L’agenda ironique de septembre 2022 ✍🏻
- Publication publiée :27 septembre 2022
- Post category:Agenda ironique/Ecriture
- Commentaires de la publication :18 commentaires
L’agenda ironique de ce mois de septembre automnal de 2022 est hébergé par Mijoroy et, en gros, on doit raconter une première fois en utilisant des termes culinaires.
Est-ce la pluie qui tombe sans discontinuer ou l’arivée des premiers frimas, je l’ignore mais l’inspiration s’est fait la malle pour cet exercice, elle a dû partir au soleil. Ça arrive, rarement, mais ça arrive…
Finalement, j’ai choisi comme déclencheur de regrouper un maximum d’expressions culinaires, de les placer dans un shaker et de voir ce qu’il en sortirait comme cocktail. Et bien sûr c’était une première fois 😉.
Voici le résultat:
La vie professionnelle, c’est pas de la tarte !
Elle trainait tellement de casseroles qu’elle angoissait à l’idée d’encore mettre les pieds dans le plat en participant au banquet de fin d’année organisé par la direction.
Elle redoutait, si quelqu’un lui faisait une remarque sur l’année écoulée, de ne pas pouvoir se contrôler et de créer directement une tempête dans un verre d’eau comme on le lui avait souvent reproché.
Il faut dire qu’à la dernière réunion de service, son collègue n’y avait pas été avec le dos de la cuillère ! C’est vrai que Damien n’était pas réputé pour avoir inventé le fil à couper le beurre mais quand même lui balancer ainsi tous les problèmes qu’elle avait engendrés depuis six mois ce n’était pas très diplomatique et ça lui était bien resté sur l’estomac depuis.
Bon, c’est vrai qu’elle était un peu soupe au lait et qu’on ne peut pas dire qu’avant ce malheureux épisode ils étaient copains comme cochons mais elle avait quand même de la bouteille alors que lui en était encore à souvent pédaler dans la semoule !
En fait, depuis qu’elle avait commis une énorme erreur dans les comptes en vérifiant les recettes de la société, elle avait largement mis les bouchées doubles pour tenter de faire oublier cette faute professionnelle inadmissible aux yeux du chef-comptable et de la direction. On lui avait même reproché d’avoir voulu piquer dans la caisse pour mettre du beurre dans ses épinards. Tout ça pour une simple erreur de virgule dans une addition…
Bref, elle en était là de ses réflexions qui la mettaient plutôt mal à l’aise quand elle s’assit à table près de ses collègues. Le menu choisi cette année était essentiellement à base de crustacés. Ce n’était pas du tout sa tasse de thé mais elle allait faire front, sans faiblir pensait-elle.
Enfin ça c’était avant que l’assiette d’écrevisses non décortiquées soit posée devant elle. Elle était littéralement obnubilée par ces cinq paires de petits yeux marrons qui la fixaient avec insistance.
Elle avait chaud, commençait à suer à grosses gouttes et à jeter des regards affolés autour d’elle. Elle ne se sentait vraiment pas dans son assiette et était même à deux doigts de tomber dans les pommes. Comment diable attaquait-on ce genre de bestiole ? Etaient-elles bien mortes au moins ? Il lui avait semblé voir bouger une antenne ou était-ce une patte ? Beark, elle ne se sentait pas capable de décortiquer et encore moins d’avaler ça. Il lui fallait limiter la durée du supplice.
Réprimant un haut le cœur, elle se força pourtant à empoigner une écrevisse et à l’avaler entière, la tête bien haute, carapace comprise. Les conversations s’arrêtèrent instantanément. C’est sûr que dès qu’elle quitterait la table ils allaient encore casser du sucre sur son dos.
Elle était maintenant rouge comme une tomate d’une part par la honte de ce qu’elle venait de faire mais aussi parce que, convaincue que l’écrevisse vivante remontait dans son tube digestif, elle suffoquait d’horreur.
Les secouristes de la boîte l’entraînèrent à l’écart pour s’occuper d’elle. Et, dès qu’elle fut remise sur pied, elle s’enfuit cacher sa honte au fond de son lit, pleurant toutes les larmes de son corps en redoutant les moqueries qui ne manqueraient pas de fuser à son retour au boulot le lundi suivant…
Pour lire les premières fois des autres participant(e)s, allez vite chez Mijoroy et, si vous voulez participer vous-même, sachez que c’est le 28 septembre à minuit la date limite de proposition de texte.