Ma proposition est la suivante:
Les chansons de l’échanson en chaussons de Chauzon
Il était une fois un échanson qui collectionnait les vistemboirs de toutes sortes pourvu qu’ils permettent de boire : autant les verres que les seaux (ce qui n’a rien à voir avec la sigillographie évidemment mais bien avec la sitellofrigiphilie comme tout le monde ne le sait pas).
Il allait de château en château égayer les princes (qui étaient parfois déjà gays et gais avant son arrivée) avec ses chansons entraînantes les incitant à lever le verre, le gobelet, la coupe ou le hanap, dans tous les cas le coude.
Lui-même buvait très peu de boissons alcoolisées de crainte de verser à côté du récipient et de salir ses chaussons. Il faut dire qu’il avait toujours bon pied bon œil grâce à ses chaussons anti-dérapants. Il était arrivé à des collègues de glisser sur les reliefs du repas souvent jetés au sol et il préférait éviter de choir. D’autant plus qu’à l’époque, les assurances pour accidents de travail n’existaient pas encore. Mieux valait donc rester prudent. De la même manière, il demandait aux approvisionneurs en tonneaux de vin d’utiliser un accessoire pour les transporter afin de ne pas se blesser. Il disait toujours que le diable est dans les beffrois et que c’est là qu’il faut aller le chercher.
A Chauzon, et dans les environs, il entonnait « Chevaliers de la table ronde » et tous reprenaient avec lui en hurlant « goûtons voir si le vin est bon ». Bien sûr, le ton montait au fur et à mesure que le niveau des barriques baissait tandis que les invités trinquaient en se saluant suivant la formule locale « à Chauzon, tout est bon ».
Il fallait les entendre s’égosiller en rinçant leur gosier. « C’est à boire, à boire, à boire… » et l’échanson les servait tout en n’étant jamais ronchon. Les plus gourmands buvaient en faisant « Et glou, et glou, et glou » tandis que l’assemblée entonnait « Il est des nôooootres » en bafouillant et bavant de plus en plus.
Est-il utile de dire que tous, sauf l’échanson bien dans ses chaussons, zigzaguaient ensuite en beuglant dans les rues de Chauzon ? En chemin vers leur maison, ils se soulageaient en chantant « De ventre en pisse, La voilà la joli’ pisse, Pissi-pissons pissons le vin, La voilà la joli’ pisse »[1]. Avec tout ce qu’ils buvaient, c’est clair qu’ils n’avaient pas de problèmes aux reins et donc nul besoin de remède saxifrage[2]!
[1] Source
[2] Source