Pour rappel, les consignes (que j’ai honte d’avoir imaginées moi-même!) se trouvent ici. Je ne devais pas être bien réveillée le jour où j’ai proposé ça mais bon, ce qui est fait est fait et, malgré tout, il y a quand même déjà six participations complètes plus un embryon…
La date limite étant le 28 juillet, j’espère quand même recevoir d’autres propositions ironiques 🤞. Et tant pis si les consignes ne sont pas scrupuleusement respectées pour une fois, après tout on est en vacances, et on fait un peu ce qu’on veut, comme la météo de ces dernières semaines d’ailleurs 😊.
Ceci étant dit, je vous propose ci-dessous ce que j’ai réussi à écrire entre deux occupations ou déplacements de loisirs estivaux.
« Aïe ! Aïe ! Aïe ! Houille !”
Quel décor ! Je n’en croyais pas mes yeux. J’étais entourée de scintillements de toutes parts. On aurait dit des diamants noirs sur les murs. Des strates brillaient et reflétaient les rares rayons lumineux. Il faudrait que je me renseigne sur la matière, ce pourrait être très intéressant pour d’autres projets.
Les lampes en cuivre se balançaient doucement, ajoutant à l’effet féérique provoqué par cet endroit. Soudain un bruit de roulement attira mon attention. Je vis apparaître un genre de wagonnet comme dans les trains fantômes des fêtes foraines. Il était moins coloré mais sa noirceur ajoutait une touche à l’ambiance intimiste. On pourrait l’utiliser pour le service lors des réceptions ou pour amener les invités. Après tout, Gainsbourg et Dali aimaient bien les murs noirs et moi je trouvais ça tellement chic !
Des personnes se déplaçaient autour de moi en me regardant curieusement. Je décidai de les snober, toute à mes pensées.
Vu la profondeur à laquelle un ascenseur très spécial (c’était même plutôt une cage d’ailleurs !) m’avait emmenée, je pensais fugitivement à l’albédo observé à la surface, un frisson me secoua. C’est sûr que les rayons du soleil ne devaient pas arriver jusqu’ici. C’était très bien ainsi, beaucoup plus secret, plus cosy. Cette fois je tenais un bon filon qui me vaudrait bien une petite promo en fin d’année.
D’habitude je travaillais dans le cœur de Bruxelles, ce qu’on appelle le Pentagone en fait. J’étais dans l’évènementiel et toujours en recherche de lieux atypiques. J’étais aux anges avec celui-ci ! C’est sûr que certains de mes clients branchés allaient adorer. J’avais même vu une pancarte marquée « Réserve de coke », ça m’avait un peu étonnée et je pensais que le responsable sécurité et éthique de mon entreprise n’allait pas apprécier du tout. On en reparlerait le moment venu…
A l’entrée, j’avais vu une flèche indiquant la « salle des pendus », j’y avais jeté un œil discret et vu pendre des vêtements, c’était probablement une sorte de vestiaire assez grand et très utile lors des soirées rassemblant un public conséquent. Je trouvais vraiment beaucoup d’avantages et d’originalité à cet endroit, je pensais que mon patron allait être ravi de ma trouvaille.
A un moment un grand bonhomme à la gueule noire me houspilla vertement : « allons ma petite dame, faut pas traîner ici, il y a des gens qui travaillent et c’est dangereux ».
Je lui montrai alors le badge “Visiteur” qu’on m’avait remis à l’entrée et qui m’autorisait à circuler librement.
« Ah mais ça c’est pour aller de l’autre côté voyons, vers la cafétéria, l’espace aménagé pour le public ! Il y a eu confusion entre Visiteurs et Jacques Houille dans votre petite tête il me semble. Vous vous êtes trompée d’entrée et j’ignore comment vous êtes arrivée au fond de la mine mais là vous gênez mes gars dans leur boulot ».
Me rendant compte de ma méprise et de mes élucubrations je me sentis rougir, ah j’avais bonne mine pour le coup. Certes je n’avais jamais été le pingouin qui glisse le plus loin mais quand même, je voyais maintenant la poussière de charbon qui recouvrait mes baskets blanches. Dans mon excitation à élaborer des plans, je n’avais rien remarqué !
Je me sentais comme Perrette devant son pot au lait cassé et c’est tête basse que je me suis enfuie de cet endroit qui m’apparaissait maintenant dans sa triste réalité…
Si cette histoire s’ébruite et qu’un de mes collègues me demande en se moquant si je compte encore « aller au charbon », je crois que je lui saute à la gorge!
Je voulais juste vous rappeler que la région où je vis a connu la richesse dans le passé grâce aux mines dont j’ai déjà parlé ici.
Quelle description paradisiaque ! Et “mine” de rien, un bel hommage au -des fins- temps (défunts tant, des feints temps -célestes- etc).
Morale de l’histoire: vive le temps sur terre, non ?
Bravo miss Photonanie !
Merci Lyssa
En lisant ton texte, j’en ai profité pour aller sur ton article sur les terrils. Je viens aussi d’une région du Nord où les terrils existaient ainsi que les corons. Quand je suis née, les mines ne fonctionnaient plus mais les corons existaient toujours non plus habités par les mineurs évidemment. La vie des mineurs m’étaient racontés par mes parents qui avaient eu des parents qui eux étaient mineurs.
Concernant l’agenda Ironique, j’ai séché lamentablement et je m’en excuse .
Belles vacances et bonne continuation.
Merci de ton passage Isa. Tu n’as pas à t’expliquer, la participation est libre à l’AI et chacun(e) s’exprime comme et quand il/elle veut
Bonne journée.
Bonjour Bernadette,
C’est très original et amusant aussi…
Je comprends bien l’interdiction faite aux visiteurs. Je suis originaire d’une région minière du Pas de Calais.
Bon après-midi,
Mo
J’avais peur que cet univers soit trop peu connu mais il est tellement présent en Wallonie qu’on ne peut pas l’occulter dans nos mémoires
Bon après-midi à vous aussi. C’est très morose chez nous, les nuages n’arrêtent pas de faire pluie-pluie
Chapeau pour t’être sortie avec brio de tes tortueuses consignes ! Il est rare que le détournement de mineurs fasse sourire
Nick Talope vient de se trouver un associé, il s’appellera Mc Houille !
C’est cela, et le compère de Mc Houille s’appellera Mc Eugène bien sûr… et mes histoires seront interdites aux mineurs du coup
Bonjour Bernadette !
Quelle aventure ! tu ne serais pas la cousine de Jacque Houille la fripouille par hasard ?
J’ai appris un mot : ” albédo ” ! Merci !
Cadeau : ici
Bonne journée et ne t’assois pas n’importe où !
Pierre
Bonjour Pierre. Je me suis permis de condenser ton lien qui débordait un peu, j’espère que tu ne m’en voudras pas. C’est sûr que je vérifierai où je pose mes fesses!
Bonne journée.
Coucou Bernadette !
1) Tu as bien fait : des fois je fais des concentrés de conneries !
2) Cela vaut mieux car après, c’est la pince à épiler !
Bon vendredi !
Pierre
Bonjour Photonanie,
Bravo, quelle prouesse sur tes consignes ! Et j’aime aussi ce lien aux mines, on est nombreux -ses, apparemment à qui ces temps parlent. Nous ne sommes pas très loin semble t-il. J’avais écrit, exposé, quelques textes lors de Esch-sur-Alzette 22, Capitale Européenne de la Culture, Luxembourg, sur le thème des mines, ici appelées “les terres rouges”, mines de fer, les Minettes. Ils accompagnaient des sculptures. J’ai pour cela fait le tour des fourneaux, corons, etc… avec un historien. C’est un peu comme la marine, la pêche en haute mer. Un monde à part, des codes à part, une chance pour certains, certaines, un travail sans pitié, des gens qui partent, d’autres qui attendent … et des enfants et leurs enfant et … partie de cette grande famille.
@La Licorne
(Je pose mon commentaire ici. Je reçois un message d’erreur de ton site lorsque je publie dans commentaires. )
Un texte d’une poésie superbe. J’adore. (Et les jeux de mots, et les symboles, et les chansons.)
Merci Isabelle !
Bon jour,
Diantre, j’avais en tête du Pentagone un lieu mais pas celui présenté dans ton texte :)
Une erreur d’aiguillage dans le wagonnet de la visite, ça pique mais quelle découverte pour la visiteuse… :)
Bonne journée
Max-Louis
Merci Max-Louis, je m’y suis crue!
C’est sous la lampe frontale que tu nous l’as piochée, ta propre consigne.
Sans failloter du pic, je vote pour, à l’appel !!
Sous le casque de mineur plutôt
Tu avais bien taillé…ta mine, dis donc…
J’aime bien !
Une réserve de “coke” en plein Bruxelles…?
De quelle “coke” parle-t-on ?
Light bien sûr
Quel paradoxe qu’une “tête en l’air” se trouve au fond de la mine.
En tout cas, bravo pour ton texte, Bernadette.
Merci Jean-Louis, j’ai cru qu’on ‘avait perdu en chemin dans un virage d’anticatastase
Très drôle, il faut absolument que tu ailles visiter le musée de la mine de Lewarde, tu ne te sentiras pas dépaysée
A l’occasion pourquoi pas mais on est bien servi aussi en Belgique: hier j’étais au Bois du Luc et plus près de chez moi on a le site de Blégny mine. Sans oublier bien sûr la tragédie du Bois du Cazier …