C’est lundi et le lundi on écrit ce qui nous est soufflé par la photo proposée sur le blog Brik a book.
C’est la photo ci-dessous, sans contrainte, qui doit guider notre imagination cette semaine.
J’avais retrouvé, dans une vieille boîte à chaussures, cette photo de mes arrières-grands-parents. Ma mère m’en avait parlé il y a bien longtemps et leur histoire était restée gravée dans ma mémoire.
C’était étrange à notre époque de voir une photo sans couleur. Parfois, je voyais de magnifiques portraits bien contrastés dans des livres de photographie mais là c’était différent, plus pâle et gris, très gris. Lui portait ses habits de tous les jours mais elle semblait avoir fait un effort d’élégance. Il avait enlevé ses lunettes, tout à fait inutiles pour regarder par-dessus l’épaule de sa femme.
Elle, au contraire en portait alors que d’habitude elle n’en avait pas vraiment besoin. On la sentait appliquée à écrire, pour un peu elle aurait tiré un bout de langue. Elle avait posé une planche sur ses genoux pour supporter les feuilles de papier.
Le courrier leur avait été porté la veille mais lui ne savait pas lire, contrairement à elle. Elle avait tremblé en voyant le nom de l’étude de l’expéditeur soigneusement calligraphié sur l’enveloppe en redoutant on ne sait quels ennuis. Elle avait déchiffré maladroitement les mots tracés à la plume sur les trois feuilles que contenait la grande enveloppe. Ils s’étaient ensuite regardés, ahuris de la nouvelle: un notaire d’un état voisin les informait qu’ils allaient hériter de la ferme d’un oncle qu’ils connaissaient à peine mais dont ils étaient les seuls parents vivants.
L’étonnement puis la joie et enfin le questionnement les submergèrent tour à tour: ils n’avaient jamais compté que sur eux-même pour s’en sortir et, même si cette manne serait la bienvenue, ils ne savaient pas où se trouvait cette ferme et ce qu’ils allaient bien pouvoir en faire, n’étant pas fermiers eux-mêmes…
L’urgence était de se manifester auprès du notaire pour ne pas laisser passer l’occasion. Elle dut chercher pour mettre la main sur le beau porte-plume qu’elle avait reçu pour sa communion mais qu’elle n’avait jamais osé utiliser de peur de l’abîmer entre ses mains endurcies par le travail et devenues malhabiles à l’écriture. Mais cette fois elle avait décidé de se lancer, elle n’allait quand même pas écrire au notaire avec son vieux crayon à l’aniline!
Quant à la ferme, on verrait bien ce qu’on en ferait mais, dans leur situation, il n’était pas question de refuser un cadeau pareil!
Voilà, c’est ce que j’ai lu dans cette photo mais elle aura certainement inspiré des histoires très différentes aux autres participant(e)s. Je vous invite à aller voir par vous-même sur le blog Brick a book.
Bonjour Photonanie. Compliments pour ton ” brick-a-book ” !
Je comprends qu’ils s’appliquent, à l’écriture comme au texte.
Je pense que je n’ai jamais eu à utiliser de crayon à l’aniline, mais je me suis instruite en recherchant à son sujet …
Quant à cette belle photo, je vais parfois, entre autre, sur le site américain dont elle est issue, il y a de belles et émouvantes images.
Merci Photonanie, bonne semaine.
Et bien moi j’ai utilisé, gamine, des crayons à l’aniline chez mes grands-parents. On les mouillait en bouche et on se retrouvait avec les lèvres bleu-mauves.
Merci de ta lecture bienveillante Midolu.
Bonne semaine également.
Bonjour Bernadette
Jolie plume inventive ! J’aime beaucoup la photo, elle reflète une grande simplicité.
Bonne journée et bonne semaine !
Pierre
Merci Pierre pour ton appréciation sur la photo (je n’y suis pour rien dans son choix) et pour le texte (j’y suis pour tout )
Bonne semaine également.
Une fine observation de la photo pour une histoire touchante.
Merci Marina, bonne journée.
bravo pur l’histoire !
Il y a de l’amur dans l’air Johnny n’est pas tout à fait mort :-D
Merci les Caphys
Je suis touché par ton texte tellement il dégage d’émotions. Bravo photonanie !
Merci Kroum, quant à moi je suis touchée par ton commentaire et je te remercie