L’agenda ironique d’octobre est hébergé par “Le retour du flying bum” dont les consignes (la beauté et un proverbe ou un dicton inventé) m’ont donné bien du fil à retordre 😣.
Mon esprit, qui a commencé sa période de repos tout comme la nature en cette saison, a pourtant tenté de s’activer à maintes reprises sans beaucoup de succès.
C’est la vie: la gestation fut longue, l’accouchement difficile et le bébé pas très beau mais ce n’est pas une raison pour le noyer malgré tout 😂.
Bref, plutôt que de rendre une page blanche, je vous livre quand même le résultat de tant de souffrances 😉. (Pas de soucis, je suis déjà rétablie 😊)
Pas question d’être privé de désert!
Il s’était enfui, les mains collées aux oreilles, épuisé par ses cris de colère. Il était parti en courant de la tente qui leur servait de maison depuis qu’ils avaient quitté leurs familles de nomades. On leur avait dit plusieurs fois que le groupe était la seule chance de tenir le coup dans le désert. Mais ils n’en avaient fait qu’à leur tête et étaient partis dans le sable avec, pour seul bagage, une tente en assez bon état, deux chèvres et quelques provisions, le tout porté par un chameau. L’insouciance de la jeunesse et leur amour les avaient dopés, ils se sentaient invincibles face au monde.
Très vite, les difficultés pour trouver de quoi boire et manger avait gommé leurs sentiments qu’ils pensaient pourtant si forts. Comment entendre gazouiller les cœurs quand l’estomac crie famine?
Il avançait maintenant solitaire en donnant de grands coups de pied dans le sable, régulièrement, pour se calmer. Soudain, alors qu’il invectivait le ciel, son pied heurta quelque chose de dur. D’étonnement et de douleur il se laissa tomber lourdement à côté de l’objet qui l’avait blessé. Il prit dans ses mains le gros caillou brun-rougeâtre dont la surface était parsemée de petits cratères.
—Très dur et même pas joli en plus, pensa-t-il. Ce n’était vraiment pas de chance que son pied et le caillou se soient rencontrés alors qu’il y avait tant de sable meuble tout autour.
C’était comme Aïcha en fait, les difficultés l’avaient rendue très dure et, alors qu’il la trouvait si belle dans les premiers temps, il ne supportait plus la moue triste qu’elle arborait toujours à présent. Il appelait ça « sa bouche parapluie »☂️, un comble en plein Sahara… Ses parents lui avaient présenté tellement de jeunes filles avec moins de caractère que sa femme et qui se seraient soumises à sa volonté sans oser élever la voix contre lui. Mais c’est sa détermination à elle qui l’avait séduit.
Tout en se calmant et en revivant sa vie à l’envers, il triturait le caillou et, machinalement, il le retourna. A sa grande surprise, il découvrit dans son creux des cristaux d’améthyste.
Jamais il n’aurait imaginé que cette pierre si dure et qui lui avait fait si mal aurait pu cacher tant de beauté.
Convaincu à présent qu’il avait eu tort de partir loin de son épouse sans chercher à découvrir toutes ses facettes, il fit rapidement demi-tour. C’est essoufflé mais plein d’espoir qu’il regagna leur campement où Aicha l’accueillit à bras ouverts. Elle souriait largement prête à entendre son histoire en admirant le bloc d’améthyste qu’il avait posé au creux de ses mains. Sûr que ce caillou resterait longtemps leur porte-bonheur pour leur rappeler que
Une grande douleur peut parfois mener au bonheur…
Si j’ai bien compris, les votes se feront rapidement, je reviendrai donner des nouvelles.
Bonne fin de journée
Bonjour Bernadette,
une belle histoire avec une fin très morale!
Bonne soirée,
Mo
Merci Mo, tu es trop bonne
TU fais montre à nouveau de tes riches talents de fabulistes, chère Photonanie.
Il eût suffi, parmi ses sombres pensées, que mille et une nuisent, pour qu’il y cédât sa chemise et paf ! Une rose des sables en main (pour un oignon à l’orteil) et la magie du désert fait merveille.
J’ose ? J’ai pris mon pied à te lire.
Merci David, ravie si ça t’a plu mais ce n’est pas une rose des sables C’est vraiment une améthyste trouvée dans le sable au Maroc il y a longtemps mais pas par moi… Et peut-être la rose des sables trouvera-t-elle place dans une autre histoire, qui sait?
Une très jolie petite histoire avec une sage pensée à la fin, bravo !
Merci Donald. Bonne journée.
J’ai beaucoup aimé cette histoire émouvante et bien écrite. Des trouvailles littéraires qui laissent une empreinte indélébile comme:
3ne pouvoir entendre chanter un coeur lorsque l’estomac crie famine” “la bouche parapluie” pour sûr que oui c’est un comble en plain désert!
Bravo pour cet AI qui me fait tellement écho.
Merci de ton enthousiasme Mijo
Belle histoire, la difficulté de sa gestation ne transparait pas du tout.
Mais j’ai trouvé aussi que, sans en avoir l’air, ce sujet était terriblement difficile. J’ai du faire 3 ou 4 essais avant de sortir mon texte.
Oh comme je te comprends John…
Voilà un beau désert – dessert ! Bonne soirée !
Merci Gene. Bonne fin de soirée
Améthyste mais pas triste. :)
Et oui, ce n’est pas une amétriste
Bon jour Photonanie,
Diantre, j’aime cette belle expression : “sa bouche parapluie”… la beauté se cache parfois dans des endroits insoupçonnés… :)
Bonne soirée à toi.
Max-Louis
Merci Max-Louis. J’avoue que j’ai piqué cette expression utilisée par un copain il y a bien longtemps, juste après son divorce… Je l’ai gardée en mémoire parce que tellement imagée je trouve.
Bonne fin de soirée.