Metoo ou mytho…
Bon, je ne vais pas vous faire l’offense de vous raconter l’histoire d’Adam et Eve. Nous la connaissons tous, que nous ayons été élevés dans un esprit religieux ou pas.
Et donc, pour résumer les choses, Adam s’ennuyait tout seul dans son paradis (tandis que le bon dieu s’énervait dans son atelier!) et « on » lui aurait créé une compagne à partir d’une de ses côtes. (Enfin ça c’est ce qu’on lit dans un bestseller mondial appelé la Bible et qui cartonne depuis plus de 2000 ans !)
Et donc la femme serait issue d’un morceau de l’homme ! Il n’y a qu’un homme pour avoir imaginé cette histoire qui a ainsi mis la femme en situation d’infériorité dès le départ. L’histoire commençait bien pourtant, le soleil, les petits oiseaux, la nature puis c’est parti en sucette. Si on poursuit la lecture on apprend que le créateur (que vous appellerez comme vous voulez) n’a interdit qu’une chose dans ce paradis c’est de croquer les fruits de « l’arbre de la connaissance ». Pas très fute-fute, Adam n’y voyait pas malice et se contentait de se laisser vivre. Eve, qui, bien que créée en deuxième lieu, avait été mieux assemblée (vu qu’elle avait son cerveau bien positionné contrairement à Adam😉), était curieuse d’acquérir la connaissance. C’est comme si une petite voix lui avait murmuré « Il y a plein de fleurs là-bas, là où c’est clair, pourquoi tu marches où il fait noir ? » (Han Kang). Bref, Eve a donc goûté au fruit étiqueté « défendu » et a entraîné Adam à faire de même ce qui aurait causé toutes nos misères. (Encore que pour le Covid on n’ait aucune certitude à ce jour…). Des années plus tard, en repensant à ce jour et en observant les femmes qui l’entouraient Eve s’est surprise à penser « mais nous ne sommes pas des fleurs, nous sommes un incendie ! » et c’est vrai qu’elle avait bien enflammé une situation au départ plutôt tranquille.
On ne saura jamais vraiment le fin mot de l’histoire mais l’occasion était trop belle et l’homme a sauté sur l’occasion en hurlant « à partir de maintenant c’est moi le chef et c’est moi qui décide. Toi, femme, tu es inférieure et tu devras te soumettre à ma volonté! ».
C’était parti, le conditionnement de toute notre société jusqu’à aujourd’hui était enclenché et l’homme se sentirait toujours supérieur en tout ! Toujours ? Non parce que très vite une femme (qui avait génétiquement hérité de la connaissance) a trouvé cela injuste.
A deux on est plus fort c’est bien connu et, très vite, les femmes ont pris conscience que chacune d’entre elles était le courage d’une autre.
Le problème, pour l’homme, c’est qu’il n’est pas facile de quitter une position dominante quand on la croit légitime !
Le bien-fondé de leur supériorité, certains y croient tellement qu’ils n’hésitent pas à harceler sexuellement les « femelles » qui passent à leur portée. Comme si d’occuper les plus hautes situations donnait le droit d’accomplir les plus viles bassesses. Depuis quelque temps des femmes courageuses ont osé parler, ne plus se comporter honteusement alors qu’elles étaient victimes. Le mouvement «Metoo» était né et il n’a cessé de s’étendre.
Comme piètre défense, les mâles dominants n’hésitent pas à clamer qu’ils n’y sont pour rien, que la dame a tout inventé et qu’il faudrait être fou pour imaginer que l’Homme se soit abaissé à de tels comportements. Mais bien sûr…
Mesdames, unissons-nous mais sans perdre ce qui fait notre nature, notre grâce et notre féminité,
Mesdames, restons debout, unies, et regagnons petit à petit la place dont nous avons été privées trop longtemps aux côtés de l’homme et pas plus bas,
Mesdames, usons de notre connaissance de la vie pour expliquer aux hommes (avec des mots qu’ils comprennent) que nous ne voulons pas leur prendre le pouvoir mais le partager.
J’ai envie de terminer malgré tout sur une note rassembleuse en citant Musset qui avait tout compris
« Tous les hommes sont menteurs, inconstants, faux, bavards, hypocrites, orgueilleux et lâches, méprisables et sensuels ; toutes les femmes sont perfides, artificieuses, vaniteuses, curieuses (…) mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux » .