Brick a book 364 bis ✍🏻

Quelques adaptations bien compréhensibles ont été apportées sur le blog Brick a book qui essaye de continuer à nous divertir en ces temps si particuliers.

Voici les mots d’Alexandra sur cette nouvelle mouture:

Après quelques essais d’un texte en mode « cadavre exquis » où chacun mettait sa petite touche personnelle, je sais que certains n’y trouvent pas leur compte, aussi voilà ce que je vous propose : le mardi et le vendredi, je poste une photo, et vous écrivez chacun votre texte (que vous postez dans les commentaires.) Il s’agit des règles habituelles de l’atelier d’écriture, sauf que là, sa fréquence est doublée (d’une fois par semaine, nous passons à deux.), puis le mercredi et dimanche, je posterai le début d’un texte et ce sera à vous de le poursuivre en participant chacun votre tour.

Vous trouverez ci-dessous la photo proposée pour ce premier vendredi d’écriture suivant la nouvelle organisation et, juste en-dessous, le texte qu’elle m’a inspiré.

©MHM / CH

Mais qu’est-ce qui m’avait pris de l’écouter! Mon amie Martine m’avait raconté qu’elle avait été faire une visite insolite au Musée de la Boverie à Liège: le sujet de l’expo semblait intéressant mais la particularité était surtout que, lors de cette séance, les visiteurs étaient nus comme des vers.

Cette expérience l’avait tellement enthousiasmée qu’elle m’avait invitée à faire partie du groupe qui organisait une visite du Paris souterrain dans le même accoutrement ou plus exactement sans accoutrement. Et moi, comme une idiote, par bravade peut-être, j’avais répondu “pourquoi pas?”

L’entrée se faisait par la descente vers les toilettes publiques et de là un portillon nous donnait accès au Paris souterrain.

Afin de nous mettre “dans l’ambiance” nous avions commencé à nous dévêtir dès le départ. Nos grosses vestes avaient été déposées sur la rambarde qui surplombait les escaliers qui conduisaient au ventre de Paris. Je croisai discrètement les doigts en espérant retrouver la mienne à la sortie parce qu’un petit vent frisquet m’avait déjà fait frissonner.

Arrivés au sous-sol, nous envoyions tous valser tous les textiles que nous portions et, un peu gênés quand même, nous nous préparions à l’aventure sous les yeux amusés de Monsieur Pipi.

Notre progression commença en silence et puis un rire s’échappa, puis un autre, puis un soupir, puis quelques remarques fusèrent. L’ambiance se dégelait peu à peu entre nous. Mais il n’y avait qu’elle parce qu’un méchant courant d’air nous entourait désagréablement. J’espérais ne pas m’enrhumer en plus.

Heureusement la visite ne dura pas trop longtemps et nous reprîmes bien vite le chemin des toilettes par où nous étions arrivés.

Jamais plus je ne me laisserais embarquer dans pareille aventure, Martine l’avait bien compris qui m’offrit d’aller boire un chocolat chaud pour me réconforter et accrocher à nouveau un sourire à mes lèvres presque gercées.

Voilà, c’était ma participation à ce projet bihebdomadaire. Je verrai si je tiens le rythme mais, quoi qu’il en soit, je vous encourage à aller lire les textes nés de cette photo. Certains sont drôles, d’autres émouvants et ils se trouvent juste ici.

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Brick a book ✍🏻

Période de confinement oblige, les règles restent modifiées sur le blog Brick a book. Actuellement c’est toujours le texte à la chaîne qui prévaut et je vous invite à passer voir les productions originales et humoristiques qui découlent des participations de personnes ayant des sensibilités et des approches différentes 😀

Pour garder une certaine continuité et une sorte de routine malgré la période, je conserve le lundi comme jour consacré à l’écriture sur mon blog.

Aujourd’hui c’est la photo ci-dessous qui sert de déclencheur d’écriture avec comme incipit la phrase suivante: “Tu vois, ma bonne amie, que je te tiens parole, et que les bonnets et les pompons ne prennent pas tout mon temps ; il m’en restera toujours pour toi” (Choderlos de Laclos).

Je vous propose mon texte, sous la photo, en essayant bien sûr d’éviter les liaisons dangereuses dans l’écriture 😉

©Andrei Bocan

J’étais bien. Tout simplement bien. Un vieux vinyle crachotait un peu sur la platine, le café tiédissait dans le récipient et moi j’étais au fond de mon canapé, soigneusement lovée dans un plaid moelleux. Si le paradis existait, il devait ressembler un peu à ça je crois… J’avais l’air d’un nem avec une tête hirsute qui en émergeait mais je m’en moquais, je profitais d’un instant de béatitude absolue.

Mes idées s’évadaient, loin dans le passé, du temps de ma jeunesse. Je ne tenais pas en place, toujours à voyager à gauche et à droite, à fureter, à faire mille choses à la fois, à n’en finir aucune. Je changeais de boulot tous les six mois. Quand je m’étais lassée des tâches routinières, des gens qui affichaient toujours la même tête et des cons qui empoisonnaient mon existence, je démissionnais et allais voir ailleurs si la vie y était plus palpitante.

Puis vint la maturité, la vie de couple, les enfants, la fin du couple, le départ progressif des enfants, la vie quoi.

Le temps a passé, insidieusement, les premières rides et les premiers cheveux blancs ont fait leur apparition, sans effet d’annonce, les lâches.

J’ai fini par trouver l’apaisement mais aussi la solitude, parfois difficile après l’agitation quotidienne d’une vie familiale bien remplie. 

Et puis, enfin, la retraite tant attendue avec de nouveau des rêves d’évasion mais aussi de nouvelles obligations familiales liées aux petits-enfants “qui aiment tant venir loger chez Mamy”… Des amours, c’est vrai mais aussi une grande fatigue quand ils sont là avec leurs sollicitations permanentes et l’envie d’être une Mamy modèle pour eux.

Et ce soir, après leur retour chez eux, cette solitude savourée comme il se doit, le calme après la tempête.

Soudain, les paroles de la chanson me rappellent la promesse d’écrire à ma plus vieille amie, celle avec qui on rigolait à vingt ans en s’imaginant comme deux mémés tricotant des bonnets à longueur de soirée.

Je pris alors ma plus belle plume et commençai ainsi mon message: 

“Tu vois, ma bonne amie, que je te tiens parole, et que les bonnets et les pompons ne prennent pas tout mon temps ; il m’en restera toujours pour toi”

Le café sera froid et le disque fini quand j’aurai fini mon message mais je salive déjà à l’idée de préparer un nouveau café, de retourner le disque sur la platine et de me réenrouler dans mon plaid pour replonger dans mes rêves.

Je vous dis à lundi prochain pour un nouvel écrit et, d’ici là, prenez soin de vous et de vos proches.

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Brick a book ✍🏻

En temps normal, le lundi je participe à l’atelier d’écriture du blog Brick a book. Le principe est alors d’écrire un texte au départ d’une photo proposée par Alexandra. 

Mais nous ne sommes pas tout à fait “en temps normal” comme vous le savez (sauf si vous arrivez tout juste de la planète Mars 😉 ) et les règles s’adaptent à la situation.

Dans un premier temps, l’idée était d’écrire tous les jours ce qui me paraissait un peu contraignant. Par la suite, la proposition a été d’écrire une histoire à plusieurs mains au départ d’une phrase extraite d’un livre et proposée par Alexandra.

J’aime bien cet exercice qui a le mérite de nous relier virtuellement par nos mots et j’y participe depuis hier. Nos styles et personnalités différentes forment un texte un peu surréaliste (mais bon, moi je suis Belge alors ça me connaît 😊) mais surtout rempli d’humour.

Malgré tout le principe de base de la photo du lundi me manque un peu et comme une photo est quand même proposée sur le blog, pourquoi me priver de mon petit plaisir du jour? Sauf que le délai est très court puisque la photo ci-dessous a été proposée aujourd’hui et le texte qui en découle je l’ai écrit aujourd’hui aussi…

©Nagesh

Quand j’avais ouvert les yeux ce matin j’avais poussé un long soupir en pensant à la charge de travail qui m’attendait au jardin. Chaque année c’était pareil, après avoir laissé, comme si nous avions un regard filtrant, le jardin décliner doucement au fil de l’hiver, il allait falloir mettre les bouchées doubles.

Pâques approchait, toute la famille allait venir et nous allions organiser une chasse aux oeufs géante pour les enfants. Un grand moment de bonheur en prévision.

Pas question dans ce cas de laisser ronces et mauvaises herbes faire comme si elles avaient pris le contrôle de tout. Ce n’est pas parce qu’on avait fermé les yeux quelques mois que ça allait continuer ainsi.

Mais bon dieu que j’avais du mal à lancer un pied hors du lit!

Tout à coup, une décharge inattendue de courage me secoua . Il avait suffi que je pense à la fierté que j’éprouverais quand tous admireraient la pelouse bien tondue et les abords soigneusement nettoyés. Et comme ça ne se ferait pas tout seul, il fallait que je m’y mette au plus tôt pour profiter des premiers rayons du soleil printanier.

La première chose que je vis en arrivant près du gros arbre fut la brouette abandonnée, telle que je l’avais laissée après avoir balayé quelques branches mortes arrachées par le vent.

Allons, courage, les petits trolls qui viennent faire le boulot la nuit n’existent que dans les contes pour enfants…malheureusement 😊.

 Si vous aimez écrire et partager vos écrits, courez vite sur le blog Brick a book voir à quoi nous nous amusons en toute sécurité en ces temps de confinement.

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Brick a book ✍🏻

Je vous rappelle qu’une nouvelle photo est proposée chaque jour sur le blog Brick a book mais que j’ai choisi de ne pas modifier mon rythme et de ne publier que le lundi en prenant la photo proposée le dimanche précédent  comme déclencheur d’écriture.

©Ketan Rajput

Zut de zut! Deux heures déjà que je regardais ce ballet moderne à la télé et l’image venait de se figer! J’avais beau faire le marteau-piqueur sur la télé-commande, plus rien ne fonctionnait à mon grand désarroi.

C’était comme si un personnage facétieux avait brusquement décidé de jouer à “1, 2, 3, soleil” pendant le ballet!

Pffff, j’allais devoir arrêter la box et attendre que tout reprenne correctement.

Evidemment les serveurs étaient surchargés, tout le monde regardait la télévision ou “tchatait” sur son PC en ces temps de confinement mais de voir ces gracieuses danseuses la jambe levée, tentant de garder leur équilibre sur un pied, j’avais mal pour elles.

J’espérais qu’il y avait au moins un technicien non confiné pour palier ce problème de transmission.

Et en plus, à la reprise, si jamais ça reprenait, j’aurais perdu à tout jamais le fil de l’histoire sous tendant la représentation.

Bon, foutu pour foutu, je m’éloignai de la télé pour sortir dans le jardin. Tiens, de nouvelles fleurs avaient éclos et les oiseaux s’égosillaient dans le prunier. Le chien du voisin aboyait à tue-tête, comme d’habitude, il n’était pas confiné lui, dommage…

Oh, mon autre voisin s’approchait de la haie pour me saluer (en respectant les conseils de distanciation sociale évidemment). On commençait à bavarder, à prendre des nouvelles les uns des autres. Un troisième se mêlait de loin à la conversation.

L’après-midi passa ainsi sans que je ne pense plus à ma contrariété. 

Après tout, ce ballet, je le verrais bien une autre fois, peut-être même que je pourrais aller le voir en vrai, après, ce serait encore mieux et sans risque de voir se figer les danseuses contre leur gré.

Je me sentais bien, presque heureux, d’avoir repris pied dans la vraie vie tandis que mes danseuses gardaient toujours le leur en l’air…

Pour lire les autres textes inspirés par cette photo, il suffit d’aller sur Brick a book.

Bonne semaine, prenez soin de vous.

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Brick a book ✍🏻

Le lundi c’est habituellement le jour du rendez-vous sur le blog Brick a book.

Sauf que…depuis quelques jours Alexandra propose une photo par jour sous l’intitulé “Ecrire au temps du coronavirus”. J’ai participé une fois ou deux puis abandonné ce rythme trop soutenu pour moi. Je ne suis pas text-addict à ce point et j’aime que ça reste un plaisir et pas une sorte de devoir quotidien. Je pense que “trop d’écriture tue l’écriture” ou, en tout cas, l’envie d’écrire mais ça n’engage que moi. 

En outre, j’ai beaucoup d’occupations entre la maison et le jardin en ce beau début de printemps🌞, les appels vidéo des (petits-) enfants, les messages ou coups de fil échangés avec les proches plus âgés, la lecture, les échanges sur les blogs habituels, etc.

J’ai donc décidé de garder le rythme hebdomadaire auquel je suis habituée et j’ai choisi cette photo (proposée le 22 mars par Alexandra sur son blog) qui m’a inévitablement rappelé ceci. Pour ne pas plonger (c’est le cas de le dire) dans la facilité, j’ai décidé de me forcer à m’écarter de l’aspect artistique de Harry Fayt pour écrire le texte ci-dessous.

©Alice Alinari

J’avais probablement un peu trop bu pendant cette soirée magnifique au bord de la falaise quand j’ai basculé dans l’eau. Evidemment personne ne s’en est aperçu ou bien ils étaient trop saouls pour réagir.

Il faut dire qu’il y avait du monde ce soir-là et que les conversations allaient bon train.

Quoi qu’il en soit, dès que j’ai commencé à couler j’ai ressenti un bien-être incroyable. Les bruits me parvenaient totalement assourdis. Je flottais littéralement comme un bébé dans le liquide amniotique. 

Des images abstraites ont envahi mon cerveau, un peu ramolli à ce moment il faut bien le reconnaître, mais elles me faisaient un bien fou tout en m’hypnotisant agréablement en même temps.

Je voyais bien quelques bulles remonter à la surface mais ça me faisait plutôt sourire en pensant à celles de tout ce champagne qui avait coulé le long de ma gorge.

J’ignore le temps qu’a duré l’incident mais quand même, à un moment, quelqu’un a vu flotter ma robe comme d’immenses nageoires translucides et s’en est inquiété.

Ce qui s’est passé ensuite est très confus dans mon esprit. On m’a raconté qu’un des serveurs avait plongé pour me remonter à la surface. Quelle chance qu’il n’ait pas été autorisé à boire pendant son service!

Autant avouer que j’avais piteuse allure quand on m’a sortie de l’eau, ma coiffure sophistiquée et ma robe collant à mon corps ne m’avantageaient pas vraiment. J’étais bien loin de la beauté altière qui avait attiré les regards flatteurs quand j’étais arrivée!

Je frissonnais malgré la couverture dans laquelle on m’avait enroulée. 

Je me souviendrais longtemps de cette mésaventure mais, plus que tout, c’est le sentiment de bien-être immense quand je flottais qui resterait gravé dans mon esprit.

Si vous souhaitez lire les textes des autres participants inspirés par la même photo, c’est sur Brick a book.

Prenez soin de vous, le temps de l’insouciance reviendra, on ne sait pas quand, mais il reviendra, j’y crois fermement!

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Brick a book 364 ✍🏻

Chaque lundi j’essaye de rédiger un texte sur la base d’une photo proposée par Alexandra du blog Brick a book.

Je trouve amusant de sortir de ma zone de confort et de lire les autres textes qui ont été inspirés par la même photo mais qui ont souvent pris des directions tout à fait différentes.

Cette semaine c’est la photo ci-dessous qui sert de déclencheur d’écriture.

© Clarisse Meyer

Je n’aimais pas particulièrement la pêche. Pour tout dire, ça m’ennuyait profondément d’envisager de rester des heures à attendre une truite que j’aurais du mal à manger ensuite. Même si je savais que le lac était régulièrement approvisionné en poissons frétillants, je n’aimais pas le concept. J’aimais trop la vie pour ça. En tout cas, je l’aimais trop…avant.

J’étais donc là, au bord du lac, sans matériel de pêche, juste parce qu’on m’avait vanté la beauté des eaux turquoises et du mont Laurel juste en face. J’étais là pour la quiétude qui règne généralement près des endroits où l’on pêche. J’avais besoin de calme pour réfléchir à toutes ces choses qui m’angoissaient.

J’avais emporté avec moi le nécessaire pour ne pas avoir froid ni me retrouver dans la pénombre au cas où mes réflexions dureraient jusqu’à la tombée de la nuit.

Des amis proches, me voyant plonger dans la dépression, m’avaient demandé si “je ne verrais pas quelqu’un pour m’aider”. Comme j’avais toujours été réfractaire à tout ce qui commençait par psy, j’avais dit que j’allais y penser et, brusquement, j’avais décidé de me retrouver seul face à moi-même pour faire le point.

L’endroit était magnifique et je me sentais beaucoup plus apaisé et serein que je ne l’avais été ces six derniers mois.

Je n’en pouvais plus de cette course permanente après je ne sais quoi. Plus de boulot, plus de responsabilités, plus d’argent, plus de possessions matérielles, mais moins d’amitié, ne parlons même pas d’amour, pas le temps!, moins de tendresse, moins de sentiments, de relations humaines, en gros moins de bonheur de vivre. Il fallait que la grande roue du temps s’arrête un moment pour que je puisse me poser.

Le simple fait d’arrêter de gamberger dans ma tête et de mettre enfin des mots sur un instantané de ma vie m’avait pris la journée complète. J’allais changer beaucoup de choses au quotidien. Un nouveau feu brûlait dans mes veines: je ne succomberais pas au burn-out!

J’espère que ça vous a plu et si c’est le cas, ou pas d’ailleurs 😉, je vous invite à vous rendre sur le blog Brick a book pour lire les autres textes et, pourquoi pas, participer à l’exercice 😊

Je vous propose de terminer en douceur et en musique.

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Brick a book 363 ✍🏻

Nous n’avons reçu la photo que hier après-midi mais malgré tout le défi reste là: construire une courte histoire au départ de celle-ci dans le cadre de l’atelier d’écriture Brick a book.

©Jordan Whitt

Les parents leur avaient dit de courir, le plus vite possible pour se mettre à l’abri dans les fourrés de l’autre côté de la clairière. 

Les hélicoptères des gardes-côtes survolaient l’endroit à la recherche des migrants débarqués ce matin.

Quelques-uns avaient été arrêtés sitôt le pied posé sur le sol de ce qu’ils pensaient terre d’asile. Pendant que les gardes essayaient de discuter avec les adultes, quelques enfants s’étaient enfuis suivant en cela les recommandations de leurs parents. Ces derniers pensaient que, même si eux ne s’en sortaient pas, au moins leurs enfants connaîtraient des jours meilleurs, quitte à, pour cela, faire éclater la famille.

Bien sûr, le reste de leur vie se passerait à se demander ce qu’étaient devenus leurs gamins mais ils voulaient croire que le monde n’était pas aussi pourri que ce qu’on leur avait démontré jusqu’à aujourd’hui.

A commencer par le passeur qui leur avait pris le peu de richesses et de bijoux qu’ils avaient pu sauver de la convoitise de leurs ennemis dans le pays qu’ils fuyaient. Avant cela, ceux qui les avaient hébergés en attendant que la mer se calme avaient aussi exigé de l’argent, beaucoup d’argent, une bonne part des économies de toute une vie…

Ils étaient là, désespérés, se demandant ce que l’avenir leur réservait mais n’ayant plus la force de se battre. Leurs dernières forces venaient de les quitter et seul l’espoir pour leurs enfants maintenait une petite flamme tremblante dans leurs yeux.

Ils voulaient croire que des humains n’auraient pas à coeur de renvoyer des enfants seuls dans un pays en guerre.

Leur foi en l’homme était immense mais était-elle justifiée?

Voilà ce que cette photo et l’actualité m’ont soufflé comme mots.

Pour voir ce qu’ont écrit les autres participant(e)s, rendez-vous sur Brick a book et passez une bonne semaine.

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Brick a book 362 ✍🏻

Quel plaisir de voir revenir le lundi et l’atelier d’écriture Brick a book 😀

Le principe? Inventer une courte histoire au départ de la photo ci-dessous, sans autre contrainte.

© MLNM/CH

Voici les mots qui me sont venus à l’esprit:

Des pierres dressées avaient été disposées là en attendant l’arrivée des sculpteurs. Ils venaient nombreux d’un peu partout en Europe. On les repérait de loin quand ils approchaient au volant de leurs vans Volkswagen qui avaient connus des jours meilleurs, il y a bien longtemps. La plupart ne roulaient pas sur l’or, c’est le cas de le dire, mais pourtant ils en avaient dans les mains quand ils s’attaquaient à la pierre.

Au début ils se regardaient par en-dessous, un peu méfiants, en déballant leurs outils acérés et encore tout propres.

Heureusement qu’ils partageaient leurs repas dans  la grande salle. C’est là qu’ils se dégelaient un peu et que les rires fusaient au fil des échanges et des anecdotes. Il y avait surtout des hommes qui venaient se mesurer à ces blocs massifs de pierre mais, au fil du temps, les femmes commençaient aussi à créer de magnifiques sculptures.

Par ordre d’arrivée sur le site, chacun(e) choisissait son bloc en ayant déjà souvent en tête l’aspect qu’aurait la pierre taillée, coupée, bouchardée, polie,… qui serait offerte à la vue des nombreux visiteurs.

C’était fascinant de voir au fil des jours les objets ou les personnages prendre forme grâce aux coups de pointerolle et de maillet judicieusement placés.

Quelques chats poussiéreux traînaient sur le site et Marie ne pouvait s’empêcher de les caresser à chaque pause. C’est cette douceur contrastant avec l’énergie déployée pour dompter la pierre qui avait séduit Yves dès le premier jour. 

Il lui était impossible de rester de pierre devant tant de tendresse féminine. C’était un comble pour un tailleur de sa trempe!

La suite de l’histoire leur appartient. Seul le chaton qu’ils ont fini par adopter aurait pu nous en dire davantage…

NB: cette histoire m’a été inspirée par cet endroit proche de chez moi.

Je vous invite, après cette lecture, à aller voir les histoires inventées par les autres participant(e)s sur le blog Brick a book et je vous souhaite une belle semaine.

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Brick a book 360 ✍🏻

C’est la photo ci-dessous qui sert de déclencheur d’écriture dans le cadre de l’atelier d’écriture du blog Brick a book.

Le principe? On regarde la photo et on laisse dériver notre imagination pour rédiger une histoire en quelques lignes. Parfois une contrainte est ajoutée à la photo mais ce n’est pas le cas ce lundi.

©Steven Roe/ www.instagram.com/steveroe_

Mon histoire se trouve ci-dessous…

Un vrai cauchemar! Je m’étais réveillé sur ce palier à l’ambiance apocalyptique sans savoir où je me trouvais. J’avais fait la fête la veille au soir avec deux asiatiques rencontrés dans un bar et on avait pas mal picolé il faut le reconnaître. Le Nihonshu (日本酒) ne me réussissait pas vraiment si j’en jugeais par les coups de marteau-piqueur qui résonnaient dans mon crâne.

J’étais en déplacement professionnel au Japon et, après une journée bien remplie de réunions assez tendues, j’avais eu envie de me plonger dans l’ambiance de cette ville afin de découvrir autre chose que les salles de conférence climatisées qui se ressemblaient toutes, quel que soit le continent. J’avais erré dans les rues animées et bruyantes, essayant d’éviter les nombreuses motos qui bourdonnaient tout autour de moi puis, lassé de zigzaguer, j’étais entré dans le premier bar qui me paraissait moins louche que les autres.

C’est là que mes deux compagnons de beuverie m’avaient approché, entamant la conversation dans un anglais approximatif. Nous avions sympathisé rapidement, l’alcool ayant fait tomber toutes mes inhibitions, et passé plusieurs heures à échanger des idées qui devraient nous permettre de refaire le monde afin qu’il devienne parfait à nos yeux.

Après, c’est le trou noir, l’amnésie complète jusqu’à mon douloureux réveil, couché à même le sol peu ragoûtant et sous ces néons rouge sang. La porte de l’ascenseur était ouverte et semblait bloquée ainsi que je pus le confirmer en me traînant jusque là.

Mes poches étaient anormalement plates, tous mes papiers et mon argent ayant été subtilisés de même que mon téléphone portable.

Impossible d’appeler qui que ce soit à l’aide, d’autant plus que ma voix de rogomme aurait immédiatement indiqué à mon interlocuteur à quoi j’avais passé la soirée.

En me retournant, j’aperçus une porte qui conduisait à des escaliers. Je me faufilai afin de sortir de ce cauchemar et de regagner mon hôtel où j’essayerais d’entrer discrètement. Je n’avais plus vraiment l’allure du jeune cadre dynamique un brin condescendant avec le personnel qui était arrivé avant-hier.

Honteux et confus, je me jurai, mais un peu tard comme le corbeau, qu’on ne m’y prendrait plus!

J’espère que ce texte vous aura plu et je vous invite à découvrir les textes produits par les autres participant(e)s chez Brick a book.

Je vous souhaite de passer une excellente semaine.

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Brick a book 359 ✍🏻

Le lundi c’est atelier d’écriture avec Alexandra du blog Brick a book.

Le principe? Une photo différente nous est proposée chaque semaine, avec ou sans contraintes additionnelles, et nous laissons courir notre imagination pour écrire une histoire qui en découle.

©Karl Fredrickson

Voici ce qui m’a été inspiré cette semaine:

J’étais entrée dans cette église comme il m’arrive régulièrement de le faire en vacances. J’aime pénétrer dans ces enveloppes feutrées où les mots se chuchotent et les pas se font glissants.

Oh je n’ai rien d’une grenouille de bénitier, loin de là, mais j’aime ces endroits souvent solennels et grandioses. Peu m’importe d’ailleurs à quelle religion est consacré l’édifice si l’ambiance générale me plaît dès l’entrée. Les églises protestantes ont ma préférence pour leur côté dépouillé tandis que les orthodoxes m’étouffent un peu par leurs surcharges d’icônes dorées.

Je m’étais assise, machinalement, sur un banc inconfortable, seule. J’aimais la douce clarté diffusée par les luminaires ajourés qui pendaient du plafond mais ce qui m’intéressait le plus était le vitrail géant face à moi. Mon esprit s’évadait et je me demandais combien d’heures de travail méticuleux et de patience avait demandées cette magnifique réalisation multicolore. Depuis que j’avais lu “Les piliers de la terre“, je ne regardais jamais plus une église distraitement mais j’éprouvais toujours  respect et admiration pour ses bâtisseurs.

Soudain, le silence éclata sous le souffle de l’harmonium! J’étais tellement plongée dans mes pensées, somnolant presque, que je n’avais pas entendu la porte s’ouvrir derrière moi. La musique emplissait à présent l’espace, le rendant joyeux, comme s’il venait de s’éveiller en sursaut . Je ressentais moi aussi cette allégresse malgré quelques notes discordantes. Je me laissais porter par la musique et mes rêveries prirent une autre direction, me ramenant à mon adolescence et mes chansons préférées.

Je compris qu’en poussant cette porte, j’avais rencontré, sans le voir, “l’enfant des cathédrales”! Et subitement j’étais redevenue l’adolescente qui rêvait de rencontrer son chanteur préféré.

L’arrêt de la musique me laissa un peu étourdie, reprenant pied dans la réalité.

Je me levai et me dirigeai vers la sortie, laissant glisser, sur le dossier du banc, mon manteau de rêves…

Au cas où, la chanson évoquée est celle ci-dessous.

Comme d’habitude, je vous invite à aller lire les autres textes  inspirés par cette photo sur Brick a book.

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