Cette semaine, Alexandra du blog Brick a book nous propose la photo ci-dessous en guise de déclencheur d’écriture.
Comme d’habitude, le texte qu’elle m’a inspiré se trouve à la suite.
Bonne lecture 😊.
Elle espérait que les battements de son coeur allaient ralentir. Elle avait l’impression qu’on entendait les pulsations résonner dans tout le wagon. Pour son malheur…
Elle était arrivée à semer ses poursuivants mais l’angoisse la paralysait encore. Elle savait qu’ils n’abandonneraient pas de sitôt leur traque.
Les rouages de son cerveau tournaient à toute vitesse. Il fallait qu’elle arrive à leur échapper une bonne fois pour toutes.
Le pire c’est qu’elle ne savait pas ce qu’ils lui voulaient. Ils parlaient une langue étrangère avec des tonalités qui lui évoquaient une langue des pays de l’est mais sans certitude.
Ils avaient commencé à la bousculer, la narguer, la tripoter, crier en tournant autour d’elle. Il l’invectivaient et personne parmi les passagers en attente sur le quai n’avait réagi. Tous regardaient ailleurs, comme gênés par la scène mais ne souhaitant surtout pas s’en mêler.
Sa mère avait eu raison de craindre qu’on s’en prenne à elle qui avait toujours été différente des autres enfants. Plus lente, moins réactive, moins agressive surtout, une proie idéale pour des adolescents en recherche de sensations.
Elle était arrivée à ouvrir la porte de l’endroit réservé aux colis encombrants et surtout à s’y enfermer. Elle ne savait plus trop s’orienter dans cet espace où les fenêtres brillaient surtout par leur absence. Comment savoir où descendre du train alors que tous les repères mis en place par sa mère lors du premier trajet effectué ensemble avaient disparu…
A un moment la porte s’ouvrit doucement. Elle retenait son souffle, s’attendant au pire.
— Mais que faites-vous ici, dit le contrôleur aussi surpris qu’elle.
Quand elle fondit en larmes, le brave homme ne sut plus quoi faire. Il décida d’appeler l’accompagnatrice du train qui parvint difficilement à calmer la jeune fille et à lui faire raconter son histoire.
Avec beaucoup de patience ils comprirent plus ou moins ce qui s’était passé et ne la quittèrent plus jusqu’à son arrêt où ils s’assurèrent que sa maman l’attendait bien sur le quai.
Le plus dur serait de remonter dans le train le lendemain et les jours suivants mais il le fallait si elle voulait acquérir, peu à peu, un minimum d’indépendance…
Et si vous vous lanciez en essayant également d’écrire un texte? Allez voir sur Brick a book, vous serez surpris de la diversité des idées générées par la même photo et qui sait… .
Bonne semaine 😊.
Un texte qui relate très bien l’angoisse d’une telle expérience.
Merci de ton appréciation Marie. Bonne fin de journée.
Bravo Bernadette,
c’est une histoire très prenante et pleine de suspense!
Bonne soirée à toi,
Mo
Merci Mo. Je précise quand même que ce n’est qu’une fiction et que « toute ressemblance avec des faits réels…et bla bla bla »
Bonne soirée.
Bonjour Bernadette !
Situation très difficile à vivre mais qui doit arriver réellement hélas !
Bien raconté en tout cas !
Bravo !
Bon mardi !
Pierre
Merci de ton indulgence Pierre
Bonne journée.
C’est bien gentil tout ça, mais la traduction du panneau lumineux… Jamais ? Peut-être que ça pourrait aider.
Vas-y, j’attends de savoir
Cela m’a fait penser à ma fille aînée, Alice, et à ses premiers pas vers l’autonomie, pour me rejoindre (d’Avignon à Caen) d’abord, puis pour ses premiers pas dans sa vie estudiantine à Aix. Depuis, ayant vécu « seule » en Angleterre, un an durant (avant de se faire éjecter par la malencontreuse association du Brexit et de la Covid), ça va mieux pour elle, merci. Et elle n’a qu’une hâte : retourner vivre sa jeunesse (23ans) chez les rouquin(E)s francophiles de Leeds
Merci Tiniak, j’ai mêlé dans cette histoire différents moments vécus par des proches. Une voisine dont la fille, devenue adulte, était légèrement déficiente mentale et peut-être aussi le départ en Erasmus de notre fille à Grenade et ses appels découragés chacun des 8 premiers soirs depuis des cyber-cafés (elle ne trouvait pas de logement après les quelques jours prévus à l’hôtel qui était ensuite complet, et était hébergée sur le canapé d’une colocation où, comme elle disait, elle vivait dans sa valise).
L’une comme l’autre sont sorties plus fortes d’avoir surmonté les difficultés