L’agenda ironique d’octobre ✍🏻
- Post published:26 octobre 2022
- Post category:Agenda ironique/Ecriture
- Post comments:16 commentaires
L’agenda ironique d’octobre est hĂ©bergĂ© par “Le retour du flying bum” dont les consignes (la beautĂ© et un proverbe ou un dicton inventĂ©) m’ont donnĂ© bien du fil Ă retordre đŁ.
Mon esprit, qui a commencĂ© sa pĂ©riode de repos tout comme la nature en cette saison, a pourtant tentĂ© de s’activer Ă maintes reprises sans beaucoup de succĂšs.
C’est la vie: la gestation fut longue, l’accouchement difficile et le bĂ©bĂ© pas trĂšs beau mais ce n’est pas une raison pour le noyer malgrĂ© tout đ.
Bref, plutĂŽt que de rendre une page blanche, je vous livre quand mĂȘme le rĂ©sultat de tant de souffrances đ. (Pas de soucis, je suis dĂ©jĂ rĂ©tablie đ)
Pas question d’ĂȘtre privĂ© de dĂ©sert!
Il sâĂ©tait enfui, les mains collĂ©es aux oreilles, Ă©puisĂ© par ses cris de colĂšre. Il Ă©tait parti en courant de la tente qui leur servait de maison depuis quâils avaient quittĂ© leurs familles de nomades. On leur avait dit plusieurs fois que le groupe Ă©tait la seule chance de tenir le coup dans le dĂ©sert. Mais ils nâen avaient fait quâĂ leur tĂȘte et Ă©taient partis dans le sable avec, pour seul bagage, une tente en assez bon Ă©tat, deux chĂšvres et quelques provisions, le tout portĂ© par un chameau. Lâinsouciance de la jeunesse et leur amour les avaient dopĂ©s, ils se sentaient invincibles face au monde.
TrĂšs vite, les difficultĂ©s pour trouver de quoi boire et manger avait gommĂ© leurs sentiments quâils pensaient pourtant si forts. Comment entendre gazouiller les cĆurs quand lâestomac crie famine?
Il avançait maintenant solitaire en donnant de grands coups de pied dans le sable, rĂ©guliĂšrement, pour se calmer. Soudain, alors quâil invectivait le ciel, son pied heurta quelque chose de dur. DâĂ©tonnement et de douleur il se laissa tomber lourdement Ă cĂŽtĂ© de lâobjet qui lâavait blessĂ©. Il prit dans ses mains le gros caillou brun-rougeĂątre dont la surface Ă©tait parsemĂ©e de petits cratĂšres.
âTrĂšs dur et mĂȘme pas joli en plus, pensa-t-il. Ce nâĂ©tait vraiment pas de chance que son pied et le caillou se soient rencontrĂ©s alors quâil y avait tant de sable meuble tout autour.
CâĂ©tait comme AĂŻcha en fait, les difficultĂ©s lâavaient rendue trĂšs dure et, alors quâil la trouvait si belle dans les premiers temps, il ne supportait plus la moue triste quâelle arborait toujours Ă prĂ©sent. Il appelait ça « sa bouche parapluie »âïž, un comble en plein Sahara⊠Ses parents lui avaient prĂ©sentĂ© tellement de jeunes filles avec moins de caractĂšre que sa femme et qui se seraient soumises Ă sa volontĂ© sans oser Ă©lever la voix contre lui. Mais câest sa dĂ©termination Ă elle qui lâavait sĂ©duit.
Tout en se calmant et en revivant sa vie Ă lâenvers, il triturait le caillou et, machinalement, il le retourna. A sa grande surprise, il dĂ©couvrit dans son creux des cristaux dâamĂ©thyste.
Jamais il nâaurait imaginĂ© que cette pierre si dure et qui lui avait fait si mal aurait pu cacher tant de beautĂ©.
Convaincu Ă prĂ©sent quâil avait eu tort de partir loin de son Ă©pouse sans chercher Ă dĂ©couvrir toutes ses facettes, il fit rapidement demi-tour. Câest essoufflĂ© mais plein dâespoir quâil regagna leur campement oĂč Aicha lâaccueillit Ă bras ouverts. Elle souriait largement prĂȘte Ă entendre son histoire en admirant le bloc dâamĂ©thyste quâil avait posĂ© au creux de ses mains. SĂ»r que ce caillou resterait longtemps leur porte-bonheur pour leur rappeler que
Une grande douleur peut parfois mener au bonheurâŠ
Si j’ai bien compris, les votes se feront rapidement, je reviendrai donner des nouvelles.
Bonne fin de journée