L’agenda ironique d’octobre ✍🏻

L’agenda ironique d’octobre est hĂ©bergĂ© par “Le retour du flying bum” dont les consignes (la beautĂ© et un proverbe ou un dicton inventĂ©) m’ont donnĂ© bien du fil Ă  retordre 😣.

Mon esprit, qui a commencĂ© sa pĂ©riode de repos tout comme la nature en cette saison, a pourtant tentĂ© de s’activer Ă  maintes reprises sans beaucoup de succĂšs.

C’est la vie: la gestation fut longue, l’accouchement difficile et le bĂ©bĂ© pas trĂšs beau mais ce n’est pas une raison pour le noyer malgrĂ© tout 😂.

Bref, plutĂŽt que de rendre une page blanche, je vous livre quand mĂȘme le rĂ©sultat de tant de souffrances 😉. (Pas de soucis, je suis dĂ©jĂ  rĂ©tablie 😊)

Pas question d’ĂȘtre privĂ© de dĂ©sert!

Il s’était enfui, les mains collĂ©es aux oreilles, Ă©puisĂ© par ses cris de colĂšre. Il Ă©tait parti en courant de la tente qui leur servait de maison depuis qu’ils avaient quittĂ© leurs familles de nomades. On leur avait dit plusieurs fois que le groupe Ă©tait la seule chance de tenir le coup dans le dĂ©sert. Mais ils n’en avaient fait qu’à leur tĂȘte et Ă©taient partis dans le sable avec, pour seul bagage, une tente en assez bon Ă©tat, deux chĂšvres et quelques provisions, le tout portĂ© par un chameau. L’insouciance de la jeunesse et leur amour les avaient dopĂ©s, ils se sentaient invincibles face au monde.

TrĂšs vite, les difficultĂ©s pour trouver de quoi boire et manger avait gommĂ© leurs sentiments qu’ils pensaient pourtant si forts. Comment entendre gazouiller les cƓurs quand l’estomac crie famine?

Il avançait maintenant solitaire en donnant de grands coups de pied dans le sable, rĂ©guliĂšrement, pour se calmer. Soudain, alors qu’il invectivait le ciel, son pied heurta quelque chose de dur. D’étonnement et de douleur il se laissa tomber lourdement Ă  cĂŽtĂ© de l’objet qui l’avait blessĂ©. Il prit dans ses mains le gros caillou brun-rougeĂątre dont la surface Ă©tait parsemĂ©e de petits cratĂšres.

—TrĂšs dur et mĂȘme pas joli en plus, pensa-t-il. Ce n’était vraiment pas de chance que son pied et le caillou se soient rencontrĂ©s alors qu’il y avait tant de sable meuble tout autour.

C’était comme AĂŻcha en fait, les difficultĂ©s l’avaient rendue trĂšs dure et, alors qu’il la trouvait si belle dans les premiers temps, il ne supportait plus la moue triste qu’elle arborait toujours Ă  prĂ©sent. Il appelait ça « sa bouche parapluie »☂, un comble en plein Sahara
 Ses parents lui avaient prĂ©sentĂ© tellement de jeunes filles avec moins de caractĂšre que sa femme et qui se seraient soumises Ă  sa volontĂ© sans oser Ă©lever la voix contre lui. Mais c’est sa dĂ©termination Ă  elle qui l’avait sĂ©duit.

Tout en se calmant et en revivant sa vie Ă  l’envers, il triturait le caillou et, machinalement, il le retourna. A sa grande surprise, il dĂ©couvrit dans son creux des cristaux d’amĂ©thyste.

Jamais il n’aurait imaginĂ© que cette pierre si dure et qui lui avait fait si mal aurait pu cacher tant de beautĂ©.

Convaincu Ă  prĂ©sent qu’il avait eu tort de partir loin de son Ă©pouse sans chercher Ă  dĂ©couvrir toutes ses facettes, il fit rapidement demi-tour. C’est essoufflĂ© mais plein d’espoir qu’il regagna leur campement oĂč Aicha l’accueillit Ă  bras ouverts. Elle souriait largement prĂȘte Ă  entendre son histoire en admirant le bloc d’amĂ©thyste qu’il avait posĂ© au creux de ses mains. SĂ»r que ce caillou resterait longtemps leur porte-bonheur pour leur rappeler que

Une grande douleur peut parfois mener au bonheur


Si j’ai bien compris, les votes se feront rapidement, je reviendrai donner des nouvelles.

Bonne fin de journée ://salut1//:

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Quand je sers de relais pour l’Agenda ironique

L’agenda ironique d’octobre est hĂ©bergĂ© par le blog Le retour du flying bum comme je l’ai signalĂ© rĂ©cemment. Pour rappel, vous trouverez les consignes ici.

Je n’ai encore rien lu ni Ă©crit mais mon ami Donald a Ă©tĂ© plus inspirĂ© que moi et je vous livre son texte ci-dessous.

Je vous souhaite une bonne lecture et je reviendrai probablement poster un texte issu de mon imagination (si elle veut bien sortir de la grisaille automnale) mais, en tout cas, je vous informerai des modalités de votes pour cette cuvée de beautés.

Les beautés

par Donald Bilodeau

(Entre guillemets, mon proverbe créé de toutes piÚces et présenté sous forme de citation).

Trop éphémÚres sont
Les beautés de la Terre
Parce que l’Homme au fond
Bñtit tout à l’envers.

Et trop fragiles comme
Une fleur sans jardin
Parce que l’Homme en somme
Ne pense pas Ă  demain.

Beaucoup trop tristes sans
Leurs splendeurs légendaires
Parce que l’Homme-enfant
Souvent joue Ă  la guerre.

« Faudrait voir anoblies
Les beautés de la sphÚre
Parce que l’Homme oublie
Qu’elles sont passagĂšres ».

Devrait pourtant suffire
Un regard un sourire
Et puis le bleu du jour
Qui s’entrouvre à l’amour.

Les beautés de la Terre
C’est un chant, une prose
Pour qu’enfin l’Homme espùre
Un futur en osmose.

 

Je ne dis rien
(mais n’en pense pas moins)
et m’en vais sur la pointe des pieds,
le relais assurĂ© 😊.

Photonanie

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L’agenda ironique d’octobre 2022 ✍🏻

Septembre est clÎturé et Mijoroy nous a communiqué les résultats ci-dessous.

J’en profite pour rappeler qu’il n’y a rien Ă  gagner mais que la rĂ©capitulation des participations donne Ă  tous l’occasion de lire l’ensemble des textes et d’exprimer leur(s) prĂ©fĂ©rence(s) 😊.

Je rappelle aussi que les organisations successives se font sur base volontaire en fonction des disponibilités de chacun(e).

Ceci Ă©tant dit, passons maintenant Ă  l’agenda ironique d’octobre qui sera cette fois hĂ©bergĂ© par le blog “Le retour du flying bum” oĂč les textes seront dĂ©posĂ©s en commentaire et dont voici les souhaits:

Ah, la beautĂ© ! Que dire encore de la beautĂ© ? Qu’elle est dans les yeux de celui qui voit, soeur de la vanitĂ© ou mĂšre de la luxure ? BeautĂ© des hommes, des femmes, des choses et des mots . . . Ă  vos plumes belles gens. La beautĂ© sera le thĂšme central de l’Agenda Ironique d’octobre. PoĂ©sie, rĂ©cit, nouvelle, prose, tout sera reçu avec beautĂ©, tant soit-il que le texte contienne un proverbe créé de toutes piĂšces et prĂ©sentĂ© sous forme de citation.

Sachez déjà que les votes auront lieu le 28 octobre.

A vous de jouer :mail:

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L’agenda ironique de septembre 2022 ✍🏻le temps des votes

L’agenda ironique de ce mois Ă©tait hĂ©bergĂ© par Mijoroy et voici venu le temps de choisir votre texte prĂ©fĂ©rĂ© et de dĂ©terminer qui pilotera le prochain AI.

Pour cela, c’est trĂšs simple, il suffit d’indiquer Ă  Mijoroy  votre choix par courriel  Ă  l’adresse mijonoumea@orange.fr avant le 30 septembre Ă  minuit prĂ©cises. Et si ça vous tente d’organiser l’AI d’octobre, n’hĂ©sitez pas Ă  le lui signaler en mĂȘme temps.

Pour vous faciliter la vie j’ai recopiĂ© la liste des textes ci-dessous avec les liens:

Bonne lecture Ă  tou(te)s

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L’agenda ironique de septembre 2022 ✍🏻

L’agenda ironique de ce mois de septembre automnal de 2022 est hĂ©bergĂ© par Mijoroy et, en gros, on doit raconter une premiĂšre fois en utilisant des termes culinaires.

Est-ce la pluie qui tombe sans discontinuer ou l’arivĂ©e des premiers frimas, je l’ignore mais l’inspiration s’est fait la malle pour cet exercice, elle a dĂ» partir au soleil. Ça arrive, rarement, mais ça arrive…

Finalement, j’ai choisi comme dĂ©clencheur de regrouper un maximum d’expressions culinaires, de les placer dans un shaker et de voir ce qu’il en sortirait comme cocktail. Et bien sĂ»r c’Ă©tait une premiĂšre fois 😉.

Voici le résultat:

La vie professionnelle, c’est pas de la tarte !

Elle trainait tellement de casseroles qu’elle angoissait Ă  l’idĂ©e d’encore mettre les pieds dans le plat en participant au banquet de fin d’annĂ©e organisĂ© par la direction.

Elle redoutait, si quelqu’un lui faisait une remarque sur l’annĂ©e Ă©coulĂ©e, de ne pas pouvoir se contrĂŽler et de crĂ©er directement une tempĂȘte dans un verre d’eau comme on le lui avait souvent reprochĂ©.

Il faut dire qu’à la derniĂšre rĂ©union de service, son collĂšgue n’y avait pas Ă©tĂ© avec le dos de la cuillĂšre ! C’est vrai que Damien n’était pas rĂ©putĂ© pour avoir inventĂ© le fil Ă  couper le beurre mais quand mĂȘme lui balancer ainsi tous les problĂšmes qu’elle avait engendrĂ©s depuis six mois ce n’était pas trĂšs diplomatique et ça lui Ă©tait bien restĂ© sur l’estomac depuis.

Bon, c’est vrai qu’elle Ă©tait un peu soupe au lait et qu’on ne peut pas dire qu’avant ce malheureux Ă©pisode ils Ă©taient copains comme cochons mais elle avait quand mĂȘme de la bouteille alors que lui en Ă©tait encore Ă  souvent pĂ©daler dans la semoule !

En fait, depuis qu’elle avait commis une Ă©norme erreur dans les comptes en vĂ©rifiant les recettes de la sociĂ©tĂ©, elle avait largement mis les bouchĂ©es doubles pour tenter de faire oublier cette faute professionnelle inadmissible aux yeux du chef-comptable et de la direction. On lui avait mĂȘme reprochĂ© d’avoir voulu piquer dans la caisse pour mettre du beurre dans ses Ă©pinards. Tout ça pour une simple erreur de virgule dans une addition


Bref, elle en Ă©tait lĂ  de ses rĂ©flexions qui la mettaient plutĂŽt mal Ă  l’aise quand elle s’assit Ă  table prĂšs de ses collĂšgues. Le menu choisi cette annĂ©e Ă©tait essentiellement Ă  base de crustacĂ©s. Ce n’était pas du tout sa tasse de thĂ© mais elle allait faire front, sans faiblir pensait-elle.

Enfin ça c’était avant que l’assiette d’écrevisses non dĂ©cortiquĂ©es soit posĂ©e devant elle. Elle Ă©tait littĂ©ralement obnubilĂ©e par ces cinq paires de petits yeux marrons qui la fixaient avec insistance.

Elle avait chaud, commençait Ă  suer Ă  grosses gouttes et Ă  jeter des regards affolĂ©s autour d’elle. Elle ne se sentait vraiment pas dans son assiette et Ă©tait mĂȘme Ă  deux doigts de tomber dans les pommes. Comment diable attaquait-on ce genre de bestiole ? Etaient-elles bien mortes au moins ? Il lui avait semblĂ© voir bouger une antenne ou Ă©tait-ce une patte ? Beark, elle ne se sentait pas capable de dĂ©cortiquer et encore moins d’avaler ça. Il lui fallait limiter la durĂ©e du supplice.

RĂ©primant un haut le cƓur, elle se força pourtant Ă  empoigner une Ă©crevisse et Ă  l’avaler entiĂšre, la tĂȘte bien haute, carapace comprise. Les conversations s’arrĂȘtĂšrent instantanĂ©ment. C’est sĂ»r que dĂšs qu’elle quitterait la table ils allaient encore casser du sucre sur son dos.

Elle Ă©tait maintenant rouge comme une tomate d’une part par la honte de ce qu’elle venait de faire mais aussi parce que, convaincue que l’écrevisse vivante remontait dans son tube digestif, elle suffoquait d’horreur.

Les secouristes de la boĂźte l’entraĂźnĂšrent Ă  l’écart pour s’occuper d’elle. Et, dĂšs qu’elle fut remise sur pied, elle s’enfuit cacher sa honte au fond de son lit, pleurant toutes les larmes de son corps en redoutant les moqueries qui ne manqueraient pas de fuser Ă  son retour au boulot le lundi suivant


Pour lire les premiĂšres fois des autres participant(e)s, allez vite chez Mijoroy et, si vous voulez participer vous-mĂȘme, sachez que c’est le 28 septembre Ă  minuit la date limite de proposition de texte.

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Quand je sers de relais pour l’agenda ironique

Comme mon ami Donald a pris goĂ»t Ă  notre petit challenge mensuel d’Ă©criture, je me fais Ă  nouveau un plaisir d’hĂ©berger son texte pour l’AI de septembre proposĂ© par Mijoroy.

Je vous souhaite une bonne lecture.

Le vilain petit cochon

par Donald Bilodeau

Jean-Pierre ne veut surtout pas faire chou blanc, comme ce fut le cas la derniĂšre fois avec Doris, elle qui avait fondu comme beurre au soleil. Cela avait frĂŽlĂ© la catastrophe et c’est lĂ  un Ă©pisode qu’il veut oublier Ă  tout jamais. À prĂ©sent, avec Lucie, sa toute nouvelle rencontre sur internet, il dĂ©sire que tout soit parfait. Pas question de faire de la bouillie pour les chats. Et mĂȘme s’il est fauchĂ© comme les blĂ©s, cet homme au cƓur d’artichaut se dĂ©mĂšne toute la journĂ©e pour prĂ©parer un inoubliable festin pour celle qui arrivera Ă  19 heures pile, tel que convenu. Mais il y a anguille sous roche et, de toute Ă©vidence, il est sur les charbons ardents. Le vilain petit cochon.

Lui qui chante comme une casserole n’oublie pourtant pas de penser Ă  la musique. Cinq CD dans le lecteur, presque six heures de concert : une goutte de lounge, une pincĂ©e de jazz, un soupçon de franco, le tout saupoudrĂ© de baroque, Bach et Vivaldi parmi tant d’autres. Il dresse une table exquise, recouverte d’argenterie et de fine porcelaine, le tout dĂ©posĂ© sur la riche dentelle de la nappe. Le vin blanc, un Sancerre, est de grand cru. Au menu, une entrĂ©e de crevettes, mangues et avocats, puis comme plat de rĂ©sistance, un carrĂ© de porc marinĂ© dans du vermouth italien et dĂ©posĂ© sur une couche de fenouil frais, et comme accompagnement, une purĂ©e de carottes et de navets blancs entourĂ©e de quelques asperges, grandes et minces, comme Lucie, selon les photos du site de rencontres. En somme, il met les bouchĂ©es doubles pour ne faire d’elle qu’une bouchĂ©e. Le vilain petit cochon.

À l’heure prĂ©vue, la belle dame arrive. C’est bien, elle ne lui a pas posĂ© un lapin. RĂ©ellement grande et mince, sculpturale, la voix chaude et basse, elle est souriante et semble frondeuse, avoir du caractĂšre. Elle porte autour du cou un joli foulard de soie. Elle est sans doute un peu trop maquillĂ©e pour l’occasion, mais il ne s’en formalise pas. Peut-ĂȘtre mĂȘme qu’il ne remarque pas ce genre de dĂ©tails, tout simplement. AussitĂŽt aprĂšs lui avoir ouvert la porte, Jean-Pierre, qui se prend une chĂątaigne devant tant de beautĂ©, l’installe au salon et va verser les apĂ©ritifs. La lumiĂšre de la piĂšce est tamisĂ©e et l’endroit inspire la sĂ©rĂ©nitĂ©. L’homme rapplique avec deux coupes de kir royal. Il trinque avec elle. Elle est novice dans ce domaine, car c’est la premiĂšre fois qu’elle goĂ»te Ă  ce surprenant mariage d’un champagne sec et pĂ©tillant avec la crĂšme de cassis rouge et sucrĂ©e. Une gorgĂ©e, puis une deuxiĂšme, une troisiĂšme, une quatriĂšme
 Ouf ! Un vrai dĂ©lice ! se dit-elle en son for intĂ©rieur, heureuse de cette dĂ©lectable dĂ©couverte. Cet Ă©lixir mĂ©rite bien son titre de royal. Elle commence Ă  avoir chaud et, discrĂštement, elle ouvre sa blouse en dĂ©gageant le premier bouton, sans dĂ©placer son foulard de soie. Mais malgrĂ© l’ambiance chaleureuse, Lucie est mi-figue, mi-raisin face Ă  son hĂŽte. Il ne s’en rend pas compte, mais une crainte nait dans ses beaux yeux fardĂ©s. En effet, elle le trouve un peu pressĂ© et trop entreprenant. Elle n’est pas certaine qu’il ait tout compris. Le vilain petit cochon.

Tout de mĂȘme, le premier kir terminĂ© et le deuxiĂšme fraĂźchement versĂ©, l’alcool commence dĂ©jĂ  Ă  arrondir les angles, Ă  mettre de l’intimitĂ© dans les voix. La mayonnaise prend, bref tout baigne dans l’huile. Puis vient le moment de passer Ă  table afin de dĂ©buter le repas. Jean-Pierre se rend dans la cuisine et s’y attarde quelques minutes avant de rĂ©apparaĂźtre dans la salle Ă  dĂźner avec les deux verrines contenant l’entrĂ©e de tartare de crevettes nordiques, une entrĂ©e tout en fraĂźcheur qui semble vraiment appĂ©tissante. Mais avant de commencer Ă  manger, Lucie demande au maĂźtre de la maison la direction pour se rendre Ă  la salle de bain. Elle veut, lui dit-elle, se laver les mains et se rafraĂźchir un peu. Il sourit en osant penser que, plus tard dans la soirĂ©e, elle passera sĂ»rement de la salle Ă  dĂźner Ă  la salle de bain et, ensuite, de la salle de bain Ă  la chambre Ă  coucher. Le vilain petit cochon.

Pendant qu’elle s’exĂ©cute, une idĂ©e folle passe par la tĂȘte du vilain petit cochon. Alors qu’il voit le sac Ă  main de son invitĂ©e posĂ© sur la chaise, il s’en approche, l’ouvre et se met Ă  fouiller dedans, sans vergogne. Pourquoi donc recevoir cette femme chez lui si, au dĂ©part, il ne lui fait pas confiance ? En une fraction de seconde, il se pose lui-mĂȘme la question, mais il n’a ni l’envie ni le temps d’y rĂ©pondre. Il se trouve presque ridicule d’agir de la sorte et devient sur-le-champ rouge comme une tomate, mais sa peur d’ĂȘtre pris pour un jambon est plus forte que sa raison. Tout Ă  coup, il aperçoit le permis de conduire de la dame glissĂ© dans l’une des pochettes du sac. Il le prend et le regarde, et comprend bien qu’il vient de se faire rouler dans la farine. Il se trouve que cette « elle » s’avĂšre en rĂ©alitĂ© ĂȘtre un « il » ! Nom inscrit : ValliĂšres, Luc, sexe : M. Sa respiration devient ardue, il est trop tard, c’est la panique totale. Il a dĂ» se tromper de section lors de sa recherche de l’ñme sƓur sur le site de rencontres, il n’y voit pas d’autre explication possible. Et c’est ainsi que le souper romantique du pauvre bougre s’est terminĂ© en queue de poisson ! Comme quoi les gamins pressĂ©s ratent parfois le dessert. Maintenant, le voilĂ  bien pris dans la mĂ©lasse, le vilain petit cochon.

*****

VoilĂ , j’espĂšre que vous aurez pris autant de plaisir que moi Ă  dĂ©couvrir l’histoire de ce vilain petit cochon.

Je vous reviendrai prochainement avec mon propre texte si toutefois l’inspiration daigne me visiter…

Et c’est l’occasion pour moi de me poser une question sur la longueur des textes Ă  proposer pour l’agenda ironique. J’ai lu un rĂšglement, qui date d’il y a quelques annĂ©es, qui prĂ©conisait de la concision, le texte ne devant pas dĂ©passer 800 mots. De nos jours on a des textes de longueurs et de styles trĂšs variables.(Pour info, le texte de Donald comporte 943 mots). 

Quelqu’un, parmi les habituĂ©s, sait-il s’il existe encore un rĂšglement ou si chacun fait, fait, fait, c’qui lui plaĂźt, plaĂźt, plaĂźt (air connu 😊)?

Et si la libertĂ© totale est de mise, alors continuons sans contrainte, considĂ©rez que je partageais juste ma rĂ©flexion 😉

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L’agenda ironique: les rĂ©sultats d’aoĂ»t et les consignes de septembre

L’agenda ironique du mois dernier est Ă  prĂ©sent terminĂ© complĂštement puisque les rĂ©sultats des votes sont clĂŽturĂ©s chez l’Ornithorinque qui nous dit ceci (mais qui nous dit aussi que ce lien s’autodĂ©truira bientĂŽt đŸ€” et qu’il vaut mieux se rĂ©fĂ©rer Ă  celui-ci):

Le rĂ©sultat des votes pour l’AI d’aoĂ»t 2022

Report du résultat des votes comptabilisés (8 votants, dont moi).

1 : https://marie-josee-roy.esprit-livre.school/bad-trip-to-mars/ (10 points, 6 votes)

2 : https://filigrane1234.blogspot.com/2022/08/agenda-ironique-trip-to-mars.html (8 points, 4 votes)

3 : un trio à égalité, chacun avec 5 points répartis sur 2 votes : Donald*, Lyssamara et Carnets Paresseux.

Trio suivi de tous les autres dans un dĂ©sordre martien – mais charmant !

*via le blog de Photonannie

Mijoroy a Ă©tĂ© plĂ©biscitĂ©e pour organiser l’AI de septembre et voici un rĂ©sumĂ© de ses souhaits:

  • des expressions culinaires
  • raconter une “premiĂšre fois” d’une gorgĂ©e, d’une lampĂ©e, d’une bouchĂ©e, d’un effluve ou d’un fumet ou d’une morsure (j’avoue que ce dernier point me laisse perplexe…). 

Je vous conseille de consulter la totalitĂ© de son message sur son site pour avoir un aperçu prĂ©cis de ce qu’elle attend de nous 😉.

A vos claviers pour nous mettre l’eau Ă  la bouche en ce mois de rentrĂ©e 😋.

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L’agenda ironique d’aoĂ»t 2022 ✍🏻

L’organisation de l’Agenda Ironique d’aoĂ»t a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă  l’Ornithorinque qui nous a proposĂ© comme sujet un voyage vers mars, sans oublier baraque et bonimenteur.

Pour rappel, les infos complÚtes se trouvent ici  et la date limite de dépose des textes est le 26 août.

Vous pouvez lire ma proposition “Red Night” ci-dessous.

Mon cerveau embrumĂ© ou enrhumĂ©, peut-ĂȘtre un peu les deux, m’avait traduit cette affiche par « Nuit sur la planĂšte rouge ». Et en plus au meilleur prix ! Je suis comme ça parfois, je fonce et je rĂ©flĂ©chis aprĂšs.

Moi, j’aime voyager, dĂ©couvrir de nouveaux endroits, faire de nouvelles rencontres donc directement j’avais vĂ©rifiĂ© la date et l’heure, mon budget, le lieu de rendez-vous et cette fois j’y Ă©tais.

Devant une sorte de grand hangar tapissĂ© d’affiches trĂšs colorĂ©es Ă©clairĂ©es par des dizaines de spots, un drĂŽle de type gesticulait en parlant fort pour couvrir le bruit ambiant.

Il avait l’air d’avoir beaucoup de choses Ă  dire mais seuls quelques mots me parvenaient Ă  travers le brouhaha de la foule dĂ©chaĂźnĂ©e. Il criait « en ligne, ex-clu-si-ve-ment en ligne ! ».

Je n’étais pas sĂ»r de comprendre ce qu’il voulait dire mais je pensais que nous devrions lui obĂ©ir et nous placer correctement, en file indienne pour qu’il cesse d’avoir l’air aussi Ă©nervĂ©.

J’étais tout excitĂ© et je cherchais des yeux oĂč pouvait bien se trouver la fusĂ©e qui nous emmĂšnerait sur Mars. Vous vous rendez compte, j’allais aller sur Mars ! On m’a souvent dit que j’étais dans la lune mais lĂ  pour le coup j’en aurais des choses Ă  raconter aprĂšs avoir dĂ©collĂ©. Je sentais dĂ©jĂ  la fiertĂ© m’envahir en mĂȘme temps que l’incertitude : y aurait-il du rĂ©seau dans l’espace ? Mon tĂ©lĂ©phone portable datait un peu, arriverai-je Ă  poster quelques photos sur mon blog ? Je suis certain que les organisateurs y avaient pensĂ© et anticipĂ© mes questions. Un peu de patience et on allait nous expliquer le dĂ©roulement, j’étais confiant.

Sauf que le grand type devenait comme la planĂšte Mars de plus en plus rouge, il semblait au bord de l’apoplexie, ses mots sortaient difficilement Ă  prĂ©sent, la foule le bousculait, tout le monde voulait entrer dans le hangar Ă©clairĂ©. La scĂšne ressemblait Ă  un premier jour de soldes.

A un moment le service de sécurité de la galerie commerciale est intervenu de maniÚre plutÎt musclée et un type en uniforme a imposé le silence.

—Reculez et calmez-vous, laissez entrer les clients qui souhaitent acheter du matĂ©riel au prix habituel sur place, je rĂ©pĂšte « sur place ». La promotion annoncĂ©e pour la Red Night est valable, comme indiquĂ©, seulement pour les commandes en ligne !

Je lisais la dĂ©ception sur les visages autour de moi. Certains disaient « bon tant pis, je n’aurai pas la promo mais ce magasin n’est quand mĂȘme pas trĂšs cher alors je vais me faire plaisir. Et puis j’en ai besoin directement de ce lave-vaisselle ».

Quant Ă  moi, je n’y comprenais rien. Je devais avoir la tĂȘte de Perrette laissant tomber son pot de lait. Je prenais seulement conscience de ma mĂ©prise.

Je faisais la file depuis deux heures pensant aller sur Mars et je me retrouvais devant un magasin d’électromĂ©nagers qui faisait une action promotionnelle
en ligne !

Comme moi, de nombreuses personnes faisaient demi-tour mais je ne suis pas sûr que, parmi elles, nombreuses soient celles que leur imagination avait entraßnées aussi loin.

Un peu confus je me consolais en pensant que, quoi qu’il en soit, j’y avais cru pendant quelques heures, j’avais voyagĂ© en pensĂ©e et j’en avais Ă©tĂ© heureux et ça, ça n’a pas de prix.

J’espĂšre vous avoir emmenĂ© un peu avec moi dans mon dĂ©lire et je vous invite Ă  lire les autres participations chez l’Ornithorinque voire Ă  participer vous-mĂȘme avant le 26 de ce mois.

Bonne semaine Ă  tou(te)s.

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Quand je sers de relais pour l’agenda ironique 😊

La mi-aoĂ»t Ă©tant passĂ©e (et mĂȘme si aujourd’hui c’est la journĂ©e internationale du chat noir!), il est grand temps de se prĂ©occuper des textes pour l’agenda ironique Ă  rentrer avant le 26 aoĂ»t Ă  minuit sur le blog de l’Ornithorinque oĂč vous trouverez tous les dĂ©tails de ce voyage vers Mars qu’il nous invite Ă  imaginer.

Pour ma part j’ai toujours les pieds bien ancrĂ©s sur terre et le dĂ©collage ne se prĂ©pare que doucement. Il n’aura lieu que si j’arrive Ă  ĂȘtre moins dans la lune qu’actuellement 😉.

Mais cette fois encore, mon ami Donald Bilodeau a souhaitĂ© participer Ă  cet exercice et c’est avec plaisir que je partage son texte plein d’espoir sur mon blog.

LĂ  dehors, trĂšs haut, dans ce ciel si beau

Dans ce soir si noir, me parle d’espoir

Une étoile filante, trÚs, trÚs élégante

Me parle de paix, dit : voilà mon souhait.

 

Sa jolie lumiĂšre, au-delĂ  de nous

VĂ©loce comme l’éclair, comme un rĂȘve fou

Nous surprend encore, ĂŽ quelle galĂšre !

À compter nos morts, à jouer à la guerre.

 

L’astre se questionne, s’étonne et prend peur

Tant de cris résonnent, vils bonimenteurs

Avez-vous laissé sur votre planÚte

La place aux fossés et aux faux prophÚtes ?

 

Pourquoi accorder tellement d’importance

Aux mots affectĂ©s gardant l’ignorance

Ces mots populaires du gros dictionnaire

Ce vocabulaire que l’on devrait taire.

 

Tendresse et partage plus que mots de rage

Mais y’a des nuages dans ton entourage

Je sens la misĂšre sur la Terre entiĂšre

Drîle d’atmosphùre sous la stratosphùre.

 

Je n’y comprends rien, j’ai peut-ĂȘtre tort

Je n’suis, tu sais bien, qu’un gros mĂ©tĂ©ore

Ne suis de passage que pour une seconde

Mais je trouve dommage ces peuples qui grondent.

 

Pourtant chaque fois que l’on m’aperçoit

On formule des vƓux doux et chaleureux

Me pointant du doigt, alors dites-moi

OĂč est la logique de vos rhĂ©toriques ?

 

Trop vite disparue dans cet inconnu

Dans l’immensitĂ© de la Voie lactĂ©e

Elle repart déçue, mon étoile filante

Rien n’est rĂ©solu sur la Terre tremblante.

 

Elle s’en va vers Mars, la rouge planùte

Nouvelle comparse, c’est ce qu’elle souhaite

Vous, dans vos baraques, restés enfermés

Gardez votre trac et restés armés.

 

Tendresse et partage plus que mots de rage

Mais y’a des nuages dans ton entourage

Je sens la misĂšre sur la Terre entiĂšre

Drîle d’atmosphùre sous la stratosphùre.

 

Demain je l’espùre, d’un petit clin d’Ɠil

Quittant son repaire, sortant de son deuil

Ma petite étoile réapparaßtra

Dans ce ciel sans voile, quand la paix sera.

VoilĂ , comme prĂ©cĂ©demment, je ne fais qu’offrir un espace Ă  ce texte et, si vous commentez ses mots, c’est bien sĂ»r l’auteur qui vous rĂ©pondra en commentaire.

Bonne lecture, bonne mĂ©ditation et trĂšs bonne journĂ©e Ă  tou(te)s 😃.

Continuer la lectureQuand je sers de relais pour l’agenda ironique 😊

L’agenda ironique d’aoĂ»t 2022 ✍🏻

 

L’agenda ironique de juillet s’est terminĂ© sur une victoire d’Adrienne : H comme Histoire musicales à Ă©galitĂ© avec Carnets Paresseux : Le Lion de Denfert se rĂȘve.

Pour l’Agenda Ironique d’aoĂ»t, c’est l’Ornithorinque qui a Ă©tĂ© choisi et il nous propose comme sujet un voyage vers mars.

L’époque importe peu, mais deux Ă©lĂ©ments devront apparaĂźtre dans la narration : la barraque et le bonimenteur (homme ou femme).

Les infos complĂštes se trouvent ici  et vous avez jusqu’au 26 aoĂ»t pour dĂ©poser votre texte en commentaire Ă  la mĂȘme adresse .

A vos claviers pour que nous ayons encore le plaisir de lire de nombreux textes originaux comme chaque mois 👍.

Continuer la lectureL’agenda ironique d’aoĂ»t 2022 ✍🏻