Balade à Bruges (B)

Située dans la partie néerlandophone de la  Belgique, la ville de Bruges, aussi appelée Venise du Nord, vous comprendrez rapidement pourquoi, est un endroit dont le charme peine à résister aux flots de touristes qui la parcourent. J’ai eu la chance de la connaître autrement qu’en touriste puisque c’est la ville de ma famille paternelle et ce que je vois aujourd’hui est bien différent…

Il n’empêche que les petites maisons flamandes et les anciens grands édifices officiels sont toujours bien présents et, avec un peu d’imagination, on peut aisément replonger dans le passé de cette ville 

Pour les passionnés d’histoire, celle de Bruges se trouve ici.

Les trois principales choses que citera un visiteur de Bruges sont le beffroi (symbole de l’indépendance de la ville), les canaux (justifiant le nom de Venise du Nord) et la dentelle aux fuseaux (même si elle s’automatise et n’a plus le même charme).

Bruges pourrait être issu du germanique brugjō- « pont »(brug en néerlandais moderne, équivalent de l’allemand Brücke et de l’anglais bridge, signifiant tous « pont »). Un premier pont ou ponton de bois aurait été construit à l’époque romaine à la hauteur de la Langestraat et de la Hoogstraat.
Une autre hypothèse, beaucoup plus ancienne, mentionne une ou plusieurs forteresses avec la racine “brig”, protégeant un port marchand.(source)

Puisque je vous ai cité les trois principales curiosités, je pense intéressant de commencer par vous les montrer.

Beffroi de Bruges
Balade sur le canal
Dentelle aux fuseaux

Je ne connais pas la dentellière ci-dessus, dont j’ai trouvé la vidéo sur Youtube, mais ma grand-mère travaillait aussi vite. J’ai moi-même souvent pratiqué quand j’étais jeune mais je ne pense pas que je pourrais encore le faire sauf si c’est comme le vélo dont on dit que ça ne s’oublie pas 

Je vous laisse le temps de prendre la température de la ville et je vous promets très bientôt une vraie grande balade en photos à la découverte des trésors de Bruges.

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Les volets clos (2)

Il y a un peu plus d’un an, je vous proposais quelques photos de volets intéressants uniquement quand ils sont fermés, d’un point de vue esthétique en tout cas.

Le temps est venu de vous proposer de jeter un coup d’œil sur mes dernières découvertes de ce type.

Le dernier, je le mets à part parce que, en regardant la photo une fois rentrée chez moi, j’avais des doutes sur le fait que ce soit juste une porte de garage ouverte ou un dessin!

J’ai fait cette photo en voiture (alors que j’étais passagère) et je n’ai analysé l’image qu’après…

Comme je suis curieuse et têtue, avec un peu d’attention et un bon zoom, j’ai trouvé, sur ma photo, une inscription qui m’a menée sur le site internet qui vend ce type de déco. Je peux vous dire que c’est bluffant en tout cas… 

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Voyage, voyage: Göttingen (Allemagne)

Je vous ai dit récemment qu’on reparlerait  de Georg Christoph Lichtenberg. Je vous emmène donc à Göttingen où se trouve sa statue.

Dans sa carrière comme dans son œuvre, Georg Christoph Lichtenberg a été un être singulier. Il n’a cessé de combattre l’engouement de ses contemporains pour le génie original cependant que par ses études, ses voyages, son enseignement, sa vie très retirée, lui-même ne répondait à aucun modèle ordinaire, cela étant accentué par l’union d’un physique ingrat avec une redoutable acuité d’esprit. (source)

Lichtenberg est surtout connu pour ses citations et ses cahiers d’aphorisme. Goethe aurait dit de lui: « Les écrits de Lichtenberg peuvent nous servir comme de la plus merveilleuse lanterne magique : là où il rit, c’est qu’un problème se cache. »

Mais bon, Göttingen ne se résume pas à cette seule statue. C’est avant tout une ville universitaire assez plaisante où 42 Prix Nobel auraient étudié ou enseigné selon Wikipédia.

Le vieil Auditorium Maximum de l’université de Göttingen

Quelques photos plutôt qu’un long discours vous feront mieux sentir l’atmosphère de la ville.

L’église Saint-Jacques

Ci-dessus, devant l’ancien hôtel de ville, la statue de Ganseliesel, jeune gardienne d’oies que tout étudiant fraîchement diplômé se doit d’embrasser sur les deux joues (nous sommes sur la route des contes des frères Grimm).

Les dorures de l’ancien hôtel de ville

La pharmacie universitaire

Une fontaine commune pour les oiseaux, les chevaux, les hommes et les chiens 

Et puis, pour que cette fois encore, tout finisse par une chanson, je ne pouvais pas ne pas vous proposer celle-ci bien sûr…

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Invitation à entrer

Au moins, les étudiants sauraient plus ou moins à quoi s’attendre, voir si le prof a de l’humour, est artiste, minimaliste,…😉
Je vous parlerai bientôt de Georg Christoph Lichtenberg dont une statue se trouve à Göttingen (oui oui, le Göttingen de Barbara)

N’est-ce pas que ça a de l’allure tout ça? 

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Ardèche (8): le bois de Païolive

Le bois de Païolive, forêt de roches pétrifiées et de chênes blancs, est un véritable labyrinthe naturel dans lequel la balade ombragée est fort agréable et les rencontres, à chaque tournant, de formes identifiables à des animaux fantastiques (il suffit d’un peu d’imagination) ne manquent pas d’étonner les promeneurs.

Malgré son nom, dont l’origine reste inexpliquée à ma connaissance en tout cas, le bois de Païolive ne contient pas d’olives mais est le deuxième site le plus visité en Ardèche (plusieurs milliers de personnes chaque année) après le Pont d’Arc.

Un petit clic sur les miniatures ci-dessous:

Le bois est un territoire naturel remarquable et possède une biodiversité exceptionnelle (arbres, flore, faune). Restez discrets lors de vos balades afin de ne pas trop perturber les différents habitants de cette zone naturelle sensible. Il est important de veiller à ne pas bouleverser ce que nous offre la nature. 

L’alliance de la roche et du végétal dans ce lieu sauvage et mystérieux, suscite l’imagination chez les petits comme les grands… Façonnées par les eaux de pluie à l’époque jurassique et crétacée, les roches blanches du “Bois des fées” forment un chaos calcaire surprenant et mystérieux où vous aurez le plaisir de rencontrer une ” tortue “, un ” éléphant “, un ” ours ” ou encore un ” lion ” au cours de vos aventures (Natura 2000).
Le Bois de Païolive fut sous Richelieu un refuge pour les protestants et les bandits de grand chemin.
Gardez à l’esprit que vous vous trouvez sur un site classé et sur des propriétés privées, discrétion et respect seront votre meilleur pass.(source)

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Les murmures des murs

Les trois panneaux muraux qui suivent se trouvent au pied d’une église moderne en Allemagne, étonnant non?

Je me suis déjà demandé qui sont ces “décorateurs” qui se baladent avec des pochoirs et une bombe de peinture…

 

Ces petits dessins pochés m’interpellent aussi

Pas un mur peint mais une décoration discrète glissée dans les ardoises du pignon.

Pas un mur peint non plus mais un mignon petit chat de céramique accroché sur la façade de cette maison

Une peinture en hommage au cordonnier qui habitait à cet endroit.

Un marchand de peintures

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Ardèche (7): Banne

Je pourrais aussi chanter comme le grand Félix Leclerc  “Moi mes souliers ont beaucoup voyagé…” alors je vous propose de poser vos pas dans les miens et de poursuivre  la découverte de l’Ardèche commencée il y a quelque temps…

Aujourd’hui c’est à Banne que je vous entraîne. Ce village de caractère mérite un détour car il est très beau, comme souvent les villages ardéchois, mais aussi parce qu’il abrite les preuves d’une histoire très ancienne.
Je vous propose de découvrir, à ma suite,  les écuries du fort, des vestiges du château et l’église Saint-Pierre (12 ème s).

Les écuries du Fort

L’entrée des écuries

L’église

 

Balade dans les vieilles rues du village

Panorama des environs

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Les murmures des murs

Je préfère jeter des ponts entre les êtres que de construire des murs mais il faut bien avouer que quand les murs sont joliment décorés, il est sympa de les longer pour arriver près de nos semblables le sourire aux lèvres non? 

Je vous livre donc une partie de ma dernière récolte de ces illustrations posées sur les murs, souvent par des inconnus mais pas toujours…

J’espère que cela vous donnera l’idée ou l’envie de les photographier également après les avoir débusqués, vous verrez, on se prend vite au jeu de les chercher…

 

Bâtiment annexe de la Compagnie Intercommunale Liégeoise des Eaux

Avez-vous reconnu Godefroid de Bouillon?

Ah ben zut alors! On lui a enlevé le bas…

 

Je disais en début d’article qu’on ne savait pas souvent qui étaient les artistes. Et bien justement, pour ce dernier type de dessin mural, on vient de le découvrir. Si ça vous intéresse, vous pouvez lire ceci.

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Le neuvième art en deuil

Le 2 mai nous avons appris le décès d’un des survivants de la grande époque de la BD belge: Jidéhem. (rien à voir avec Géhem, enfin je crois…)

Ce nom est certes moins connu que d’autres tels Hergé (Tintin), Roba (Boule et Bill), Peyo (Les Schtroumpfs) ou Franquin (Gaston, Spirou et Fantasio, …)  et pourtant…
Si je vous dit que son véritable nom était Jean De Mesmaeker, ça ne vous dit toujours rien? Peut-être alors n’avez-vous jamais lu une BD de Gaston Lagaffe sans quoi ça ferait Tilt directement! Et ce même si la petite histoire dit que les Français n’ont jamais su comment prononcer ce nom correctement 
En ce qui me concerne, quand j’étais gamine (je vous parle d’un temps que les moins de 20 ans…), j’attendais impatiemment le mercredi pour recevoir mon hebdomadaire Spirou.

Jidéhem est entré en 1957 au Journal de Spirou édité par Dupuis depuis 1938 dans sa maison d’éditions située à Charleroi. Très vite il assiste Franquin qui est débordé et crée les décors de Spirou et Fantasio ainsi que de Gaston Lagaffe.

Quand Franquin crée un personnage d’homme d’affaire acariâtre, Jidéhem lui trouve une certaine ressemblance avec son propre père et c’est le nom de ce dernier qui sera adopté: Monsieur de Mesmaeker, dont Gaston empêchera toujours la signature des contrats, est né.

Partageant les crayonnés et encrage avec Franquin de manière indifférenciée, Jidéhem est pratiquement le co-auteur de la série jusque 1968.

Il avait logiquement le désir de créer une série personnelle et c’est ce qu’il fera enfin quand, sa femme étant enceinte d’une petite fille, il imagina une nouvelle jeune héroïne prénommée Sophie.

Il va maintenant pouvoir dessiner des anges auprès de Stuf sans avoir besoin de lui demander  “Passe-moi le ciel“…

 

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Ardèche (6): Aiguèze

Je vous propose cette fois de me suivre à Aiguèze, un des plus beaux villages de France. 

Les ruelles caladées de galets de rivière sont remplies de charme et c’est un vrai plaisir de s’y balader.

La chouette enseigne du café ci-dessous en convaincrait plus d’un de s’y rafraîchir un instant. 

Nous poursuivons notre découverte du village avec la maison dite “l’Atelier du sculpteur”. 

La plaque, sculptée elle aussi précise, Atelier d’Art Robert R. Wittelsbach de Traxel, Montespérant. 
Sur un parchemin, il définit Montespérant comme “patrie des hommes de toutes cultures, doués d’Intelligence, de Courage et de Cœur”.C’est un illuminé, mais on a bien envie d’être de sa patrie.(source)

NB: Il serait en fait un lointain descendant de l’impératrice Elizabeth d’Autriche (Sissi).

Comment ne pas évoquer également la très belle église dédiée à Saint-Roch?

La façade de l’église

Construite en même temps que le château à l’extrémité Sud du village fortifié, l’église constitua longtemps le prieuré Saint Denis avec la maison claustrale accolée.
Le portail Renaissance date du XVIè siècle.
Le clocher date de 1910, surmonté d’une pointe type “basilique de Lourdes” lors des travaux d’embellissement par l’archevêque de Rouen, Mgr Fuzet, originaire d’Aiguèze et qui ne l’avait pas oublié.
Il fera rajouter les statues de Saint Denis et de Saint Roch, un autel en marbre blanc de Carrare, des peintures dans le style Notre Dame de Paris. Il offrit 3 cloches sur les 4 installées, avec l’empreinte de saint Roch.(source)

Un peu plus loin, nous voyons cette rue au nom curieux…y aurait-il un lien avec cette anecdote: 

Sur l’ancienne place de la ville fortifiée, une plaque murale commémore le séjour entre 1706 et 1777 d’Honoré Agrefoul, inventeur supposé de l’absinthe et personnage fictif né de l’imagination d’un plaisantin d’Arles qui inaugura l’inscription en 1985 déguisé en François Mitterrand. (source)

Voici ce que j’ai pu trouver sur ce plaisantin qui a pour nom Michel Bertet:

Je suis à l’origine, depuis une quinzaine d’années, de plusieurs gags et farces diverses, suivi par quelques amis humoristes pour les mises en scène. Pour l’histoire d’Agrefoul, le nom m’est venu comme ca, sans recherche spéciale, mais j’ai trouvé que le agr faisait bien terrien — agraire, agriculture. Ce n’est pas non plus en pensant spécialement à la Fée verte qui j’ai fait cela. Je me suis rendu compte après de l’erreur commise, car l’absinthe et le pastis n’ont rien à voir. Nous avons inauguré la plaque en 1985, un lundi de Pentecôte, à onze heures. Nous sommes arrivés avec une Citroën traction avant; j’étais assis à l’arrière déguisé en Mitterrand, avec un masque, petits drapeaux sur les ailes, numéros de l’Elysée sur les plaques, dépôt d’une gerbe, discours en imitant le Président, mains serrées. J’ai reçu un bouquet de fleurs, même une pancarte revendicatrice: Mitterrand, pas de discours, des sous!… Pour la petite histoire, un monsieur très âgé avait vu une affiche sur laquelle était inscrit que “Monsieur le Président de la République viendrait inaugurer une plaque destinée à un bienfaiteur de l’humanité”, et il nous a fallu user de beaucoup d’arguments pour le dissuader de venir. Je dois vous dire que pour faire plus, la vrai, les gendarmes étaient là! Le hasard, à cette époque, a voulu que je sois un copain, du chef de brigade de Point-Saint-Espirit, et il m’a dit: – Je t’enverrai une 4L avec deux gendarmes, un de deux mètres et l’autre d’un mètre soixante-cinq. C’etait marrant. Ils étaient quand même assez éloignes de la plaque pendant la cérémonie, vu que ce n’était pas officiel, mais par contre ils étaient présents pour boire le pastis.
Un an plus tard, pour Pentecôte, je me suis amusé à sculpter le buste. Chaque année depuis, on fête la Saint-Honoré, à des dates variables pour arranger chacun. Les gens d’Aiguèze et quelques autres des environs font un repas en commun sur la place où figure la plaque; nous sommes environ cent vingt et après le repas, chansons, contes, histoires de toutes sortes sont débitées, quelques guitares, un tambourin, des harmonicas accompagnent le souvenir de l’homme qui n’a jamais existé.” (source)

Comme je suis Belge, et fière de l’être, le surréalisme je connais et, franchement, cette histoire me réjouit et j’irais volontiers participer à la  fête.

J’ignore si c’est le même plaisantin qui a posé la plaque mentionnant “Andris Nali, Professeur d’Expansiologie, diplômé de Harvard”. Une discipline totalement fictive et un professeur dont l’identité est en fait l’anagramme du nom d’un habitant d’Aiguèze…

Plus sérieusement, parcourons d’autres rues du village…

Les ruines du château-fort d’Aiguèze dominent toujours les falaises. L’extérieur se visite mais l’intérieur est privé.

Si vous en voulez encore, je vous invite à vous rendre ici et, si vous souhaitez prendre de la hauteur, regardez ci-dessous 😉 

A bientôt pour d’autres découvertes…

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