Quelle drôle d’idée de mêler trois sujets aussi différents me direz-vous peut-être 😊.
Je vous raconte. Ayant fini récemment le roman « La dixième muse » d’Alexandra Koszelyk (la même qui organise tous les lundis l’atelier d’écriture en ligne sur Brick a book) j’ai été prise d’une furieuse envie d’aller enfin visiter le musée Apollinaire à Stavelot. Bien sûr je savais que le seul musée au monde consacré à ce poète se trouvait à 50 km de chez moi puisqu’il a séjourné en Belgique avec son frère, mais je n’avais jamais eu le déclic.
Aussitôt dit aussitôt fait, une réservation en ligne et nous voilà partis à l’abbaye de Stavelot.
Le billet est combiné et permet la visite de 3 musées et d’une exposition temporaire.
Nous avons donc visité le musée Apollinaire et celui du circuit de Spa-Francorchamps (bien connu des amateurs de F1) ainsi que l’exposition très intéressante des dessins de presse du monde entier.
Et le troisième musée? C’est celui de la principauté de Stavelot-Malmédy que nous irons voir à notre aise une prochaine fois, les dessins de presse nous ayant retenu un temps certain.
L’abbaye de Stavelot
1. Guillaume Apollinaire
C’est en 1954 que l’Association Internationale des Amis de Guillaume Apollinaire inaugure le musée sous la présidence d’honneur de Jean Cocteau.
D’abord installé dans l’ancienne pension Constant, où résida le poète, il fut déplacé en 1961 dans l’Abbaye où nous pouvons revivre le séjour effectué par Guillaume et son frère.
Leur mère et son compagnon, qui s’étaient fait passer pour des aristocrates russes, les ont abandonnés plusieurs mois dans cette pension tandis qu’ils allaient tenter leur chance au casino de Spa à quelque 15 kilomètres de là. Les deux jeunes gens n’eurent d’autre issue que de s’enfuir à la cloche de bois un jour d’octobre 1899.
Sans argent et désœuvré, c’est à Stavelot que Guillaume commencera à écrire sur tout ce qui l’entoure. C’est là aussi qu’il rencontrera son premier amour, Marie Dubois, à qui il écrira de très beaux acrostiches dont certains en patois de l’endroit.
C’est probablement la trahison de cette jeune fille qui provoquera chez lui le sentiment qui le suivra jusqu’à sa mort d’être le « mal-aimé ».
Pour voir quelques pièces présentes dans ce musée, je vous invite à cliquer, ci-dessous, sur le tableau réalisé par le peintre belge Pierre Alechinsky.
Les passionnés peuvent également trouver de nombreuses informations sur ce site consacré au poète.
Je vous parlerai de la visite du deuxième musée et de l’expo dans un prochain article.
A très vite 😀.
Bonjour Bernadette !
Très belle abbaye !
Quant à Apollinaire, juste pour réviser un peu :
Le Pont Mirabeau
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu’il m’en souvienne
La joie venait toujours après la peine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Les mains dans les mains restons face à face
Tandis que sous
Le pont de nos bras passe
Des éternels regards l’onde si lasse
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
L’amour s’en va comme cette eau courante
L’amour s’en va
Comme la vie est lente
Et comme l’Espérance est violente
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Passent les jours et passent les semaines
Ni temps passé
Ni les amours reviennent
Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Vienne la nuit sonne l’heure
Les jours s’en vont je demeure
Guillaume Apollinaire, Alcools, 1913
Bon vendredi et … pas sous les ponts !
Pierre
Évidement il a fallu que tu choisisses un extrait d’Alcools .
Il faut dire que c’est le plus connu et probablement le plus étudié à l’école. C’est pourquoi j’ai essayé dans le montage de montrer autre chose justement .
Promis je n’irai pas sous un pont aujourd’hui, il fait bien trop moche.
Bon vendredi.
C’est un tir groupé, ça, madame.
Le suspense est à son comble… Je me disais qu’en attendant la suite nous pourrions occuper notre ami Rotpier avec un Apollinaire moins classique, mais je n’ai pas su me décider entre « Les onze mille verges » et « Les exploits d’un jeune don Juan » (qui sont tous deux disponibles en ebooks gratuits).
Je vais t’avouer avoir commencé à lire « Les onze mille verges » il y a un paquet d’années sans pouvoir aller au bout (du livre)
Je ne suis pas bégueule mais trop c’est trop, et à mon âge on préfère davantage les « Alcools » , avec modération bien sûr
Bonjour Bernadette,
Apollinaire est mon poète préféré et le poème de lui que je préfère est « La chanson du mal-aimé »
Un soir de demi-brume à Londres
Un voyou qui ressemblait à
Mon amour vint à ma rencontre
Et le regard qu’il me jeta
Me fit baisser les yeux de honte
Je suivis ce mauvais garçon
Qui sifflotait mains dans les poches
Nous semblions entre les maisons
Onde ouverte de la Mer Rouge
Lui les Hébreux moi Pharaon
Oue tombent ces vagues de briques
Si tu ne fus pas bien aimée
Je suis le souverain d’Égypte
Sa soeur-épouse son armée
Si tu n’es pas l’amour unique
……………………………….
Bonne soirée à toi,
Mo
Je découvre aujourd’hui avec plaisir que je suis entourée de poètes
Si tu en as la possibilité, je te conseille le roman d’Alexandra évoquée en début de cet article. Sa manière de raconter Apollinaire est très originale et nous emporte entre rêve et réalité de manière très subtile
Bonne soirée également.
J’ai justement le livre d’Alexandra Koszelyk dans ma PAL. Je ne devrais pas tarder à le lire.
J’espère qu’il te plaira autant qu’à moi
Je te dirai !
Ping : Apollinaire, le circuit de Spa-Francorchamps et le dessin de presse, la suite et fin – Photonanie