Toujours dans la nonchalance estivale, j’avais oublié que l’AI devait être envoyé pour le 24 août au plus tard!
C’est donc pleine de confusion🫣 que je publie ma participation (même si j’ai déjà publié un autre article aujourd’hui 🙄) à cet exercice orchestré par Johnn Duff et hébergé par Tiniak.
Les consignes (pas piquées des vers!) sont celles-ci:
Le thème de l’AI est la chute, chute dans l’escalier, chute d’eau, chute des prix ou chute de rein…
Quelques mots pour agrémenter les textes, tout d’abord, camembert (le fromage des rois, le roi des fromages), Un mandarin et sa mandarine sont les bienvenus. Enfin, les mots, Sinémurien, ouroboros et conchoïdale. Il serait amusant qu’un des personnages porte un marcel. Enfin, il serait intéressant d’utiliser une locution latine, si besoin contrefaite.
Et voici ma participation ci-dessous.
La chute du mandarin
Mon père est tombé de très haut quand ma mère est partie définitivement. La chute a été d’autant plus abyssale qu’il n’avait rien vu venir, perché bien haut dans sa tour d’ivoire et dominant tout le monde avec sa fatuité insupportable.
Il était mandarin à la faculté de médecine de Bruxelles. C’est dire s’il ne se prenait pas pour un camembert ! Il était vêtu de blanc mais n’était jamais coulant avec personne, même pas avec ses propres enfants, mes frères et moi.
Ma mère, Marine, était infirmière mais, à partir du moment où elle s’est laissée séduire par mon père, le personnel s’est mis à l’appeler Mandarine. Au début c’était rigolo mais il faut dire qu’au fil du temps elle a perdu le sourire, la joie de vivre et est devenue de plus en plus acide. Ce surnom lui allait dès lors comme un gant (chirurgical bien sûr) d’après le personnel hospitalier.
La vie à la maison était dirigée de main de maître par mon père, malgré ses rares moments passés avec nous. Son autorité naturelle était tellement prégnante que personne n’osait s’y opposer.
Ma mère, dominée par son mari dès la fin de la lune de miel, avait toujours sur le visage une moue conchoïdale montrant qu’elle n’était pas très heureuse de la situation. Il disait qu’elle avait la bouche parapluie 😒. C’est vrai que les orages étaient chose courante à la maison.
Ah s’il avait pu la voir courir chez son amant ! Car depuis quelque temps elle avait décidé de suivre ses envies hors du domicile, exactement depuis le jour où elle avait croisé les yeux du jardinier du parc jouxtant l’hôpital. Il désherbait, taillait, cueillait en sifflotant, toujours joyeux. Qu’il porte un marcel plutôt qu’un tablier blanc amidonné et brodé à son nom, comme son mari, la faisait rire aux éclats en imaginant la tête de ce dernier. S’il savait ! C’est certain qu’il tomberait de haut le mandarin, la chute serait dure mais surtout incompréhensible à ses yeux. Il se pensait si parfait, tellement au-dessus d’un quelconque vulgum pecus !
Et Marine était enfin heureuse, épanouie auprès de Marcel (qui en portait toujours). Quand elle le retrouvait dans son appentis, ils se mettaient rapidement in naturalibus pour batifoler parmi les outils et les sacs de terreau. Comme l’atmosphère froide et immaculée voulue en tous lieux par son médecin de mari était loin de son esprit en ces moments de plaisir bien peu aseptisés ! Il leur était même arrivé, une seule fois hélas, d’aller tous les deux au Ciné Murien pendant que son époux participait à un congrès de deux jours à l’étranger. Elle n’avait pas bien compris le rapport entre le titre du film « Ouroboros » et l’histoire parce que, comme deux adolescents, ils n’avaient fait que se bécoter avant de vite courir à l’appentis de Marcel pour conclure.
Tout le monde savait ce qu’il se passait bien sûr sauf le cocu de service, mon père en l’occurrence, et quand ma mère fit ses bagages pour rejoindre Marcel, il tomba des nues et, en même temps de son piédestal, ne comprenant pas que son aura soit ainsi piétinée aux yeux de tout l’hôpital !
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C’est vu, c’est pris, Photonanie !!
Merci David. Juste à temps
Bonjour Bernadette !
Récit haut en couleurs et en périphéries ! Bravo !
Le mandarin cocu et tombant de son piédestal : j’aime beaucoup !
Bon mardi !
Pierre
Il l’avait bien cherché
Bonne journée.
Je craignais que la chute de ton histoire ne soit “Mandarin m’a tué” comme « Omar m’a tuer » dans la célèbre affaire judiciaire de Omar Raddad.
Non, pas de violence chez moi
Toi qui connais la région, je me demandais si tu connaissais la chapelle de mon article précédent
Marcel ou L’Amant de lady Mandarine, plaisant remake de l’amant de qui vous savez… Je viens d’inciter Anne à passer te lire, elle n’est pas dépourvue de références en matière de chutes.
J’ai lu ça la pauvre, faudrait lui payer de nouvelles quilles il me semble! sauf si elle est candidate aux prochains JO paralympiques
Ah, mais il s’en passe des choses entre les outils de jardinage et les sacs de terreau !
En te lisant, pas de “moue conchoïdale”,
mais plutôt un grand sourire devant ton imagination coquine !
Merci beaucoup La Licorne
J’irai bien voir un film au ciné Murien !
Tu veux le programme de la semaine prochaine?
A trop accumuler les heures de garde, ipso facto, il y avait de quoi baisser la…. fièvre.
Si je comprends bien, la chute est voltairienne à plaisir : “…cultivons notre jardin” !
A toutes fins utiles, je te signale que les votes sont ouverts pour cet Agenda de l’été 2024.
En te félicitant chaudement pour ce texte, Photonanie, merci.
https://polesiaque.wordpress.com/2024/08/31/les-votes-pour-lete-2024/
Merci beaucoup Tiniak pour ton commentaire et pour la signalisation des votes
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