Ce mois-ci, l’AI est piloté par le blog Carnets Paresseux sur lequel vous retrouverez, très bien expliquées, les lignes directrices de cet exercice.
En gros il faut :
- une histoire avec un poisson qui ne serait peut-être pas un poisson, ou pas que poisson.
- une maison, ou un appartement, un terrier, bref, un logement, un lieu clos. J’aimerai aussi que ce lieu ne soit pas un simple décor, mais participe à l’action, voire pique la vedette au poisson.
- des mots imposés : taxiphone, rhubarbe, paresse et Vierzon.
- une phrase à glisser ici ou là ; il y en a deux au choix. L’une, c’est « d’ici à là, y a quoi, tu crois ? juste assez, ou presque…» qui pourra s’achever sur un ? ou un . ou un ; ou trois …
L’autre ? « Xénophon rapporte qu’Alexandre pleura quand il eut achevé la conquête du monde. Tamerlan et Attila, eux, pas une larme. »
Les plus intrépides pourront placer les deux phrases, ou plusieurs fois l’une, ou plusieurs fois les deux. Mais sans exagérer.
Et voici ma participation:
Attila
Attila est un poisson-chat particulier qui vit dans un étang d’Asie centrale avec tous les Huns comme lui. Entendez par là qu’il n’y en a pas deux comme lui vu qu’ils sont tous Hun. Leur devise étant (ou étang, comme vous voulez) « Hun pour tous et tous pour Hun » bien sûr.
Attila n’est pas que beau avec ses moustaches mais il a une particularité hunique : il est victime d’une grande paresse et ne se déplace lentement que quand il a une bonne raison. Il suit parfois son ban mais le plus souvent il s’y repose.
Un jour qu’il ne faisait rien comme d’habitude, un sourd grondement envahit ses ouïes et le secoua. La surface de l’eau se rida, des bulles remontèrent à la surface et la terre trembla tellement qu’une fissure se fit dans le fond de la cuvette où ils vivaient. Et ils glissèrent, Hun à Hun en prenant une vitesse folle sans savoir où ils allaient aboutir. La vase qui s’était déposée au fil des années reboucha très vite la fissure mais tous les poissons-chats Huns avaient disparu en n’ayant plus maintenant aucun espoir de retour.
Notre pauvre Attila fut emporté seul de cours d’eau en cours d’eau et se retrouva miraculeusement vivant à Vierzon. Il avait beau miauler (son côté chat) personne ne lui prêtait attention sauf un matou appelé Tamerlan (vu son attrait pour les poissons et ses yeux si particuliers) qui le regardait d’un air intrigué, et, titillé par l’odeur, se léchait les babines.
Il finit quand même par comprendre ce que disait Attila :
- Tu as vraiment un drôle d’accent lui dit-il, j’ai dû être très attentif pour te comprendre.
- Normal dit Attila, je suis un poisson-chat asiatique, ce n’est pas tout à fait le même miaulement. J’aimerais profiter d’être en France pour visiter un peu le pays. J’aimerais aller voir la Bretagne, on m’a dit que c’était fort joli à voir. D’ici à là, y a quoi tu crois ? Juste assez ou presque trop ?
- Je ne sais pas précisément, tu devrais d’abord essayer de nager jusqu’à Nantes puis trouver un taxiphone pour te renseigner sur les horaires d’un train-aquarium. Je sais qu’il y a six gares de là à Vannes.
- Et tu penses que je trouverai des voies rapides jusqu’à Nantes parce franchement les rus barbent et on y avance lentement, sans compter les pauses, je suis très vite fatigué. Je n’ai jamais fait beaucoup de sport dans mon pays.
Le chat luttait de toutes ses forces pour ne pas être accusé de cannibalisme mais l’odeur de poisson finit par l’emporter sur ses principes et il engloutit Attila d’un seul coup, d’hun seul !
Il paraît que Xénophon rapporte qu’Alexandre pleura quand il eut achevé la conquête du monde.
Tamerlan et Attila, eux, pas une larme.
Tamerlan était repu et Attila bouffé tout cru !
Bonjour,
Ton texte est très amusant. Pauvre Attila…
J’ai remarqué que tu as casé le célèbre : « il y a six gares de là à Vannes. », bravo!
Bon après-midi,
Mo
C’est une phrase que nous casons souvent l’aminaute Rotpier et moi ainsi que « dans les églises, les fidèles cassent trop » (mais aussi des contrepèteries plus coquines )
Bonne fin de journée
un talent hunique, bien trouvé
Merci Adrienne
j’adore six gares de là à Vannes
Tellement drôle ton texte truffé de jeux de mots ! Bravo
Merci Hélène, j’ai écrit en vitesse quand j’ai vu la date
et le « six gares… » est une expression assez connue je pense et je l’ai utilisée sans gène…
Absolument délicieux ces jeux de mots Bernadette. Mon préféré »les rues barbent » :) Belle idée que tu as eu avec des poissons chats Huns :)
Merci Mijo, bonne journée
Eh ben ! Y a tout ce que j’aime dans ce texte ! Poisson-chat, chat tout court, train-aquatique et une chute d’un sombre humour gourmand. J’adore !
Merci Marie-Luce, il fallait bien que je case un chat
Bonjour Bernadette !
Il est excellent ton petit texte ! Ce qui prouve que tu peux être aussi déjantée que moi !
Il y a six gares de là à Vannes mais pas de Castro en vue … ni beaucoup de fidèles d’ailleurs !
Bravo Madame, vous irez loin, vous irez loin !
Bon mercredi !
Pierre
Merci Pierre, tu crois que c’est naturel chez moi ou que tu as déteint depuis le temps qu’on échange?
Le plus difficile dans l’AI c’est de caser toutes les contraintes subtilement mais c’est aussi l’intérêt. Tu devrais essayer…une fois
Bonne journée.
Coucou Bernadette !
Je pense que c’est naturel chez toi, mais je t’ai peut-être un peu dopée ?
J’essaierai peut-être bien un jour ?
Bon jeudi et Al la prochaine fois !
Pierre
Amusante cette histoire et surtout bien ficelés. Bravo. Bonne journée bises
Merci de ton appréciation Renée. Bonne fin de journée
Trop drôle ! Les contraintes mettent du relief .
C’est toujours gai de sortir de sa zone de confort
Sympathique et amusant délire. Ce défi n’était pas facile.
« Parce que la forme est contraignante, l’idée jaillit plus intense ! » Charles Baudelaire
C’est un exercice que j’aime beaucoup mais qui me pose parfois problème malgré tout alors qu’il suffit de laisser dériver mon imagination…au fil de l’eau
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Quelle imagination !
Et Attila mangé tout cru…qui l’eût cru ?
Merci La Licorne. Ben moi je l’ai cru quand on me l’a raconté
Génial cette histoire de poisson-chat hun ! Que j’ai ri, vraiment ! Petite morale à la fin, les rus barbent, suivre le ban et s’y reposer. Ah ! Bravo bravo ! Belle journée, Sabrina.
Merci beaucoup Sabrina. Bon WE
Trop excellent. Je suis morte de rire à la découverte de ce fameux poisson-chat qui a fini par aller faire du sport dans le tube digestif du matou. Ah les voyages à la japonaise sont à la hauteur des retards de la SNCF bretonne !!!
Merci de ton appréciation Jobougon
Très drôle ton histoire, et subtilement agrémentée de jeux de mollets. Tout comme j’aime.
John Duff
Merci beaucoup John, tant que ce ne sont pas des jeux de mots laids ça me va.
Bonne journée
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