Charleroi et l’Art Nouveau (2)

Plus sobre que l’Art Nouveau bruxellois à la « Horta », l’architecture de Charleroi s’inspire plutôt de Paul Hankar.

On retrouve de nombreux sgraffites sur les façades, dont plusieurs de l’atelier de Paul Cauchie.

Le mot vient de l’italien «sgraffito» signifiant «griffure». Cette technique de décoration murale date de l’Antiquité. Longtemps oubliée et revenue à la mode à la fin du XIXe siècle, elle consiste à recouvrir d’enduit clair une première couche de mortier sombre. Un dessin est ensuite créé en gravant l’enduit
clair encore frais pour laisser apparaître l’enduit foncé sousjacent. Les traits des dessins apparaissent ainsi en creux et en foncé. Ensuite, la couche d’enduit clair est mise en couleur.(Extrait de la brochure du circuit découverte Art Nouveau)

Si vous souhaitez voir quelques-unes de ces façades joliment décorées, il suffit de cliquer

ici

J’ai pensé que deux maisons de style Art Nouveau méritaient d’être mises en évidence parce qu’elle sortent manifestement du lot.

La première est la Maison des Médecins où la chance était de notre côté le jour de la visite puisque le nouveau propriétaire, présent sur place pour évaluer les travaux de rénovation, nous a ouvert sa porte 

Je vous invite vivement à regarder cette merveille en cliquant

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La deuxième est la Maison Dorée qui serait la première oeuvre d’Art Nouveau à Charleroi.

Alors, vous le croyez toujours Noir le Pays de Charleroi après ces balades?  

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Charleroi et l’Art Nouveau (1)

Un tout petit peu d’histoire

D’abord nommé Carnotus, Karoit puis Charnoy, ce village installé le long de la Sambre, appartint successivement aux Pays-Bas et à l’Espagne.
Grâce à un homme d’église bien inspiré,le chronogramme latin « FVNDATVR CAROLOREGIVM » est inscrit dans le registre des baptêmes de la paroisse du Charnoy à la date du 3 septembre 1666.
Par la suite Charnoy cédera la place à Charleroy, nommé ainsi en l’honneur de Charles II, roi d’Espagne et des Pays-Bas.
Cette ville de Wallonie a fait les grandes heures de la métallurgie belge mais, aujourd’hui, terrils désaffectés et usines abandonnées sont les seules images qu’ont gardées la plupart des Belges de l’ancienne capitale du Pays noir, noir comme le charbon qui fut sa vraie richesse dans un passé pas si lointain…et pourtant!

Pourtant tout n’est pas noir à Charleroi et, pour qui sait regarder sans a priori, de jolies traces du passé sont bien présentes et visibles par tous au fil des rues.
Ce sont ces traces que je vous invite à découvrir à travers les photos suivantes, si vous le souhaitez, en réponse à l’invitation qui se trouve sur l’office du tourisme.

Commençons notre balade par la place Charles II où se trouve l’Hôtel de ville et la basilique Saint-Christophe (qui n’a jamais été consacrée en tant que basilique, la demande au Vatican étant restée lettre morte).

L’Hôtel de ville et son beffroi, ce dernier, haut de 70 mètres et accessible par 250 marches, est construit en pierres bleues et blanches et en briques. 

En 1667, Louis XIV décrète la construction d’une chapelle dédiée à Saint-Louis. En 1722, elle retrouve le vocable de Saint-Christophe vénéré jadis dans la chapelle du hameau du Charnoy. L’église Saint-Christophe est le résultat de plusieurs transformations. La façade côté place est d’inspiration baroque.

Quand on pénètre dans l’édifice, le regard se porte directement à gauche vers la mosaïque dorée. 

Cette mosaïque, d’une superficie de 200 m², est composée de millions de petits carrés de verre colorés ou recouverts d’une mince feuille d’or fabriqués à Venise.

L’orgue forme un bel ensemble avec le vitrail qui superpose 2 croix dont celle de Saint-André

Fresque murale (Béatitude selon Saint-Mathieu)

Vue latérale de la basilique
Un immense Saint-Christophe surplombe l’entrée de la nouvelle basilique

Juste en face, dans la rue de Turenne, se trouve la Maison du Bailly (XVIIIème s). La façade est assez sobre mais la salle des stucs (à ne pas confondre avec le staff) où se trouvent quatre représentations des saisons a été soigneusement rénovée.

L’automne: cerf, cor de chasse et trophée
L’hiver: la pêche avec comme illustration principale le bateau

Ci-dessous, le nouveau palais de Justice. Les deux lions, Totor et Tutur (diminutifs des prénoms Hector et Arthur des fils du concierge de l’ancien palais de Justice) ont été transportés depuis l’ancien bâtiment, détruit début des années 1970, et écrasent toujours les passants de leur air hautain et méprisant.

Mais on ne trouve pas que ces lions un peu rébarbatifs à Charleroi puisque la ville est aussi le siège des éditions Dupuis à l’origine du magazine Spirou, de nombreux albums de BD et  de personnages bien connus tels Lucky Luke, Gaston Lagaffe, le Marsupilami, Boule et Bill,…

Certains de ces sympathiques personnages sont mis en évidence depuis plus de 30 ans déjà sur des ronds-points de la ville.

Tous les ronds-points ne sont pas aussi colorés par exemple celui ci-dessous placé au milieu du rond-point des Beaux Arts. 

La structure, sensée rendre hommage aux virtuoses de la musique et de l’écriture, se compose de trois mains tendues vers le ciel. « C’est une manière de dire que tout passe par la main, le savoir-faire et le savoir intellectuel précise encore l’ex-échevin de la Culture. Trois mains, immenses, de 9 m de haut chacune pesant leur poids de bronze, à savoir plus de 10 tonnes et entourées (à l’image des obélisques égyptiens) de plaques en ardoises couvertes d’écritures codées.(Source)

Maintenant que nous avons un peu fait connaissance avec le centre de cette ville, nous pourrons prochainement découvrir les traces de l’Art Nouveau qui y sont légion.

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Les murmures des murs de Marchienne-au-Pont (B)

Inutile d’aller bien loin de chez moi pour trouver de magnifiques oeuvres d’ Art Urbain (Street Art), il suffit de se rendre dans la partie de la Belgique appelée Pays Noir (région de Charleroi) en référence aux mines de charbon.

A Marchienne-au-Pont, ancienne commune réputée pour ses quartiers ouvriers et ses usines, s’est développé un projet appelé « Urban Dream ». Ce dernier consistait à apporter de la couleur et de la gaieté dans un paysage marqué par l’industrie et les traces qu’elle a laissées: des bâtiments abandonnés et délabrés aux vitres éclatées.
Durant les 3 éditions de ce projet, plus d’une centaine de graffeurs ont investis plusieurs murs à différents endroits de la ville.

Peu de villes osent proposer de telles surfaces d’expression à ces créateurs. Charleroi a même ouvert un mur d’expression libre. Il ne faut pas confondre le tag, qui est un signe d’existence, et la recherche artistique des graffeurs. Avec une simple bombe de peinture, ils arrivent à réaliser des oeuvres impressionnantes. Il faut les voir sur le terrain, face à leur mur. Ils regardent longtemps, projettent mentalement leur vision puis se mettent à peindre. C’est fascinant.(Source)

Je partage volontiers avec vous quelques photos du paysage industriel de la route de Mons (fonderies, fourneaux, …).
Cet endroit est un véritable « far west industriel » très photogénique, qui a d’ailleurs servi de décor au film Largo Winch II.(Source)

Les photos suivantes ont été prises de l’autre côté du pont de chemin de fer et cet endroit est envahi par la végétation, d’où quelques traits un peu flous sur les prises de vue, impossible de faire autrement sans taille-haie ou sécateur🙄

Il y a aussi des artistes timides qui s’expriment au ras du sol, discrètement…

Route de Mons, il y a également un lieu unique en son genre : Rockerill (façade orange ornée d’un vinyle noir, vous ne pouvez pas le manquer). Une ancienne forge transformée en un centre urbain dédié aux cultures populaires, sociales et alternatives qui organise notamment des Apéros industriels, des expositions, des concerts et des soirées électro. Un lieu branché et underground de Charleroi.(Source)

Les piles du pont de chemin de fer servent également de support aux artistes d’art urbain.

J’espère que cette balade, un peu différente, vous aura plu et je vous annonce déjà une autre balade à Charleroi avec un centre d’intérêt aussi artistique mais fondamentalement différent.

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