Le souvenir de Guillaume Apollinaire

En novembre dernier, j’évoquais ici le séjour du poète Guillaume Apollinaire dans l’est de la Belgique.

A quelques kilomètres de Stavelot où se trouve son musée, on découvre, au milieu des bois, le Monument Apollinaire. Élevé en 1935 en présence de sa veuve Jacqueline, il nous rappelle le séjour du poète dans la région en 1899. 

Il faut pénétrer de quelques dizaines de mètres dans le bois pour apercevoir un ensemble de sept blocs de pierre, géométriques, en calcaire bouchardés, l’ensemble formant une sorte de cromlech «dans un esprit apollinarien”. Au centre, se trouve la plus haute stèle – elle mesure 4 mètres de haut – sur laquelle ont été gravés les mots Guillaume Apollinaire et la fameuse date de 1899 en cette disposition «parallélépipédique» :

GUIL    L    AUM    E
APOL    I    NAIR    E
1899           

Formant le cercle autour de la stèle centrale, six autres blocs de plus petites tailles (permettant de s’asseoir) portent une série d’inscriptions gravées formant une seule phrase, en l’occurrence trois vers de La jolie rousse, texte écrit entre 1912 et 1916 et publié en 1917, le dernier poème des «Calligrammes». (Source)

Accès à la butte où se trouve le lieu de mémoire

Cette ronde de bornes n’est pas sans évoquer des bornes frontières en cet endroit situé à la limite des anciens pays de Stavelot et de Malmedy ; cette dernière cité, faut-il le rappeler, venait d’être « annexée » à la Belgique à la suite des récents Traités de Versailles quand le monument est inauguré ; Apollinaire, quant à lui, avait connu la situation ancienne où Stavelot était belge et Malmedy prussienne.(Source)

“Soyez indulgents quand vous nous comparez à ceux qui furent la perfection de l’ordre, nous qui quêtons partout l’aventure”

Dans l’impossibilité de payer ses dettes, Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky quitte précipitamment la Belgique pour Paris où il devient Guillaume Apollinaire. Il ne remettra jamais les pieds dans cette région qui ne l’a toujours pas oublié de nos jours.

L’endroit est charmant, calme et en pleine nature. Idéal pour célébrer l’arrivée du printemps teinté d’espoir.

Séquence souvenir 😉

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Apollinaire, le circuit de Spa-Francorchamps et le dessin de presse

Quelle drôle d’idée de mêler trois sujets aussi différents me direz-vous peut-être 😊.

Je vous raconte. Ayant fini récemment le roman “La dixième muse” d’Alexandra Koszelyk (la même qui organise tous les lundis l’atelier d’écriture en ligne sur Brick a book) j’ai été prise d’une furieuse envie d’aller enfin visiter le musée Apollinaire à Stavelot. Bien sûr je savais que le seul musée au monde consacré à ce poète se trouvait à 50 km de chez moi puisqu’il a séjourné en Belgique avec son frère, mais je n’avais jamais eu le déclic. 

Aussitôt dit aussitôt fait, une réservation en ligne et nous voilà partis à l’abbaye de Stavelot.

Le billet est combiné et permet la visite de 3 musées et d’une exposition temporaire.

Nous avons donc visité le musée Apollinaire et celui du circuit de Spa-Francorchamps (bien connu des amateurs de F1) ainsi que l’exposition très intéressante des dessins de presse du monde entier.

Et le troisième musée? C’est celui de la principauté de Stavelot-Malmédy que nous irons voir à notre aise une prochaine fois, les dessins de presse nous ayant retenu un temps certain.

 

L’abbaye de Stavelot

1. Guillaume Apollinaire

C’est en 1954 que l’Association Internationale des Amis de Guillaume Apollinaire inaugure le musée sous la présidence d’honneur de Jean Cocteau.

D’abord installé dans l’ancienne pension Constant, où résida le poète, il fut déplacé en 1961 dans l’Abbaye où  nous pouvons revivre le séjour effectué  par Guillaume et son frère.

Leur mère et son compagnon, qui s’étaient fait passer pour des aristocrates russes, les ont abandonnés plusieurs mois dans cette pension  tandis qu’ils allaient tenter leur chance au casino de Spa à quelque 15 kilomètres de là. Les deux jeunes gens n’eurent d’autre issue que de s’enfuir à la cloche de bois un jour d’octobre 1899.

Sans argent et désœuvré, c’est à Stavelot que Guillaume commencera à écrire sur tout ce qui l’entoure. C’est là aussi qu’il rencontrera son premier amour, Marie Dubois, à qui il écrira de très beaux acrostiches dont certains en patois de l’endroit.

C’est probablement la trahison de cette jeune fille qui provoquera chez lui le sentiment qui le suivra jusqu’à sa mort d’être le “mal-aimé”.

Pour voir quelques pièces présentes dans ce musée, je vous invite à cliquer, ci-dessous, sur le tableau réalisé par le peintre belge Pierre Alechinsky.

Les passionnés peuvent également trouver de nombreuses informations sur ce site consacré au poète.

Je vous parlerai de la visite du deuxième musée et de l’expo dans un prochain article.

A très vite 😀.

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