©Liam Seskis

La vieille cabine

Incroyable! Je pense que je me trouve devant la dernière cabine téléphonique plus ou moins intacte dans cette ville. Je sais ce que c’est parce qu’il y en avait un peu partout quand j’étais tout petit.

Depuis plusieurs années, nombre d’entre elles ont été transformées en boîtes à livres. Les gens y déposent les livres dont ils ne veulent plus et on peut emporter gratuitement ceux qui nous intéressent. C’est génial et ça fait circuler les bouquins plutôt que de les laisser moisir au fond d’une armoire. En général je lis sur ma tablette mais j’apprécie parfois le plaisir de toucher un vrai livre.

Bref, celle-ci semble tout à fait comme dans mes souvenirs. Je me demande qui peut bien utiliser ça de nos jours. D’ailleurs je ne sais même pas si elle fonctionne encore…

Il est écrit de glisser des pièces dans le monnayeur pour pouvoir faire un appel. Mais qui a encore des pièces dans sa poche? Moi je paye tout par carte bancaire ou par Payconiq…via mon téléphone… portable!

C’est vraiment un reste d’une époque révolue. Sûr que les techniciens l’ont oubliée dans leur tournée!

J’espère qu’on va vite enlever tout ce qui est inutile à l’intérieur et y placer des étagères pour de chouettes bouquins, au moins comme ça la cabine attirera encore des passants 😉.

Un p’tit rappel pour l’heure d’été, saison à laquelle on a un peu de mal à croire en Belgique parce qu’il pleut beaucoup ces derniers jours…mais ce qui est chouette c’est que…

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Brick a book 430

Il n’y a pas eu de photo proposée la semaine dernière mais cette semaine Alexandra est revenue avec une nouvelle photo de Fred Hedin sur laquelle nous poserons les mots qu’elle nous inspire.

La photo est ci-dessous et mon texte à la suite, comme d’habitude.
Les autres textes inspirés par la même photo sont à découvrir sur Brick a book.

Bonne lecture et bonne semaine.

L’appartement

Je cherchais un logement depuis longtemps mais mon budget serré ne me permettait aucune folie.

Un jour j’ai vu une affiche « A louer » sur la fenêtre de la boucherie où j’allais parfois.

Le boucher voulait prendre sa retraite mais n’avait pas trouvé de repreneur. Sa femme le menaçait de partir seule s’il ne jetait pas l’éponge. Elle avait vécu dans le sang toute sa vie et rêvait de plages paradisiaques où finir ses jours.

Nous nous mîmes d’accord sur un loyer modeste. Il débarrassa les lieux de toutes ses machines qu’il avait revendues à bon prix apparemment.

Le comptoir est devenu mon plan de travail. Quelques tabourets de bar faisaient tout leur effet. La balance était restée en place et décorait plutôt bien. Je l’utilisais même parfois lors de mes rares essais culinaires.

J’avais coupé les moteurs de la chambre froide et en avait fait un grand rangement avec des portes qui se fermaient on ne peut mieux. Les tringles sur lesquelles étaient auparavent accrochés les gros morceaux de viande me faisaient une penderie acceptable et, pour le coup, originale.

J’avais même trouvé des tentures soldées qui protégeaient mon intérieur de la curiosité des passants.

Tout aurait été pour le mieux si je n’avais pas fait chaque nuit des cauchemars dans lesquels des animaux morts venaient me demander des comptes…

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Bric a book 429

Alexandra nous propose à nouveau de laisser courir notre imagination et nos doigts sur le clavier sur base d’une photo de Fred Hedin.

Comme d’habitude, la photo est celle ci-dessous et mon texte se trouve à la suite. N’oubliez pas que c’est bientôt le 8 mars 😉.

Je vous invite à passer sur le blog Bric a book pour lire les autres participations initiées par la même photo.

©Fred Hedin

Libérée, délivrée

J’étais là, en pleine nuit, debout sur la chaussée humide, hésitante.

J’étais sortie de chez moi en courant directement après son appel puis, brusquement, je m’étais arrêtée. Et s’il se moquait encore une fois de moi à mon arrivée? Et s’il me disait encore que j’étais comme un chien qui accourt dès qu’on le siffle? Et si j’essayais de résister, de reconstruire ma vie sans lui et le jeu malsain dominant-dominé qu’il avait instauré entre nous? Et si…et si…

Bien sûr je n’étais pas cycliste et de la manière, peut-être pas innocente, dont j’étais placée (le hasard est farceur), mes yeux ne voyaient que la flêche qui me suggérait de continuer ma route.

Oui mais la continuer signifiait aller le retrouver et recommencer encore et encore. J’étais fatiguée d’attendre ses appels qu’il prenait un malin plaisir à espacer ou à faire de nuit quand il savait que je dormais profondément pour être en forme au boulot le matin. Je supportais de moins en moins ses ricanements quand j’entrais chez lui pour le trouver ivre mort avec ses partenaires de poker. Je me sentais alors si minable.

Cette fois c’en était trop, je devais résister. La flêche au sol ne signifiait pas d’aller vers chez lui mais plutôt d’avancer dans ma vie, librement, j’en étais sûre. 

Je me préparais à faire demi-tour, sortant déjà les clés de mon appartement quand j’ai vu l’enseigne « Chapeaux » ://hat1//:. J’ai voulu y voir un signe d’admiration et c’est subitement, comme allégée, que je suis rentrée me glisser dans la chaleur de mon lit à peine refroidi…juste après avoir bloqué son numéro sur mon portable!

« Des comme moi il n’y en a pas deux » qu’il disait, c’était ce que je souhaitais de toutes mes forces en tombant dans les bras de Morphée.

Demain serait un autre jour, plein d’espoir!

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L’agenda ironique de mars 2023

L’agenda ironique de février, orchestré de main de maître par Carnets paresseux, s’est terminé sur un podium uniquement féminin: les carottes de Victorhugotte, la cantine de Gibulène et, sur la troisième marche, le bouillon mystère de Sabrina!  Une chouette coïncidence à quelques jours du 8 mars 👍.

C’est Isabelle-Marie d’Angèle qui a été plébiscitée pour l’organisation de l’ Agenda ironique de mars. Elle nous explique tout bien comme il faut ici.

En gros,

  • il faut écrire une histoire qui se passe dans un champ avec des fleurs, des plantes, des mauvaises herbes en choisissant celles qui piquent, qui grattent, qui puent, etc.
  • il faut glisser dans le texte au moins un pissenlit avec une valise. Il faudra aussi mettre un truc qui donne l’heure (une pendule, un réveil, une horloge,…) et glisser les mots graine, sauvage et corolle.
  • les copies devront être rentrées au plus tard le 28 mars prochain.

Voilà, yapluka écrire. N’hésitez surtout pas à venir vous amuser avec la folle bande des agendistes ironiques 🤪.

 

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Brick a book 428

Ce dimanche c’est la photo ci-dessous qui nous est proposée par Alexandra du blog Brick a book.

Le texte qu’elle m’a inspiré se trouve comme d’habitude à la suite.

©Alexandra Koszelyk

Les amoureux

Il m’avait donné rendez-vous pour cet après-midi en me quittant début janvier. J’étais folle de joie et, depuis, j’avais compté les jours qui s’étiraient bien trop lentement ! Pour entretenir le mystère nous avions décidé de ne pas nous contacter entre deux afin d’attiser l’envie de nous revoir. Pas de réseaux sociaux, une relation amoureuse désuète pleine de charme, c’était ce que nous avions eu envie de tenter.

C’est quand ma mère s’est arrêtée devant le « Modern’cinema » pour me déposer que j’ai déchanté !

En janvier j’étais partie skier en famille, comme chaque année, sauf que cette fois je m’étais fait une entorse au genou en tombant. Rien de très grave en soi et je vivais presque normalement malgré les deux béquilles que je devais utiliser pour me déplacer depuis lors et cela pour 2 semaines encore…

Ce cinéma n’était pas si moderne qu’annoncé puisque rien ne me permettait d’atteindre l’entrée facilement. Je ne savais même pas que de tels endroits existaient encore ! Pour peu, un projectionniste s’occupait des grosses bobines contenant le film comme dans « La cité de la peur ». Rien à voir avec l’endroit douillet où je me rendais régulièrement avec ma sœur pour regarder les dernières sorties cinéma.

Voyant mon air dépité, ma mère me proposa de me soutenir jusqu’au sommet de l’escalier qui ne manquait pas de charme après tout. Je regardais le bâtiment et l’amertume faisait place à ce qui ressemblait à de la joie. Au moins il avait choisi un endroit atypique, bien dans l’esprit de notre relation, peut-être même n’était-ce pas un vrai cinéma mais un endroit cosy où prendre un verre…

Nous étions dans la cour, les yeux levés, ma mère et moi quand il apparut. Sa tête, quand il me vit appuyée sur mes béquilles ! C’est sûr, il ne s’attendait pas à ça pour nos retrouvailles.

Il dévala l’escalier à toute vitesse, rouge de confusion et proposa à ma mère de nous laisser choisir tous les deux un endroit plus accessible où nous poser. Il me ramènerait ensuite en voiture chez mes parents.

Après tout, peu importait l’endroit où nous étions ensemble puisque nos regards ne se détachaient pas une seule seconde.  

             
Quelques mois plus tard, nous riions de cet acte manqué en retournant, enfin, voir l’intérieur de ce Modern’ cinema après que j’aie pu grimper les escaliers quatre à quatre !

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L’agenda ironique de février: le temps du vote

Dix-neuf textes ont été comptabilisés pour cet agenda ironique de février.

Si vous souhaitez les lire et en élire par vos votes, il faut aller faire votre marché sur le blog de Carnets paresseux.

Bon appétit 😋.

 

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L’agenda ironique de février 2023

Ouf, j’ai cru que je ne trouverais jamais le temps de participer à l’agenda de février!

Pour rappel, les souhaits de Carnets paresseux, hébergeur en ce mois de février, se trouvent ici.
C’est en les relisant que la consigne de parler de légumes m’a soufflé une évidence! Bon sang mais c’est bien sûr, j’ai la chance d’habiter dans une commune où les poireaux (qu’on appelle porais en wallon) marchent tout seuls. Bon, c’est une légende mais on est libre d’y croire ou pas après tout 😊.
Et lors de mon intronisation dans cette confrèrie, je me suis engagée à porter leur réputation partout où ce serait possible. Inimaginable donc de faire l’impasse! Et si vous passez dans le coin, n’hésitez pas à venir faire la fête le 19 mars prochain dans ma commune. J’avais déjà évoqué le sujet ici.
Je vous livre mon petit texte sans prétention à la suite de l’image, tout à fait de circonstance, d’Elena Pavlona Guertick (Source).

Les porais tilffois

Les porais se retrouvent souvent le vendredi, le samedi ou le dimanche pour faire la fête. C’est aussi à ce moment qu’ils répètent, avec les Jardiniers mélomanes, les airs entraînants qui feront danser tout le monde lors du prochain carnaval du Laetare.  Au début de chaque soirée, les musiciens s’alignent en rang d’oignons mais ça ne dure jamais longtemps : quand les notes s’envolent, ils commencent eux aussi à gesticuler. Dans les autres endroits du pays, on fête plutôt le mardi gras, aussi gras que le bouillon d’ailleurs, mais pas chez nous. C’est qu’on y tient à cette fête du Laetare dont le nom signifie « se réjouir ». Et, on a beau dire, se réjouir ça permet d’occulter pour un temps les nuages qui s’étirent au-dessus de nos têtes !

Bref, quand les porais sortent, je ne vous raconte pas le tapage qu’ils font en tapant leurs pieds au sol pour bien chasser l’hiver et dégeler la terre !           
Il est impossible de résister à leur bonne humeur qui fait vibrer nos cœurs et, quitte à sentir leurs visages virer au rouge tomate, toutes et tous suivent la farandole et s’amusent en se dandinant comme des dindons sans gêne aucune. Deux mots d’ordre seulement pour ce moment : joie de vivre et insouciance ! Pour ce qui est de se prendre le chou, on verra plus tard !

© Les Porais Tilffois
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Brick a book 427

Alexandra nous propose de publier le dimanche à la place du samedi le texte qui nous est inspiré par la photo de Fred Hedin.

Ci-dessous la photo et à la suite mes mots…

Pour lire les autres textes inspirés par la même photo, c’est par ici.

Bonne lecture et à dimanche prochain.

©Fred Hedin

La fièvre du vendredi soir

La journée m’avait semblée longue au bureau. Depuis ce matin, j’avais le nez qui coulait, je toussais beaucoup et mes oreilles ne laissaient entrer que des sons fortement atténués. Pas eu envie de manger ce midi, aucun goût pour la nourriture.

J’en étais sûre, c’était cette lèche-botte de Suzon qui m’avait refilé la grippe. A force de vouloir se faire bien voir par le patron, elle était venue travailler deux jours de suite alors qu’elle était fièvreuse. Depuis, tous les employés tombaient comme des mouches à cause d’elle!

Manque d’effectifs et travail constant m’avaient amenée à prolonger ma journée au-delà des heures habituelles. Et je me retrouvais, en soirée, dans ma rue presque déserte, à me traîner en croisant les doigts pour arriver jusque chez moi sans encombre. J’espérais que le week-end me permettrait de retrouver la forme.

Je voyais une silhouette floue, juste au coin, mon coeur battait plus vite: bonne ou mauvaise rencontre?

En m’approchant, parce que je n’avais pas d’autre choix, je reconnus avec soulagement mon frère qui avait eu la bonne idée de passer me montrer les dépliants de ses prochaines vacances.

Heureusement, depuis l’épidémie de Covid, j’avais toujours un masque dans mon sac. Je l’enfilai vite fait pour ne pas le rendre malade à son tour avant de lui proposer d’entrer quelques minutes dans la chaleur de mon appartement. Je me reposerais plus tard…

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