Brick a book 392 ✍🏻

Tous les lundis, Alexandra du blog Brick a book nous propose d’écrire un texte suscité par la photo qu’elle nous présente.

Cette semaine il s’agit de  la photo ci-dessous et le texte qu’elle m’a inspiré se trouve à la suite.

Bonne lecture 😊.

© Deon Van Zyl

J’étais entrée par hasard dans ce café de Hanovre. Je cherchais un endroit où me désaltérer mais surtout où me poser pour réfléchir à ce que j’allais faire.

J’avais parcouru quelques rues au hasard depuis mon arrivée et mes pieds légèrement meurtris avaient fini par crier grâce.

D’un regard à travers la vitrine, j’avais anticipé immédiatement l’ambiance chaleureuse, élégante et un peu démodée. La serveuse portait un petit tablier blanc comme dans les vieux films. Le capuccino était servi dans une très belle tasse en porcelaine posée sur un plateau où se trouvait également un assortiment de petits chocolats. Le tout était très raffiné et je me suis enfin détendue.

Je me suis même surprise à sourire. J’avais bien fait de ne pas me laisser tenter par un bar moderne, clinquant et bruyant. J’avais besoin de calme pour trouver une solution.

J’étais venue dans cette ville dans le cadre d’un échange étudiant mais, contrairement à ce qui était prévu, personne ne m’avait accueillie à mon arrivée à la gare. 

J’avais emporté un dossier où se trouvaient les coordonnées des personnes censées m’héberger mais je ne maîtrisais pas encore suffisamment l’allemand pour oser m’adresser à une personne en rue et lui demander de me guider. Et bien sûr j’avais vidé la batterie de mon portable en répondant à toutes les copines qui m’avaient appelée pendant le trajet en train pour me souhaiter bonne chance.

Je compulsais mes papiers du fond de la banquette en velours où j’avais trouvé refuge et je regardais la personne attablée juste devant la fenêtre.

Elle semblait être une habituée et, sur un seul geste, la jeune fille allait remplir sa tasse et lui proposer quelques douceurs pendant qu’elle semblait corriger des copies.

Quand elle m’entendit expliquer mon souci à la serveuse, elle se retourna vers moi avec un grand sourire, se présenta et proposa de m’aider. Par chance, elle était professeure de français dans un Gymnasium.

Il y avait eu un simple malentendu avec la mère de ma famille d’accueil qui, de son côté, s’inquiétait de ne pas me trouver à la gare…où elle s’était présentée deux heures trop tard. Après ces débuts un peu mouvementés, je me suis très bien adaptée à la vie locale et je suis souvent retournée dans le premier endroit qui m’avait porté chance dans cette ville.

Et si vous vous lanciez en essayant également d’écrire un texte? Allez voir sur Brick a book, vous serez surpris de la diversité des idées générées par la même photo et qui sait… 😉.

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Brick a book 391 ✍🏻

Tous les lundis, Alexandra du blog Brick a book nous propose d’écrire un texte suscité par la photo qu’elle nous présente.

Cette semaine il s’agit de  la photo ci-dessous et le texte qu’il m’a inspirée se trouve à la suite.

Bonne lecture 😊.

©Immo Wegmann

Comment je m’étais retrouvée dans ce champ  je n’en avais aucune idée!

J’étais jeune conductrice, il faisait beau, je chantais à tue-tête en faisant balancer ma petite voiture comme une folle et soudain le contrôle m’avait échappé et après une demi-seconde de surprise ma voiture s’était immobilisée en hoquetant.

J’avais essayé de redémarrer à plusieurs reprises en faisant tousser le moteur sans succès. J’étais dépitée et un peu penaude à me demander comment j’allais me tirer de ce mauvais pas la tête haute.

Il y avait seulement huit jours que j’avais obtenu mon permis et j’étais très fière d’avoir ainsi gagné mon indépendance en achetant à bas prix cette occasion exceptionnelle d’après le vendeur.

Par chance, je me rendais à l’entraînement de mon groupe de majorettes et, comme je n’avais rien d’autre à faire et que je suis un brin fataliste, j’ai attrapé mon sac de sport et, après avoir escaladé le capot avant j’ai commencé à faire tournoyer le bâton de twirling.

Je serais ainsi bien échauffée si j’arrivais au local et, si je n’y arrivais pas à temps, mes mouvements risquaient probablement d’attirer l’attention d’un automobiliste passant sur la grand route.

Justement, une voiture venait de s’arrêter, mon coeur battait un peu plus fort mais, quand je vis sortir la tête ébouriffée de mon amie Claudine par la portière avant, je fus vite rassurée. Il ne me resterait plus qu’à expliquer à mon frère où se trouvait ma voiture pour qu’il vienne la dépanner avec un copain, si possible avant que mes parents s’en aperçoivent…

J’en serais quitte pour des taquineries pendant quelques jours mais, après tout, le principal était que je ne sois  blessée que dans ma fierté.

Et si vous vous lanciez en essayant également d’écrire un texte? Allez voir sur Brick a book, vous serez surpris de la diversité des idées générées par la même photo et qui sait… 😉.

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Brick a book 390 ✍🏻

En ce début d’année, j’ai décider de continuer à essayer d’écrire au départ d’une photo proposée sur le blog Brick a book chaque lundi, ou presque 😉.

Cette semaine c’est la photo ci-dessous qui sert de déclencheur d’écriture et le texte qu’elle m’a inspiré se trouve à la suite. Bonne lecture à vous.

©Valentina Aleksandrovna

J’étais là, couchée sur la paille de la grange à me demander si je n’avais pas rêvé.

Un peu plus tôt, je courrais à travers champs comme une folle en portant toujours la couronne de fleurs tressée par ma sœur qui m’avait dit en l’ajustant: “Ce  diadème te donne l’allure d’une reine”.

Soudain, Gontrand, le fils du châtelain, m’avait arrêtée. Il était là, planté devant moi, un franc sourire éclairant son visage hâlé par le soleil. Il était vêtu d’un jean et d’un t-shirt usé et, à le voir ainsi, on n’aurait jamais cru que son père était respecté en tant que maire du village depuis plus de vingt ans.

Il me demanda sans hésiter s’il pouvait passer me chercher chez mes parents pour m’emmener danser au bal du village voisin. Surprise, je ne savais que lui répondre. Aucun garçon ne m’avait jamais invitée et celui-là m’impressionnait de par sa situation familiale. Je savais que, en tant qu’aîné, ses parents comptaient sur lui pour reprendre la propriété familiale, château, granges, fermes, terrains,… et je me sentais insignifiante devant lui, moi la fille du facteur.

Le rouge avait envahi mes pommettes mais c’est le menton fièrement relevé, dans une attitude de défi, que je lui ai répondu que j’étais d’accord.

Il parut ravi et me dit “à samedi, 20 heures chez tes parents”.

Mon coeur battait la chamade en arrivant à la ferme de mes grands-parents. J’avais pris l’habitude de m’y réfugier quand je voulais réfléchir en toute tranquillité. L’angoisse me serrait un peu la gorge à l’idée de devoir avertir mes parents. Même s’ils me faisaient confiance et me laissait fort libre de mon temps je redoutais que la position sociale de mon futur cavalier ne les mette mal à l’aise.

Ma sœur me surprit à rêver, un sourire flottant sur mes lèvres et elle comprit aussitôt que quelque chose d’étonnant m’était arrivé. Quand je lui racontai ma rencontre avec Gontrand en la suppliant de garder le secret jusqu’à ce que j’ose en parler à nos parents, elle promit mais son air malicieux me fit craindre le pire. A 13 ans, soit quatre de moins que moi, elle me regardait maintenant avec une sorte de respect tandis que je me redressais fièrement, déjà prête à succomber au charme du beau Gontrand…

Je vous invite à découvrir avec curiosité les autres textes suscités par la vue de cette photo et publiés sur Brick a book.

Bonne semaine à tout le monde.

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Brick a book 389 ✍🏻

Comme tous les lundis, je participe à l’atelier d’écriture en ligne du blog Brick a book. Le principe est décrire un texte court au départ d’une photo qui sert de déclencheur.

Cette semaine c’est la photo ci-dessous et le texte qu’elle m’a inspiré se trouve juste en-dessous.

©Nasim Keshmiri

Tu m’avais dit, “viens manger un bout puis on  jouera aux échecs”.

Moi je préfère vraiment les réussites. Des échecs j’en ai connu assez dans ma vie pour m’ôter toute envie de jouer.

J’avais trouvé ça un peu cavalier quand tu avais ajouté que je serais ta reine de coeur le temps d’une soirée. J’aurais dû me douter que c’était encore un de tes tours facétieux. C’est vrai qu’avec toi je ne suis qu’un pion, tu me fais faire tout ce que tu veux .

J’étais donc arrivée vers 19h comme convenu et j’avais très vite vu l’échiquier placé sur la table du salon.

Je n’en croyais pas mes yeux: tu comptais vraiment passer la soirée à jouer!

Tu m’embrassas avant de m’entraîner vers la salle à manger où je fus émerveillée par la table magnifiquement dressée. Tu avais même placé des bougies et des fleurs. Tu m’invitas à prendre place et tu t’occupas toi-même du service.

C’est en prenant ma serviette soigneusement pliée à côté de mon assiette que je découvris un petit écrin.

J’étais tellement émue que c’est à peine si je t’ai entendu me demander si j’acceptais de t’épouser. J’ai répondu oui évidemment et, pour le coup, c’est toi qui t’es retrouvé échec et mat mais avec du bonheur plein les yeux!

Pour voir les autres propositions basées sur la même photo, rendez-vous vite sur le blog Brick a book.

Ceci est le dernier exercice d’écriture proposé par Brick a book en cette année 2020 mémorable. La reprise est prévue le 4 janvier 2021.

D’ici-là, je vous souhaite une excellente semaine et un Noël aussi joyeux que possible.

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Brick a book 388 ✍🏻

Tous les lundis, je participe à l’atelier d’écriture en ligne Brick a book.

Alexandra nous propose une photo sur son blog et chacun-chacune laisse les mots venir en la regardant.

Cette semaine c’est la photo ci-dessous qui nous sert de déclencheur d’écriture. Vous trouverez mon histoire juste en-dessous.

©Becca Tapert

“C’était le temps des fleurs, on ignorait la peur…”. Je me souviens avec tendresse de cette époque où nous marchions derrière nos parents pour une balade dans la nature.

Ce jour-là, après le repas dominical, terminé par un fantastique dessert dont la recette sortait tout droit du précieux carnet hérité de ma grand-mère, Papa avait proposé qu’on aille profiter du soleil.

En attendant nos parents dans le jardin nous avions confectionné des couronnes de feuilles et de fleurs. Ça allait bien avec nos vestes en denim et ça nous donnait un petit côté hippie chic, comme disait Maman avec attendrissement.

Quand je revois cette photo prise par mon petit frère, toujours à la traîne avec  l’appareil photo reçu pour sa communion, la nostalgie m’envahit.

Nous étions si heureux et nous ne le savions pas ou en tout cas nous ne l’appréciions pas suffisamment.

Maintenant, c’est nous qui marchons en tête des balades, suivis par nos enfants et petits-enfants. La vie continue et on ne peut pas se plaindre mais que le temps de l’insouciance semble  loin…

Si vous aimez lire des textes courts, allez voir sur Brick a book ce que cette photo a inspiré aux autres participant(e)s. Surprise garantie!

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Brick a book 387 ✍🏻

Comme tous les lundis, je participe à l’atelier d’écriture du blog  Brick a book.

Le principe? Produire un texte original sur base de la photo proposée. Cette semaine c’est la photo ci-dessous qui doit titiller nos neurones 😊.

Juste en-dessous, vous trouverez le texte qu’elle m’a inspiré.

©Jean-Carlo Emer

Cette année-là, j’avais espéré recevoir des patins à roulettes pour ma Saint-Nicolas. Je savais que c’était bien trop cher pour mes parents qui avaient beaucoup de mal à boucler les fins de mois. Il me restait un seul espoir:  demander au vieil homme à barbe blanche de les déposer pour moi près de la cheminée afin que je les découvre au matin du 6 décembre .

J’ignorais évidemment que les miracles n’existaient pas et que les cadeaux n’arrivaient pas vraiment par la cheminée. Il faut dire que je n’avais pas encore tout à fait six ans.

Qu’est-ce que j’en rêvais de ces patins! Il me semblait que si je pouvais en chausser qui m’appartiennent je deviendrais le petit garçon le plus heureux du monde, enfin de mon quartier, celui où les maisons étaient toutes identiques et minuscules mais mises à disposition par le propriétaire de l’usine toute proche.

Je me couchai le coeur plein d’espoir le 5 décembre au soir. Pour une fois je n’essayai même pas de grapiller encore quelques minutes auprès de mes parents et j’allai me coucher sans renâcler. Mon impatience de voir mon cadeau me donnait des ailes. J’eus du mal à m’endormir, j’étais bien trop énervé mais je m’obligeais à ne pas bouger afin de ne pas inquiéter mes parents.

Au matin, je me précipitai pieds nus dans la petite pièce où nous vivions et je restai figé sur place. Ils étaient bien là! Mes efforts pour être bien sage avaient payé, ce ne pouvait être que ça.

Je me précipitai dans la rue pour essayer mon nouveau jouet avec impatience. Au début je tombai quelques fois mais très vite je maîtrisai leur utilisation et puis j’étais tellement fier de tourner et virevolter sans cesse devant les autres enfants qui me regardaient avec envie.

Ce n’est que bien plus tard que je remarquai que maman ne portait plus sa médaille de baptême à laquelle elle tenait pourtant tellement. 

Mais ce n’est que quand je sus que Saint-Nicolas était une légende entretenue par les adultes que je mesurai l’étendue de l’amour de ma mère.

Je suis vieux maintenant et mes parents sont morts depuis bien longtemps. Mes enfants puis leurs enfants à leur tour se sont tous moqués de moi en découvrant au grenier ces vieux patins démodés et cabossés. Ils ne peuvent imaginer l’émotion qui m’envahit encore aujourd’hui à leur vue…

En Belgique, la fête de Saint-Nicolas est la fête des enfants sages, bien plus que Noël qui est davantage réservé aux cadeaux entre adultes.

En temps normal, on trouve des trônes de Saint-Nicolas dans tous les grands magasins et les enfants peuvent aller confier leur liste de souhaits inspirée par les nombreux catalogues de jouets dont nos boîtes aux lettres sont gavées dans les semaines qui précèdent le 6 décembre. Cette année, vive la technique!, mes petits-enfants ont pu lui parler en vidéo-conférence. On est bien loin de mon histoire inventée 😉.

N’hésitez surtout pas à aller voir les propositions écrites des autres participant(e)s, c’est souvent source d’étonnement et de plaisir.

Et si le coeur vous en dit, n’hésitez pas à proposer votre propre texte sur le blog Brick a book 😉.

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Brick a book 386 ✍🏻

Le lundi c’est le jour où j’essaye d’écrire un texte pas trop long sur base de la photo proposée sur le blog Brick a book.

Cette semaine il s’agit de la photo ci-dessous. J’espère que l’histoire qui m’est venue à l’esprit tiendra la route 😊.

Il m’avait amenée dans ce coin désert pour m’apprendre à conduire. Enfin, c’est ce qu’il m’avait dit, ou ce que j’avais cru comprendre en tout cas.

Après s’être arrêté sur le côté du champ, il m’avait embrassée langoureusement. C’est clair que ça ne me déplaisait pas mais je n’avais pas la tête à flirter: il fallait que j’aie mon permis le plus vite possible pour postuler au job de mes rêves.

Je m’étais laissé glisser hors de ses bras avant d’agripper la poignée de la voiture et de sortir en rigolant. Surpris, mon copain avait sauté à son tour hors de la voiture mais je l’avais contourné en courant me glisser derrière le volant.

J’avais bien vu que ça ne le faisait pas rire mais ce ne serait pas la première fois que nous ne serions pas sur la même longueur d’onde. Pour moi, une seule chose comptait: apprendre à déplacer ce tas de ferraille correctement.

Il s’était éloigné du véhicule en sifflotant et j’avais supposé qu’il était parti satisfaire un besoin naturel un peu plus loin…

Mais le temps passait et je ne le voyais pas revenir. Je commençais à m’inquiéter un peu en me demandant s’il ne m’avait pas réellement abandonnée là en représailles.

Je me rongeais les ongles, que faire? Je sortis du véhicule à mon tour et commençai à fouiller du regard l’entrée du bois.

C’est à ce moment que j’entendis un grand éclat de rire et le moteur tourner. Il était fier du tour qu’il venait de me jouer mais, dès qu’il vit mon air renfrogné, il me fit un sourire irrésistible avant de sortir de la voiture et de m’inviter à reprendre ma place d’apprentie-conductrice en me disant

— Fini de jouer  la leçon commence vraiment, débraye et enclenche la première!

Je vous invite vivement à passer sur le blog Brick a book, vous serez surpris(e) de voir la diversité des textes élaborés au départ de la même photo.

Et, si le coeur vous en dit, pourquoi ne pas proposer également sur le blog les mots que cette photo vous aura inspirés? 😉.

Bonne semaine à tout le monde.

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Brick a book 385 ✍🏻

Ce n’est pas parce qu’on a passé une semaine qu’on doit perdre les bonnes habitudes. Comme tous les lundis donc, ou presque, voici ci-dessous la photo qu’Alexandra du blog Brick a book livre à notre imagination pour faire naître un texte.

Vous trouverez le mien sous la photo.

©Nsey Benajah

Nous étions là, pied-dessus pied-dessous en train de nous disputer une fois de plus.
Il me reprochait de toujours tout prendre au pied de la lettre! Il venait encore de râler parce qu’on ne se voyait pas assez. C’était un comble alors que je travaillais d’arrache-pied pour terminer mon mémoire, et que lui me demandait toujours de faire des trucs au pied levé en s’impatientant si je n’y arrivais pas.
Il commençait sérieusement à me casser les pieds! S’il continuait, j’allais mettre un coup de pied dans la fourmilière et il trouverait quelqu’un d’autre pour prendre son pied. Ce n’était pas qu’il soit bête comme ses pieds, non il était même plutôt intelligent et sympa comme mec mais avec lui j’avais souvent l’impression d’avoir les deux pieds dans le même sabot. Au début je trouvais ça rassurant qu’il prenne des initiatives et me guide mais depuis plusieurs semaines je me sentais foulée aux pieds et  j’étouffais, pieds et poings liés, sans aucune liberté.

C’est en marchant sur la pointe des pieds que je lui ai suggéré de lever le pied dans notre relation. Cette fois j’avais mis les pieds dans le plat et il me reprochait déjà de le mettre au pied du mur, de ne plus l’aimer… Je le voyais perdre pied petit à petit.

Dire que je le mettais sur un piédestal depuis six mois alors qu’il n’était finalement qu’un géant aux pieds d’argile. En fait il me marchait sur les pieds depuis le début et je venais seulement d’en prendre conscience.

Là je voyais dans ses yeux qu’il était blessé. Je ne l’avais pas habitué à me rebeller. Il ne savait plus sur quel pied danser. Il avait du mal à admettre qu’il s’était tiré lui-même une balle dans le pied en me rabaissant ainsi et sa  seule défense était de dire que je m’étais probablement levée du pied gauche! Il ne se remettrait jamais en question, j’en étais certaine à présent.

Il fallait trancher dans le vif et prendre mes pieds…euh mes jambes à mon cou non sans lui avoir souhaité en ricanant de trouver une autre chaussure à son pied  😉.

Pour voir où l’imagination des participant(e)s les entraîne, courez vite voir sur Brick a book. Promis, vous ne serez pas déçu(e) 😊.

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Brick a book 384 ✍🏻

Comme tous les lundis, je participe à l’atelier d’écriture en ligne Brick a book.

Le principe est simple, Alexandra nous propose une photo, à nous de tricoter l’histoire qui l’habillera.

Cette semaine c’est la photo ci-dessous qui sert de support.

©Zo Razafindramamba

J’ignore pourquoi les gens détestent les corbeaux. C’est vrai que ce ne sont pas les plus beaux et les plus colorés des oiseaux, loin de là, mais ce sont des êtres vivants.

Moi, depuis plus d’un mois que je suis confiné dans ce chalet de montagne, j’ai eu le temps de les apprécier.

Il faut dire qu’il n’y a pas la télé, pas Internet et mon téléphone portable a parfois une seule barre de réseau quand je me déplace en levant le bras dans les congères autour du chalet et que j’ai de la chance.

Oh bien sûr, les premiers jours j’ai adoré être isolé, sans contraintes ni horaires, enveloppé dans l’ouate de neige qui feutre tous les sons qui d’habitude me gênent pour écrire.

J’ai oublié de vous dire que je suis écrivain. Oui, oui, un vrai, un qui a déjà une dizaine de romans édités à son actif et, en plus, ces derniers se vendent très bien.

Et donc mon cher agent (je dis cher parce qu’avec ce qu’il prélève sur les ventes de livres c’est vrai qu’il me coûte très cher) a eu la merveilleuse idée de louer ce chalet rien que pour moi, il y a mis des tonnes de provisions, du bois en quantité suffisante pour chauffer tout l’hiver et m’ a asséné un péremptoire

—”J’attends ton tapuscrit dans 3 mois au plus tard. De toutes manières tu n’auras que ça à faire donc ça devrait aller”.

Et me voilà, comme un con à essayer d’attirer les corbeaux avec du pain séché. Il faut dire que ce sont les seuls êtres vivants que je côtoie et qu’ils me rappellent qu’il y a une vie ailleurs. Et même s’ils sont moches, malaimés et qu’ils croassent de manière dissonante, ils sont ma seule récréation et c’est dingue comme je les envie de savoir voler…

Comme d’habitude, je vous invite à poursuivre la lecture en découvrant les textes des autres participant(e)s à cet atelier sur le blog Brick a book et je vous souhaite une excellente semaine.

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Brick a book 383 ✍🏻

Comme chaque lundi, je participe à l’atelier d’écriture en ligne sur Brick a book.

Le principe? Une photo sert de déclencheur d’écriture et on laisse vagabonder son esprit et ses doigts sur le clavier pour écrire une courte histoire.

Cette semaine c’est la photo ci-dessous qui donne le ton 😉.

©Saso Tusar

Je n’aurais jamais dû boire autant! Chaque année c’était pareil, ma grand-mère voulait absolument rassembler toute la famille la veille de la Toussaint. Moi, ça me barbait tellement que, non seulement je m’empiffrais des nombreux plats proposés  mais en plus je les arrosais copieusement grâce aux grands crus sortis de la cave familiale pour l’occasion.

Mon grand-père était un fin connaisseur en œnologie et il avait passé sa vie à accumuler d’excellentes bouteilles au fil des années. Depuis son décès, grand-mère nous gâtait en disant que  depuis que Pépé était parti rien n’avait plus d’importance dans sa vie que notre rassemblement annuel.

Oh nous nous voyions souvent entre cousins mais rarement tous ensemble comme chaque 31 octobre.

Le rituel état immuable, nous passions tous la nuit dans la grande maison qu’avaient fait bâtir mes arrière-grands-parents de manière à être ensemble au moment de partir au cimetière tout proche fleurir les tombes de la famille. Après le repas nous nous étions dispersés. Certains avaient sortis les vieux jeux de société usés par les nombreuses parties qui avaient jalonné nos vacances communes chez nos grands-parents.

Préoccupée par un souci au travail, je n’avais pas souhaité me joindre aux autres et je m’étais éloignée, un verre dans une main et les trois-quarts d’une bouteille entamée dans l’autre.

Je m’étais finalement assoupie dans la véranda agréablement chauffée. Au petit matin, le soleil qui se levait avait paré le ciel de couleurs chaleureuses. J’étais un peu vaseuse, plus tout à fait endormie mais pas tout à fait réveillée quand je vis sauter sur le toit vitré une silhouette qui m’effraya et me sortit brusquement de ma torpeur.

Il paraît que j’ai poussé un hurlement tellement inhumain que j’ai réveillé d’un coup toute la maisonnée. 

C’est quand j’ai vu les têtes hirsutes et les mines inquiètes de mes cousins en pyjama autour de moi que j’ai vraiment pris conscience du comique de la situation.

Un fou-rire irrépressible m’a empêchée pendant plusieurs minutes d’expliquer que c’était Oscar le vieux gros matou de  Mémé qui m’avait tellement effrayée. Il faut dire que mon hurlement l’avait fait fuir au diable Vauvert ce qui finalement n’était que normal à la fin de cette nuit de Halloween!

Votre lecture terminée, je vous invite à vous rendre sur Brick a book pour découvrir les autres écrits inventés au départ de la même photo. C’est souvent très étonnant de voir où chaque écrivant(e) aboutit alors que nous partons tous de la même photo…

Bonne semaine 

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