L’agenda ironique de juillet 2023, ma proposition
- Post published:27 juillet 2023
- Post category:Agenda ironique/Ecriture
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Pour rappel, les consignes (que j’ai honte d’avoir imaginées moi-même!) se trouvent ici. Je ne devais pas être bien réveillée le jour où j’ai proposé ça mais bon, ce qui est fait est fait et, malgré tout, il y a quand même déjà six participations complètes plus un embryon…
La date limite étant le 28 juillet, j’espère quand même recevoir d’autres propositions ironiques 🤞. Et tant pis si les consignes ne sont pas scrupuleusement respectées pour une fois, après tout on est en vacances, et on fait un peu ce qu’on veut, comme la météo de ces dernières semaines d’ailleurs 😊.
Ceci étant dit, je vous propose ci-dessous ce que j’ai réussi à écrire entre deux occupations ou déplacements de loisirs estivaux.
« Aïe ! Aïe ! Aïe ! Houille !”
Quel décor ! Je n’en croyais pas mes yeux. J’étais entourée de scintillements de toutes parts. On aurait dit des diamants noirs sur les murs. Des strates brillaient et reflétaient les rares rayons lumineux. Il faudrait que je me renseigne sur la matière, ce pourrait être très intéressant pour d’autres projets.
Les lampes en cuivre se balançaient doucement, ajoutant à l’effet féérique provoqué par cet endroit. Soudain un bruit de roulement attira mon attention. Je vis apparaître un genre de wagonnet comme dans les trains fantômes des fêtes foraines. Il était moins coloré mais sa noirceur ajoutait une touche à l’ambiance intimiste. On pourrait l’utiliser pour le service lors des réceptions ou pour amener les invités. Après tout, Gainsbourg et Dali aimaient bien les murs noirs et moi je trouvais ça tellement chic !
Des personnes se déplaçaient autour de moi en me regardant curieusement. Je décidai de les snober, toute à mes pensées.
Vu la profondeur à laquelle un ascenseur très spécial (c’était même plutôt une cage d’ailleurs !) m’avait emmenée, je pensais fugitivement à l’albédo observé à la surface, un frisson me secoua. C’est sûr que les rayons du soleil ne devaient pas arriver jusqu’ici. C’était très bien ainsi, beaucoup plus secret, plus cosy. Cette fois je tenais un bon filon qui me vaudrait bien une petite promo en fin d’année.
D’habitude je travaillais dans le cœur de Bruxelles, ce qu’on appelle le Pentagone en fait. J’étais dans l’évènementiel et toujours en recherche de lieux atypiques. J’étais aux anges avec celui-ci ! C’est sûr que certains de mes clients branchés allaient adorer. J’avais même vu une pancarte marquée « Réserve de coke », ça m’avait un peu étonnée et je pensais que le responsable sécurité et éthique de mon entreprise n’allait pas apprécier du tout. On en reparlerait le moment venu…
A l’entrée, j’avais vu une flèche indiquant la « salle des pendus », j’y avais jeté un œil discret et vu pendre des vêtements, c’était probablement une sorte de vestiaire assez grand et très utile lors des soirées rassemblant un public conséquent. Je trouvais vraiment beaucoup d’avantages et d’originalité à cet endroit, je pensais que mon patron allait être ravi de ma trouvaille.
A un moment un grand bonhomme à la gueule noire me houspilla vertement : « allons ma petite dame, faut pas traîner ici, il y a des gens qui travaillent et c’est dangereux ».
Je lui montrai alors le badge “Visiteur” qu’on m’avait remis à l’entrée et qui m’autorisait à circuler librement.
« Ah mais ça c’est pour aller de l’autre côté voyons, vers la cafétéria, l’espace aménagé pour le public ! Il y a eu confusion entre Visiteurs et Jacques Houille dans votre petite tête il me semble. Vous vous êtes trompée d’entrée et j’ignore comment vous êtes arrivée au fond de la mine mais là vous gênez mes gars dans leur boulot ».
Me rendant compte de ma méprise et de mes élucubrations je me sentis rougir, ah j’avais bonne mine pour le coup. Certes je n’avais jamais été le pingouin qui glisse le plus loin mais quand même, je voyais maintenant la poussière de charbon qui recouvrait mes baskets blanches. Dans mon excitation à élaborer des plans, je n’avais rien remarqué !
Je me sentais comme Perrette devant son pot au lait cassé et c’est tête basse que je me suis enfuie de cet endroit qui m’apparaissait maintenant dans sa triste réalité…
Si cette histoire s’ébruite et qu’un de mes collègues me demande en se moquant si je compte encore « aller au charbon », je crois que je lui saute à la gorge!

Je voulais juste vous rappeler que la région où je vis a connu la richesse dans le passé grâce aux mines dont j’ai déjà parlé ici.