Brick a book 388 ✍🏻

Tous les lundis, je participe à l’atelier d’écriture en ligne Brick a book.

Alexandra nous propose une photo sur son blog et chacun-chacune laisse les mots venir en la regardant.

Cette semaine c’est la photo ci-dessous qui nous sert de déclencheur d’écriture. Vous trouverez mon histoire juste en-dessous.

©Becca Tapert

“C’était le temps des fleurs, on ignorait la peur…”. Je me souviens avec tendresse de cette époque où nous marchions derrière nos parents pour une balade dans la nature.

Ce jour-là, après le repas dominical, terminé par un fantastique dessert dont la recette sortait tout droit du précieux carnet hérité de ma grand-mère, Papa avait proposé qu’on aille profiter du soleil.

En attendant nos parents dans le jardin nous avions confectionné des couronnes de feuilles et de fleurs. Ça allait bien avec nos vestes en denim et ça nous donnait un petit côté hippie chic, comme disait Maman avec attendrissement.

Quand je revois cette photo prise par mon petit frère, toujours à la traîne avec  l’appareil photo reçu pour sa communion, la nostalgie m’envahit.

Nous étions si heureux et nous ne le savions pas ou en tout cas nous ne l’appréciions pas suffisamment.

Maintenant, c’est nous qui marchons en tête des balades, suivis par nos enfants et petits-enfants. La vie continue et on ne peut pas se plaindre mais que le temps de l’insouciance semble  loin…

Si vous aimez lire des textes courts, allez voir sur Brick a book ce que cette photo a inspiré aux autres participant(e)s. Surprise garantie!

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Brick a book 387 ✍🏻

Comme tous les lundis, je participe à l’atelier d’écriture du blog  Brick a book.

Le principe? Produire un texte original sur base de la photo proposée. Cette semaine c’est la photo ci-dessous qui doit titiller nos neurones 😊.

Juste en-dessous, vous trouverez le texte qu’elle m’a inspiré.

©Jean-Carlo Emer

Cette année-là, j’avais espéré recevoir des patins à roulettes pour ma Saint-Nicolas. Je savais que c’était bien trop cher pour mes parents qui avaient beaucoup de mal à boucler les fins de mois. Il me restait un seul espoir:  demander au vieil homme à barbe blanche de les déposer pour moi près de la cheminée afin que je les découvre au matin du 6 décembre .

J’ignorais évidemment que les miracles n’existaient pas et que les cadeaux n’arrivaient pas vraiment par la cheminée. Il faut dire que je n’avais pas encore tout à fait six ans.

Qu’est-ce que j’en rêvais de ces patins! Il me semblait que si je pouvais en chausser qui m’appartiennent je deviendrais le petit garçon le plus heureux du monde, enfin de mon quartier, celui où les maisons étaient toutes identiques et minuscules mais mises à disposition par le propriétaire de l’usine toute proche.

Je me couchai le coeur plein d’espoir le 5 décembre au soir. Pour une fois je n’essayai même pas de grapiller encore quelques minutes auprès de mes parents et j’allai me coucher sans renâcler. Mon impatience de voir mon cadeau me donnait des ailes. J’eus du mal à m’endormir, j’étais bien trop énervé mais je m’obligeais à ne pas bouger afin de ne pas inquiéter mes parents.

Au matin, je me précipitai pieds nus dans la petite pièce où nous vivions et je restai figé sur place. Ils étaient bien là! Mes efforts pour être bien sage avaient payé, ce ne pouvait être que ça.

Je me précipitai dans la rue pour essayer mon nouveau jouet avec impatience. Au début je tombai quelques fois mais très vite je maîtrisai leur utilisation et puis j’étais tellement fier de tourner et virevolter sans cesse devant les autres enfants qui me regardaient avec envie.

Ce n’est que bien plus tard que je remarquai que maman ne portait plus sa médaille de baptême à laquelle elle tenait pourtant tellement. 

Mais ce n’est que quand je sus que Saint-Nicolas était une légende entretenue par les adultes que je mesurai l’étendue de l’amour de ma mère.

Je suis vieux maintenant et mes parents sont morts depuis bien longtemps. Mes enfants puis leurs enfants à leur tour se sont tous moqués de moi en découvrant au grenier ces vieux patins démodés et cabossés. Ils ne peuvent imaginer l’émotion qui m’envahit encore aujourd’hui à leur vue…

En Belgique, la fête de Saint-Nicolas est la fête des enfants sages, bien plus que Noël qui est davantage réservé aux cadeaux entre adultes.

En temps normal, on trouve des trônes de Saint-Nicolas dans tous les grands magasins et les enfants peuvent aller confier leur liste de souhaits inspirée par les nombreux catalogues de jouets dont nos boîtes aux lettres sont gavées dans les semaines qui précèdent le 6 décembre. Cette année, vive la technique!, mes petits-enfants ont pu lui parler en vidéo-conférence. On est bien loin de mon histoire inventée 😉.

N’hésitez surtout pas à aller voir les propositions écrites des autres participant(e)s, c’est souvent source d’étonnement et de plaisir.

Et si le coeur vous en dit, n’hésitez pas à proposer votre propre texte sur le blog Brick a book 😉.

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Brick a book 386 ✍🏻

Le lundi c’est le jour où j’essaye d’écrire un texte pas trop long sur base de la photo proposée sur le blog Brick a book.

Cette semaine il s’agit de la photo ci-dessous. J’espère que l’histoire qui m’est venue à l’esprit tiendra la route 😊.

Il m’avait amenée dans ce coin désert pour m’apprendre à conduire. Enfin, c’est ce qu’il m’avait dit, ou ce que j’avais cru comprendre en tout cas.

Après s’être arrêté sur le côté du champ, il m’avait embrassée langoureusement. C’est clair que ça ne me déplaisait pas mais je n’avais pas la tête à flirter: il fallait que j’aie mon permis le plus vite possible pour postuler au job de mes rêves.

Je m’étais laissé glisser hors de ses bras avant d’agripper la poignée de la voiture et de sortir en rigolant. Surpris, mon copain avait sauté à son tour hors de la voiture mais je l’avais contourné en courant me glisser derrière le volant.

J’avais bien vu que ça ne le faisait pas rire mais ce ne serait pas la première fois que nous ne serions pas sur la même longueur d’onde. Pour moi, une seule chose comptait: apprendre à déplacer ce tas de ferraille correctement.

Il s’était éloigné du véhicule en sifflotant et j’avais supposé qu’il était parti satisfaire un besoin naturel un peu plus loin…

Mais le temps passait et je ne le voyais pas revenir. Je commençais à m’inquiéter un peu en me demandant s’il ne m’avait pas réellement abandonnée là en représailles.

Je me rongeais les ongles, que faire? Je sortis du véhicule à mon tour et commençai à fouiller du regard l’entrée du bois.

C’est à ce moment que j’entendis un grand éclat de rire et le moteur tourner. Il était fier du tour qu’il venait de me jouer mais, dès qu’il vit mon air renfrogné, il me fit un sourire irrésistible avant de sortir de la voiture et de m’inviter à reprendre ma place d’apprentie-conductrice en me disant

— Fini de jouer  la leçon commence vraiment, débraye et enclenche la première!

Je vous invite vivement à passer sur le blog Brick a book, vous serez surpris(e) de voir la diversité des textes élaborés au départ de la même photo.

Et, si le coeur vous en dit, pourquoi ne pas proposer également sur le blog les mots que cette photo vous aura inspirés? 😉.

Bonne semaine à tout le monde.

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Brick a book 385 ✍🏻

Ce n’est pas parce qu’on a passé une semaine qu’on doit perdre les bonnes habitudes. Comme tous les lundis donc, ou presque, voici ci-dessous la photo qu’Alexandra du blog Brick a book livre à notre imagination pour faire naître un texte.

Vous trouverez le mien sous la photo.

©Nsey Benajah

Nous étions là, pied-dessus pied-dessous en train de nous disputer une fois de plus.
Il me reprochait de toujours tout prendre au pied de la lettre! Il venait encore de râler parce qu’on ne se voyait pas assez. C’était un comble alors que je travaillais d’arrache-pied pour terminer mon mémoire, et que lui me demandait toujours de faire des trucs au pied levé en s’impatientant si je n’y arrivais pas.
Il commençait sérieusement à me casser les pieds! S’il continuait, j’allais mettre un coup de pied dans la fourmilière et il trouverait quelqu’un d’autre pour prendre son pied. Ce n’était pas qu’il soit bête comme ses pieds, non il était même plutôt intelligent et sympa comme mec mais avec lui j’avais souvent l’impression d’avoir les deux pieds dans le même sabot. Au début je trouvais ça rassurant qu’il prenne des initiatives et me guide mais depuis plusieurs semaines je me sentais foulée aux pieds et  j’étouffais, pieds et poings liés, sans aucune liberté.

C’est en marchant sur la pointe des pieds que je lui ai suggéré de lever le pied dans notre relation. Cette fois j’avais mis les pieds dans le plat et il me reprochait déjà de le mettre au pied du mur, de ne plus l’aimer… Je le voyais perdre pied petit à petit.

Dire que je le mettais sur un piédestal depuis six mois alors qu’il n’était finalement qu’un géant aux pieds d’argile. En fait il me marchait sur les pieds depuis le début et je venais seulement d’en prendre conscience.

Là je voyais dans ses yeux qu’il était blessé. Je ne l’avais pas habitué à me rebeller. Il ne savait plus sur quel pied danser. Il avait du mal à admettre qu’il s’était tiré lui-même une balle dans le pied en me rabaissant ainsi et sa  seule défense était de dire que je m’étais probablement levée du pied gauche! Il ne se remettrait jamais en question, j’en étais certaine à présent.

Il fallait trancher dans le vif et prendre mes pieds…euh mes jambes à mon cou non sans lui avoir souhaité en ricanant de trouver une autre chaussure à son pied  😉.

Pour voir où l’imagination des participant(e)s les entraîne, courez vite voir sur Brick a book. Promis, vous ne serez pas déçu(e) 😊.

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Brick a book 383 ✍🏻

Comme chaque lundi, je participe à l’atelier d’écriture en ligne sur Brick a book.

Le principe? Une photo sert de déclencheur d’écriture et on laisse vagabonder son esprit et ses doigts sur le clavier pour écrire une courte histoire.

Cette semaine c’est la photo ci-dessous qui donne le ton 😉.

©Saso Tusar

Je n’aurais jamais dû boire autant! Chaque année c’était pareil, ma grand-mère voulait absolument rassembler toute la famille la veille de la Toussaint. Moi, ça me barbait tellement que, non seulement je m’empiffrais des nombreux plats proposés  mais en plus je les arrosais copieusement grâce aux grands crus sortis de la cave familiale pour l’occasion.

Mon grand-père était un fin connaisseur en œnologie et il avait passé sa vie à accumuler d’excellentes bouteilles au fil des années. Depuis son décès, grand-mère nous gâtait en disant que  depuis que Pépé était parti rien n’avait plus d’importance dans sa vie que notre rassemblement annuel.

Oh nous nous voyions souvent entre cousins mais rarement tous ensemble comme chaque 31 octobre.

Le rituel état immuable, nous passions tous la nuit dans la grande maison qu’avaient fait bâtir mes arrière-grands-parents de manière à être ensemble au moment de partir au cimetière tout proche fleurir les tombes de la famille. Après le repas nous nous étions dispersés. Certains avaient sortis les vieux jeux de société usés par les nombreuses parties qui avaient jalonné nos vacances communes chez nos grands-parents.

Préoccupée par un souci au travail, je n’avais pas souhaité me joindre aux autres et je m’étais éloignée, un verre dans une main et les trois-quarts d’une bouteille entamée dans l’autre.

Je m’étais finalement assoupie dans la véranda agréablement chauffée. Au petit matin, le soleil qui se levait avait paré le ciel de couleurs chaleureuses. J’étais un peu vaseuse, plus tout à fait endormie mais pas tout à fait réveillée quand je vis sauter sur le toit vitré une silhouette qui m’effraya et me sortit brusquement de ma torpeur.

Il paraît que j’ai poussé un hurlement tellement inhumain que j’ai réveillé d’un coup toute la maisonnée. 

C’est quand j’ai vu les têtes hirsutes et les mines inquiètes de mes cousins en pyjama autour de moi que j’ai vraiment pris conscience du comique de la situation.

Un fou-rire irrépressible m’a empêchée pendant plusieurs minutes d’expliquer que c’était Oscar le vieux gros matou de  Mémé qui m’avait tellement effrayée. Il faut dire que mon hurlement l’avait fait fuir au diable Vauvert ce qui finalement n’était que normal à la fin de cette nuit de Halloween!

Votre lecture terminée, je vous invite à vous rendre sur Brick a book pour découvrir les autres écrits inventés au départ de la même photo. C’est souvent très étonnant de voir où chaque écrivant(e) aboutit alors que nous partons tous de la même photo…

Bonne semaine 

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Brick a book 382 ✍🏻

Le lundi est le jour où je laisse voguer mon imagination pour rédiger une histoire déclenchée par une photo proposée sur le blog Brick a book.

Cette semaine, il s’agit de la photo ci-dessous.

©Lorenzo Cerato

Et voici les mots qu’elle m’a inspirés:

Depuis qu’on vivait dans ce pays qui nous avait accueillies, Maman était beaucoup plus cool avec moi. Elle avait bien un peu crié quand elle avait vu mon tatouage mais, comprenant que c’était trop tard, elle n’avait plus rien dit.

Elle avait aussi accepté de me payer un smartphone pour que je sois comme tous mes copains même si pour ça on avait dû  manger des pâtes au beurre pendant un mois…

La vie n’était pas simple, même si ma mère trouvait des petits boulots de ci de là pour grossir un peu la maigre allocation qui nous permettait tout juste de survivre depuis que Papa nous avait quittées.

Alors même si  je craignais que quelqu’un nous surprenne et que dans ce cas je ressentirais une honte pas possible, je la laissais faire quand elle voulait tresser mes cheveux comme à une petite fille. Je savais que c’était sa manière à elle de se rassurer, de se dire que j’étais toujours son bébé et que j’avais besoin d’elle. Il me suffirait de passer la main dans mes cheveux pour les ébouriffer une fois le coin de la rue tourné. Mais ce petit moment entre nous je savais qu’elle y tenait et le moins que je puisse faire était de le lui accorder.

Pour continuer la lecture, je vous invite à parcourir les textes des autres participant(e)s sur Brick a book.

Bonne semaine à tout le monde 😊.

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Brick a book 380 ✍🏻

Le lundi c’est jour de rendez-vous sur le blog Brick a book. Le principe? Alexandra nous propose une photo et nous laissons courir nos doigts sur le clavier pour écrire l’histoire qu’elle nous inspire. Mes mots sont sous la photo de la semaine, ci-dessous.

©Jeff Trierweiler

J’hésitais… Le message reçu précisait bien d’accrocher un ballon rouge à la portière droite de la voiture.

C’était le signe de reconnaissance apparemment. Pourquoi un ballon rouge? Va savoir. Peut-être un frustré qui chantonnait comme Lama “je n’ai pas eu de ballon rouge”? Bref, tout ça me semblait un peu bizarre mais en même temps ça titillait ma curiosité.

Je nous avais inscrits, mon frère et moi, à un rassemblement de jeunes pour faire la fête. Le message posté sur Facebook était clair: à 19h à l’entrée du bois…avec un ballon rouge bien visible pour que le guetteur nous guide ensuite.

Ce ballon je le caressais du bout des doigts, j’aimais ce contact mais en même temps je me demandais si c’était raisonnable d’aller ainsi vers l’inconnu. Certes, c’était grisant ce côté un peu mystérieux. Peut-être y retrouverais-je des amies ou y ferais-je de nouvelles connaissances. C’est ce qui m’avait excitée au départ et ce qui m’avait donné suffisamment d’arguments pour convaincre mon frère de m’accompagner. Mais plus je réfléchissais plus je m’agitais sur mon siège. Après tout je ne connaissais pas la personne qui avait lancé cette idée et c’est surtout par défi que j’avais dit “on y va”.

La voiture qui nous précédait arborait le même ballon mais j’hésitais de plus en plus au point que mes doigts commençaient à se crisper sur le plastique rouge. Une drôle d’impression m’envahissait.

Tout à coup, mue par je ne sais quelle impulsion, alors que nous approchions du lieu de rendez-vous, mon ongle creva la baudruche tandis que je disais à mon frère de continuer son chemin, sans s’arrêter.

C’est sûr que la lumière des gyrophares aperçus un peu plus loin sur la route y était pour quelque chose 😉.

Cette fête organisée sans autorisation n’avait pas plu au voisinage et la police était intervenue pour disperser les jeunes après  avoir relevé leur identité, probablement pour avertir les parents des mineurs d’âge.

Je ne saurais donc pas si j’aurais aimé ou non l’expérience dont le goût de défendu m’avait fait rêver pendant huit jours. En tout cas, je n’avais nulle envie de renouveler l’expérience  Mais peut-être est-ce cela qu’on appelle  “rêve parti”…

Pour lire les autres histoires très différentes inspirées par la même photo, je vous invite à vous rendre sur  Brick a book.

Et si l’exercice vous tente, pourquoi ne pas proposer également votre texte? 😊

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Brick a book 379 ✍🏻

Chaque lundi je m’essaie à l’exercice proposé sur Brick a book, à savoir imaginer une histoire au départ d’une photo.

Cette semaine il s’agit de la photo ci-dessous et elle est suivie des mots qu’elle m’a inspirés.

©Connor Houtman

Il faisait noir, très noir comme si la lune était partie loin, très loin sans se retourner. J’étais fatigué d’avoir marché tellement, dans tous les sens en te cherchant. En levant les yeux je vis ces quatre chiffres qui brillaient dans le noir comme une invite.

“1989”, l’année de réunification des deux parties de l’Allemagne. C’était bon signe. Non que toi ou moi sois allemand mais, dans l’état où j’étais, me rappeler d’une réunification ne pouvait qu’être positif.

Et puis ils étaient bien éclairés en vert ces chiffres, n’était-ce pas la couleur de l’espoir? Par un raccourci osé mon esprit traduisit cela par “l’espoir d’une réunification”…pour notre couple.

Tu étais partie en claquant la porte, pleine de colère à mon encontre. Nous nous disputions souvent mais jamais encore tu n’étais partie comme ça.

Après avoir contacté tous nos amis et ta famille malgré l’heure tardive, l’angoisse m’avait laissé pantelant. Il fallait que je bouge, que je parte à ta recherche. Je ne pouvais pas rester à rien faire dans cette maison vide, tellement vide sans toi.

J’ai parcouru les rues en m’éloignant de plus en plus du quartier où nous vivions jusqu’à tomber en arrêt devant ces signes d’espoir tout là-haut.

Je sais bien que je m’accrochais à un fétu de paille mais la raison avait déserté mon esprit pour l’emplir du manque de toi.

La nuit qui s’achevait doucement me vit chanceler, ivre de fatigue et de chagrin.  Dans ma tête, la raison me soufflait de faire demi-tour et ces chiffres, devenus moins visibles au lever du jour, semblaient là, juste pour moi, à me dire que toi aussi tu avais fait demi-tour…peut-être…

Pour que l’exercice soit complet, je vous invite à aller voir sur Brick a book les mots des autres participant(e)s et je vous souhaite une excellente semaine.

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Brick a book 378 ✍🏻

Le lundi on fait l’inverse du samedi: chez Ma on illustre en photo(s) un mot ou groupe de mots et sur Brick a book on illustre une photo par nos propres mots.

Deux exercices différents mais qui combinent deux de mes centres d’intérêt, c’est chouette non?

Cette semaine Alexandra nous a proposé la photo ci-dessous comme déclencheur d’écriture. Elle est sans couleurs et m’inspire plutôt de la tristesse.

Vous trouverez sous le cliché, les mots qui me sont venus.

©Philippe Dehaye

J’étais un peu stressé dans la voiture qui m’emmenait à l’aéroport.

Je regardais défiler les paysages. Je connaissais bien cette région, c’était la mienne, celle où j’avais vécu tellement de choses déjà depuis ma naissance.

Ne trouvant pas d’emploi malgré une recherche assidue depuis deux ans, j’avais fini par chercher une autre solution. Je ne pouvais pas rester inactif et continuer à vivre à charge de mes parents. Je n’avais rien d’un Tanguy et ils étaient, par ma faute, obligés de se serrer la ceinture. Les fins de mois étaient difficiles, même si ma mère me disait de ne pas m’inquiéter et que ça lui faisait plaisir de me garder encore un peu sous son aile.

J’aimais beaucoup mes parents mais je ne supportais plus de vivre ainsi. Quand j’avais vu une offre d’emploi qui m’obligerait à partir de l’autre côté de la terre, je n’avais pas hésité une seconde à postuler.

Pendant trois mois, j’avais participé aux différentes épreuves qui devaient mener au choix de l’ heureux candidat  qui serait engagé in fine.

Mon acharnement à bien préparer chaque épreuve avait fini par payer puisque j’avais finalement  été retenu pour le poste à pourvoir.

Passés l’ivresse de la victoire et l’enthousiasme de voir enfin mon ciel s’éclaircir après avoir effacé tous ses nuages, j’étais troublé.

J’avais l’impression que j’allais basculer dans le vide en quittant ma vie, ma famille, mes copains, mes petites habitudes.

J’étais anxieux en voyant arriver le moment des adieux. Je me forçais pourtant à positiver en me disant que j’avais été le meilleur et qu’une nouvelle vie, forcément belle, m’attendait à l’arrivée.

Mon coeur était serré, mon estomac noué et mes mains se tordaient de manière incontrôlée. 

Les premiers temps furent difficiles mais j’ai fini par m’habituer à mon nouvel environnement. 

Depuis quelques mois, je fréquentais assidûment celle qui, au départ n’était qu’une collègue  et j’étais en route vers l’aéroport afin d’accueillir mes parents qui nous rendaient visite pour la première fois.

A nouveau, mon coeur était serré et mon estomac noué par crainte qu’ils désapprouvent mon choix…

Mais j’avais mûri depuis mon arrivée et j’étais plus serein. J’avais construit ma nouvelle vie et je ne pouvais imaginer qu’elle ne soit pas merveilleuse. 

Quand votre lecture est terminée, si vous êtes curieux de lire les autres textes inspirés par la même photo, rendez-vous vite sur Brick a book 🙂.

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Brick a book 377 ✍🏻

Puisqu’on a recommencé une nouvelle année (scolaire) d’écriture chez Brick a book lundi dernier, on ne va pas s’arrêter en si bon chemin.

Le principe est toujours le même, liberté totale pour écrire un texte inspiré par la photo proposée. Cette semaine c’est la photo ci-dessous qui sert de déclencheur d’écriture

©Steven Wright

Et voici les mots qui me sont venus:

On m’avait dit d’aller au premier étage et de me diriger vers le fond du couloir en sortant de l’ascenseur. Quand j’ai levé les yeux j’ai été comme hypnotisée par une très forte lueur jaune. C’était comme si on avait tenté d’enfermer le soleil à cet endroit.

A part ça, les murs n’étaient percés d’aucune porte… Et bien sûr l’ascenseur était parti.

J’essayais de voir ce qu’était ce cercle jaune qui me faisait un peu penser au dispositif de tirage du Lotto, sans les boules.

Curieusement en m’approchant malgré la douleur oculaire provoquée par cette lueur intense, je ne ressentais aucun rayonnement de chaleur. Au contraire, je frissonnais d’inquiétude et d’incompréhension mais aussi parce qu’un grand froid m’envahissait.

Levant les yeux au plafond, je vis des sortes de caissons et me demandais ce qu’ils cachaient.

Je me sentais un peu idiote avec mes sacs de courses, plantée devant “la chose” comme figée.

Quand soudain, j’entendis le signal d’arrêt de l’ascenseur et vit un homme en salopette qui paraissait aussi étonné que moi.

— Je peux savoir ce que vous faites là, me demanda-t-il brusquement.

—On m’a dit de monter au premier étage et de me diriger vers le fond du couloir mais je ne comprends pas du tout où je suis, bégayai-je.

—Ah ok, me répondit l’homme, tout sourire, l’ascenseur est encore déréglé. Ça arrive environ une fois par semaine. En fait ici nous sommes au 3ème étage, là où normalement le public n’a pas accès actuellement.  Je suis occupé à mettre en place les dispositifs pour la prochaine exposition son et lumière.
Je vais vous accompagner au bon endroit pour éviter tout problème et, si vous le permettez, je vous offrirai une invitation pour le vernissage de l’expo. 

Aussitôt dit aussitôt fait. Ce n’est qu’en regardant en détail le carton d’invitation que je vis la photo de l’artiste.  Quelle ne fut pas ma surprise de reconnaître mon sauveur rayonnant sur le bristol…jaune vif.

Comme d’habitude, je vous invite à passer sur le blog Brick a book, croyez-moi, vous serez étonné(e) de voir la diversité de textes imaginés au départ de la même photo.

Continuer la lectureBrick a book 377 ✍🏻