Comme tous les lundis, je participe à l’atelier d’écriture en ligne Brick a book.
Le principe est simple, Alexandra nous propose une photo, à nous de tricoter l’histoire qui l’habillera.
Cette semaine c’est la photo ci-dessous qui sert de support.

J’ignore pourquoi les gens détestent les corbeaux. C’est vrai que ce ne sont pas les plus beaux et les plus colorés des oiseaux, loin de là, mais ce sont des êtres vivants.
Moi, depuis plus d’un mois que je suis confiné dans ce chalet de montagne, j’ai eu le temps de les apprécier.
Il faut dire qu’il n’y a pas la télé, pas Internet et mon téléphone portable a parfois une seule barre de réseau quand je me déplace en levant le bras dans les congères autour du chalet et que j’ai de la chance.
Oh bien sûr, les premiers jours j’ai adoré être isolé, sans contraintes ni horaires, enveloppé dans l’ouate de neige qui feutre tous les sons qui d’habitude me gênent pour écrire.
J’ai oublié de vous dire que je suis écrivain. Oui, oui, un vrai, un qui a déjà une dizaine de romans édités à son actif et, en plus, ces derniers se vendent très bien.
Et donc mon cher agent (je dis cher parce qu’avec ce qu’il prélève sur les ventes de livres c’est vrai qu’il me coûte très cher) a eu la merveilleuse idée de louer ce chalet rien que pour moi, il y a mis des tonnes de provisions, du bois en quantité suffisante pour chauffer tout l’hiver et m’ a asséné un péremptoire
—”J’attends ton tapuscrit dans 3 mois au plus tard. De toutes manières tu n’auras que ça à faire donc ça devrait aller”.
Et me voilà, comme un con à essayer d’attirer les corbeaux avec du pain séché. Il faut dire que ce sont les seuls êtres vivants que je côtoie et qu’ils me rappellent qu’il y a une vie ailleurs. Et même s’ils sont moches, malaimés et qu’ils croassent de manière dissonante, ils sont ma seule récréation et c’est dingue comme je les envie de savoir voler…
Comme d’habitude, je vous invite à poursuivre la lecture en découvrant les textes des autres participant(e)s à cet atelier sur le blog Brick a book et je vous souhaite une excellente semaine.
Un confinement en toute solitude pour cet écrivain. J’adore son “cher agent” .
Merci Marina, on ne saura pas si c’est un confinement littéraire ou sanitaire
Hello PhotoNanie
Un texte un peu noir mais si réaliste… Cette retraite imposée ne me semble pas la meilleure solution pour activer l’inspiration d’un écrivain :roll:
Une telle mise en scène de la part de son éditeur risque bien de lui déclencher le syndrome de la page blanche :lol:
Ou bien la conclusion de sa rumination pourrait être l’introduction de son nouveau roman ? Qui sait !
Gros bisous
Merci Soene. C’est drôle comme le ressenti d’un texte varie suivant les personnes
Bonne journée.
Bonjour Bernadette !
La solitude conduit souvent à broyer du noir … mais pas du corbeau !
Bonne journée !
Pierre
Attention malheureux tes propos pourraient être taxés de racisme
En cas de solitude, plutôt que de broyer du noir je te suggère de boire du rouge (sans Modération sinon avec Modération il n’y a plus de solitude)
Bonne journée.
Un texte touchant sur la solitude forcée. J’ai beaucoup aimé ton final aussi. Bravo Photonanie!
Merci Kroum. Il est vrai que ces temps-ci le concept de solitude forcée résonne davantage dans nos esprits…