Brick a book 332 ✍🏻

C’est la photo ci-dessous qui a été proposée cette semaine comme déclencheur d’écriture sur l’atelier d’écriture en ligne Brick a book.

© Артём Мякинник

Et voici les mots qu’elle m’a inspirés:

Clair-obscur

Comme chaque matin elle était là, seule dans la nuit qui traînait encore sur la ville ses voiles endormis. Pour subsister elle avait dû accepter ce travail si loin de chez elle, pas le choix, c’est la vie. L’été ça allait encore mais l’hiver elle partait dans le noir et revenait pareil. Un long tunnel dont elle ne voyait pas le bout, c’est ainsi qu’elle résumait sa vie… Au boulot ça allait, ses collègues étaient sympas et elle faisait des choses qu’elle aimait, enfin, en général sauf quand son chef lui prenait la tête pour des broutilles. Le problème c’était chez elle où elle devait se forcer à préparer le repas du soir, souvent constitué au mieux d’un plat surgelé , au pire d’une boîte de conserve ouverte sur un coin de table et dont le contenu était à peine réchauffé.

Les halos de lumière de l’éclairage public l’hypnotisaient chaque matin l’emportant dans des réflexions amères sur sa vie.
Elle avait connu la sécurité et le bien-être chez ses parents et puis cet accident stupide les lui avait enlevés, tous les deux d’un coup. Sa mère était morte le jour-même, son père, deux jours plus tard. Les médecins n’avaient rien pu faire pour les sauver. Elle n’avait même pas un frère ou une sœur pour l’aider à porter son chagrin. Le peu de famille proche l’avait assurée de son soutien le jour des funérailles… Depuis, ils brillaient surtout par leur silence: le malheur fait fuir, par peur de la contagion peut-être… Pour garder la maison familiale, elle avait dû interrompre ses études et chercher un boulot, n’importe lequel: c’était alimentaire et elle n’avait pas le temps de faire la fine bouche.

Certains matins, plus froids et encore plus noirs, elle avait peur. Elle regardait partout autour d’elle aux aguets, craignant qu’un danger surgisse de toute cette noirceur. Parfois un aboiement lointain la faisait sursauter et frissonner. Elle resserrait alors son écharpe de manière puérile, comme si cela suffisait à la protéger. Elle rêvait d’un gentil garçon qui serait à ses côtés dans les passages sombres de sa vie et lui tiendrait la main pour qu’elle ne soit plus jamais seule.
Elle en était là de ses rêveries quand il lui sembla que l’attente durait encore plus que les autres matins…

Bon sang mais c’est bien sûr! On l’avait annoncé à la radio mais elle n’y avait pas prêté attention au moment-même: suite à une agression sur un des leurs, les chauffeurs de bus avaient décidé d’arrêter le travail pour conscientiser tout le monde à leur manque de sécurité au travail. Elle s’apprêtait à faire demi-tour pour rentrer chez elle dépitée quand un coup de klaxon lui fit lever la tête: une voiture s’était arrêtée devant l’arrêt de bus et elle reconnut le gentil collègue qui la laissait souvent passer devant lui à la cafétéria. D’un geste du bras il l’invitait à ouvrir la portière et à faire le trajet avec lui en voiture.

Elle se dit à ce moment que l’avenir s’éclaircirait peut-être…

Allez vite voir sur Brick a book ce que cette photo a inspiré aux autres personnes.

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Brick a book 331 ✍🏻

Pour l’atelier d’écriture Brick a book de ce lundi, Alexandra nous a proposé la photo ci-dessous.

© Everton Vila

Et voici les mots que cette image m’a soufflés:

Voici des fruits, des fleurs,…

Elle revenait de sa promenade dans les champs en chuchotant en boucle “les fleurs sont la promesse des fruits, les fleurs sont…”.
Elle savait ce qu’elle voulait dire, elle qu’on avait toujours décrite comme une belle fleur épanouie que tous les gars du pays essayaient de butiner.
Et puis il était arrivé pour aider aux récoltes, avec ses beaux yeux noirs enchanteurs, des yeux comme du velours. Toutes les filles lui tournaient autour mais lui ne voyait qu’elle et se fichait pas mal des autres. Il était si prévenant, serviable et doux qu’elle avait succombé, au grand dam des gars du village qui la regardaient depuis un peu en biais. Mais les amoureux ne voyaient rien d’autre que leurs yeux respectifs. Leurs mains, lorsqu’elles se trouvaient, semblaient aussi solidement attachées que des chaînes cadenassées.
Tout l’été on les avait vus se balader de ci de là, inséparables jusqu’à la tombée du jour. Elle avait été tellement heureuse quand elle s’était rendu compte que leur amour avait produit un fruit qui s’épanouissait en son sein. Sa sœur, à qui elle s’était confiée, pensait que son amoureux prendrait bien vite ses jambes à son cou pour retourner vers le sud, dans son pays d’origine, quand il apprendrait la nouvelle. Elle-même craignait un peu qu’il trouve que les choses allaient trop vite, qu’il n’était pas prêt à s’engager, et toutes ces choses contre lesquelles on l’avait mise en garde dès son adolescence. Cherchant les mots qu’elle choisirait pour lui parler, elle avait marché, seule pour une fois, dans les champs en répétant comme un mantra “les fleurs sont la promesse des fruits, les…” . Heureusement pour elle, quand elle décida enfin de lui dire son doux secret, il sauta de joie, lui qui avait grandi sans véritable foyer, placé à gauche et à droite dans des familles pas toujours très aimantes. Il vit là l’occasion de fonder enfin lui-même sa propre famille et de se poser dans la vie auprès de celle dont il était tombé éperdument amoureux. L’avenir lui souriait enfin après des années de chagrin.
C’est à leur avenir qu’elle rêvait en pressant les fleurs cueillies contre son ventre qui bientôt s’arrondirait de fort jolie façon. Un plus un égale trois et pas deux comme on le lui avait appris, pensait-elle, et les fleurs faneraient mais le fruit de leur amour durerait bien plus qu’un été…

Pour compléter ce moment de douceur je vous propose d’écouter le poème de Verlaine qu’aurait pu chanter le jeune homme à sa belle mais qui est ici chanté par Julos Beaucarne.

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Brick a Book 330 ✍🏻

Je participe chaque semaine à l’atelier d’écriture proposé par Alexandra du blog Brick a book. Ce lundi, la photo qu’elle nous propose d’illustrer en histoire est celle ci-dessous.

J’avoue qu’elle déclenche moins d’idées chez moi que les précédentes mais je ne m’avouerai pas vaincue pour autant. Vous pouvez lire, sous la photo, le texte qu’elle m’a inspiré.

 

La faim justifie les moyens

Il avait faim, tellement faim! Ces billets qui étaient tombés de la poche d’un touriste le matin même avaient été dans sa journée comme une lueur d’espoir, hélas vite éteinte. Il les observait avec insistance, perplexe et tellement dépité. L’horloge lui rappelait que midi était largement dépassé et faisait comme un écho aux gémissements de son estomac vide. L’oiseau semblait se moquer de lui et de sa misère. Le poisson, hmmm! le poisson, dont il lui semblait sentir l’odeur de friture et même le jus de citron, indispensable quand on est gourmet. Quant à la grenouille, c’est sûr qu’elle était mignonne comme ça sur sa tige mais il était tellement affamé qu’il imaginait plutôt ses bonnes cuisses bien grasses avec une sauce à l’ail qui le faisait grincer des dents de manière irrépressible.

Oh, je sais ce que vous pensez, avec cet argent il pourrait acheter à manger, sauf que…on n’accepte pas les dollars des Bermudes dans un restaurant parisien, même non étoilé! Et puis, il n’inspirait pas trop confiance dans ses vêtements crasseux, sa barbe de huit jours et son haleine avinée. Et son chien, son seul ami, tellement fidèle mais un peu pouilleux, il fallait bien le reconnaître, jamais il ne l’attacherait à l’extérieur, le temps de manger… Il n’avait pas perdu tout jugement sur sa situation actuelle. Quand il était encore cadre dans une importante société, il était tiré à quatre épingles et fréquentait de beaux restaurants avec ses collègues aussi nantis. Et puis la vie, parfois belle mais aussi parfois cruelle, l’avait envoyé au tapis. Un divorce douloureux, l’éloignement de ses enfants emmenés par son ex-femme dans un autre pays, moins d’assiduité au boulot où finalement on l’avait remercié en assurant qu’on n’oublierait jamais tout le bien qu’il avait apporté à la société. Qu’on lui en serait toujours reconnaissant et bla bla bla… Il s’était retrouvé sans emploi avec une petite somme d’argent qui avait fondu comme neige au soleil. Il n’était pas spécialement dépensier mais, pour ses enfants, il avait fait quelques folies, espérant ainsi que ceux-ci ne l’oublieraient pas trop vite dans leur nouvelle vie. Et puis la dégringolade, inattendue, incompréhensible mais tellement rapide…

Reprenant son calme et ses esprits, il regarda à nouveau ces billets inutiles. C’est vrai qu’ils étaient beaux, joliment décorés, mieux que les euros trouvait-il, plus exotiques aussi mais tellement insidieux dans les réflexions qu’ils provoquaient!

A deux pas de là, un jeune homme regardait ce pauvre hère penché sur ces billets tellement colorés. Il en avait envie mais n’osait pas. Prenant enfin son courage à deux mains, il aborda le clochard en lui expliquant qu’il collectionnait les billets étrangers et n’en avait encore jamais vus d’aussi beaux. Il aimerait tellement les posséder. Il proposa d’aller lui acheter un menu au Mac Do tout proche, pendant toute la semaine,  en échange des quatre billets. 

Ce n’était pas vraiment des cuisses de grenouilles ou du poisson mais il avait tellement faim que ce fut peut-être le meilleur repas qu’il ait fait depuis longtemps! Il s’endormit, repu, dans ses cartons avec, comme une veilleuse, la petite lueur d’espoir aperçue le matin qui s’était rallumée: la vie, parfois cruelle mais aussi parfois belle 😉

 

N’oubliez pas d’aller voir sur Brick a book ce que cette photo a inspiré aux autres participant(e)s. Je suis sûre que vous y trouverez de belles surprises.

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Brick a Book 329 ✍🏻

Je participe maintenant de manière hebdomadaire à l’atelier d’écriture en ligne Brick a book. Les textes sont envoyés en commentaires et commentés directement sur le post chez Alexandra.

La photo proposée pour ce 329ème atelier est celle ci-dessous.

Et voici l’histoire qu’elle m’a inspirée:

L’eau vive

A chaque fois qu’elle posait son doigt doucement à la surface de l’eau, des ronds concentriques se formaient et s’éloignaient tout aussitôt avec un effet un peu hypnotique…
Elle aimait sentir la fraîcheur de l’onde sur sa peau, le frisson qui se propageait le long de sa main et au-delà. Elle recommençait encore et encore, essayant de poser le plus petit bout de doigt possible, juste assez pour sentir l’eau sans créer de remous. Jamais elle n’y arrivait et cette victoire permanente des éléments sur sa propre volonté l’énervait  au plus haut point. A l’eau, non mais à l’eau quoi pensait-elle avec rage. Elle n’avait pas encore compris que parfois impossible est bien français. 

Et d’abord, pourquoi des ronds et pas autre chose? Son doigt n’était pas parfaitement rond que diable, il était même plutôt tordu. A tel point qu’elle cachait souvent ses mains et regrettait l’époque où les élégantes portaient des gants crochetés au coton blanc. Et donc pourquoi ne créait-elle que des encyclies alors qu’elle aurait tellement voulu se démarquer et faire des cœurs par exemple ou autre chose, à l’instar de ce qui décore parfois joliment la crème sur le café?

Elle en était là de ses réflexions quand d’un gros “splash” un poisson sauta dans la barque! Elle eut tellement peur qu’elle se redressa d’un bond, fit chavirer la légère embarcation et se retrouva dans l’eau entourée de nombreux et très grands cercles autour d’elle, comme autant d’éclats de rire moqueurs de la rivière. L’humidité la sortit de ses rêveries et, trouvant finalement la situation parfaitement ridicule, elle se senti prise d’un fou-rire irrépressible à son tour.

 

Et puis, parce que je ne peux pas m’en empêcher et que j’aime ça,  je vous propose en partage une version féminine tout en légèreté et fort d’à propos des Moulins de mon coeur.

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Du côté de chez Ma

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Cette semaine Ma nous propose d’illustrer le mot histoire(s).

Je ne vais pas vous en raconter, je n’ai jamais aimé l’Histoire! En vieillissant je m’y intéresse un peu plus, surtout depuis que nous visitons quelques châteaux, mais les histoires des grandes familles ou des grandes guerres, bref l’Histoire avec un grand H ne m’a jamais passionnée.

Par contre, j’aime les histoires, de tous types et j’en lis d’ailleurs beaucoup. J’en écris aussi, très modestement, lors de l’atelier d’écriture “Jetez l’encre” auquel je participe une fois par mois près de chez moi mais aussi une fois par semaine en ligne sur le site Brick a Book (pour info, ces dernières sont publiées chaque lundi, ouvrez l’œil 😉).

Après chaque module de 6 séances, certaines histoires de l’atelier d’écriture sont mises en forme et publiées sous forme de petits livrets.

Ce sont ceux auxquels j’ai participé que vous voyez ci-dessous.

Et je vous assure que les histoires qu’ils contiennent sont étonnantes, rigolotes, effrayantes, un peu frappadingues ou juste émouvantes mais les découvrir procure toujours beaucoup de plaisir.

Et si vous aussi vous souhaitez écrire des histoires, je vous offre le kit de démarrage ci-dessous. Il n’est pas nécessaire de lire la notice (de toutes manières incompréhensible), il faut juste ajouter une pincée d’imagination, bien secouer et le tour est joué! 

Pour voir les interprétations du mot histoire(s) par les autres participant(e)s, allez vite voir chez Ma.

Je vous dis à lundi pour ma prochaine histoire…

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Brick a Book 328 ✍🏻

Alexandra a changé à nouveau de formule et il s’agit maintenant d’un atelier d’écriture 2.2! En gros, c’est redevenu hebdomadaire, les textes sont envoyés en commentaires et commentés directement sur le post chez Alexandra.

La photo proposée pour ce 328ème atelier est celle ci-dessous

Et voici l’histoire qu’elle m’a inspirée:

La méprise

Depuis toujours elles avaient tout fait pareil. C’est bien normal après tout vu qu’elles étaient nées du même œuf, jumelles jusqu’au bout des ongles. Les premières années de leur vie, leur mère les habillait de manières différentes pour les reconnaître plus facilement mais elles s’amusaient à échanger leurs vêtements dès qu’elles étaient hors de vue. A l’adolescence, ce sont les petits amis qu’elles échangeaient, sans rien leur dire évidemment sinon où aurait été le plaisir. Vu qu’elles n’avaient aucun secret l’une pour l’autre, personne ne s’était jamais rendu compte de rien. Jamais une question précise n’était restée sans la réponse adéquate puisque dès qu’elles étaient ensemble elles se racontaient tout dans les moindres détails, aussi intimes fussent-ils.

Leurs études également furent les mêmes, c’est normal, elles aimaient les mêmes matières. Et si l’une se sentait moins en forme au moment de l’oral, c’est l’autre qui s’y collait à deux reprises. Les profs avaient beau s’arracher les cheveux et avoir l’impression de se faire rouler, la candeur naturelle des jumelles les sauvait de toutes les situations.

Jusqu’au jour où…elles rencontrèrent une paire de jumeaux dont elles tombèrent amoureuses. Bien sûr ceux-ci jouaient les mêmes tours qu’elles mais, après tout, où était le mal. Ils s’aimaient très fort tous les quatre même si on ne savait jamais très bien qui était qui.

Ne souhaitant en aucun cas s’éloigner de leur moitié respective, non de leur conjoint mais de la deuxième partie de la paire, les deux couples emménagèrent dans des appartements identiques dans le même immeuble.

Quand, en rentrant du travail, une des jumelles vit cette armoire sur le balcon supérieur! Probablement une climatisation vu la vague de chaleur annoncée. Rien de plus normal pour des gens normaux mais pas pour elle. Son sang ne fit qu’un tour, le pacte de “tout à l’identique” était rompu de fort méchante façon. Sur le champ elle allât acheter des affiches “appartement à vendre” sans même prendre la peine de demander une explication.

C’est en rentrant chez elle qu’elle comprit sa méprise en voyant un technicien déballer le même appareil à placer sur son propre balcon. Confuse, elle fit des confettis de son affiche et n’en souffla jamais un mot à quiconque, pas même à sa jumelle…

Envie de voir ce que cette photo a inspiré aux autres personnes? Courez vite chez Brick a Book  

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Brick à Book 327 ✍🏻

Comme chaque mois, depuis le début de cette année, je participe à l’atelier d’écriture en ligne Brick a Book.

La photo fournie par Alexandra pour ce mois de juin est celle ci-dessous.

© Edan Cohen

Et voici l’histoire qu’elle m’a inspirée:

Cap !

Tout avait commencé par cette question de Sophie : cap ou pas cap ?

C’est certain que le petit Matéo lui plaisait bien et qu’elle rougissait à chaque fois qu’il lui parlait même si c’était pour ne rien dire comme c’était trop souvent le cas.

Mais quand il lui avait demandé de le retrouver à 18 heures dans l’ombre complice de la ruelle de leur quartier elle avait répondu qu’elle devait réfléchir.

Elle avait demandé conseil à Sophie. Celle-ci, bien moins sage malgré son prénom, lui avait directement dit qu’elle devait y aller, ne fut-ce que pour voir à quoi mènerait ce rendez-vous à l’abri des regards. So frémissait de curiosité et imaginait des tas de choses au doux parfum d’interdit.

Mais Aurélie était plus réservée, plus craintive et elle regrettait déjà de s’être confiée à son amie.

Mais quand même, si elle n’y allait pas, elle perdrait toutes ses chances d’exister aux yeux de Matéo. C’était déjà une victoire qu’il l’ait enfin remarquée, elle et pas une autre plus mignonne, plus hardie, plus…, enfin…plus quoi !

Les heures passaient et So n’arrêtait pas de la taquiner pour finalement perdre patience et lui asséner l’ultime question « cap ou pas cap » ? A laquelle elle ne pouvait répondre que positivement si elle ne voulait pas passer pour une poule mouillée et puis…elle en avait très envie. D’un SMS laconique se réduisant à deux lettres O et K, elle prévint Matéo.

Pour être certaine qu’elle y aille vraiment, Sophie avait tenu à l’accompagner jusqu’à l’entrée du passage. Elles se trouvaient donc côte à côte, frissonnant du manque de chaleur soudain dû au passage du soleil à l’ombre. Impossible de voir si Matéo était déjà là, leurs yeux mettaient un certain temps à s’habituer à l’obscurité.

Quand soudain un cri joyeux résonna émis par Matéo qui venait de les voir. Vite, vite, Aurélie dit à So de s’en aller, oui elle était cap et n’avait surtout plus besoin de témoin!

 

Si vous aimez lire de courtes histoires courez chez Brick  a Book pour lire les autres créations.

Et, pour finir sur une note d’humour, je précise que les histoires proposées ne sont pas livrées en kit, mais peuvent être lues directement  

Source: internet

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Brick à Book 326 ✍🏻

Ce mois-ci, c’est la photo ci-dessous qui sert de déclencheur d’écriture pour l’atelier Brick a book.

 © Jay Toor

 

Et voici le texte qu’elle m’a inspiré: Rétrovision

Regarder en arrière, voilà ce qu’il n’aurait jamais dû faire ! Encore, s’il avait regardé dans le rétro il aurait pu dire qu’il n’avait rien vu, rien entendu mais là, quand leurs yeux se sont croisés…
C’est vrai qu’elle l’avait bien gonflé. Pourtant il était sympa, il l’avait embarquée alors qu’elle avançait nonchalamment sur le bord de la route, le pouce mollement levé.

  • Salut, tu vas où ?
  • Où tu vas, ça ira.

Sourires, échanges de regards, son sac à dos jeté sur le siège arrière et elle qui se laisse tomber côté passager, tout de suite à l’aise.              
Pas deux minutes plus tard, elle chipotait à l’autoradio : elle n’aimait pas la voix qui en sortait. Arrêt brusque sur une musique de dingue hurlant à la mort. Tout ce qu’il déteste ! Et elle qui se trémousse et qui hurle de concert. Trop c’est trop. Il arrête la radio en remerciant l’inventeur des commandes au volant. Et elle, elle qui ronchonne, qui le traite de ringard et le tape sur l’épaule…
D’un coup elle attrape son sac à l’arrière et décapsule une canette de soda qui pétille jusque sur le tableau de bord. Lui qui est si soigneux avec sa voiture, la première qu’il a pu se payer en travaillant et qu’il bichonne dès qu’il a du temps libre ! 
La tension monte, elle devient perceptible dans le véhicule et les enveloppe. Ils se taisent à présent, tous les deux écoutent le silence, lui avec satisfaction, elle en fulminant. Elle commence alors à fredonner un truc débile, une rengaine de gamine immature. C’est comme si elle devait remplir l’espace de sa présence, d’une manière ou d’une autre… D’ailleurs la voilà qui dépose un pied nu sur le pare-brise comme une gosse mal élevée, provocante et sexy à la fois sans se demander jusqu’où on peut aller trop loin.            
On ne lui a jamais parlé du danger qu’il y a à monter dans la voiture d’un inconnu ?
Coup de frein violent, elle se plie en deux sous le choc et peste de plus belle. Lui, d’habitude si courtois lui crie de dégager, de le laisser à ses pensées. C’est sa voiture après tout et il a cru bien faire en l’emmenant mais il n’en peut plus à présent. 
Effrayée par la violence de son discours, elle ne demande pas son reste et descend, la tête basse et les larmes aux yeux.
Mais quand leurs regards se croisent et qu’il la voit si démunie avec son sac jeté au sol il ne peut pas résister et sans aller comme si de rien n’était.

Sans réfléchir, il enclenche la marche arrière et recule jusqu’à l’endroit d’où elle n’a pas bougé d’un pouce. Elle baisse la tête et réprime à grand peine un sourire de triomphe.

Pour voir les autres participations, il suffit de cliquer ici.
              

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Du côté de chez Ma

  • Post category:Ma
  • Commentaires de la publication :34 commentaires

Ce samedi Ma nous demande d’illustrer le mot “écrire”. J’aime beaucoup lire et je participe également à un atelier d’écriture appelé “Jetez l’encre” organisé dans ma commune depuis quelques années. On me pose souvent des questions sur ce que nous faisons lors de cet atelier et si on y apprend la calligraphie. Et non, comme dans l’atelier d’écriture en ligne Brick a book auquel je participe une fois par mois (le prochain texte est pour le 6 mai 😉 ) , c’est bien le contenu de nos écrits, l’histoire développée qui compte dans ces ateliers et pas les pleins et les déliés de notre écriture, d’autant plus que nos textes sont réunis dans des recueils…imprimés. D’ailleurs je rédige directement sur l’ordinateur où il me paraît plus facile de modifier des phrases, changer des paragraphes, etc. sans ratures qui finiraient par rendre le texte illisible même pour moi…

Donc, encore une fois, je me demande à quoi pensait Ma quand elle a choisi ce thème: à la calligraphie ou au sens de ce qui est écrit? (Et Antiblues va encore pouvoir dire que je me tracasse trop)

J’ai choisi de partager une photo d’un petit cadre réalisé par mon fils pour la fête des mères l’année où il a appris à écrire.

Voilà, pas de calligraphie particulière ici mais des mots qui font du bien et qui émeuvent, même si de nombreuses années se sont écoulées depuis ce temps…

Je vous invite à aller voir chez Ma comment les autres participant(e)s ont illustré le thème du jour.

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Bric à Book 325 ✍🏻

Pour l’atelier d’écriture Brick a Book d’avril, c’est la photo ci-dessous qui sert de déclencheur d’écriture.

© Arthur Humeau

Et voici le texte que cette photo m’a inspiré:

Le mufle

Il me narguait… Il était fier d’avoir pu trouver place dans la rame de métro tandis que je devais rester sur le quai. A cette heure d’affluence on n’aurait plus pu insérer même un petit enfant, et toutes les rames étaient pareillement bondées, m’empêchant de le suivre…

Nous nous étions disputés une fois encore pour des bêtises. Cela nous arrivait de plus en plus souvent ces deniers temps. A la béatitude des premiers jours suivant notre rencontre, avaient succédé la routine et les désaccords de plus en plus marqués.

Je crois bien que je l’aimais quand même mais son intransigeance, son manque d’égards pour ma personne m’exaspéraient. A chaque fois que nous discutions de quelque chose, inévitablement le ton montait et nos avis divergeaient, jusqu’à carrément s’opposer, de plus en plus.

Si « s’aimer c’est regarder dans la même direction », comme disait Saint-Exupéry, c’est sûr que ce n’était plus notre cas, je dirais même que nous étions presque dos à dos au moment de regarder l’avenir !

Cette fois il avait dépassé les bornes : au lieu de me répondre, même brusquement, il avait ostensiblement inséré les écouteurs de son iPod dans ses oreilles pour ne plus m’entendre puis il avait sauté dans le métro en me plantant là, abasourdie, ne sachant plus que faire sur le quai devenu hostile.

Il ne souriait même pas comme s’il m’avait joué un bon tour, non, c’était pis, il me regardait sans me voir. En tout cas c’est ainsi que je le ressentais. Il fallait que ça cesse me dis-je. Cette fois c’en était trop.

Je m’affalai sur un banc, puis je me demandai ce qui se serait passé si j’avais pu moi aussi prendre ce métro. Probablement pas grand-chose puisqu’il s’était retranché derrière sa musique préférée. Bientôt il fermerait les yeux pour s’isoler davantage, comme d’habitude, mais avant il aurait peut-être eu un regard méprisant pour ma personne en voyant que je lui courrais après…Il était tellement sûr de son charme envoûtant.

Un sursaut de fierté s’abattit soudain sur moi. C’était comme si le voile qui recouvrait la vision que j’avais de lui venait de s’envoler ! Je me sentis soudain plus légère que jamais, un soulagement infini m’envahit et c’est souriant et chantonnant que je pris la direction opposée à celle qu’il venait d’emprunter.

Allons voyons, la vie était belle et j’avais perdu assez de temps avec ce malotru. Jolie comme j’étais, et enfin libérée de son emprise, j’allais certainement bientôt trouver le bonheur.

Comme quoi, on ne devrait pas sous-estimer l’effet du manque de place dans le métro:  ça peut changer toute une vie! 

N’oubliez pas d’aller voir comment les autres participant(e)s ont traité ce sujet!

Continuer la lectureBric à Book 325 ✍🏻