Balade à Rossignol (B)

Je vous invite à nouveau en Gaume,  région à l’extrême sud de la Belgique, déjà évoquée précédemment.

La région est marquée par des faits de sinistre mémoire: le 22 août 1914, aux premiers jours du premier conflit mondial, les troupes coloniales françaises rencontrèrent les troupes d’infanterie allemande dans une terrible bataille qui laissa sur le terrain plus ou moins 3.000 morts des deux camps.(Source)

L’ambiance actuelle étant un peu morose, j’ai préféré vous inviter à me suivre dans un lieu de sérénité et de paix.

C’est dans le parc du château de ce petit village belge de moins de 800 habitants, au doux nom de Rossignol, qu’a été créé le Sentier des plumes…logique 😉.

Une fois que cette porte nous a donné des ailes, nous découvrons quelques oeuvres blotties dans le bois le long du sentier.

Je n’ai pas les noms de tous les artistes malheureusement, j’ai indiqué ceux que j’ai pu trouver.

J’ai apprécié également la réalisation de cet insecte géant…

Et, une fois n’est pas coutume, j’aimerais vous faire découvrir, ou vous rappeler, cette fable d’à propos dont on utilise parfois la morale sans connaître son origine 😉.

La prochaine fois, je vous emmènerai dans ma commne pour un évènement un peu spécial qui a eu lieu hier 😉.

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Balade artistique en Gaume (B)

La Gaume est une sous-région de la Wallonie en Belgique, dans l’extrême Sud de la province de Luxembourg, à la frontière franco-belge.

On ne quitte pas encore tout à fait la région puisque à un peu plus de 20 km de Montmédy se trouve la petite Provence belge où j’ai passé quelques jours et, un peu plus au nord, le site de Montauban-Buzenol où j’ai vu une oeuvre qui en a interloqué plus d’un(e) quand j’ai partagé cette photo.

Cette oeuvre se trouve sur le site classé de Montauban-sous-Buzenol où des expositions et des interventions artistiques, en intérieur ou en extérieur, sont programmées par le Centre d’Art Contemporain du Luxembourg Belge (CACLB) installé dans l’espace René Greisch.

Voici les informations et la fiche que j’ai obtenues du CACLB: “Créée sur place en 2018, à partir de branches ramassées dans les bois avoisinants, elle était initialement installée à côté des halles à charbon et a été déplacée en 2020 dans la zone située le long de la route“.

Ce n’est évidemment pas la seule curiosité du site où se mélangent vestiges du passé et oeuvres contemporaines à commencer par l’espace René Greisch (architecte belge ayant participé aux calculs du viaduc de Millau dont je vous ai déjà parlé ici).

Ces conteneurs rappellent le passé industriel du site tout en étant très contemporains et  cette photo, due à J.-P. Ruelle, vous montre bien le style du bâtiment.

L’intérieur accueille diverses expositions. Par exemple, ces colonnes d’ardoises superposées séparées par de petits intervales ont été créées par Anne-Marie Klenes et appelées Résonnances.

A l’extérieur, dans les ruines de l’ancienne halle au charbon, on trouve des paraboles acoustiques en acier de 2,5 m de diamètre également d’Anne-Marie Klénès. Grâce aux calculs de l’ULiège, chaque miroir parabolique a la capacité de servir d’émetteur et de reflecteur d’ondes sonores, faibles murmures des visiteurs par exemple… Nous avons essayé, c’est impressionnant!

Et quand on prend un peu de hauteur dans le bois en vis-à-vis, on découvre un lieu archéologique fort intéressant ainsi qu’un musée lapidaire implanté en pleine forêt et accessible à tout le monde gratuitement.

Par exemple, cette pièce (108 x 42 cm) en calcaire à grains fins, datée vers 180-185, représentant des griffons qui illustrent un thème très fréquent dans l’art funéraire.

Voilà, mon partage s’arrête ici et j’espère vous avoir fait découvrir un endroit étonnant niché dans la nature et qui nous offre généreusement de fort belles choses du passé et du présent.

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Balade en Provence belge

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Au point le plus méridional de la Belgique, à la frontière avec la France, se trouve le joli village de Torgny.

Classé parmi les plus beaux villages de Wallonie, Torgny est parfois surnomé la Provence belge en raison du climat particulier qui y règne.

Agglomération de 220 habitants, Torgny s’étend sur le versant sud-est d’une vallée creusée par la Chiers. Le village est accroché à la pente douce de la troisième cuesta bajocienne, caractéristique de notre relief. La cuesta est une colline allongée aux versants asymétriques.

Les attraits essentiels de Torgny résident dans la couleur de sa pierre et ses toits en tuiles “canal”. La pierre calcaire jaune clair, mi-poreuse et grenue, est constituée de débris de coquillages, de grains de quartz, le tout cimenté par de la calcite.

La dénivellation du village a nécessité l’utilisation massive de la pierre pour assurer le soutènement des terrasses, entourer les jardins, les vergers et le cimetière. Ces murs de pierres sèches vous conduiront au fil de charmantes ruelles, de façades en bâtisses agricoles, de maisons manouvrières* en cour seigneuriale comme à la “cour Lassus.(Source)

Quelques photos vous emporteront dans ce charmant village en cliquant

Le diaporama est en avance manuelle de manière à pouvoir le voir à votre rythme (clic pour passer à la photo suivante 😉).

*: Les manouvriers, manœuvres, brassiers ou journaliers sont des paysans qui travaillent de leurs mains, avec des outils rudimentaires en bois, parfois relevés de fer. (Source)

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Si je vous dis “Spa-Francorchamps”…

Les amateurs de Fomule1 vont directement penser au grand-prix de Spa- Francorchamps et au circuit apprécié des pilotes auto/moto du monde entier (il y a quelque temps ont justement eu lieu les 24h motos).

Un petit bout du raidillon de l'Eau Rouge

Mais ce n’est pas de ça que je veux vous parler. J’ai découvert récemment, à proximité, une église étonnante où les pilotes de course peuvent rapidement aller faire leurs prières avant de risquer leur vie 😉.

Il s’agit  de l’église Saint-Georges (consacrée en 1970), une église moderne dont l’empreinte au sol est triangulaire et le sommet arrondi.

Ce qui est particulier, ce sont les détails de la façade en béton conçue par le sculpteur André Pirlot (1926-1997), un habitant de la région qui a fait carrière en Suisse et en France. A l’extérieur, il a imaginé un bas-relief graphique et, à l’intérieur, il a sculpté le tabernacle, les fonts baptismaux et le Christ en croix.

Le grand bas-relief en façade énonce le thème général du symbole.
Il désigne les entrées de l’église, marque un passage.
Les symboles humains sont intégrés suivant une progression définie :

Un être isolé, c’est l’homme… un autre différent, c’est la femme… puis le couple, puis les trois désignant la famille, enfin les quatre suivants, c’est le groupe, c’est-à-dire l’Église, conduit par Saint Georges qui tient la croix et écrase le démon. (source)

Sincèrement, sans ces explications je n’aurais jamais imaginé tout ça! Bon, je vous la montre ci-dessous cette fresque étonnante.

Je place ci-dessous un agrandissement de la fresque (il semblerait qu’on ne voit pas bien sur la première photo 😉).

Une autre particularité est que le cocher est isolé et, dans le mur qui le joint à l’église, on peut voir d’anciennes pierres tombales scellées qui datent de la seconde moitié du 18° siècle..

L’édifice est tellement bien intégré grâce à ses matériaux (ardoises, pierres naturelles et éléments en bois)que ceux qui visitent la région passent  souvent à côté sans s’y intéresser…

Vue de côté
Vue de l'arrière

Et vous, avez-vous vu tous les détails du bas relief? 😉

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Des frites?

Bon, je ne vais pas faire un caprice comme les membres de la famille Tuche…

…mais, comme le savent la plupart d’entre vous,  je suis Belge et chez nous les frites c’est sacré 😋.

La preuve:

Je viens même de voir en vitrine des chaussettes brodées d’un cornet de frites!

Mais si je vous en parle aujourd’hui, c’est que je suis tombée sur cet article qui me prouve une fois encore que les Etats-Uniens n’ont pas toutes leurs frites dans le même sachet (en français: il leur manque une case 😉).

Ils viennent en effet de créer un parfum…à la frite!

Un parfum à la frite, vous le croyez ? Cela existe pourtant bel et bien : le flacon “Frites by Idaho” est l’œuvre de l’Idaho Potato Commission (États-Unis), composée de passionnés qui ne manquent pas d’idées et il est collector.(source)

Ce qui me console un peu, c’est qu’ils parlent de French fries (frites françaises). Ouf! l’honneur des Belges est  sauf!

Si je vous ai vraiment donné envie, même sans parfum, je vous invite plutôt à visiter le musée de la frite à Bruxelles😊.

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Le murmure du mur…hommage à Arno

Une fusion entre deux évènements artistiques a conduit à la réalisation de ce mur peint achevé le 13 mai dernier (10 mètres de large sur 12 de haut).

Chaque année, de nouvelles fresques fleurissent au printemps et les artistes de l’asbl Spray Can’Art (dont je vous ai souvent parlé) souhaitaient travailler sur le thème de la musique.

Le chanteur belge  Arno, décédé en avril dernier, s’est rapidement imposé comme sujet.

Les artistes expliquent que le manche de la guitare rappelle les lignes à haute tension de ce quartier fortement industrialisé et très vivant à l’époque de la sidérurgie liégeoise.

Samedi 14 mai, Arno a entamé son dernier voyage lorsque ses cendres ont été confiées à la mer qu’il aimait tant, au large de sa ville natale d’Ostende. 
Selon les volontés d’Arno, la cérémonie en mer s’est déroulée dans l’intimité, uniquement avec son cercle proche.(source: RTL info)

Je l’ai déjà partagée mais j’adore cette chanson qu’Arno ne chantera plus vraiment…quel bazar quand même la vie!

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En plein dans le mille!🎯

En avançant dans le coupe feu dit “coupe-feu du tir” (on va comprendre pourquoi) qui fait face à l’entrée de l’aérodrome de Spa (B) on aperçoit sur une butte des installations métalliques qui interpellent.

Il s’agit en fait des vestiges d’un stand de tir qui était à l’époque de son installation (1907), le plus moderne d’Europe. Ce stand permettait à 52 tireurs répartis sur 2 étages de s’adonner à leur passion.

La particularité des cibles Brémer (du nom de leur inventeur le capitaine René Bremer du Régiment de Carabiniers) est qu’elles permettaient au tireur de voir son résultat sans se déplacer. En effet, chaque cible est elliptique (2,4 m de haut et 2,25 m de large) et est constituée de plaques métalliques fixées sur des axes. 

Quand une balle touche une de ces plaques, cela provoque un contact électrique qui actionne un aimant situé sur une réplique miniature de la cible, juste à côté du tireur. Ce dernier peut ainsi connaître le résultat de son tir et ajuster sa visée.

Les deux cibles que je vous montre ci-dessous sont situées à 600 mètres de l’endroit où se trouvait le stand.

De face
De profil
De dos

Pour en savoir davantage sur ces cibles ou voir d’autres photos, certaines d’époque, vous pouvez vous rendre ici.

Comme je l’ai indiqué en débutant l’article, ce coupe-feu est situé juste en face de l’aérodrome de Spa-La Sauvenière bien connu dans la région. Ce petit aérodrome est dédicacé aux petits avions de tourisme et aux sauts en parachute.

En revenant de cette balade, nous avons eu la surprise de voir cette jolie sculpture sur un tronc d’arbre à l’avant d’une maison 😮.

Une journée de découvertes agréables sous le soleil, un vrai plaisir en ce beau début de printemps 👍.

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Le souvenir de Guillaume Apollinaire

En novembre dernier, j’évoquais ici le séjour du poète Guillaume Apollinaire dans l’est de la Belgique.

A quelques kilomètres de Stavelot où se trouve son musée, on découvre, au milieu des bois, le Monument Apollinaire. Élevé en 1935 en présence de sa veuve Jacqueline, il nous rappelle le séjour du poète dans la région en 1899. 

Il faut pénétrer de quelques dizaines de mètres dans le bois pour apercevoir un ensemble de sept blocs de pierre, géométriques, en calcaire bouchardés, l’ensemble formant une sorte de cromlech «dans un esprit apollinarien”. Au centre, se trouve la plus haute stèle – elle mesure 4 mètres de haut – sur laquelle ont été gravés les mots Guillaume Apollinaire et la fameuse date de 1899 en cette disposition «parallélépipédique» :

GUIL    L    AUM    E
APOL    I    NAIR    E
1899           

Formant le cercle autour de la stèle centrale, six autres blocs de plus petites tailles (permettant de s’asseoir) portent une série d’inscriptions gravées formant une seule phrase, en l’occurrence trois vers de La jolie rousse, texte écrit entre 1912 et 1916 et publié en 1917, le dernier poème des «Calligrammes». (Source)

Accès à la butte où se trouve le lieu de mémoire

Cette ronde de bornes n’est pas sans évoquer des bornes frontières en cet endroit situé à la limite des anciens pays de Stavelot et de Malmedy ; cette dernière cité, faut-il le rappeler, venait d’être « annexée » à la Belgique à la suite des récents Traités de Versailles quand le monument est inauguré ; Apollinaire, quant à lui, avait connu la situation ancienne où Stavelot était belge et Malmedy prussienne.(Source)

“Soyez indulgents quand vous nous comparez à ceux qui furent la perfection de l’ordre, nous qui quêtons partout l’aventure”

Dans l’impossibilité de payer ses dettes, Wilhelm Apollinaris de Kostrowitzky quitte précipitamment la Belgique pour Paris où il devient Guillaume Apollinaire. Il ne remettra jamais les pieds dans cette région qui ne l’a toujours pas oublié de nos jours.

L’endroit est charmant, calme et en pleine nature. Idéal pour célébrer l’arrivée du printemps teinté d’espoir.

Séquence souvenir 😉

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Le parc de Séroule à Verviers (B)

Je vous ai déjà parlé (ici, et ) de la ville de Verviers située à une trentaine de km de mon domicile. J’aimerais aujourd’hui vous emmener à quelques minutes du centre-ville dans le parc de Séroule. 

Ce parc nous accueille dans ses 10 hectares aménagés: étangs, bois, prairie, verger et le petit ruisseau des Béolles* agrémentent  le décor joliment vallonné.

Pour favoriser l’apparition de fleurs sauvages une partie des pelouses sont seulement fauchées une ou deux fois par an. Certains endroits sont volontairement laissés en friche pour offrir un refuge à la faune et à la flore. Les souches et les arbres morts sont également laissés en place et servent de gîte aux chouettes, pics et chauve-souris. Aucun produit chimique n’est utilisé dans la gestion du parc.

C’est un sculpteur de ma région Philippe Ongena (déjà évoqué ici) qui a été choisi pour réaliser le portique d’entrée monumental ainsi qu’un espace de repos et de rencontre sous forme d’amphithéâtre à la croisée de trois chemins.

On trouve là un véritable îlot de verdure où il fait bon se promener à quelques pas de la ville.

Si une balade de deux minutes au calme vous tente, suivez-moi en cliquant

*En wallon, béolle signifie boulaie : lieu planté de bouleaux. 

Bonne journée 😊

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L’église des Saints-Hermès et Alexandre de Theux (B)

A une vingtaine de kilomètres de chez moi se trouve une jolie commune appelée Theux. Nous allons souvent nous y balader mais n’étions encore jamais entrés dans l’église des Saints-Hermès et Alexandre*.

C’est cette découverte, que nous avons enfin faite, que je souhaite partager aujourd’hui.

Vous vous doutez bien que si je vous en parle c’est que l’intérieur mérite bien un petit détour 😊.

L'église-halle

Un peu d’histoire

Le caractère massif et fortifié de l’ensemble avec son mur d’enceinte manifeste qu’en plus du culte, l’église de Theux remplissait les fonctions de défense et refuge.

On voit ici une des deux seules églises belges qui ont  conservé leurs hourds (possibilité de tirer sur des assaillants). On voit aussi des meurtrières étroites trapézoïdales. L’espace sous toiture (7,25 m de large sur 4,5 m de haut) de la tour carrée constitue une véritable réserve où stocker vivres et munitions en cas de siège.

A gauche de l’entrée, dans le mur de la tour, taillés dans du calcaire, deux orifices permettent deux tirs jumelés d’arquebuse pour défendre l’église.

Dans l’entre-Loire et Rhin, il s’agit de la seule église-halle romane à plafonds plats de toute l’Europe occidentale. De plus, les plafonds de la nef principale (1630), du chœur (1681) et des chapelles latérales (1698) sont à caissons peints. Ces plafonds exaltent le culte des saints en réaction à la Réforme protestante.

La nef et le buffet d'orgue

On voit ci-dessous un des beaux chapiteaux ornés de feuilles stylisées de couleur vert et or sur fond rouge, les fonds baptismaux romans ainsi qu’un bénitier gothique en marbre noir de Theux.

Une autre particularité est que les bancs  sont gravés aux noms des fidèles aux places qu’ils occupaient à l’office comme on le voit sur la photo suivante.

Il suffit parfois de pousser la porte et de lever les yeux pour faire de jolies découvertes sans courir bien loin… 😊

*Je tiens à préciser que Saint-Hermès est un ancien martyr romain du 1er siècle qui n’a rien à voir avec le dieu grec Hermès, messager des dieux, ni avec la maison de luxe Hermès bien sûr 😉. 

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