C’est fou ce que les lundis reviennent vite! Vous verrez ci-dessous la photo proposée cette fois sur le blog Brick a book et, comme d’habitude, juste en-dessous, le texte qu’elle m’a inspiré.
J’avais tellement attendu ce moment! La nature ne m’avait pas fait le cadeau d’être mère. Pendant des années, examens médicaux, nombreux spécialistes…de plus en plus spécialisés, traitements novateurs, essais cliniques,… j’avais tout essayé. Cela tournait à l’obsession. Tout le monde me disait de ne plus y penser, que ça viendrait tout seul avec le temps mais les mois puis les années ont commencé à s’accumuler tristement.
Ma vie sans enfant n’avait plus de saveur. J’étais stupéfaite quand j’entendais mes amies dire que j’avais bien de la chance d’avoir gardé ma liberté. Elles m’enviaient de ne pas être soumise aux caprices d’un enfant, de ne pas avoir à me prendre la tête pour les décisions importantes à prendre pour lui, etc.
Leurs remarques étaient autant de couteaux remués dans la plaie béante de ma non-maternité. Plus rien n’avait de valeur dans ma vie, désormais inutile à mes yeux. Que je croise une femme enceinte et la peine tombait sur moi comme une chape de plomb, me figeant sur place, foudroyée par le chagrin.
En désespoir de cause, j’avais accepté d’envisager l’adoption. Le chemin à parcourir pour trouver et remplir les documents administratifs, répondre comme il le fallait, ou comme je pensais qu’il le fallait, à toutes les personnes rencontrées qui me sondaient pour définir si mon envie était réelle et si cet enfant qu’on me ferait peut-être l’honneur de me confier serait bien chez moi…
J’avais envie de hurler que cet enfant deviendrait ma seule raison de vivre, le motif qui me ferait passer, sans sourciller, autant de nuits blanches que nécessaire pour le veiller s’il le souhaitait.
J’avais beau dire que mon célibat m’empêcherait de me disperser vu que tout mon amour serait pour cet enfant, on me faisait la moue en disant qu’on n’était pas trop de deux pour élever un enfant et qu’un amour aussi exclusif l’empêcherait peut-être de s’épanouir.
Après avoir souffert au long de tous les entretiens soi-disant nécessaires, j’avais enfin reçu une approbation à ma demande.
Le voyage au bout du monde me paru sans fin tant j’avais hâte de serrer enfin ce petit être qui allait devenir mon enfant tout contre moi.
J’avais acheté un porte-bébé dès que j’avais eu les modalités du voyage et l’âge de mon petit, j’avais tellement peur qu’on me le reprenne que je ne voulais plus m’éloigner de lui. J’avais réservé un berceau dans l’avion pour le vol retour, on m’avait dit que c’était mieux pour le bébé. Malgré ça, l’hôtesse de l’air eut toutes les peines du monde à me convaincre d’y déposer ma petite fille, juste à mes côtés.
Quand je sortis de l’avion, ma fille ayant repris sa place tout contre mon corps, j’étais tellement fière qu’il me semblait que j’irradiais.
Ma vie allait enfin pouvoir vraiment commencer!
Et pour voir les autres histoires nées au départ de cette photo, je vous invite à aller voir sur Brick a book.
Bonjour Bernadette,
Le grand besoin d’avoir un enfant pour une femme ou d’en adopter un quand ce n’est pas possible.
Tableau bien brossé !
Bonne journée,
Pierre
Merci Pierre. Ce texte n’est heureusement pas auto-biographique…
Bonne journée
Elle est très touchante ton histoire d’adoption, très émouvant même le passage où elle ne veut pas lâcher son enfant. Bravo photonanie!
Merci Kroum. Les histoires d’enfant nous touchent toujours, qu’on le veuille ou non.