Je ne participe pas tous les mois à l’agenda ironique mais les consignes de celui d’octobre, élaboré par Carnets Paresseux, m’ont un peu inspirée.
Voici ce qu’il nous propose:
Il va s’agir de raconter une histoire de premier jour. Tout simplement en hommage à James Ussher, archevêque d’Armagh et Primat d’Irlande, qui, après de très savants calculs assigna au premier jour de la Création du monde la date du 22 octobre.
Donc, une histoire de premier jour, de génèse, de commencement, bref, de début, sous forme de chanson, de conte, de thèse, d’opéra, de feuilleton (j’ai beaucoup d’affection pour les feuilletons), recette de cuisine, pièce de théâtre, poésie animalière, cinématographe ou aquarelle, ce que vous voulez, en un épisode ou en vingt livraisons ; avec – si vous voulez – une écrevisse, et – obligé –deux vers empruntés à l’ami Norge , au choix entre ces quatre là :
« la porte était lourde / ça faisait des heures »
ou
« j’attends de savoir / ce qu’il faut attendre »
Pour celles et ceux qui l’ignoreraient, l’aventure d’Ana a débuté ici. Vous trouverez mes participations à l’agenda ironique en cliquant sur l’étiquette AI dans la colonne de droite 😉.
Ana était perplexe. Il avait reçu le matin-même un colis qui lui était adressé mais dont l’expéditeur avait omis d’indiquer son nom. Curieux de découvrir ce que c’était, il déchira prestement le papier gris et vit une paire de chaussures de la marque « 22 octobre ».
Il connaissait bien cette marque belge créée par le designer Olivier Strelli mais pourquoi diable lui envoyait-on des chaussures à lui qui n’en avait plus besoin depuis plusieurs années…
Il secoua le papier, puis la boîte, puis le papier à nouveau puis la boîte encore, et rien ne tomba, pas le moindre petit mot d’accompagnement.
Il était perplexe mais en même temps il sentait une sorte d’excitation joyeuse. C’était probablement le premier jour d’une nouvelle occupation. A force de regarder les épisodes de Lupin à la télé, il avait de soudaines envies de résoudre des énigmes, si possible tarabiscotées. Il aurait pu choisir de devenir « gentleman cambrioleur » mais son fauteuil roulant n’étant pas le meilleur accessoire pour cette activité il avait bien dû choisir l’autre camp…
Très organisé, il commença par mettre de l’ordre dans les différentes données de ce mystère pour essayer de le percer :
- Un colis envoyé par la poste : par qui ? d’où ? (il faudra penser à vérifier le cachet postal pour voir si le lieu de dépôt est mentionné).
- Des chaussures : pourquoi offrir cela à un cul-de-jatte ? Personnellement il aurait préféré un pull ou une chemise. Il y avait peut-être un sens caché.
- La marque de chaussures « 22 octobre », une marque un peu vintage qu’on ne trouve plus qu’en seconde main ou plutôt en second pied dans ce cas. La marque a-t-elle une signification ou pas ? Sur internet il avait lu que le 22 octobre était le jour de la pomme. Pour l’heure il lui semblait parfaitement clair que c’était de la sienne qu’on se moquait dans cette histoire.
- « 22 octobre », un mois tout pile après le « 22 septembre » de Brassens : il serait intéressant de chercher un éventuel lien entre les deux. Peut-être un moisiversaire?
Manifestement il serait difficile de trouver l’expéditeur mystérieux mais, par chance, le cachet de la poste était bien lisible. Le paquet avait été déposé au bureau de poste de Houte-si-Plou. Il avait beau se creuser les méninges, il ne connaissait personne qui habitait par là. Ou alors, ça faisait partie d’une blague, ça ne pouvait qu’être cela en y réfléchissant bien puisque, dans la région, envoyer quelqu’un à Houte-si-Plou revenait à l’envoyer au diable.
Il en était là de ses réflexions et pensait « j’attends de savoir lequel de mes amis va se trahir et évoquer le sujet mais ce qu’il faut attendre me paraitra probablement trop long ». C’est vrai que la patience n’était pas la plus grande qualité d’Ana. Depuis son accident il avait une telle soif de vivre que tout devait toujours aller très vite.
C’est comme la première fois où il avait mangé une écrevisse, il était tellement pressé qu’il l’avait à peine décortiquée et avait failli mourir étranglé. Heureusement que ses potes l’avaient fortement tapé dans le dos jusqu’à ce qu’il recrache tout. Il avait gardé une méfiance terrible à l’égard des crustacés depuis lors. Mais là n’était pas le problème.
A ce moment son amie Sandrine entra dans le salon en grommelant. La porte était lourde et ça faisait des heures qu’elle avait envie de retrouver son ami. Dans sa précipitation elle s’était un peu blessée à la main mais, en voyant la tête d’Ana avec sa paire de chaussures en main, elle ne put s’empêcher de pouffer.
« Oh zut, s’écria-t-elle, j’ai oublié de te prévenir. J’ai trouvé une paire de chaussures du tonnerre et en très bon état pour trois fois rien sur Vinted et je les ai commandées. Pour plus de facilité, j‘ai donné ton nom et ton adresse vu que je passe presque tout mon temps chez toi maintenant ».
Ana partit d’un grand éclat de rire. Pour le coup, cette histoire l’avait bien fait marcher voire même courir !
Il se demandait finalement si ce premier jour n’était pas aussi le dernier de sa nouvelle occupation de fin limier…
Dommage, il voyait déjà la plaque apposée sur sa porte d’entrée:
« Ana Logique, Enquêtes en tout genre »
Dès que nous aurons atteint la date exacte du 22 octobre, il s’agira de voter.
Je vous communiquerai alors le lien à suivre pour donner votre voix au texte que vous aurez préféré dans cet exercice 😊.
Vous pouvez dès à présent découvrir les premiers textes chez Carnets paresseux, c’est à coup sûr la garantie d’un bon moment de lecture 👍.
Excellent et plein d’humour et de tendresse. Je suis content que cet agenda t’ait inspiré :)
Merci Carnets
on dirait même qu’Ana a trouvé chaussure à son pied :)
Très chouette histoire, j’ai vraiment pris mon pied.
J’espère que c’était la bonne pointure
Bonjour Bernadette,
Ah, joli…!
Tu as de l’imagination à revendre!
Bravo!
Bonne journée,
Mo
Merci Mo mais je ne vends rien (même pas mes chaussures sur Vinted ) je me contente de partager et de me réjouir quand j’ai des commentaires bienveillants
Bonne soirée.
Bonjour Bernadette !
Quelle imagination ! ça roule pour toi et … pas en fauteuil !
Moi, j’ai connu un certain Ana Chronique et il n’était pas dépassé du tout !
Bonne journée,
Pierre
Heureusement! J’ai testé le fauteuil dans le cadre de mon boulot et ce n’est pas une sinécure au quotidien
Moi je marche sur mes pieds bien chaussés en « 22 octobre »
Bonne journée.
Je souhaite à Ana plein d’autres aventures pédestres !
Merci Gene mais ce n’est malheureusement pas son fond de commerce
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Bon jour,
Je retiens : « … La marque a-t-elle une signification ou pas… » rien que le mot : pas, pour une marque chaussure, m’a beaucoup amusé … :)
Max-Louis
C’est merveilleux de s’amuser de peu
Moi aussi, j’ai passé un excellent moment en lisant ton histoire…Photonanie.
J’adore les énigmes et la tienne est bien racontée !
Beaucoup de jolies trouvailles…
Je n’aurais jamais imaginé que « 22 octobre » pouvait désigner une marque de chaussures…
Comme quoi, on en apprend tous les jours !
Bises.
Merci de ton passage La Licorne. La marque d’une de mes paires de chaussures m’est directement venue en tête
Bonne journée.
J’ai beaucoup aimé l’énigme de cet Ana Logique, tu peux commencer une série comico-policière ! Très agréable à lire !
Un grand merci pour ton appréciation Sabrina
En fait Ana a déjà vécu pas mal d’aventures dans l’agenda ironique depuis que je participe
Finalement l’essentiel dans cette histoire c’est qu’Ana y ait vécu un premier jour, non ? ;)
Tout à fait, et tant pis si c’est aussi un dernier jour
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