Brick a book 376 ✍🏻

Après une pause estivale tout en nuances et en prudence avec cette situation inédite qui perdure, il est bon de venir souffler un peu dans cet espace où on laisse notre esprit vagabonder à sa guise, sans masque ni gel obligatoire. De quoi je parle? Mais du blog Brick a book bien sûr où une photo sert de déclencheur d’écriture chaque semaine.

Cette semaine c’est la photo ci-dessous.

©Kayla Koss

Et voici ce qu’elle m’a inspiré:

Purée Josiane mais qu’est-ce que tu as fait! 

Je t’envoie en reportage dans cette nouvelle école de danses modernes, je te demande “simplement” de rapporter quelques photos donnant une idée de mouvement, de légèreté, de grâce pour illustrer un article et toi, que fais-tu? tu m’apportes un seul cliché où on voit le ciel, surtout le ciel, mais on s’en moque un peu du ciel, non? Et par contre on ne voit pas les jambes ni les pieds de la danseuse!

Tu imagines vraiment des danseuses sans pieds ni jambes? Ah ben oui tiens et à côté j’écrirai une histoire sans queue ni tête comme ça le tableau sera complet! C’est sûr que ça va vachement intéresser nos lectrices ça, c’est sûr.

D’accord la position de la jeune fille est suggestive, on voit bien qu’elle ne souffre pas d’arthrose et sait cambrer les reins tout en continuant à sourire. Moi, à mon âge, ça suffit déjà à me faire rêver mais je te rappelle que la moyenne d’âge de nos lectrices est 25 ans Josiane!

Et quand je cherche les autres clichés sur la carte mémoire de l’appareil, je ne trouve rien, nada. 

Comment? ah, tu avais oublié de recharger ta batterie? Wouah! Mais tu vas gagner le titre de reporter de la semaine c’est sûr ça! Non je plaisante Josiane, après un coup pareil, tu vas surtout gagner la porte, l’ouvrir, sortir et ne plus revenir. On t’enverra tes affaires personnelles chez toi!

Bon, maintenant que le sort de Josiane est réglé😉 , je vous invite à aller lire les autres histoires imaginées au départ de la même photo sur Brick a book.

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Zone de livre-échange

“Qui que vous soyez qui voulez cultiver, vivifier, édifier, attendrir, apaiser:
mettez des livres partout.”

(Victor Hugo, ouverture du congrès littéraire international de 1878) 

Vous le savez, si vous me suivez depuis un moment, j’aime les mots, j’aime lire, j’aime écrire et j’aime les bons mots. Les mots laids aussi mais ceux-là me font plutôt courir tandis que les mots roses étonnamment m’ennuient 😉.

Ce goût de l’écriture vient de loin et s’est développé grâce à la lecture qui a meublé ma vie depuis mon enfance. Impossible de s’ennuyer dès lors qu’on possède un bon livre.

Il était donc tout à fait normal que je me réjouisse de voir pousser, comme des champignons, des boîtes à lire ou à livres. 

Leur diversité même m’amuse, le principal étant davantage le contenu que le contenant, même si l’emballage met souvent le cadeau en valeur quand même.

Nichoirs pour belles histoires, les boîtes à livres abritent des ouvrages migrateurs à la recherche de nouveaux lecteurs. Sages comme des images, romans, bande-dessinées et autres imprimés y attendent patiemment de tourner la page. 

Apparues un beau jour sous nos latitudes, les boîtes à livres fleurissent au gré du vent, portées par des lecteurs enthousiastes à l’idée de partager leurs coups de cœur, autant que de recycler certains de leurs chefs d’œuvre.

Adeptes des écoles et des maisons communales, les boîtes à livres se donnent à voir partout où il y a de la joie de vivre et se nourrissent de convivialité et de générosité. Surprenantes, enrichissantes ou décevantes, on y trouve rarement ce qu’on y apporte, si ce n’est le bonheur partagé de récits retrouvés.(Source)

Je vous invite à voir ces “nichoirs pour belles histoires” rencontrés au fil de mes balades…

Ne m’en veuillez pas de déjà vous quitter mais j’ai un bon bouquin qui m’attend 😊.

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Brick a book 375 ✍🏻

C’est la dernière fois, avant une pause estivale, que nous avons reçu une photo du blog Brick a book afin d’écrire un texte qu’elle nous aura inspiré.

©Guillaume Lorain

Des fleurs rouges, il m’avait offert des fleurs rouges! Il savait pourtant que je n’aimais pas cette couleur et que chez moi tout était bleu.

“Oui mais ça me semblait plus approprié pour te demander de m’épouser” m’avait-il dit, plein d’espoir. “Et puis, c’est la fleuriste qui m’a dit que c’était la couleur de la passion”. Soit. Ça pouvait se concevoir mais quand même. Occultant la solennité de l’instant, ma contrariété grandissait. Pourrai-je seulement imaginer passer ma vie avec quelqu’un qui méprisait ainsi mes goûts? Pour moi le rouge est  la couleur du sang, de la douleur, et en plus cette couleur est terriblement agaçante à mes yeux, comme la muleta employée dans les corridas, tout ce que je déteste!

Et donc, il était là, un genou à terre, attendant ma réponse qui tardait à venir, un sourire niais plaqué sur ses lèvres.

Au fil des minutes qui s’égrenaient sans que je ne dise rien, je voyais ses lèvres s’arquer de plus en plus vers le bas; Son bras fièrement brandi avec le bouquet au départ commençait aussi à fléchir. Je ne savais quoi dire, comment lui expliquer qu’il s’était mépris sur mes sentiments. Je l’aimais bien mais le bien était de trop…

Bien sûr les pauvres fleurs rouges n’étaient pas responsables de mon refus qu’il commençait à appréhender de plus en plus mais c’était leurs pétales qui avaient fait déborder le vase.

Enfin il se releva, jeta le bouquet sur la table en se dirigeant vers la porte. Puis, il fit demi-tour et vint reprendre les fleurs en me jetant avec mépris “je ne voudrais pas que leur vue et la mienne t’importunent davantage”.

J’entendis la porte claquer violemment. C’est à ce moment que je me dis que je ne le verrais probablement plus et qu’un immense soulagement m’envahit, sans aucun remord pour la scène qui venait de se jouer.

Comme chaque lundi, je vous invite vraiment à aller voir sur Brick a book les autres textes imaginés à partir de la même photo. Vous serez surpris😊. 

Il n’y a pas que cet atelier qui sera en pause estivale puisque, en ce qui me concerne, je serai absente de mon domicile pendant quelques jours. 
La parution d’articles risque par conséquent d’être un peu plus erratique. J’ai bien dit risque 😉. Tout dépendra de la météo de l’endroit où je serai…

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Jetez l’encre ✍🏻

Le lundi c’est le jour de l’écriture mais Alexandra du blog Brick a book n’a pas proposé de photo comme déclencheur aujourd’hui. Or vous le savez, ou pas, je participe également à un atelier d’écriture en présentiel dans ma commune. Cet atelier s’appelle “Jetez l’encre“. Par la force des choses, celui-ci est également devenu atelier en ligne depuis le confinement. Vous suivez?

Donc, pour garder mes (bonnes?) habitudes, je vous propose un texte écrit dans ce cadre. 

La proposition d’écriture qui nous a été faite est la suivante:
Les aiguilles de toutes les horloges de la ville sont arrêtées. Type: récit fantastique ou non.

Pour ne pas écrire de billet sans photo, j’ai choisi le Gros Horloge de Rouen comme illustration.

Gros horloge (Rouen)

Ô temps! Suspends ton vol

On lui avait annoncé son cancer ce matin-même. Stade avancé, aucun espoir permis sauf celui d’employer au mieux les six mois qui lui restaient à vivre.

Loin de déprimer, il ressentait comme une urgence de vivre, de faire tout ce dont il avait rêvé et toujours reporté à plus tard. En homme organisé il avait commencé à lister ses envies, même les plus folles. Il n’avait plus rien à perdre, que du temps, et ça il ne le voulait pour rien au monde bien sûr.

Une phrase d’Alphonse Allais lui trottait sans arrêt en tête, comme un mantra : « Le tic-tac des horloges on dirait des souris qui grignotent le temps ».

La solution paraissait évidente mais comment la réaliser, comment arrêter ce tic-tac angoissant qui décomptait le temps jusqu’à la mort, SA mort ?

Il avait beau réfléchir, tourner et retourner le problème dans sa tête, il avait beau être un grand scientifique, un chercheur éminent, il fallait bien reconnaître qu’il n’avait jamais rien trouvé de révolutionnaire. Là, il y avait urgence, c’est de sa vie qu’il s’agissait. Lui, si cartésien, priait, mettait des cierges dans les églises, faisait des offrandes à toutes les divinités, il avait même fait le déplacement jusqu’à Lourdes ! Sans résultat…

Et puis un jour alors qu’il se morfondait se sentant prisonnier d’un grand labyrinthe sans sortie, il leva les yeux vers le clocher de l’église, prêt à déverser sa colère contre ce dieu qui ne l’écoutait pas, à se demander s’il existait même.

Incrédule il vit que les aiguilles avaient cessé de tourner. « Bah, encore une panne comme d’habitude » pensa-t-il.

Il alla un peu plus loin chez le bijoutier de la rue dont l’enseigne était une énorme horloge. Pareil, les aiguilles semblaient figées ! Il continua ainsi son chemin en allant partout où il savait pouvoir trouver des horloges visibles depuis la rue. Et partout les aiguilles étaient à l’arrêt. Il ne se tenait plus de joie, il avait été entendu. Par qui, il ne le saurait jamais mais sa prière avait été entendue. Il pensait que son temps de vie devenait ainsi infini ou, à tout le moins, prolongé du temps de repos des aiguilles.

Ainsi soulagé, il profita de la vie sans trop réfléchir, calmement mais intensément. Il ne se rendit même pas compte que les aiguilles avaient recommencé à tourner, 2 jours plus tard seulement après l’arrêt. En fait, dès que le satellite qui les pilotait avait été réparé par les techniciens responsables.

Six mois plus tard exactement, son souffle s’arrêta à son tour, comme les aiguilles, mais l’arrêt de celles-ci l’avait apaisé et changé avec bonheur sa manière de compter le temps.

Bonne journée à tou(te)s 😊

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